Politiquemania

La base de données de la vie politique française

La vie politique américaine

Ce forum permet de réagir sur tous les évènements politiques qui ne concernent ni la France ni l'Europe. Exprimez-vous sur les élections, décisions ou nominations dans le reste du monde.

Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Ven 22 Mai 2020 21:13

Eco92 a écrit:John Ratcliffe est représentant du Texas et considéré comme un des élus républicains les plus conservateurs. En juillet 2019 Trump avait émis l'idée de le nommer Directeur du renseignement national, cela avait choqué car cet ex-marine élu en 2014 avait une carrière assez maigre, si ce n'est une défense acharnée de Trump face à Mueller et des prestations médiatique accusant Obama de tous les maux depuis des années. Des révélations expliquant qu'il avait exagéré son expérience en matière de lutte contre le terrorisme et l'immigration illégale en tant que procureur, l'avait poussé à renoncer au poste quelques jours après l'annonce de Trump, la probabilité d'une conformation par le Sénat semblant impossible. Un de ces nombreux exemple de nomination complètement déconnectées et montrant l'incurie trumpienne en manière administrative...

Il avait à l'époque remercié Dan Coats, qui était trop en désaccord avec le président par exemple sur la Russie ou la Corée du Nord, et nommé Joseph Maguire, alors chef de l'antiterrorisme, comme intérimaire à la tête du DNI. Il semblait naturel qu'il finisse par être confirmé mais on le sait, le fameux briefing au Congrès sur de nouvelles ingérences russes dans la campagne de 2020 visant à favoriser l'élection de Trump ont mené à son congédiement immédiat.

Trump a alors nommé quelqu'un de fidèle en la personne de Richard Grenell, ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, fin février. Mais ce dernier a commencé à réformer la structure de l'agence et à renvoyer des personnels jugés déloyaux envers le président sans en parler au Congrès, une erreur stratégique et légale. Le Sénat était donc gêné pour le confirmer et a choisi de donc désigner ce jour... John Ratcliffe, ressorti du placard, satisfaisant au désir initial du président, et qui a été confirmé par 49 voix contre 44.

Cet homme particulièrement partisan et ouvert à toutes les stratégies complotistes promet une gestion assez inquiétante des sujets de sécurité.

https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/un-proche-de-trump-prend-la-tete-du-renseignement-americain-1204951


Signe des temps, de l'extrême polarisation du spectre politique et de l'aspect clivant du nouvel élu, c'est la première fois depuis la création du poste (aux lendemains des attentats du 11/09) que le titulaire du poste est nommé avec plus d'une douzaine de votes contre. Le premier élu de l'administration Trump, Dan Coats, avait été nommé avec 85 voix contre 12.
Passer d'un candidat élu avec 12 votes contre à un candidat élu avec 44 votes contre plus de 3 ans plus tard, c'est très symptomatique.
Corondar
Animateur du site
Animateur du site
 
Messages: 5276
Inscription: Mar 26 Jan 2010 01:57
Messages : 1 (détails)

Re: La vie politique américaine

Messagede Galaad » Sam 23 Mai 2020 11:19

Corondar a écrit:
Eco92 a écrit:John Ratcliffe est représentant du Texas et considéré comme un des élus républicains les plus conservateurs. En juillet 2019 Trump avait émis l'idée de le nommer Directeur du renseignement national, cela avait choqué car cet ex-marine élu en 2014 avait une carrière assez maigre, si ce n'est une défense acharnée de Trump face à Mueller et des prestations médiatique accusant Obama de tous les maux depuis des années. Des révélations expliquant qu'il avait exagéré son expérience en matière de lutte contre le terrorisme et l'immigration illégale en tant que procureur, l'avait poussé à renoncer au poste quelques jours après l'annonce de Trump, la probabilité d'une conformation par le Sénat semblant impossible. Un de ces nombreux exemple de nomination complètement déconnectées et montrant l'incurie trumpienne en manière administrative...

Il avait à l'époque remercié Dan Coats, qui était trop en désaccord avec le président par exemple sur la Russie ou la Corée du Nord, et nommé Joseph Maguire, alors chef de l'antiterrorisme, comme intérimaire à la tête du DNI. Il semblait naturel qu'il finisse par être confirmé mais on le sait, le fameux briefing au Congrès sur de nouvelles ingérences russes dans la campagne de 2020 visant à favoriser l'élection de Trump ont mené à son congédiement immédiat.

