de SALVAT » Mar 1 Mar 2011 00:36
Ce soir je vais évoquer la situation dans quatre cantons :
PIONSAT : il est présenté par la Montagne comme un canton de gauche : siège de la famille VACANT depuis 1945 (élu sous l'étiquette Mouvement Uni de la Résistance contre un SFIO et un républicain social ! ce qui traduisait une alliance de fait avec le PCF qui ne se renouvela pas en 1951)....réélu, ensuite, de scrutin en scrutin jusqu'en 1973 où le président de la Chambre des métiers Jean PAQUET giscardien l'a battu.
Ce dernier connut à son tour de brillantes réélections jusqu'en 1992 où le fils Edmond VACANT profitant de son retrait reprit le siège mais il décéda.
A nouveau la droite s'empara du siège avec M. MAYMAT maire de PIONSAT, lors de la partielle qui suivit, lequel réélu en 1998 fut remplacé en 2004 par M. BARRETTE PS, puis ex-PS jusqu'au 20 mars prochain où il ne se représentera pas.
Tradition de gauche aux élections législatives, vote en fonction des hommes aux cantonales.
Le canton compte 2500 habitants , le chef lieu en regroupe à lui seul 1000 : c'est dire le poids du maire Jérôme GAUMET présenté par la droite Son adversaire PS Laurent DUMAS est maire de St Maigner commune de 175 âmes, d'où un handicap .
Le premier sera soutenu par le maire de La Cellette (143 hab), le second par tous les autres élus, à l'exception de celui de Vergheas (PCF) qui soutiendra le candidat FG.
Laurent DUMAS a comme suppléante un médecin.... Jérôme GAUMET une enseignante retraitée.
Ce siège serait susceptible de connaître une alternance : le climat politique national peut desservir Jérôme GAUMET : la participation dans le chef lieu et à la Cellette et celle des 8 autres communes plus modestes jouera aussi.
MANZAT
le sortant Alain ESCURE sera-t-il réélu dès le premier tour alors qu'il s'en était fallu d'un cheveu en 2004 ? L'hypothèse peut être retenue. Le sortant gouttebélien, maire du chef lieu (1264 hab) a comme suppléante Jacqueline MAZERON factrice à St Georges de Mons (2260 hab) : on sait la popularité de ces fonctionnaires de proximité .
Face à lui, le PCF n'a pas présenté le maire des Ancizes (1820 hab), qui aurait pu lui imposer à coup sûr le ballotage mais lui opposera un ancien adjoint de St Georges allié à une adjointe de la petite commune de St Angel (350 hab) qui est un fief du PS .
La bataille de St Georges (voisine des Ancizes) sera à suivre de près .
Les écologistes seront présents : l'un de leurs combats a été mené contre le passage de l'A 89 dans le secteur : ils en ont retardé
le réalisation mais l'autoroute a été construite. Ce ne sont pas les protagonistes de cette bataille qui sont candidats : l'ouverture d'une carrière à St Georges...encore et toujours....peut être l'un de leurs thèmes mais le maire PS a fixé une condition sine qua non : l'enlèvement des roches par le rail. Donc l'argument sera partagé et ne constituera pas une exclusivité pour les verts qui seront d'accord avec le gouvernement sur l'instauration d'une réserve verte alors que s'y s'opposent élus et population.
La candidate de droite fera-t-elle mieux que le score de 2004 du président du parti radical, devenu depuis secrétaire général de la mairie de Chamalières ? Elle est infirmière et maire de QUEUILLE (260 hab) depuis peu ? Elle a une assise locale où elle bénéficiera d'un vote d'estime locale (sur quelle avance peut-elle compter ? 20 voix ...) mais elle apparaît un peu tard sur la scène locale ; le maire de Charbonnières les Varennes (1440 hab) aurait eu une autre surface mais il n'y va pas non plus que celui de LOUBEYRAT (862) : sont-ils encartés encore ? Elle aura affaire à un candidat du FN...(en 2004 cette formation avait obtenu 486 voix...sur 5300 contre 933 à l'UMP...quel sera le rapport en 2011 ?)
10 000 habitants au total 3 communes plutôt à droite, 7 nettement à gauche et beaucoup plus peuplées.
