jean24 a écrit:Corondar a écrit:3) Pennsylvanie et Arizona
Je reste sur mon sentiment que dans ces 2 états les candidats républicains pour le Sénat sont assez mauvais, et que Kelly (sortant démocrate en Arizona) et Fetterman ont pris un ascendant sur leurs adversaires. Mais en Pennsylvanie je pense que le pire est au niveau de la course pour le poste de gouverneur : le candidat républicain axe toute sa campagne à l'extrême droite, à tel point que certains élus républicains de l'état appellent à voter pour le démocrate, et que la campagne du républicain se fait devant des auditoires extrêmement clairsemés.
Je suis un peu moins sur pour la Pennsylvanie, Oz a eu du mal à faire démarrer sa campagne et remonte suffisamment pour mettre en danger Fetterman. Cook vient de passer sa notification de lean democrat à toss up. Je pense que l'élection sera plus sérrée que les 15 points d'écarts sondés il y a encore quelques mois. Oz pourrait même gagner selon moi. Evidemment cela n'est pas un pronostic, juste une possibilité, et cela peut changer jusqu'au jour J. Le seul truc négatif pour Oz c'est en effet Mastriano, cela pourrait pénaliser les républicains de cet Etat (dont Oz).
Concernant l'Arizona et la Pennsylvanie je n'ai jamais cru dans les sondages qui donnaient une dizaine de points d'avance aux candidats démocrates, et d'ailleurs je le disais déjà il y a un moment (dans un message du 25 août) :
Corondar a écrit:Là aussi, je ne crois pas que Fetterman puisse avoir une avance de 10 ou 12 points le jour J (comme certains sondages l'indiquent actuellement), mais je le vois de plus en plus comme très favori.
Je n'ai jamais cru que dans un tel état le candidat démocrate sénatorial puisse avoir une telle avance sur le candidat républicain. A mon avis, le resserrement sondagier auquel on assiste dans cet état sur la sénatoriale (l'avance moyenne de Fetterman sur Oz est passée de +8 fin aout à +3 aujourd'hui chez RealClearPolitics, chez FiveThirtyEight il est passé de +10 à +5) est surtout du au fait que l'électorat républicain finit enfin par se rallier à Oz, là où suite à ses primaires très serrées les électeurs de son principal challenger défait semblaient se faire un peu prier. Si je continue à considérer Fetterman comme favori pour cette sénatoriale, c'est pour plusieurs éléments. La course pour le poste de gouverneur en est un (de ce côté là la candidat républicain boit vraiment la tasse, je pense qu'on peut désormais classer sans souci Mastriano comme étant ouvertement d'extrême droite, et sa campagne est à mon avis un exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire) : Shapiro aura lui à mon avis une avance confortable pour le poste de gouverneur, et ça devrait filer un coup de pouce à Fetterman.
Mais il y a à mon avis 2 autres éléments :
1) en se choisissant un candidat vivant il y a encore peu dans le New-Jersey et présentant un profil tout de même très "élitiste côtier" face à un profil aussi "terroir pennsylvanien" que Fetterman, les républicains se sont clairement tirés une balle dans le pied dans cet état. A mon avis, c'est la même boulette que sur la sénatoriale au Montana en 2018 : les républicains avaient choisi un candidat, Matt Rosendale qui vivaient dans l'état depuis 20 ans (et qui y avaient déjà exercé plusieurs fonctions politiques depuis 10 ans), mais à qui certains reprochaient d'être originaire et d'avoir vécu pendant les 40 premières années de sa vie au Maryland. Là , Oz vivait encore au New-Jersey il y a à peine quelques mois, il possède toujours plusieurs résidences dans d'autres états, il n'a aucune connexion évidente avec l'état de Pennsylvanie, et il est opposé à un candidat qui lui fait très pennsylvanien pur jus.
2) le resserrement sondagier se fait parce que Oz augmente son score (essentiellement parce qu'il récupère des électeurs républicains qui jusque là s'abstenaient dans les sondages), mais Fetterma reste très stable de son côté, et flirte toujours avec la barre des 48%, pas si loin que ça de la barre des 50% (sachant que comme toujours aux USA les sondages ne sont pas calculés sur la base des exprimés).
Bref, pour la Pennsylvanie, je m'attends à un score relativement serré pour la sénatoriale, mais il me semble que Fetterman reste, à l'heure actuelle du moins, le favori. Sans doute pas un ultra favori, mais un favori tout de même.
Et, surtout, le souci pour les républicains au Niveau du Sénat, c'est qu'à 3 semaines du scrutin, 3 sièges qu'ils détiennent actuellement semblent être à la portée des démocrates : Pennsylvanie, Ohio et Wisconsin. Je pense que pour le premier les démocrates ont l'avantage, que pour les 2 derniers ce sont les républicains qui ont l'avantage. Mais je pense que dans ces 3 états le résultat sera serré, et qu'il y a une assez forte probabilité que les démocrates empochent au moins un des trois (et je ne serai pas plus étonné que ça qu'ils en empochent deux sur un malentendu). Et voir 3 sièges républicains menacés dans 3 swing states sur une élection de midterms où ils sont dans l'opposition au président en place, c'est déjà une situation assez originale, pour le moins.
D'autant que côté démocrates, la liste de leurs sièges réellement menacés, ça s'est au contraire pas mal réduit je pense. Pour le Colorado et Washington je n'y ai jamais vraiment cru, je suis désormais convaincu que les sortants démocrates vont y être réélus très facilement. Je pense qu'on peut retirer aussi le New Hampshire de la liste des sièges démocrates menacés (l'avance de Hassan sera sans doute comprise entre 5 et 10 points ?) ?
Pour l'Arizona, je pense aussi que l'avance de Kelly ne sera peut-être pas aussi grande que celle que les sondages lui prêtent parfois, mais je pense qu'il aura peut-être une avance équivalente ou légèrement supérieure à celle qu'il avait lors de sa première élection en 2018 (2 ou 3 points d'avance) ? Pour moi le siège démocrate d'Arizona est désormais le pendant du siège républicain de Caroline du Nord : pas forcément une avance énorme, mais il y a un favori tout de même (démocrate en Arizona, républicain en Caroline du Nord).
Pareil en Géorgie, je ne pense pas que Warnock aura une avance énorme, mais de ce côté là c'est plutôt le républicain Walker qui est à la baisse. Il y a encore quelques semaines, je voyais Warnock l'emporter de peu sur un run-off, désormais je pense que Warnock peut peut-être même passer la barre des 50% dès le premier tour ?
A mon sens, le siège démocrate potentiellement le plus en danger c'est le Nevada. A mon avis ce sera très serré pour ce siège (je pense désormais que ce sera le siège le plus serré de ces midterms, ça se jouera peut-être à quelques milliers de voix ?), même si j'ai tendance à me méfier un peu des sondages dans cet état.
D'ailleurs un petit retour général sur les débats. Ce qui me marque de plus en plus c'est à quel point les débats semblent formatés et tous présenter les mêmes dynamiques :
1) c'est violent, il y a parfois des insultes, et chacun dépeint son adversaire comme un dangereux extrémiste
2) les démocrates parlent avortement et défense de la démocratie, les républicains parlent inflation et criminalité
3) au niveau de politiques concrètes c'est assez chiche. Il y a bien quelques candidats démocrates pour se prononcer sur quelques textes précis, mais pas tous non plus, du côté républicain on reste très vague et on ne se prononce sur aucun texte concret (je ne sais toujours pas comment les républicains vont réduire l'inflation par exemple)
Quelques ressentis (forcément personnels) de certains débats :
1) sur le premier débat en Géorgie entre Warnock et Walker, ce dernier avait placé lui même la barre tellement bas qu'on peut peut-être se dire que sa relative mauvaise performance était pas si catastrophique que ça ? Warnock était clairement meilleur, mais Walker a tenu le choc. Le problème ici c'est que comme d'habitude avec ses casseroles, Walker gère très mal ses casseroles. Dans le dossier sur l'avortement il a fait comme pour ses enfants illégitimes : il a donné plusieurs versions qui évoluent à chaque fois que de nouvelles preuves émergent. Au départ, concernant l'avortement sa ligne c'était qu'il ne connaissait pas la femme qui l'accusait et qu'il n'avait jamais versé une somme pour un avortement. Ensuite il a reconnu que la femme en question était bien une de ses anciennes maîtresses et la mère d'un de ses enfants illégitimes. Désormais il reconnait lui avoir fait le chèque mais dit ne plus se souvenir pour quel motif. Comme sa défense tourne plus ou moins au fiasco, il a donc de manière assez prévisible décidé de ne pas participer au second débat, pendant lequel le sortant démocrate Warnock a donc débattu face au candidat libertarien qui s'est vu offrir là une sacrée tribune. Warnock a eu lors de ce second débat une remarque cinglante : "la moitié du travail de sénateur c'est d'être présent.".
Avantage Warnock pour moi ici, par contre sur le débat pour le poste de gouverneur c'est le sortant républicain qui a plutôt dominé la candidate démocrate je trouve.
2) en Arizona le sortant démocrate Kelly a été nettement plus convaincant pour dépeindre son adversaire républicain comme extrémiste que l'inverse. A noter que du côté du poste de gouverneur, c'est la candidate démocrate qui joue la politique de la siège vide : son adversaire républicaine ayant annoncé que le seul résultat qu'elle serait prête à reconnaître serait sa victoire, la démocrate a décidé de ne pas participer au débat. Ce jeu de la chaise vide me parait toujours risqué ?
3) en Ohio, c'est à mon sens le débat le plus déséquilibré que j'ai vu : le candidat démocrate Ryan était très sur de lui là où le républicain Vance paraissait plus mal à l'aise. Sutout, Ryan a balancé beaucoup de punchs directs à Vance, qui n'a pas su lui rendre la pareil. Ici je continue à penser que Vance l'emportera, mais à mon avis ça va être très serré, et si c'est bien le cas il pourra sans doute dire merci au fond plus conservateur de l'état et à la réélection facile du gouverneur républicain DeWine
4) au Wisconsin je donnerai plutôt l'avantage au sénateur républicain Johnson dans son débat face au démocrate Barnes, mais c'était pas un KO non plus.
Mais je suis assez convaincu que les débats n'ont plus l'impact qu'ils pouvaient avoir jadis, et que si ils jouent dans le résultat, c'est à la marge.