Eco92 a écrit:Le Monde fait un papier intéressant sur la candidature Kanye West, expliquant notamment ses difficultés : West a ainsi vu son dépôt de candidature invalidé en Virginie-Occidentale (il a déposé 15000 signatures et n'en nécessitait que 7144, mais près de 2000 étaient illisibles et in fine seules 6383 ont pu être attribuées à des électeurs inscrits avec certitude dans l'état), tout comme dans l'Ohio et le Montana. Plus cocasse : le Wisconsin a confirmé que le dossier était complet et valide, mais il a été rejeté car déposé avec... 14 secondes de retard ! Il n'est donc pour l’instant validé que dans le Colorado, l’Oklahoma, l’Utah et le Vermont.
L'article explore la piste d'un West soutenu en sous main par l'équipe Trump afin de détourner des votes afro-américains de Joe Biden, indiquant qu'il y a des actes de soutien avéré de républicains connus envers le chanteur. Comme nous en avions déjà discuté ici j'avoue être un peu circonspect sur l'efficacité de cette stratégie, West est connu comme Trumpiste depuis longtemps je l'imagine mal détourner soudainement des afroaméricains des démocrates. Mais les états ciblés était parfois gagnés d'une courte tête par Trump (bon, pas l'Utah mais dans le Wisconsin par exemple).
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/23/presidentielle-americaine-j-71-kanye-west-instrumentalise-pour-detourner-les-votes_6049683_3210.html
Corondar a écrit:pop03 a écrit:Corondar a écrit:Mais le discours de clôture de Biden a été, honnêtement, très bon. Je ne sais pas qui lui a écrit, mais il doit conserver cette même plume. C'était très bien écrit, et très exhaustif pour un discours d'acceptation de nomination.
Ce qui est certain, c'est qu'il ne pouvait pas l'avoir écrit.
https://twitter.com/JoeBiden/status/1297258488561836036
Désolé, mais je n'ai pas compris ce que les tweets repris en lien nous indiquaient sur l'identité de l'auteur des discours de Biden ?
Pour autant qu'on puisse le savoir, Biden aurait travaillé à écrire ce discours avec les speechwriters Vinay Reddy et Carlyn Reichel. Depuis longtemps, Biden collaborerait avec un ami écrivain et historien pour l'écriture de ses discours, Jon Meacham.
https://www.hitc.com/en-gb/2020/08/21/w ... n-reichel/
Généralement, ce genre de discours est écrit à plusieurs mains...
Le programme de la convention républicaine a été donné hier, je ferai un petit point sur le sujet dans la soirée...
myckilem a écrit:Eco92 a écrit:Le Monde fait un papier intéressant sur la candidature Kanye West, expliquant notamment ses difficultés : West a ainsi vu son dépôt de candidature invalidé en Virginie-Occidentale (il a déposé 15000 signatures et n'en nécessitait que 7144, mais près de 2000 étaient illisibles et in fine seules 6383 ont pu être attribuées à des électeurs inscrits avec certitude dans l'état), tout comme dans l'Ohio et le Montana. Plus cocasse : le Wisconsin a confirmé que le dossier était complet et valide, mais il a été rejeté car déposé avec... 14 secondes de retard ! Il n'est donc pour l’instant validé que dans le Colorado, l’Oklahoma, l’Utah et le Vermont.
L'article explore la piste d'un West soutenu en sous main par l'équipe Trump afin de détourner des votes afro-américains de Joe Biden, indiquant qu'il y a des actes de soutien avéré de républicains connus envers le chanteur. Comme nous en avions déjà discuté ici j'avoue être un peu circonspect sur l'efficacité de cette stratégie, West est connu comme Trumpiste depuis longtemps je l'imagine mal détourner soudainement des afroaméricains des démocrates. Mais les états ciblés était parfois gagnés d'une courte tête par Trump (bon, pas l'Utah mais dans le Wisconsin par exemple).
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/23/presidentielle-americaine-j-71-kanye-west-instrumentalise-pour-detourner-les-votes_6049683_3210.html
Il aurait pu avec une campagne lancée, il y a minimum 6 mois. Si c'était la stratégie des républicains, c'était perdu d'avance car l'accès au bulletin de vote est quasiment impossible en aussi peu de temps dans de nombreux états. Pour prendre le cas des libertariens qui sont maintenant une machine bien rôdé à ce sujet, ils bossent sur la question depuis environ un an et encore, ils ont des facilités à la suite du bon score de Gary Johnson en 2016. Bref, tout cela pour dire que la candidature de West est un pétard mouillé.