Trump a alors nommé quelqu'un de fidèle en la personne de Richard Grenell, ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, fin février. Mais ce dernier a commencé à réformer la structure de l'agence et à renvoyer des personnels jugés déloyaux envers le président sans en parler au Congrès, une erreur stratégique et légale. Le Sénat était donc gêné pour le confirmer et a choisi de donc désigner ce jour... John Ratcliffe, ressorti du placard, satisfaisant au désir initial du président, et qui a été confirmé par 49 voix contre 44.

Cet homme particulièrement partisan et ouvert à toutes les stratégies complotistes promet une gestion assez inquiétante des sujets de sécurité.

https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/un-proche-de-trump-prend-la-tete-du-renseignement-americain-1204951


Signe des temps, de l'extrême polarisation du spectre politique et de l'aspect clivant du nouvel élu, c'est la première fois depuis la création du poste (aux lendemains des attentats du 11/09) que le titulaire du poste est nommé avec plus d'une douzaine de votes contre. Le premier élu de l'administration Trump, Dan Coats, avait été nommé avec 85 voix contre 12.
Passer d'un candidat élu avec 12 votes contre à un candidat élu avec 44 votes contre plus de 3 ans plus tard, c'est très symptomatique.

C'est très symptômatique surtout de la volonté de Trump, depuis assez récemment d'ailleurs, de vouloir nommer à des postes clés de son administration des personnes qui ne sont pas compétentes mais qui lui sont loyales.
En l'occurence, pour John Ratcliffe, alors que tous ses prédécesseurs avaient soit une forte expérience en tant que diplomate, soit en tant que militaire (ce qui est logique après tout quand on dirige des services de renseignements), lui n'a ni l'une ni l'autre. Il a une simple expérience de représentant, de maire et de procureur de district.

En tant que procureur de district, sa biographe envoyée à la Chambre des représentants exagérait d'ailleurs beaucoup son expérience en termes de répression de l'immigration clandestine (notamment le nombre d'immigrés clandestins qu'il avait expulsé et l'importance de son rôle dans ces expulsions) et de terrorisme (il n'a jamais eu d'affaires liées au terrorisme contrairement à ce qu'il avançait).

Je pense, mais cela repose sur un jugement personnel, que l'unique justification de la nomination de Ratcliffe à cette fonction est que Trump se méfie des services de renseignements, qu'il pense qu'ils oeuvrent contre lui et nomme donc un fidèle pour les diriger afin de les "surveiller" ou de les contrôler. Je pense que Trump de façon générale se méfie de plus en plus de ceux qui l'entourent notamment quand ils ne lui disent pas ce qu'il veut entendre.

S'il devait être réélu, cette tendance récente ne ferait à mon avis que s'accentuer.
Galaad
 
Messages: 120
Inscription: Jeu 29 Aoû 2019 10:31

Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Mar 26 Mai 2020 23:37

Dans l'affaire de possibles délits d'initiés éventuellement commis par des sénateurs (qui auraient profité d'informations confidentielles sur l'épidémie à venir pour vendre des actions), le DOJ vient d'annoncer qu'après enquête, il ne comptait pas retenir de charges contre Diane Feinstein (sénatrice démocrate de Californie), Jim Inhofe (sénateur républicain de l'Oklahoma) et Kelly Loeffler (sénatrice républicaine de Géorgie). Par contre, le DOJ confirme que l'enquête sur Richard Burr (sénateur républicain de Caroline du Nord) poursuit son cours.
Il semblerait que les 3 premiers sénateurs aient été assez malins : apparemment les ventes des actions étaient ordonnées par des tiers (dans le cas de Feinstein, c'est son mari qui gère son portefeuille d'actions par exemple). Burr aurait lui même organisé la vente de ses actions, et, à priori, l'enquête aurait révélé des échanges troublants entre Burr et son beau-frère, lequel aurait aussi vendu des actions après ces échanges.
https://edition.cnn.com/2020/05/26/poli ... index.html
Burr a déjà démissionné de la présidence du comité de renseignement (son siège de sénateur n'est pas à renouveler avant 2022) suite à ce début de scandale (il a été remplacé par Marco Rubio, le sénateur républicain de Floride). Les sièges de Loeffler et Inhofe sont à renouveler cette année, les deux sont candidats à leur succession. Pour Inhofe, cela ne devrait avoir aucune conséquence (vu le PVI de son état). Pour Loeffler c'est nettement plus compliqué (elle n'est désormais plus certaine d'être la candidate du GOP sur le run-off de janvier). Quant à Feinstein, son siège n'est pas à renouveler avant 2024 (et il est fort probable que cela soit son dernier mandat, étant donné son âge).
Corondar
Animateur du site
Animateur du site
 
