PhB a écrit:Je signale une excellente analyse sociologique de Robert MacLiam Wilson dans le Charlie Hebdo de cette semaine (en vente jusque demain mardi) sur les bonnes chances de réélection de Donald Trump. À lire pour les passionnés de ce scrutin.
Corondar a écrit:PhB a écrit:Je signale une excellente analyse sociologique de Robert MacLiam Wilson dans le Charlie Hebdo de cette semaine (en vente jusque demain mardi) sur les bonnes chances de réélection de Donald Trump. À lire pour les passionnés de ce scrutin.
Dans le même genre d'idées, je vous mets ici un article très intéressant du New York Times, concernant l'une des ressources les plus exportées par la Californie : les électeurs démocrates :). Désolé pour les non anglophones, mais c'est dans la langue de Shakespeare...
https://www.nytimes.com/2020/02/14/opin ... trump.html
Pour résumer, suite à une forte hausse continue des prix de l'immobilier en Californie (où il y a énormément de terres non constructibles dès qu'on s'éloigne un peu du bord de mer et des vallées fluviales), la Californie est aussi devenue une terre d'émigration : depuis 2007, 7 millions de Californiens sont partis s'installer dans un autre état (en partie compensés par les arrivées et les naissances, même si pour la première fois depuis très longtemps la Californie est susceptible de ne pas gagner de sièges lors du prochain recensement, voire d'en perdre un). Rien que pour le Nevada, ce ne sont pas moins de 500 000 Californiens qui sont venus s'y installer entre 2008 et 2018. Les autres états les plus ciblés étant le Colorado, l'Arizona et le Texas. Et cette diaspora californienne joue un rôle majeur dans le fait que les états en question deviennent de plus en plus démocrates...
Quant à Trump, je me répète, mais aux USA, son statut de président sortant et la croissance économique font de lui le favori de l'élection. L'anomalie étant qu'il ne soit pas ultra favori en fait, et que les démocrates conservent une chance de l'emporter malgré cela.
guillaume44 a écrit:En revanche, je suis en désaccord avec vous sur le statut d'ultra-favori que Trump devrait avoir dû à l'économie florissante et qu'il soit président sortant….
Vous savez parfaitement que les états les plus pourvoyeurs de grands électeurs (Californie, Illinois et New-York) n'ont aucune chance de voter républicain, que les minorités de plus en plus nombreuses votent très majoritairement démocrates malgré les efforts de Trump.
A l'heure et à la carte politique actuelle, n'importe quel candidat démocrate serait favori face à un républicain…
C'est de la fiction mais je pense que même Ronald Reagan en 2020 s'il était président sortant avec une économie florissante face à un démocrate serait outsider…
Ca fait 30 ans que la Californie, le New Jersey ne sont plus des états rouges et 15 ans pour la Virginie et le Colorado pour ne citer que les pertes républicaines emblématiques…
D'ailleurs, les victoires républicaines en 2000 et 2016 sont en partie lié à l'apparition de 3ième larron ayant plombé les candidats démocrates…
Jean-Philippe a écrit:Lors du dernier débat où seuls les 6 principaux candidats étaient présents (Yang et Steyer étant exclus), les tensions ont été particulièrement fortes, notamment envers Bloomberg dont c'était le premier débat. Biden a été perçu comme plutôt faible.
guillaume44 a écrit:Je confirme que l'émigration Californienne est assez mal vu dans le Colorado (état que je connais bien pour des raisons amicales). L'une des blagues les plus répandue est de profiter de "l'inculture" géographique des californiens pour leur faire croire que le Wyoming se situe dans le Colorado et inversement et in fine les Californiens iront au Wyoming…
guillaume44 a écrit:En revanche, je suis en désaccord avec vous sur le statut d'ultra-favori que Trump devrait avoir dû à l'économie florissante et qu'il soit président sortant….
guillaume44 a écrit:Vous savez parfaitement que les états les plus pourvoyeurs de grands électeurs (Californie, Illinois et New-York) n'ont aucune chance de voter républicain, que les minorités de plus en plus nombreuses votent très majoritairement démocrates malgré les efforts de Trump.