Jean-Philippe a écrit:Parmi les intervenants prévus pour la convention républicaine, l'un d'entre eux est un cas spécial puisqu'il s'agit du représentant de l'état de Géorgie Vernon Jones, un démocrate noir qui soutient le président depuis avril seulement. En 2008, il avait failli être désigné candidat au poste de sénateur US, battu au 2e tour à cause de ses positions conservatrices (pro armes, opposé au mariage homosexuel...), de ses dons au parti républicain local en 2001, de son vote Bush en 2004 alors qu'il était chef de l'exécutif (COE) du comté de Dekalb...
"C'est très simple pour moi. La gestion de l'économie par le président Trump, son soutien aux collèges historiquement noirs et ses initiatives de justice pénale m'ont amené à approuver sa campagne. "
Qu'un démocrate, qui plus est un élu, se mette à soutenir Trump en avril au moment où sa gestion est (encore plus) mise en cause (COVID entre autres) et que sa popularité commence à baisser, c'est assez déconcertant pour ne pas dire autre chose.
A noter qu'il ne se représente pas pour sa réélection dans son district (le 91e, dans l'est de la métropole d'Atlanta) après avoir annoncé dans un premier temps démissionner.
Galaad a écrit:La Convention nationale républicaine a donc débuté hier soir. J'ai trouvé cette première partie particulièrement bien réussie. La barre placée par la Convention nationale démocrate était plutôt haute et pour l'instant le GOP semble l'avoir franchi. On verra ce qu'il en sera des autres soirées.
Le meilleur discours de la soirée était sans doute celui de Tim Scott, sénateur de la Caroline du Sud qui est le premier sénateur afro-américain du Sud des Etats-Unis depuis la Reconstruction. Même CNN, pourtant pas très fan des Républicains, a été obligé de reconnaître "un discours puissant" : https://edition.cnn.com/2020/08/24/poli ... index.html
Son discours teinté d'optimisme l'a d'ailleurs pas mal permis de se démarquer de ceux qui l'ont précédé qui dépeignaient une Amérique quasi-apocalyptique si Biden venait à être élu.
On a d'ailleurs encore entendu de la part de beaucoup d'intervenants la même rengaine que l'on entendait aussi chez les Démocrates la semaine dernière : il ne s'agirait plus d'une élection entre adversaires qui tiendraient plusieurs positions idéologiques mais seraient en accord sur les valeurs, mais d'une élection entre un candidat qui défendrait les valeurs américaines et un autre qui voudrait les détruire... A quelques exceptions près, l'optimisme et l'attitude de compromis n'est donc plus de mise dans un camp ou dans l'autre et on prédit la fin de l'Amérique si l'autre camp venait à l'emporter. Or, si un second mandat Trump est à l'image du premier (c'est-à -dire beaucoup de paroles et très peu d'actions), et le mandat Biden à l'image de la présidence Obama (c'est-à -dire le progressisme incrémental), il n'y a pas de quoi s'attendre à des changements très radicaux et à des bouleversements...
Tim Scott lui a axé principalement son discours sur la défense des charter schools, sur les droits civiques et sur son parcours personnel, évoquant notamment ses échecs scolaires pour poursuivre une carrière dans le football américain. Sur les droits civiques, il a notamment attaqué Biden sur ses propos polémiques sur les Afro-Américains et sur sa participation à la rédaction de la loi anti-crimes de 1994. De façon surprenante pour un Républicain, il a dit que beaucoup avait été fait du point de vue des Droits civiques mais a admis qu'il restait beaucoup à faire (chez l'électorat républicain, on a plutôt tendance à penser que trop a été fait en la matière...).
On retiendra également une formule choc de sa part : "sa famille est passée du coton au Congrès", puisque son grand-père était en effet récolteur de coton.
Nikki Haley a également tenu un discours qui a plutôt bien fonctionné. Elle a elle aussi mis en avant son parcours personnel, le fait qu'elle est une fille d'immigrés qui portaient des vêtements traditionnels et qui étaient victimes de discriminations. Elle a tour à tour dénoncé la cancel culture tout en mettant en avant le fait qu'elle ait contribué à faire retirer avec un soutien bipartisan le drapeau confédéré des terrains publics à Columbia, qui est la capitale de la Caroline du Sud. Cela représente une légère prise de risque puisque cela va à l'encontre des positions de Donald Trump sur le sujet qui défend la préservation des monuments confédérés, mais elle a gardé un langage "mesuré" en décrivant le drapeau confédéré comme un "symbole contesté". Un euphémisme pour décrire le drapeau d'une nation esclavagiste qui a fait sécession des Etats-Unis...
