Eco92 a écrit:John Ratcliffe est représentant du Texas et considéré comme un des élus républicains les plus conservateurs. En juillet 2019 Trump avait émis l'idée de le nommer Directeur du renseignement national, cela avait choqué car cet ex-marine élu en 2014 avait une carrière assez maigre, si ce n'est une défense acharnée de Trump face à Mueller et des prestations médiatique accusant Obama de tous les maux depuis des années. Des révélations expliquant qu'il avait exagéré son expérience en matière de lutte contre le terrorisme et l'immigration illégale en tant que procureur, l'avait poussé à renoncer au poste quelques jours après l'annonce de Trump, la probabilité d'une conformation par le Sénat semblant impossible. Un de ces nombreux exemple de nomination complètement déconnectées et montrant l'incurie trumpienne en manière administrative...
Il avait à l'époque remercié Dan Coats, qui était trop en désaccord avec le président par exemple sur la Russie ou la Corée du Nord, et nommé Joseph Maguire, alors chef de l'antiterrorisme, comme intérimaire à la tête du DNI. Il semblait naturel qu'il finisse par être confirmé mais on le sait, le fameux briefing au Congrès sur de nouvelles ingérences russes dans la campagne de 2020 visant à favoriser l'élection de Trump ont mené à son congédiement immédiat.
Trump a alors nommé quelqu'un de fidèle en la personne de Richard Grenell, ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, fin février. Mais ce dernier a commencé à réformer la structure de l'agence et à renvoyer des personnels jugés déloyaux envers le président sans en parler au Congrès, une erreur stratégique et légale. Le Sénat était donc gêné pour le confirmer et a choisi de donc désigner ce jour... John Ratcliffe, ressorti du placard, satisfaisant au désir initial du président, et qui a été confirmé par 49 voix contre 44.
Cet homme particulièrement partisan et ouvert à toutes les stratégies complotistes promet une gestion assez inquiétante des sujets de sécurité.
https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/un-proche-de-trump-prend-la-tete-du-renseignement-americain-1204951
Signe des temps, de l'extrême polarisation du spectre politique et de l'aspect clivant du nouvel élu, c'est la première fois depuis la création du poste (aux lendemains des attentats du 11/09) que le titulaire du poste est nommé avec plus d'une douzaine de votes contre. Le premier élu de l'administration Trump, Dan Coats, avait été nommé avec 85 voix contre 12.
Passer d'un candidat élu avec 12 votes contre à un candidat élu avec 44 votes contre plus de 3 ans plus tard, c'est très symptomatique.