A l'heure et à la carte politique actuelle, n'importe quel candidat démocrate serait favori face à un républicain…
C'est de la fiction mais je pense que même Ronald Reagan en 2020 s'il était président sortant avec une économie florissante face à un démocrate serait outsider…
Ca fait 30 ans que la Californie, le New Jersey ne sont plus des états rouges et 15 ans pour la Virginie et le Colorado pour ne citer que les pertes républicaines emblématiques…
D'ailleurs, les victoires républicaines en 2000 et 2016 sont en partie lié à l'apparition de 3ième larron ayant plombé les candidats démocrates…
Corondar a écrit:Ma remarque est d'ordre du pure constat historique : aux USA, lorsque vous êtes président sortant vous êtes favori. Lorsque vous êtes président sortant en période de forte croissance économique, vous êtes ultra favori. Le fait que Trump soit simplement favori, et pas ultra favori, est bien un cas atypique par rapport aux précédents historiques. Je ne fais que le constater, ni plus ni moins.
Galaad a écrit:Corondar a écrit:Ma remarque est d'ordre du pure constat historique : aux USA, lorsque vous êtes président sortant vous êtes favori. Lorsque vous êtes président sortant en période de forte croissance économique, vous êtes ultra favori. Le fait que Trump soit simplement favori, et pas ultra favori, est bien un cas atypique par rapport aux précédents historiques. Je ne fais que le constater, ni plus ni moins.
Cela ne s'applique cependant pas à l'histoire récente. Bush et Obama ont été plutôt mal réélus avec pourtant une situation économique qui leur était favorable : 3,8% de croissance pour Bush en 2004, 2,2% de croissance pour Obama en 2012. Contre sans doute autour de 2% pour Trump en 2020.
Pour autant, Bush n'a battu Kerry que de 2,5 points en 2004, avec à peine 286 votes électoraux et avec un gain net d'un état, tandis qu'Obama n'a battu Romney que de 4 points, et a été le premier président depuis 70 ans à être réélu avec un pourcentage des voix et un nombre de votes électoraux inférieurs à ceux de sa première élection. Pire, beaucoup de sondages à la même période en 2004 donnaient Bush perdant. De toute évidence, l'absence de statut d'ultra-favori pour Trump n'est pas atypique, en particulier neuf mois avant l'élection, si l'on se réfère aux deux derniers présidents réélus.
Tout cela peut s'expliquer à mon avis par une polarisation croissante des électeurs depuis vingt ans. Quand auparavant des électeurs traditionnels d'un parti pouvaient avoir une opinion favorable d'un président de l'autre parti et même une opinion très largement défavorable d'un président de leur propre parti (exemple de Lyndon Johnson vers la fin de son mandat), ce qui pouvait se refléter dans leur vote, avec notamment les fameux Reagan Democrats, ce n'est presque plus le cas aujourd'hui.
Les Républicains sont quasi-unanimement favorables à Trump quand les Démocrates lui sont quasi-unaniment défavorables.
Là où je vous rejoins, c'est que Trump a sans doute encouragé cette tendance en renforçant cette polarisation pour des raisons qui tiennent à la fois de la stratégie politique et de sa personnalité. Le fait qu'il ne soit un républicain et un conservateur que depuis récemment l'a sans doute poussé à adopter des positions très conservatrices ce qui a renforcé son soutien chez les Républicains mais a accentué la polarisation des électeurs.
Bien entendu, sa personnalité joue aussi : pour lui, on ne peut être qu'absolument avec lui ou qu'absolument contre lui. Le moindre élu républicain qui se permet de le critiquer s'expose à des tweets moqueurs ou insultants. Cela aussi contribue à la polarisation.
Alors qu'il pouvait très bien, notamment grâce à son histoire d'outsider modéré de Manhattan, réduire cette polarisation, il l'a volontairement accentué.
C'est ce qui explique sa côte de popularité autour des 40% incroyablement stable depuis son élection. Même Bush et Obama ont connu des côtes de popularité plus variables ce qui montrait que certains électeurs ont changé de position à leur sujet. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
guillaume44 a écrit:(...) L'une des blagues les plus répandue est de profiter de "l'inculture" géographique des californiens (...)
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