A part cela, on peut noter la présence d'un nombre assez élevé d'autres intervenants non-blancs, notamment l'ancienne star du football américain Herschel Walker. On a eu aussi l'intervention des deux députés les plus pro-Trump du Congrès : Matt Gaetz et Jim Jordan. Pas trop de surprise au niveau de leur discours, on est sur une défense du président Trump défenseur du peuple américain face aux élites corrompues, notamment Démocrates, qui soutiendraient les émeutes et les pillages et voudraient définancer la police... Je suppose que c'est efficace si le but est de mobiliser la base pro-Trump très réceptive à ce genre de discours.
Même chose pour Donald Trump Jr., toujours sur la même rengaine des conservateurs censurés et baillonés et des Démocrates qui s'attaquent à la liberté d'expression avec l'aide de la Silicon Valley. Là encore, un discours auxquels seront surtout réceptifs les fans pur jus de Trump.
Quelques séquences un peu bizarres également... Interroger des anciens otages apparemment libérés par l'action de Trump, pourquoi pas. Mais on voit mal l'utilité de l'exercice et on comprend surtout que c'est là pour masquer le manque d'accomplissements et de véritables réussites de cette présidence Trump... Outre l'évocation du plan de réduction d'impôts de 2017, on a eu finalement très peu d'actions concrètes mises en place par l'administration Trump évoqués pendant cette première soirée, si ce n'est que Trump a fait libéré des otages comme tous les présidents avant lui...
L'intervention d'un immigré espagnol et cubain, qui a fuit tour à tour les régimes franquiste et castriste, aurait put également être efficace si ce dernier n'avait pas comparé Fidel Castro avec les Démocrates... Et j'ai l'impression qu'en évoquant le fait que Castro ne se décrivait pas comme un socialiste mais comme un catholique, il a fait un parallèle entre Castro et Biden lui-même catholique, qui serait donc un socialiste caché ? C'est peut-être moi qui ait mal compris ceci dit...
Autant ce n'est pas nouveau que les Républicains utilisent le socialisme comme épouvantail (à chaque référence au Covid-19, beaucoup d'intervenenants ont parlé du "virus venant de la Chine communiste", Matt Gaetz rendant même responsable le Parti communiste chinois de l'épidémie mondiale...), autant comparer les Démocrates voir même Biden à des socialistes totalitaires, je trouve ça un peu fort de café... Même les leaders républicains du XXème siècle n'osaient pas comparer leurs adversaires démocrates aux Soviétiques, et on était en pleine guerre froide. Je ne suis pas sûr en tout cas que cet argument marche beaucoup auprès des électeurs.
myckilem a écrit:En réalité, il est plus candidat dans des états solidement républicains que dans des états démocrates. Si je suis gentil, il peut jouer un rôle dans le Minnesota, dans l'Iowa et il pourra peut-être faire un score notable en Utah qui était l'état républicain le moins pro-Trump en 2016.
Eco92 a écrit:myckilem a écrit:En réalité, il est plus candidat dans des états solidement républicains que dans des états démocrates. Si je suis gentil, il peut jouer un rôle dans le Minnesota, dans l'Iowa et il pourra peut-être faire un score notable en Utah qui était l'état républicain le moins pro-Trump en 2016.
Après en Utah cela a beaucoup du à la candidature d'Evan McMullin, candidat d'une droite conservatrice républicaine assez classique : anti-avortement et pas farouche soutien du mariage homosexuel, mais ne le remettant pas en cause, pro-marchés, acceptant le consensus sur le dérèglement climatique, défendant des frontières fermées mais pas la déportation, etc. Mais surtout c'est un mormon, courant religieux qui est assez hostile à Trump contrairement aux évangélistes, car conservant une vision extrêmement morale. Il se présentait en anti-Trump, venait de l'état et avait obtenu 21,5%, ce qui explique le "mauvais" score de Trump (sous les 50 % mais tout de même largement premier de mémoire, Clinton terminant devant McMullin). Je doute que la candidature West puisse avoir un tel écho auprès des mormons ^^.
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