de pba » Jeu 26 Nov 2015 09:24
vittoria a écrit:
Hormis le cas de PACA, cette étude a au moins le bon goût de rappeler que rien n'est joué en Bretagne et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, et que ni la gauche, ni le FN n'ont de réelles chances en Normandie ou en Bourgogne-Franche-Comté... De ce point de vue, s'appuyer sur les élections passées (et les européennes sont sans doute le choix le plus judicieux, mode de scrutin le plus semblable, faible poids des contextes locaux et des candidats, mauvaise compréhension des enjeux par l'électorat, etc.) me semble plus porteur que de croire aux sondages, qui n'ont pas vraiment le compas dans l'oeil depuis les municipales.
je ne partage pas votre point de vue :
-les européennes datent de 18 mois (à cet égard, les départementales sont plus significatives )
_aux européennes, beaucoup de listes
-le contexte local n'est pas si faible dans des régionales et celui des candidats idem: pourquoi croyez vous que le Drian sur-performe en Bretagne, voir l'influence de NDA et DLF en IDF, voir l'influence du régionalisme dans certaines régions et de la nostalgie des anciennes régions
-la mauvaise compréhension des enjeux est maintenant valable pour toutes les élections, municipales comprises
(aparté; heureusement que toutes les élections, ou du moins que toutes les élections locales,n 'ont pas lieu le même jour, sinon on aurait la même couleur politique aux manettes de l'ensemble des collectivités !! vu que le vote tend à n'être que politique et national)
J'ai déjà vu lors d'une élection couplée régionale-cantonale la bascule du canton de gauche à droite tout en ayant une poussée de gauche aux régionales, par les mêmes électeurs donc. L'enjeu local exist(ait) encore. Ceci dit, on peut trouver cela politiqement pas cohérent, d'où l'idée de "conseiller territorial" un temps envisagée (et même mise dans les textes mais abrogée sans avoir été mise en application).
Sachant aussi que les modes de scrutin n'avantagent pas les mêmes partis (typiquement, la droite se pense avantagée au scrutin purement majoritaire, EELV ou le Modem réclament la proportionnelle parce qu'ils y ont intérêt -aussi pour de plus nobles raisons de représentation-, quant à savoir si ça fonctionne encore ainsi, ça peut se discuter) et que parfois les électeurs en tiennent compte. Ils tiennent compte aussi des possibilités de victoire (le plus subtil étant les législatives, où les électeurs de l'opposition veulent une forte opposition mais pas forcément de cohabitation).
Quant aux compétences des diverses collectivités, on peut certes les connaître (c'est plutôt le cas des plus politisés) mais on voit mal en quoi cela ferait voter pour un parti différent.
Ici, le mode de scrutin se rapproche plus des européennes, cependant il y a la dimension locale (plus proche des départementales) et de désignation directe (sans histoires d'autres cantons à gagner où mon vote ne compte pas) d'un exécutif (là , ça ressemble plus à la présidentielle: une des raisons d'avoir parfois des candidats présidentiables).
La difficulté des premiers sondages post-présidentielle (plus exactement pour des élections ayant lieu 2 ans après, dans la première année c'est différent, je pense aux municipales 89) est que, justement, ils se situent au point de bascule: les électeurs ont une déception par rapport au nouveau président, veulent le sanctionner; les sondeurs ont un scrutin national assez frais comme base pour effectuer leurs redressements et là ça coince. C'est que dans un échantillon brut, même bien choisi, si on demande aux sondés ce qu'ils ont voté la fois d'avant, on trouve autre chose que le "vrai" résultat. Parce que certains ne veulent pas avouer leur vrai vote (cas notamment du FN par le passé) ou s'inventent un autre vote que le vrai afin de réduire la "dissonnance cognitive" avec leur opinion actuelle, sans compter les vrais oublieux ou ceux qui confondent avec l'avant-dernière fois. La distorsion entre le vrai vote et sa mémoire est donc à la fois une erreur et une vraie information: c'est dur de démêler la proportion des deux.