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La vie politique américaine

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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Ven 15 Mai 2020 11:08

Suite aux investigations ouvertes contre lui dans le cadre des enquêtes sur de possibles délits d'initiés (plusieurs sénateurs sont suspectés d'avoir vendu des actions après avoir reçu des informations confidentielles concernant l'épidémie à venir et son impact réel), Richard Burr, sénateur de Caroline du Nord, a démissionné de son poste de président du Comité de renseignement du Sénat. En effet, les fédéraux ont saisi les téléphones du sénateur dans le cadre d'un mandat d'investigation cette semaine.
https://www.politico.com/news/2020/05/1 ... ion-258513
Et dans les dossiers dits des émoluments (pour savoir si les entreprises de Trump enfreignent la loi en recevant des fonds étrangers), une cour d'appel a autorisé la poursuite des investigations en cours dans le Maryland et à DC.
https://www.washingtonpost.com/gdpr-con ... story.html
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Dim 17 Mai 2020 01:57

Après avoir renvoyé l'inspecteur général des services de renseignement Michael Atkinson il y a quelques mois (son crime ? avoir reporté comme sa fonction l'exige les dysfonctionnements des services étatiques dans le cadre du scandale ukrainien), Trump vient de renvoyer l'inspecteur général du secrétariat d'état, Steve Linick. Son crime ? Avoir ouvert une investigation (comme sa fonction l'exige) sur le secrétaire d'état Mike Pompeo, afin de vérifier si ce dernier n'aurait pas eu recours à du personnel du secrétariat d'état à des usages privés.
https://edition.cnn.com/2020/05/15/poli ... index.html
Le message semble assez clair : tous les fonctionnaires américains dont la fonction première est de surveiller et d'investiguer les éventuelles infractions ou dérives des membres de l'administration qui appliquent les devoirs de leurs fonctions risquent le licenciement...
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Re: La vie politique américaine

Messagede lostinthemiddle » Dim 17 Mai 2020 14:48

Ayant suivi la politique américaine lors de l'élection présidentielle de 2016, j'avais appris que dans plusieurs Etats gouvernés par le GOP, des réformes électorales qui avaient pour but officiel de lutter contre les fraudes électorales mais surtout pour but officieux d'empêcher les membres des minorités ethniques d'exercer leurs droit de vote en entravant leur inscription sur les listes électorales avaient eu lieu. J'ai découvert ainsi l'expression voter suppression.

J'ai deux questions pour ceux qui suivent la politique américaine avec plus d'attention que moi sur ce forum :
- dans quels Etats ces lois sont-elles encore appliquées et dans quels Etats ces lois ont été supprimées?
- Est-ce que ces lois ont pu favoriser la victoire de Donald Trump dans les swing states en 2016?

Merci d'avance pour vos réponses.
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Re: La vie politique américaine

Messagede Tirnam » Dim 17 Mai 2020 16:23

lostinthemiddle a écrit:Ayant suivi la politique américaine lors de l'élection présidentielle de 2016, j'avais appris que dans plusieurs Etats gouvernés par le GOP, des réformes électorales qui avaient pour but officiel de lutter contre les fraudes électorales mais surtout pour but officieux d'empêcher les membres des minorités ethniques d'exercer leurs droit de vote en entravant leur inscription sur les listes électorales avaient eu lieu. J'ai découvert ainsi l'expression voter suppression.

J'ai deux questions pour ceux qui suivent la politique américaine avec plus d'attention que moi sur ce forum :
- dans quels Etats ces lois sont-elles encore appliquées et dans quels Etats ces lois ont été supprimées?
- Est-ce que ces lois ont pu favoriser la victoire de Donald Trump dans les swing states en 2016?

Merci d'avance pour vos réponses.

Il y a différents types de lois et de techniques qui répondent à l'objectif de diminuer la participation électorale des minorités
- la demande d'une pièce d'identité lors du vote, actuellement appliqué dans 35 Etats, sans avoir a priori d'effets significatifs sur la participation.
- la purge des listes électorales pour diverses raisons (abstentionniste, changement d'adresse, ...) sans toujours prévenir et alors que les Etats peuvent fixer le délai pour une réinscription bien avant l'élection. On a eu des cas dans le Wisconsin et en Géorgie récemment.
- on peut aussi diminuer le nombre de bureaux de vote dans les quartiers à forte population de minorité (par exemple au Texas)
- il y avait aussi par exemple une loi particulière à la Floride qui privait les criminels de leur droit de vote, à vie. Cette loi a été abrogée en 2018 par référendum, elle concernait a priori 23% de la population Afro-américaine de l'Etat.