Messages: 5276
Inscription: Mar 26 Jan 2010 01:57
Messages : 1 (détails)

Re: La vie politique américaine

Messagede Galaad » Mer 27 Mai 2020 11:49

Corondar a écrit:Dans l'affaire de possibles délits d'initiés éventuellement commis par des sénateurs (qui auraient profité d'informations confidentielles sur l'épidémie à venir pour vendre des actions), le DOJ vient d'annoncer qu'après enquête, il ne comptait pas retenir de charges contre Diane Feinstein (sénatrice démocrate de Californie), Jim Inhofe (sénateur républicain de l'Oklahoma) et Kelly Loeffler (sénatrice républicaine de Géorgie). Par contre, le DOJ confirme que l'enquête sur Richard Burr (sénateur républicain de Caroline du Nord) poursuit son cours.
Il semblerait que les 3 premiers sénateurs aient été assez malins : apparemment les ventes des actions étaient ordonnées par des tiers (dans le cas de Feinstein, c'est son mari qui gère son portefeuille d'actions par exemple). Burr aurait lui même organisé la vente de ses actions, et, à priori, l'enquête aurait révélé des échanges troublants entre Burr et son beau-frère, lequel aurait aussi vendu des actions après ces échanges.
https://edition.cnn.com/2020/05/26/poli ... index.html
Burr a déjà démissionné de la présidence du comité de renseignement (son siège de sénateur n'est pas à renouveler avant 2022) suite à ce début de scandale (il a été remplacé par Marco Rubio, le sénateur républicain de Floride). Les sièges de Loeffler et Inhofe sont à renouveler cette année, les deux sont candidats à leur succession. Pour Inhofe, cela ne devrait avoir aucune conséquence (vu le PVI de son état). Pour Loeffler c'est nettement plus compliqué (elle n'est désormais plus certaine d'être la candidate du GOP sur le run-off de janvier). Quant à Feinstein, son siège n'est pas à renouveler avant 2024 (et il est fort probable que cela soit son dernier mandat, étant donné son âge).

Je doute que dans le système judiciaire américain, comme dans le système judiciaire français d'ailleurs, la présence d'un prête-nom dans une opération illégale empêche toutes poursuites... Et après tout, dans les délits d'initié, c'est relativement courant.
L'absence de poursuites se justifie surtout du fait qu'après enquêtes, aucun élément n'a été trouvé par le FBI qui permette de penser que les sénateurs en question, à l'exception de Burr, ont effectivement commis des délits d'initié. On sait que les sénateurs en question ont reçu des informations confidentielles sur l'épidémie de coronavirus, on sait aussi qu'ils ont cédé des actions à des moments très opportuns, mais aucun lien n'a été trouvé entre les deux, donc il aurait été très difficile pour le procureur de prouver par la suite qu'il y a bien eu délit d'initié, d'où l'absence de poursuites les concernant.

Les poursuites à l'encontre de Richard Burr se justifient plutôt par le fait que l'enquête menée par le FBI a permis de trouver des preuves caractérisant un délit d'initié, notamment semblerait-il des communications avec son gestionnaire de patrimoine. Et le fait que son beau-frère a également cédé des actions le même jour que lui est un autre élément qui pourrait l'incriminer.
On en saura sans doute plus lors de son procès. En attendant, les conséquences politiques de ces poursuites vont être importantes. La démission de Burr ne saurait tarder et on peut donc s'attendre à une élection spéciale en Caroline du Nord en novembre.

Une élection spéciale dans un swing-state sans sortant, donc une nouvelle possibilité de gain pour les Démocrates au Sénat.
Galaad
 
Messages: 120
Inscription: Jeu 29 Aoû 2019 10:31

Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Mer 27 Mai 2020 16:15

Galaad a écrit:On en saura sans doute plus lors de son procès. En attendant, les conséquences politiques de ces poursuites vont être importantes. La démission de Burr ne saurait tarder et on peut donc s'attendre à une élection spéciale en Caroline du Nord en novembre.

