de cevenol30 » Lun 20 Avr 2015 00:11
Si si, c'était clair.
Les électeurs FN des européennes n'étaient pas tous des fidèles - c'est bien pour ça qu'il y en avait plutôt plus que d'habitude. Et effectivement, ces élections-là , les seules à la proportionnelle intégrale et sans grand enjeu, se prêtent plus que d'autres à des surprises et tests (plus modestement, les gens qui ont adhéré au discours de Nouvelle Donne ou Nous Citoyens ont pu se lancer sans grand danger et sans pouvoir se dire qu'ils voteraient pour eux une autre fois).
Ne perdons pas de vue qu'il s'agit là d'une élection plus locale et exécutive. Or en Ile-de-France l'enjeu local et l'espace de la région sont sûrement plus perçus qu'ailleurs, la région correspondant notamment grosso modo à l'étendue de réseaux RER et Transilien fort utilisés. La présidence du Stif est un vrai enjeu derrière ces régionales, il me semble.
On peut être mécontent de l'Etat, de l'Europe et de ce qui s'y fait sans pour autant être insatisfait de ce que fait sa région, surtout si le lycée et le RER du coin ont été rénovés.
D'autre part, il est assez clair que la candidature FN, vu les scores qu'elle peut attendre, n'est pas pour obtenir la présidence de région mais purement de témoignage et pour obtenir des élus d'opposition.
Entre le reflux du vote de mécontement "juste pour une fois", la différence des enjeux en termes de compétences des élus, de satisfaction à leur égard, de tactique électorale, il est possible qu'il y ait des décalages. Et 10% qui changent leur vote d'une façon peuvent être masqués par les 90% qui font autrement (rester au FN ou basculer ailleurs encore).
Et si ça peut surprendre, il y a quantité d'exemples notamment avec les ex-cantonales où les mêmes électeurs, le même jour et dans les mêmes configurations (ex. triangulaire G/D/FN) donnent des scores différents voire des majorités opposées! Ceci tenant aussi aux différences de mode de scrutin, au fait que certaines élections sont plus vues comme porteuses de message national que d'autres, au fait aussi que certains électeurs votent pour "des personnalités et non des étiquettes" d'où des incohérences manifestes aux yeux de qui a des idées politiques assez nettes.
Quant à qualifier de "socialiste" la politique actuelle du gouvernement, c'est franchement regarder les choses de loin par temps de brouillard. Ca correspond si peu à ce pour quoi bien des gens ont voté (ou ce qu'ils pensaient sur le fond en allant voter), par exemple sur le travail du dimanche, qu'il n'y a pas de quoi changer d'idées: ce ne sont pas elles qui donnent ces résultats. Et quant à leur trouver une traduction en termes de liste à choisir pour une élection locale... ben ça peut retomber sur le même parti que d'habitude faute de mieux ou par manque d'adhésion à autre chose.
Je note aussi qu'il semble que les noms à particule pour les candidats seraient plutôt un handicap en IdF (ailleurs et notamment en Pays de la Loire ce serait peut-être l'inverse). Héritage de la Révolution probablement.