Alors est-ce que ça a un réel impact sur le résultat des élections ? Difficile à dire. En tout cas ces mesures sont quasiment toujours prises à l'initiative des républicains.
Tirnam
 
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Lun 18 Mai 2020 14:44

Tirnam a écrit:
lostinthemiddle a écrit:Ayant suivi la politique américaine lors de l'élection présidentielle de 2016, j'avais appris que dans plusieurs Etats gouvernés par le GOP, des réformes électorales qui avaient pour but officiel de lutter contre les fraudes électorales mais surtout pour but officieux d'empêcher les membres des minorités ethniques d'exercer leurs droit de vote en entravant leur inscription sur les listes électorales avaient eu lieu. J'ai découvert ainsi l'expression voter suppression.

J'ai deux questions pour ceux qui suivent la politique américaine avec plus d'attention que moi sur ce forum :
- dans quels Etats ces lois sont-elles encore appliquées et dans quels Etats ces lois ont été supprimées?
- Est-ce que ces lois ont pu favoriser la victoire de Donald Trump dans les swing states en 2016?

Merci d'avance pour vos réponses.

Il y a différents types de lois et de techniques qui répondent à l'objectif de diminuer la participation électorale des minorités
- la demande d'une pièce d'identité lors du vote, actuellement appliqué dans 35 Etats, sans avoir a priori d'effets significatifs sur la participation.
- la purge des listes électorales pour diverses raisons (abstentionniste, changement d'adresse, ...) sans toujours prévenir et alors que les Etats peuvent fixer le délai pour une réinscription bien avant l'élection. On a eu des cas dans le Wisconsin et en Géorgie récemment.
- on peut aussi diminuer le nombre de bureaux de vote dans les quartiers à forte population de minorité (par exemple au Texas)
- il y avait aussi par exemple une loi particulière à la Floride qui privait les criminels de leur droit de vote, à vie. Cette loi a été abrogée en 2018 par référendum, elle concernait a priori 23% de la population Afro-américaine de l'Etat.

Alors est-ce que ça a un réel impact sur le résultat des élections ? Difficile à dire. En tout cas ces mesures sont quasiment toujours prises à l'initiative des républicains.


Vaste sujet que celui-ci, qui englobe tout un tas de pratiques et d'éléments.
En préambule, il faut déjà rappeler que les Etats-Unis ne disposent pas, comme en France, d'un code électoral unifié. Chaque état a une marge de manœuvre et d'autonomie en la matière assez poussée.
Si l'état fédéral garantit les conditions d'accès à la citoyenneté (être âgé d'au moins 18 ans, avoir la nationalité, deux amendements ont donné le droit de vote aux anciens esclaves puis aux femmes), c'est aux états fédérés que revient la responsabilité d'organiser les listes électorales et les élections.

On a déjà là un premier niveau de confrontation entre les démocrates et les républicains : les premiers souhaiteraient uniformiser les pratiques de votes, les seconds défendent le droit des états en la matière. Evidemment il y a derrière cela tout un tas d'arrières pensées politiciennes.
Aux USA, il est communément admis qu'une forte mobilisation avantage les démocrates. C'est globalement (j'insiste sur le globalement, il y a des exceptions) vrai. L'électorat républicain est par nature plus civique que l'électorat démocrate (plus jeune, plus urbain, plus métissé). Généralement, quand on observe des pics de participation, les contingents de nouveaux électeurs sont plutôt de tendance démocrates (là aussi j'insiste sur le plutôt, il y a aussi des exceptions).
C'est ce postulat communément admis qui détermine toutes les stratégies électorales des démocrates et des républicains. Les premiers font tout pour faciliter les inscriptions électorales et la participation, les seconds font tout pour la limiter (là aussi c'est une schématisation, il y a des exceptions).