Une élection spéciale dans un swing-state sans sortant, donc une nouvelle possibilité de gain pour les Démocrates au Sénat.


Si procès il devait y avoir (présomption d'innocence, tout ça), en effet, Burr serait sans doute contraint à la démission. Si je ne dis pas de bêtise (j'avais vu passer un article évoquant différents scénarios, faudrait que je le retrouve...), tout dépendrait de la date à laquelle interviendrait cette démission.
Il me semble que la limite est autour de mi septembre. Si il démissionne avant, une élection spéciale se tiendrait le 03 novembre, en même temps que la présidentielle et l'autre sénatoriale normale. Si c'est après, alors l'élection spéciale se tiendrait en 2022. Le gouverneur (démocrate) de l'état devrait nommer un remplaçant dans les deux cas, mais la loi carolinienne l'oblige à choisir un remplaçant du même parti que l'élu démissionnaire (le GOP devant soumettre alors 3 noms au gouverneur, qui choisit parmi eux, l'habitude dans ce genre de cas consiste à proposer 2 noms totalement inacceptables afin d'obliger le gouverneur à désigner la seule personne crédible de la liste, le candidat officiel du parti :) ).
Corondar
Animateur du site
Animateur du site
 
Messages: 5276
Inscription: Mar 26 Jan 2010 01:57
Messages : 1 (détails)

Re: La vie politique américaine

Messagede Galaad » Jeu 4 Juin 2020 10:10

Le secrétaire à la Défense Mark Esper a déclaré publiquement son opposition à la proposition de Trump de décréter l'état d'insurrection qui permettrait de déployer l'armée américaine pour gérer les protestations et émeutes au niveau national. Pour lui, l'état d'insurrection ne doit être utilisé qu'en dernier recours et uniquement dans les situations les plus urgentes.

Et alors que 200 soldats de la 82e division aéroportée avaient été déplacés à Washington D.C. au cas où ils devaient y être déployés, Mark Esper a demandé à ce que les soldats retournent dans leur base en Caroline du Nord. Cependant, il a dû peu après revenir sur sa décision après une réunion avec la Maison Blanche. De plus, il a affirmé qu'alors qu'il était présent sur la fameuse photographie de Trump prise devant une église il y a quelques jours, il n'avait pas été averti de l'intention du président de se faire photographier après son discours.

Au même moment, son prédécesseur Jim Mattis a sévèrement critiqué le président. Il a affirmé que Donald Trump était le premier président qu'il ait connu qui n'essaie pas d'unir le peuple américain et qui n'essaie même pas de prétendre de le faire. Au contraire, pour lui, le président tente de diviser le peuple américain et ces protestations sont le fruit de ses efforts.
Lui aussi s'est opposé au déploiement de l'armée, rappelant comme Esper que l'armée ne doit être utilisée qu'en de très rares occasions, en ajoutant que cela devait se faire après une demande des gouverneurs. Ce qui évidemment n'est pas l'intention de Trump qui souhaite la déployer en cas de carence des gouverneurs et sans attendre leur demande. Il a souligné l'importance de ne pas "militariser" la réponse aux protestations et de s'unir sous un objectif commun, et qu'un tel acte provoquerait l'apparence d'un conflit entre la société civile et l'armée.

Trump a répondu à ces critiques, une fois n'est pas coutume, par des affirmations mensongères. Il a affirmé par un tweet, comme il l'avait déjà fait auparavant, que c'était lui qui avait demandé à Mattis sa lettre de démission (alors qu'évidemment Mattis a démissionné de lui-même) et qu'il est même à l'origine de son surnom de "Mad Dog" (chien fou ou chien enragé) car son nom de code "Chaos" ne lui plaisait pas.
Bien entendu, Trump n'est pas à l'origine de ce surnom, que l'on peut retrouver dans un article de 2006, soit un peu plus de dix ans avant que Jim Mattis ne devienne secrétaire à la Défense dans l'administration Trump :
http://armedforcesjournal.com/the-corps ... wars-past/
Elle daterait de son service de commandant durant les guerres en Afghanistan et en Irak.
Galaad
 