Alain ESCURE est assuré de son mandat jusqu'à la disparition du canton en 2014 (réforme MARLEIX).
MONTAIGUT en COMBRAILLES
Un canton atypique dont la commune essentielle est celle de St Eloy les Mines (4100 hab) sur 8200 habitants, commune qui a eu pour maire (1971-2007) l'ancien député giscardien Michel DUVAL qui, membre de la Cour des Comptes, et bénéficiant aussi des entrées que lui procurait l'ancien président de la République a su amortir le choc de la récession minière en réindustrialisant ce bassin de vie qui vivait de l'extraction du charbon et en réhabilitant les bâtiments typiques du bassin minier ce qui l'a fait échapper à cet aspect délabré et triste qui caractèrise les bassins d'Alès, du Valenciennois ou du Pas-de-Calais....sans parler de Decazeville....
La conseillère sortante Pierrette DAFFIX-RAY, ex-PS, vice présidente du conseil général avait profité du retrait de Michel DUVAL pour reprendre pour la gauche ce canton en 2004 - son adversaire étant non pas la maire de St Eloy mais l'un de ses adjoints.
Elle est maire de YOUX (1000 hab) : elle bénéficiera, au minimum, des soutiens de 5 autres maires dont le député maire de Lapeyrouse Jean MICHEL
Son principal adversaire est maire adjoint de St Eloy qui aura le renfort de 3 maires de petites communes (ARS, La CROUZILLE et MOUREUILLE) : ce choix comme celui de M. SABY en 2004 est un signe de faiblesse : pourquoi Madame SIKORA ne s'est pas présentée ? Craignait-elle d'être elle-même en minorité sur sa commune, alors qu'elle a été réélue à la mairie en 2008 par 59% ?
Un syndicaliste de la CGT se présente ; membre du PCF mais estampillé Front de Gauche participe à cette élection : il obtiendra sur la ville principale l'essentiel de ses voix qui au total pourrait avoisiner les 15%. La vice présidente du conseil général et présidente de l'association des maires du Puy-de-Dôme pourrait ou frôler ou obtenir la majorité absolue des suffrages dès le premier tour.
LEZOUX
je reviens sur ce canton pour illustrer l'importance des suppléants dans cet enjeu cantonal en milieu rural :
le candidat PS maire de PESCHADOIRES (1940 hab) a pour suppléante Monique ROUGIER maire de Lempty (260), Marie Gabrielle GAGNADRE maire UMP de Lezoux a choisi comme suppléant son collègue de Vinzelles (313) : Chacun représente une petite ville ou une ville en rurbanisation et se font suppléer par un élu de commune rurale.
La candidate UMP avait d'autres possibilités (Orléat 2000,) comme son adversaire (Crevant 800) : ils ont voulu démontrer ainsi leur volonté de représenter les deux types de population du canton et, comme on dit, "ratisser large".
CHAMPEIX
Un autre aspect apparaît lors de ces élections : un conseiller général sortant maire d'une petite commune (183 habitants) et un candidat maire du chef lieu (1150hab), président de la communauté de communes des Puys et Couze qui déborde le cadre du canton.
En général, le sortant a une "prime" parce qu'il a un bilan au niveau de sa circonscription tandis que ses concurrents en sont démunis.
Ici le président de la communauté de communes peut se prévaloir d'un bilan grâce à cette une entité administrative qui recoupe le canton et même en dépasse légèrement les contours que ce soit pour une maison de retraite, des points d'accueil enfance-jeunesse ou des actions d'insertion ou des logements sociaux, voire même des actions dans les domaines de l'environnement, du développement durable ou de préservation du domaine patrimonial : tous champs de compétence qui lui donnent déjà localement une stature de "grand élu" qui est un employeur important (personnels administratifs, personnels d'encadrement).
Les remarques de vudeloin qui font référence à ce type de situation prennent toute leur dimension dans cette illustration, d'autant que ces communautés de communes ont une ancienneté (15 ans) qui leur a permis de prendre leur régime de croisière.
Le puy-de-Dôme n'a plus de ministre de l'intérieur ; l'Auvergne avait trois ministres...il ne lui en reste plus qu'un, en Haute Loire. Moins d'anecdotes désormais ?
Bertrand SALVAT
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