Venons en au comment...
Les démocrates ont en plus un autre souci : leur électorat est nettement plus sensible à la mobilité géographique que l'électorat républicain. Dans les états bleus on rend l'inscription sur les listes électorales nettement plus faciles, voire obligatoires (il n'est ainsi pas rare que dans les états bleus, l'obtention d'un permis de conduire entraîne automatiquement l'inscription sur les listes électorales). Dans les états rouges, cette inscription se fait plus souvent à la demande.
Rappelons également qu'aux USA, les élections ont lieu quasiment toujours un mardi (parfois le jeudi). Là aussi, depuis désormais longtemps les démocrates réclament que les journées d'élections présidentielles et de midterms soient chômées. Les républicains refusent.
Rappelons également qu'aux USA, il n'existe pas de pièces d'identité nationales. Quand un électeur se présente au bureau de vote, il doit prouver son identité avec un justificatif. Les états républicains autorisent généralement les permis de ports d'armes, mais pas les cartes étudiants :). On voit très bien l'idée derrière ce genre de spécificités :).
Du coup, les démocrates ont mis en place des systèmes permettant de voter malgré les contraintes d'un vote en semaine pour tout un tas d'électeurs démocrates (de jeunes actifs, ou des mères au foyer jonglant entre emploi et vie de famille).
Certains états sont passés au tout par correspondance. C'est le cas du Colorado, de Washington mais aussi de l'Utah (qui est tout sauf un bastion démocrate :) ). Dans ces états là, le vote à l'urne n'est maintenu que pour des exceptions précises (des gens n'ayant pas d'adresse postale, comme les Indiens dans les réserves par exemple, ou bien des personnes ayant des handicapes physiques ou mentaux leur rendant complexes le renvoi d'un courrier électoral).
D'autres états proposent les deux : vote postal et vote à l'urne. C'est par exemple le cas de l'Arizona et de la Californie. Certains états autorisent le vote postal sans justification, d'autres non.
Pour le vote postal, l'électeur en fait la demande généralement (sauf dans les états où il est obligatoire). L'état lui envoie alors un bulletin de vote avec 2 enveloppes retour. Une, anonyme, dans laquelle l'électeur glisse son bulletin, et une, marquée et identifiée au nom de l'électeur, dans laquelle il glisse l'enveloppe anonyme avec le bulletin. Une fois réceptionnée par les autorités de l'état, l'enveloppe marquée est vérifiée comme étant valide. Si c'est le cas, alors l'enveloppe anonyme est retirée de l'enveloppe marquée, et mise de côté jusqu'au jour du vote, où elle sera dépouillée.
C'est le vote by mail, à ne pas confondre avec l'absentee ballot. Pour ce dernier, il existe un vrai clivage : les états bleus le pratiquent nettement plus que les états rouges.
Aux USA, beaucoup de gens ont la bougeotte et déménagent pour un oui ou pour un non. Le suivi des listes électorales peut être un vrai casse tête. Dans certains bureaux de vote vous pouvez vous présenter en disant que vous ne vous êtes pas encore inscrit sur les listes électorales. Vous donnez votre nom (avec un justificatif d'identité), une adresse (avec un justificatif), et vous votez. Votre vote est mis de côté. L'état doit dans les jours suivants s'assurer que vous êtes bien cette personne, que vous habitez bien à cette adresse. Si oui, alors on vous inscrit officiellement sur les listes électorales, et votre vote sera comptabilisé.
Cette pratique a pour effet de parfois ralentir considérablement l'annonce des résultats définitifs (en cas de résultats serrés, ça peut prolonger le suspense).
Enfin, les républicains sont devenus des champions dans la suppression d'électeurs des listes électorales. Dans certains états, les autorités républicaines rayent des listes les électeurs n'ayant pas voté à plusieurs élections d'affilée. Parfois l'état envoie un courrier à l'adresse de l'électeur pour l'en informer, parfois pas. Les démocrates font remarquer que le vote n'étant pas obligatoire, un électeur a tout à fait le droit de ne pas participer à certains scrutins sans pour autant être "puni" par une radiation.

Face à tout ça, les républicains accusent les démocrates de frauder en injectant des milliers (millions ?) de faux bulletins dans le processus. Les démocrates accusent les républicains d'empêcher des milliers (millions ?) d'électeurs de pouvoir s'exprimer.
Il y a des deux côtés beaucoup d'exagérations dans ces accusations. Néanmoins, les républicains n'ont jamais apporté le moindre début de preuve d'une quelconque malversation de ce genre (que ce soit à petite ou à grande échelle).
Le vote par correspondance et l'absentee ballot sont des pratiques très encadrées (et fort coûteuses pour les états qui les emploient). Quant aux accusations formulées par Trump selon lesquelles des immigrés clandestins voteraient massivement dans les états, c'est assez risible. Là aussi, sa "commission d'enquête" sur le sujet fut une vaste pantalonnade, n'apportant aucun élément concret.
Et, imaginer un immigré clandestin se pointer gentiment dans un bureau de vote, pour entrer en contact avec les autorités légales de l'état dans lequel il vit illégalement, pour leur donner un nom et une adresse, est une image assez contre intuitive dirons nous :).
Cette commission d'enquête a mis en avant les risques de double vote (en effet, un électeur peut conserver son inscription dans son ancien état où il pourrait voter par courrier, et voter à l'urne dans son nouvel état). Toutes les études (nombreuses, variées et non partisanes) menées sur le sujet ont largement démontré que ces pratiques de double vote étaient des cas rarissimes (n'excédant jamais plus de quelques dizaines de bulletins sur des millions de suffrages exprimés). Et rien ne prouve non plus que ces cas de double vote seraient surreprésentés au sein d'un parti par rapport à un autre. Précisons en plus que la double inscription est tout à fait légale, c'est le double vote qui est interdit.
J'ai personnellement un couple d'amis républicains, qui ont vécu pendant les 25 premières années de leur vie en Floride, avant de devoir déménager au Wyoming pour des raisons professionnelles. Ils se sont inscrits au Wyoming mais n'ont jamais demandé à être radiés des listes électorales de Floride. Tant que l'état de Floride ne les radie pas (étant donné qu'ils sont enregistrés comme électeur républicain, le risque me parait quasi nul :) ), ils votent par correspondance en Floride pour les élections nationales, mais votent au Wyoming pour les élections locales. Si jamais la Floride les radie en revanche, alors ils voteront au Wyoming aussi pour le national. Ils sont bien conscients que leur vote a plus de poids en Floride qu'au Wyoming...
Quant aux radiations pratiquées par les républicains, dans beaucoup d'états c'est aussi fait avec rigueur et honnêteté (toiletter les listes électorales dans des états à forte mobilité géographique est tout à fait normal). Mais certains états ont eu la main très lourde.
On peut citer le Wisconsin et la Géorgie.
Le Wisconsin est un des états où le taux d'inscription électorale est désormais le plus faible, et c'est généralement l'un des états les plus abstentionnistes de l'Union (c'est le seul état que Trump emporte en 2016 en obtenant moins de voix que Romney en 2012). Le gouverneur démocrate de l'état est en lutte désormais contre les majorités républicaines locales, qui veulent radier plusieurs centaines de milliers d'électeurs de nouveau.
En Géorgie, les radiations visent assez spécifiquement (mais sans le dire) les électeurs afro-américains.
On ne peut être catégorique, mais dans ces deux états, les radiations ont pu jouer un rôle dans le résultat de la présidentielle de 2016 au Wisconsin, et dans le résultat pour le poste de gouverneur en Géorgie en 2018.
Un autre état très républicain a tenté de jouer la radiation, mais ça a mal tourné, c'est le Kansas. Dans cet état, l'ancien secrétaire de l'état (poste en charge de l'organisation des élections), Kris Kobach, a tenté de supprimer massivement des électeurs des listes. Il a même été jusqu'à poursuivre plusieurs dizaines de personnes pour des cas de doubles votes. Le problème c'est que dans le lot il y avait pas mal de personnes âgées qui avaient de bonne foi renvoyé les courriers sans vraiment comprendre qu'ils votaient deux fois. L'acharnement du secrétaire contre ces électeurs avait entraîné beaucoup de protestations, y compris chez les républicains. Son manque d'humanité en la matière et sa lutte contre des "fraudes" électorales imaginaires avaient en revanche tapé dans l’œil de Trump, qui l'avait nommé dans sa fameuse commission d'enquêtes.
En son sein, Kobach a renforcé son image de trumpiste zélé, mais aussi celle de personne très dure et un peu excessive. Résultat des courses il a pu conquérir la nomination républicaine pour le poste de gouverneur du Kansas (en battant de très peu le sortant plus modéré), mais avant de se faire battre par la candidate démocrate à la générale, en grande partie à cause de son passif qui sentait le souffre en matière de tripatouillage électoral.

Mais depuis quelques années, les républicains (qui sont toujours très inventifs dans ce genre de popotes partisanes) sont passés à un échelon supérieur. Désormais, quand 'un gouverneur démocrate est élu dans certains états où les républicains contrôlent les assemblées locales, ces dernières tentent de faire voter des lois pour réduire les pouvoirs et prérogatives du gouverneur nouvellement élu. Cela a été tenté au Wisconsin (encore lui...) et en Caroline du Nord. Au Wisconsin ça a plutôt bien marché, en Caroline du Nord nettement moins (les cours de justice donnant plutôt raison au gouverneur de Caroline du Nord, contrairement au Wisconsin). Mais je ne doute pas que si un gouverneur républicain devait être réélu au Wisconsin, et que les républicains contrôlent toujours à ce moment là les assemblées locales (vu le gerrymandering c'est probable), ces dernières supprimeront les lois précédentes pour redonner au nouveau gouverneur républicain élu la plénitude de ses pouvoirs. Précisons que tous les états républicains ayant des gouverneurs démocrates ne sont pas aussi mesquins (les gouverneurs démocrates du Montana, de la Louisiane ou du Kentucky n'ont pas eu à subir ce genre de soucis). Cela semble plutôt concerner les swing states.
Par contre, dans les états très rouges, les gouverneurs républicains tentent de faire voter des lois visant à réduire les pouvoirs et prérogatives des municipalités, ces dernières étant désormais gérées par les démocrates, surtout dans les grandes villes. Là aussi ces manœuvres sont ardemment combattues au niveau judiciaire (avec un certain succès globalement) par les maires démocrates en question.
Et je ne parle même pas du gerrymandering, autre pratique que l'on a souvent évoquée sur ce forum...
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Re: La vie politique américaine

Messagede lostinthemiddle » Lun 18 Mai 2020 17:57

Merci pour votre réponse Corondar. J'avais aussi entendu parler du gerrymandering, mais ce dernier à l'air d'être une spécialité bipartisane :-)
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Mar 19 Mai 2020 00:38

lostinthemiddle a écrit:Merci pour votre réponse Corondar. J'avais aussi entendu parler du gerrymandering, mais ce dernier à l'air d'être une spécialité bipartisane :-)


Alors, oui et non :).
Si les deux partis pratiquent en effet le gerrymandering, les deux ne le font pas à la même échelle, ni avec les mêmes enjeux.
Cette pratique consistant à découper des circonscriptions afin d'avantager un parti au détriment d'un autre est très ancienne (le terme fut inventé en 1811 quand même :) ), et très ancrée dans les mœurs politiques américaines.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gerrymand ... A9ricaines
Et soyons honnête, jusque dans les années 2000 chaque parti y trouvait son compte car la pratique reposait sur une sorte de gentlemen agreement (sorte de tradition non écrite) : chaque parti ne le pratiquait que dans ses états chasse gardée (les états du Nord-Est et l'Illinois pour les démocrates, le Sud pour les républicains), et chaque parti laissait quelques sièges imperdables ici ou là au camp minoritaire.
Mais dans les années 2000, les républicains ont joué un tour pendable (mais malin) aux démocrates : ils ont profité de leur main mise du moment (suite à quelques votes sanctions contre les démocrates, et à une stratégie démocrate privilégiant les élections nationales au détriment des élections locales) dans un paquet d'assemblées locales pour se mettre à pratiquer le gerrymandering y compris dans des états tangents. On peut citer notamment le cas du Wisconsin et de la Caroline du Nord, où, désormais, même un résultat équilibré ou favorable pour les démocrates les voit systématiquement réduit à la part congrue au niveau des districts qu'ils peuvent viser.
Il faut ici rappeler en effet que ce sont les états fédérés qui dessinent leur circonscription, pas l'état fédéral. Mais c'est bien ce dernier qui fait le recensement (tous les 10 ans) permettant d'établir la population de chaque état, et donc le nombre de représentants (et de grands électeurs) auxquels il pourra prétendre pendant 10 ans.
Les démocrates ont bien tenté d'obtenir de la Cour Suprême des arrêtés condamnant cette pratique. Ils ont eu quelques victoires, mais pas de triomphe en la matière. En effet, la SCOTUS a réaffirmé de manière très claire que ce découpage relevait uniquement des états, et qu'elle n'avait aucun rôle à jouer dans ce processus. Cependant, elle a apporté quelques précisions qui ont tout de même limité un peu la casse pour les démocrates. La SCOTUS a ainsi affirmé que les circonscriptions devaient rester équilibrées en terme de population (chaque district doit avoir à peu près le même niveau de population), et, surtout, la SCOTUS a spécifiquement interdit le gerrymandering racial (dans les états du Sud, les républicains sont obligés de laisser quelques circonscriptions permettant aux populations afro-américaines d'être représentées : ils ne peuvent pas diviser de manière artificielle les populations afro-américaines dans les districts pour diluer leur poids électoral).
Du coup les démocrates, pour combattre ce gerrymandering ont du se rabattre soit sur des décisions de justice internes à chaque état, soit à des changements de rapport de force interne (en clair, s'emparer des postes de gouverneurs et des majorités dans les assemblées locales) afin de reprendre la main sur le prochain découpage. Dans certains états les démocrates ont aussi réussi à retirer le processus du découpage électoral des mains du politique pour le confier à des comités d'experts non partisans (c'est notamment le cas du Michigan et du Colorado, dont les prochain découpages seront effectués par ces comités et plus par les assemblées locales).
Les états les plus ouvertement gerrymandés au niveau des chasses gardées sont sans doute le Maryland et l'Illinois côté démocrates, le Texas et la Géorgie côté républicains (même si à terme ces états ne rentrent peut-être plus dans cette catégorie ?). Au niveau des swing states, les cartes les plus ouvertement inégales se trouvent au Wisconsin, en Caroline du Nord et en Floride.
Récemment les démocrates ont enregistré quelques victoires juridiques dans deux états en la matière : la Pennsylvanie et la Caroline du Nord. Dans les deux cas les gouverneurs démocrates ont joué le bras de fer face aux assemblées locales à majorité républicaine. En 2018, les démocrates ont réussi à imposer en Pennsylvanie une carte nettement plus équilibrée pour les midterms, qui a permis aux démocrates d'y gagner 3 sièges (la représentation de l'état est désormais à égalité, 9 représentants républicains pour 9 représentants démocrates). Récemment, les démocrates ont enregistré une victoire en Caroline du Nord, même si elle est plus partielle.
Là aussi, suite au bras de fer et à des décisions de justice les républicains ont dû lâcher un peu de lest. Dans cet état, sur les 13 districts, 10 sont aux mains des républicains et 3 aux mains des démocrates. Avec l'ancienne carte il était presque impossible aux démocrates d'espérer plus, sauf gros tsunami électoral. La nouvelle carte (qui s'appliquera pour la première fois en novembre) garantit désormais aux démocrates 5 sièges acquis, mais la carte reste très déséquilibrée puisque les 8 autre sièges sont tout aussi acquis aux républicains (aucun des 13 districts ne parait réellement équilibré, contrairement à la nouvelle carte de Pennsylvanie où certains districts semblent plus à enjeu).
Le recensement de 2020 est actuellement en cours (et fortement perturbé par le coronavirus), et le prochain découpage s'annonce déjà homérique. Les démocrates espèrent récupérer à l'automne suffisamment de terrain dans les assemblées locales pour pouvoir imposer aux républicains des découpages mois en leur défaveur (certains démocrates appellent même à remplacer là où ce sera possible le gerrymandering républicain par un gerrymandering démocrate...).
Précisons que le recensement fédéral, outre de déterminer le poids politique et électoral de chaque état permet aussi de déterminer quelle est la part du gâteau des aides fédérales qui revient à chaque état en fonction de son poids dans l'Union.
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Re: La vie politique américaine

Messagede Galaad » Mar 19 Mai 2020 12:46

Corondar a écrit:La SCOTUS a ainsi affirmé que les circonscriptions devaient rester équilibrées en terme de population (chaque district doit avoir à peu près le même niveau de population), et, surtout, la SCOTUS a spécifiquement interdit le gerrymandering racial (dans les états du Sud, les républicains sont obligés de laisser quelques circonscriptions permettant aux populations afro-américaines d'être représentées : ils ne peuvent pas diviser de manière artificielle les populations afro-américaines dans les districts pour diluer leur poids électoral).

Il me semble que les pratiques de gerrymandering racial consistent généralement, si je ne me trompe pas, à regrouper les populations minoritaires notamment afro-américaines dans les mêmes districts afin de diminuer leur poids dans des districts plus compétitifs.

C'est-à-dire plutôt du packing (regrouper les électeurs d'un même parti ou d'une même race dans un district afin qu'ils ne puissent pas faire avoir d'influence sur le résultat des autres districts notamment ceux qui sont compétitifs) que du cracking (éparpiller les électeurs d'un même parti ou d'une même race dans plusieurs districts afin qu'ils ne puissent avoir d'influence dans aucune).

Parce que ce que vous décrivez, "laisser quelques circonscriptions permettant aux populations afro-américaines d'être représentées", me paraît quand même être une forme de gerrymandering racial puisqu'on donne un ou deux districts aux Afro-Américains et on diminue leur poids et influence électorale dans tous les autres districts, ce qui reste interdit.

Le 12ème district de Caroline du Nord était un bon exemple de district ayant subi un gerrymandering racial puisqu'il a consisté à regrouper toutes les zones dominées démographiquement par des Afro-Américains dans un même district afin de diminuer leur nombre dans les districts avoisinants. Depuis, suite à une décision de justice, le district a changé de forme et comprend maintenant plus d'électeurs blancs (mais tout aussi démocrates car urbains).

Par contre, vous avez raison, dans d'autres états du sud, concentrer les Afro-Américains dans un seul et même district leur permet de leur garantir une représentation (le Mississippi est un bon exemple avec le 2ème district), mais avec le risque d'avoir des élections peu compétitives dans tous les districts.
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Mar 19 Mai 2020 14:04

Galaad a écrit:
Corondar a écrit:La SCOTUS a ainsi affirmé que les circonscriptions devaient rester équilibrées en terme de population (chaque district doit avoir à peu près le même niveau de population), et, surtout, la SCOTUS a spécifiquement interdit le gerrymandering racial (dans les états du Sud, les républicains sont obligés de laisser quelques circonscriptions permettant aux populations afro-américaines d'être représentées : ils ne peuvent pas diviser de manière artificielle les populations afro-américaines dans les districts pour diluer leur poids électoral).

Il me semble que les pratiques de gerrymandering racial consistent généralement, si je ne me trompe pas, à regrouper les populations minoritaires notamment afro-américaines dans les mêmes districts afin de diminuer leur poids dans des districts plus compétitifs.

C'est-à-dire plutôt du packing (regrouper les électeurs d'un même parti ou d'une même race dans un district afin qu'ils ne puissent pas faire avoir d'influence sur le résultat des autres districts notamment ceux qui sont compétitifs) que du cracking (éparpiller les électeurs d'un même parti ou d'une même race dans plusieurs districts afin qu'ils ne puissent avoir d'influence dans aucune).

Parce que ce que vous décrivez, "laisser quelques circonscriptions permettant aux populations afro-américaines d'être représentées", me paraît quand même être une forme de gerrymandering racial puisqu'on donne un ou deux districts aux Afro-Américains et on diminue leur poids et influence électorale dans tous les autres districts, ce qui reste interdit.

Le 12ème district de Caroline du Nord était un bon exemple de district ayant subi un gerrymandering racial puisqu'il a consisté à regrouper toutes les zones dominées démographiquement par des Afro-Américains dans un même district afin de diminuer leur nombre dans les districts avoisinants. Depuis, suite à une décision de justice, le district a changé de forme et comprend maintenant plus d'électeurs blancs (mais tout aussi démocrates car urbains).

Par contre, vous avez raison, dans d'autres états du sud, concentrer les Afro-Américains dans un seul et même district leur permet de leur garantir une représentation (le Mississippi est un bon exemple avec le 2ème district), mais avec le risque d'avoir des élections peu compétitives dans tous les districts.


A mon avis vous raisonnez un peu trop comme un Français, et pas assez comme un Américain sur ce coup là :).
Quand la SCOTUS se prononce sur la discrimination des électeurs Noirs dans le cadre du gerrymandering, elle ne le fait pas sur des bases politiques, mais bien sur des bases raciales. Aux USA, on considère qu'un électeur Noir doit pouvoir avoir le droit d'être représenté par un élu Noir. Le fait qu'un élu noir aura 95% de chances d'être démocrate plutôt que républicain n'est pas le cœur du problème. Le cœur du problème, selon les critères américains, était l'origine ethnique de l'élu.
La SCOTUS a conclu que le gerrymandering tel que pratiqué par les républicains à ce moment là (diluer le poids des électeurs Afro-Américains en les répartissant dans plusieurs districts plutôt qu'en les concentrant dans un ou deux) pouvait empêcher les électeurs Afro-Américains d'avoir des élus Afro-Américains (mais la couleur politique des élus importait peu elle :) ).
Dans les états du Sud, les découpages originaux avaient pour but d'empêcher les électeurs Noirs de pouvoir prétendre à une représentation raciale. Il fallait donc diluer au maximum les zones de force de peuplement noir en les divisant en ensemble plus réduit, et en les mélangeant avec des zones plus grandes au peuplement blanc. C'est cette pratique que la SCOTUS a condamné. Du coup, les républicains ont dû revoir les découpages (qui étaient un héritage de la période où c'était les démocrates qui dominaient le Sud et qui représentaient le vote Blanc :) ), et ont dû créer quelques districts permettant aux électeurs Afro-Américains d'avoir des élus Afro-Américains. Sans cet arrêt de la SCOTUS, les républicains auraient sans doute maintenu un découpage leur permettant de viser 100% de districts républicains.
Si dans un état vous avez 1/3 de la population qui est afro-américaine, il est plus rentable politiquement pour les républicains de concentrer ces populations dans un ou deux districts et de pouvoir considérer tous les autres districts comme sûrs, plutôt que répartir équitablement 1/3 d'électeurs Noirs dans tous les districts (ce qui aurait en effet la conséquence indésirable de rendre tous les districts plus équilibrés).
L'interdiction du gerrymandering racial par la SCOTUS n'avait pas pour objectif de rendre les districts plus compétitifs politiquement, mais de les rendre racialement partagés selon les critères américains. On est clairement dans une vision communautaire du vote.
Dans le cas de la Caroline du Nord, la décision de justice que vous relevez est une décision d'une cour de justice locale, pas de la SCOTUS. En Caroline du Nord, il semblerait que les juges locaux soient un peu plus sensibles au gerrymandering politique que les juges dans les états du Sud. Si ils ont retoqué les différentes cartes proposées par les assemblées à majorité républicaine ce n'est pas parce qu'ils considéraient que le gerrymandering racial était présent, mais parce que le gerrymandering politique l'était. Surtout, les cours de justice de Caroline du Nord ont confirmé une certaine lecture de la constitution de la Caroline du Nord : pour elles le gouverneur et les assemblées locales ont une légitimité égale face au découpage électoral. Les deux devaient donc se mettre d'accord sur une carte pour que cette carte soit validée.
Et comme la SCOTUS a depuis confirmé que pour elle le gerrymandering politique n'était pas de son ressort mais bien de celui des autorités politiques des états, c'est pour cela que la guerre entre le gouverneur (démocrate) de Caroline du Nord et des assemblées locales (à majorité républicaine) a abouti sur ce compromis bâtard de la carte qui servira pour les élections de novembre.

Corondar a écrit:Après avoir renvoyé l'inspecteur général des services de renseignement Michael Atkinson il y a quelques mois (son crime ? avoir reporté comme sa fonction l'exige les dysfonctionnements des services étatiques dans le cadre du scandale ukrainien), Trump vient de renvoyer l'inspecteur général du secrétariat d'état, Steve Linick. Son crime ? Avoir ouvert une investigation (comme sa fonction l'exige) sur le secrétaire d'état Mike Pompeo, afin de vérifier si ce dernier n'aurait pas eu recours à du personnel du secrétariat d'état à des usages privés.
https://edition.cnn.com/2020/05/15/poli ... index.html
Le message semble assez clair : tous les fonctionnaires américains dont la fonction première est de surveiller et d'investiguer les éventuelles infractions ou dérives des membres de l'administration qui appliquent les devoirs de leurs fonctions risquent le licenciement...