Messages: 120
Inscription: Jeu 29 Aoû 2019 10:31

Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Ven 5 Juin 2020 12:01

Voilà qui ne devrait pas apaiser la situation, et continuer à jeter de l'huile sur le feu. Suite aux critiques émises par des anciens de l'administration mais aussi par l'actuel secrétaire à la Défense et plusieurs officiels du Pentagone, Trump a décidé de publier sur son compte twitter une lettre de son ancien avocat, John Dowd. Outre que c'est assez original de procéder ainsi (publier une lettre de son ancien avocat sur son compte personnel pour être défendu par lui ?), c'est surtout le contenu de la lettre qui met le feu aux poudres.
Dowd déclare que les manifestants pacifistes de Lafayette sont "faux", "non réels" et les compare à des "terroristes". Il condamne et dénonce également une association militaire défendant les droits des soldats LGBT comme jouant un rôle dans tout ça (je ne sais absolument pas d'où sort cette "analyse" ?) ?
Depuis la parution de la lettre sur le compte twitter du président, les journalistes tentent d'obtenir de la Maison Blanche une réaction officielle pour savoir si cette publication signifie un soutien du président à l'intégralité de ces propos.
Qualifier de "terroristes" des gens qui manifestent pacifiquement et qui font ainsi usage de leur droit au premier amendement (la liberté d'expression), ça me parait dans le contexte une faute lourde. Relayer cette prose aussi.
https://edition.cnn.com/2020/06/04/poli ... index.html
https://edition.cnn.com/2020/06/04/poli ... index.html
Corondar
Animateur du site
Animateur du site
 
Messages: 5276
Inscription: Mar 26 Jan 2010 01:57
Messages : 1 (détails)

Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Mer 10 Juin 2020 15:43

Trump aura bien fait construire un mur finalement : la Maison Blanche est désormais ceinturée d'un mur anti émeutes, pour la protéger d'éventuelles manifestations, suite au décès de George Floyd. Le mur en question est devenu le support des messages des manifestants.
https://www.cbsnews.com/video/white-hou ... s-of-hope/
Le sol de l'avenue menant à la Maison Blanche a lui aussi été tagué avec un immense "Black Lives matter" (suffisamment grand pour être visible des satellites).
https://edition.cnn.com/2020/06/05/us/b ... index.html
Les manifestations (très majoritairement pacifistes désormais, seuls le Minnesota et New-York auront réellement connu des pillages d'ampleur dans les jours suivant le meurtre de Floyd) ne faiblissent pas à travers tout le pays. Trump reste pour l'heure essentiellement sur un ton martial.
Un nouvel incident (un vieil homme de 75 ans poussé violemment au sol par un policier, qui le laisse blessé et saignant à terre) est assez symptomatique de cette ligne présidentielle : Trump dépeint depuis le vieil homme comme étant un militant d'extrême gauche ayant tendu un guet-apens au policier. Le problème c'est que là aussi toute la scène a été filmée, et que la vidéo ne plaide guère en faveur de la théorie du complot du président.
https://www.youtube.com/watch?v=QFeewU0HhNE
https://twitter.com/realDonaldTrump/sta ... 4528214018
Depuis, tous les élus républicains du Congrès évitent les journalistes pour ne pas avoir à donner leur avis sur la nouvelle sortie du patron.
https://theweek.com/speedreads/918999/g ... en-printed
La majorité démocrate de la Chambre a voté hier une réforme des polices locales : le projet prévoit des financements pour des formations plus longues et plus pointues des forces de police locales, ainsi que des réformes judiciaires afin de permettre de poursuivre plus facilement les bavures policières. Comme d'habitude, le leader de la majorité républicaine au Sénat ne devrait même pas prendre la peine de porter le texte devant la haute assemblée pour y tenir un débat.
https://www.politico.com/news/2020/06/0 ... ing-304619
https://www.nbcnews.com/politics/congre ... l-n1227376
Les républicains tentent bien de dépeindre les démocrates comme souhaitant supprimer les financements de la police, mais comme ce n'est pas ce qui est dans la loi, je ne sais pas si cette propagande marchera au delà de la base ?
Corondar
Animateur du site
Animateur du site
 
Messages: 5276
Inscription: Mar 26 Jan 2010 01:57
Messages : 1 (détails)

Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Ven 12 Juin 2020 18:03

guillaume44 a écrit:Spectaculaire retournement dans l’affaire de la collusion russe, le ministère de la justice américain a abandonné ses charges contre le général McFlynn. Il estime que l’entretien de McFlynn avec le FBI n’était pas nécessaire et que ces mensonges n’ont pas impacté l’enquête.


