Fabien a écrit:Et le conseil constitutionnel, qui se prononce de plein droit au bout de 60 jours, et plus probablement au bout de 30 jours (la saisine de 60 députés ou sénateurs y suffit) validerait cette interprétation disons... créative ou extensive? L'institution n'est elle-même pas en reste en matière de "créativité" dans l'interprétation des textes, mais tout de même!!
On peut effectivement s'inquiéter que le Conseil puisse retoquer une telle interprétation, pourtant très gaullienne, vu son penchant très "droit-de-l'hommisme" ces dernières années.
PhB a écrit:Ou sinon proposer de faire voter une réforme institutionnelle (par exemple proportionnelle + système à l'allemande où pour renverser un gvt il faut se mettre d'accord sur le nom d'un 1er Ministre), avant de dissoudre sur ces nouvelles bases ?
Votre ténacité à vouloir à tout prix une proportionnelle est à saluer même si je ne suis pas d'accord du tout sur un tel mode de scrutin.
Tout le monde crie "proportionnelle, proportionnelle !" et quand on a une configuration législative qui s'y prête personne ne l'utilise...
Quant au système allemand (ou espagnol...), on en voit assez vite la perversité puisqu'elle bloque tout majorité législative "négative". Un Gvt pourrait se retrouver investi et perdre rapidement la majorité sans pour autant pouvoir être remplacé ni gouverner...
C'est d'ailleurs le cas actuel espagnol où le socialiste Sanchez est en roue libre depuis son investiture fin 2023 (l'Espagne vit sur le Budget 2023 adopté par la précédente législature)
elec31 a écrit:Je pense sincèrement que Bayrou n’a jamais cru que son budget pouvait passer. Les mesures annoncées n’avaient pour but que de forger son image et de servir de ligne dure dans les négociations futures, facilitant ainsi la tâche de son successeur. C’est la tactique dite de la “porte-au-nez” (door‑in‑the‑face) : formuler d’abord une demande exorbitante, destinée à être rejetée, pour rendre la demande réelle, plus modeste, acceptable.
44 milliards d'euros, c'est exorbitant par le montant évidemment mais c'est en réalité un tiers de l'ajustement qu'il serait nécessaire de réaliser très rapidement, étant donné le niveau des déficits (180-200 milliards d'euros par an /5-6 % du PIB). Va falloir comprendre un jour que le rasage gratis c'est terminé et que le "ya ka faucon" (taxer les riches et vilipender les retraités), c'est indécent, facile (au sens populiste) et inefficace.