Pas mal de rebondissements dans cette affaire sur les derniers jours.
Suite au renvoi de Linick, les journalistes ont commencé à s'intéresser d'un peu plus près aux enquêtes de ce dernier sur les agissements de Pompeo.
Dans un premier temps, il est ressorti que Linick enquêtait bien sur des usages privés des moyens du secrétariat d'état. Il semblerait que le secrétaire d'état demandait à des employés de son ministère de sortir son chien et d'effectuer des tâches ménagères dans sa résidence sur leur temps de travail.
Depuis, Pompeo a confirmé que Trump avait renvoyé Linick à sa demande, car ce dernier "saperait" le travail du secrétariat d'état avec ses enquêtes (rappelons encore une fois qu'enquêter sur les pratiques internes des administrations est la tâche première des inspecteurs généraux), sans toutefois préciser exactement ce qu'il entendait par là.
Interrogé sur les possibles usages privatifs des moyens de l'administration par son secrétaire d'état, Trump a eu une sortie digne de lui : il a précisé que d'après lui, si la femme ou les enfants de Pompeo (Trump commettant un impair à ce sujet : il a employé le pluriel, alors que Pompeo n'a qu'un seul enfant) étaient absents de leur domicile au moment des faits, il trouvait tout à fait normal que le secrétaire d'état réquisitionne des employés de son ministère pour le décharger des tâches ménagères :).
Bref, la ligne officielle de Pompeo et de Trump semble être qu'en effectuant les tâches ménagères du secrétaire d'état, les employés du ministère d'état permettent à leur patron de consacrer plus de temps à sa tâche politique :).
Alors certes, cette administration a déjà largement démontré l'étendue de ses pratiques de corruption et de mesquinerie dans sa gestion interne (Pompeo n'est hélas pas le premier dans l'administration Trump à se livrer à ce genre de pratiques fleurant bon le népotisme et la corruption), mais pour beaucoup, le niveau du scandale rendait assez étrange que Trump et Pompeo aient décidé de renvoyer Linick en mettant ainsi en lumière cet épisode.
En creusant un peu plus, il est ressorti que Linick enquêtait également sur la teneur exacte du contrat de ventes d'armes signé l'année dernière entre les USA et l'Arabie Saoudite, pour un montant de 8 milliards de dollars. A cette occasion, la présidence avait argué de l'urgence et de la priorité du contrat pour s'affranchir de la supervision du Congrès dans la signature de l'accord. Il semblerait que Linick avait commencé à regarder d'un peu plus près d'éventuelles malversations ayant pu se produire lors de la signature expédiée de cet accord.
Autant dire que les comités d'enquêtes du Sénat et de la Chambre ont désormais très envie de convoquer Linick pour faire la lumière sur les turpitudes internes du secrétaire d'état, mais aussi sur la teneur de l'accord entre les USA et l'Arabie Saoudite.
https://www.washingtonpost.com/gdpr-con ... story.html
https://edition.cnn.com/2020/05/18/poli ... index.html
https://edition.cnn.com/2020/05/18/poli ... index.html
https://edition.cnn.com/2020/05/18/poli ... index.html
https://www.bbc.com/news/world-us-canada-52694497
Bref, en à peine 4 jours, l'administration Trump a encore réussi à nous créer un scandale et une polémique dont elle seule a le secret...
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Re: La vie politique américaine

Messagede Eco92 » Ven 22 Mai 2020 18:51

John Ratcliffe est représentant du Texas et considéré comme un des élus républicains les plus conservateurs. En juillet 2019 Trump avait émis l'idée de le nommer Directeur du renseignement national, cela avait choqué car cet ex-marine élu en 2014 avait une carrière assez maigre, si ce n'est une défense acharnée de Trump face à Mueller et des prestations médiatique accusant Obama de tous les maux depuis des années. Des révélations expliquant qu'il avait exagéré son expérience en matière de lutte contre le terrorisme et l'immigration illégale en tant que procureur, l'avait poussé à renoncer au poste quelques jours après l'annonce de Trump, la probabilité d'une conformation par le Sénat semblant impossible. Un de ces nombreux exemple de nomination complètement déconnectées et montrant l'incurie trumpienne en manière administrative...

Il avait à l'époque remercié Dan Coats, qui était trop en désaccord avec le président par exemple sur la Russie ou la Corée du Nord, et nommé Joseph Maguire, alors chef de l'antiterrorisme, comme intérimaire à la tête du DNI. Il semblait naturel qu'il finisse par être confirmé mais on le sait, le fameux briefing au Congrès sur de nouvelles ingérences russes dans la campagne de 2020 visant à favoriser l'élection de Trump ont mené à son congédiement immédiat.

Trump a alors nommé quelqu'un de fidèle en la personne de Richard Grenell, ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, fin février. Mais ce dernier a commencé à réformer la structure de l'agence et à renvoyer des personnels jugés déloyaux envers le président sans en parler au Congrès, une erreur stratégique et légale. Le Sénat était donc gêné pour le confirmer et a choisi de donc désigner ce jour... John Ratcliffe, ressorti du placard, satisfaisant au désir initial du président, et qui a été confirmé par 49 voix contre 44.

Cet homme particulièrement partisan et ouvert à toutes les stratégies complotistes promet une gestion assez inquiétante des sujets de sécurité.

https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/un-proche-de-trump-prend-la-tete-du-renseignement-americain-1204951
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