Je le signale, bien que je pense que dans le contexte du moment c'est à des années lumière de l'attention des Américains (entre l'épidémie toujours présente, les risques qui pèsent sur l'économie et les mouvements suite au meurtre de George Floyd par des policiers), mais la manœuvre du ministère de la justice pour essayer de sauver le soldat Flynn sans devoir passer par la case grâce présidentielle semble devoir échouer.
En effet, le juge Emmet Sullivan, qui devait trancher pour savoir si les charges contre Flynn devaient ou non être abandonnées, avait demandé à un ancien juge fédéral, John Gleeson, de lui rendre un rapport détaillé sur la demande du DOJ concernant Flynn. La conclusion de ce rapport est sans appel : Gleeson dénonce, je cite, une "manœuvre irrégulière", afin de "bénéficier à un allié politique du président", parlant même de "corruption" dans le dossier. Il affirme notamment que le retrait des charges contre Flynn n'est absolument pas justifié par les nouveaux éléments apportés par le DOJ, mais que Flynn devrait en effet pouvoir revenir sur son plaidé coupable si il le souhaite.
Sullivan devrait vraisemblablement suivre les recommandations de Gleeson, et maintenir les poursuites.
https://www.axios.com/judge-michael-fly ... 81548.html

Plus grave et important, plusieurs états américains craignent d'expérimenter actuellement le début d'une deuxième vague virale.
https://eu.usatoday.com/story/news/heal ... 333309002/
L'épidémie semblant loin d'être aussi contrôlée qu'en Europe. Le bilan des morts aux USA va dépasser celui des soldats américains tués pendant toute la première guerre mondiale.
Corondar
Animateur du site
Animateur du site
 
Messages: 5276
Inscription: Mar 26 Jan 2010 01:57
Messages : 1 (détails)

Re: La vie politique américaine

Messagede guillaume44 » Sam 13 Juin 2020 12:18

Corondar a écrit:Je le signale, bien que je pense que dans le contexte du moment c'est à des années lumière de l'attention des Américains (entre l'épidémie toujours présente, les risques qui pèsent sur l'économie et les mouvements suite au meurtre de George Floyd par des policiers), mais la manœuvre du ministère de la justice pour essayer de sauver le soldat Flynn sans devoir passer par la case grâce présidentielle semble devoir échouer.
En effet, le juge Emmet Sullivan, qui devait trancher pour savoir si les charges contre Flynn devaient ou non être abandonnées, avait demandé à un ancien juge fédéral, John Gleeson, de lui rendre un rapport détaillé sur la demande du DOJ concernant Flynn. La conclusion de ce rapport est sans appel : Gleeson dénonce, je cite, une "manœuvre irrégulière", afin de "bénéficier à un allié politique du président", parlant même de "corruption" dans le dossier. Il affirme notamment que le retrait des charges contre Flynn n'est absolument pas justifié par les nouveaux éléments apportés par le DOJ, mais que Flynn devrait en effet pouvoir revenir sur son plaidé coupable si il le souhaite.
Sullivan devrait vraisemblablement suivre les recommandations de Gleeson, et maintenir les poursuites.
https://www.axios.com/judge-michael-fly ... 81548.html


C'est ce que le Juge Sullivan aimerait ou tenterait de faire quoi. Mr Gleeson est un ex-procureur à la retraite et ne peut se substituer au DOJ. Enfin, les faits montrent que le juge Sullivan souhaite remettre en place une justice moyenâgeuse en étant à la fois procureur et juge du moins pour cette affaire.
Suite à ces propos à la limite de l'injure sur la culpabilité présumée de Flynn en Février 2019, je lui conseillerai de se récuser de cette affaire.
guillaume44
 
Messages: 297
Inscription: Mar 1 Mar 2016 20:40

PrécédenteSuivante

Retourner vers Politique dans le monde

Vidéos

Découvrez notre sélection de vidéos en lien avec l'actualité.

Voir toutes les vidéos

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité