de vudeloin » Sam 27 Aoû 2011 16:04
Merci, Sergent, d'avoir eu la bonne idée de nous remettre la synthèse des prévisions ou pronostics du Monde qui fixent donc la progression de la gauche à 20 sièges, lui permettant de compter, a priori, 172 sénateurs sur les 348 de la future assemblée du Palais du Luxembourg.
Je ne manquerais évidemment pas de vous raconter ce que pourrait donner un tel résultat, qui signifierait tout de même que, parmi les 176 élus de la majorité sénatoriale, nous aurions x sénateurs non inscrits, un certain nombre de centristes ( 20 à 22 peut être ) et un nombre réduit ( 3 au total peut être ) de sénateurs RDSE de droite...
Mais le résultat c'est que l'UMP, au mieux, aura quelque chose comme 140 à 145 élus, c'est à dire que la conjonction de l'ensemble de la gauche et des centristes empêchera de toute manière le parti présidentiel de disposer d'une ' majorité' de rechange en toute circonstance.
Ceci dit, allons à l'essentiel sur ces pronostics.
Sur les pertes de la gauche, pas trop de souci, si ce n'est que Le Monde oublie le cas du siège de Jean Pierre Masseret qui va devoir batailler ferme pour obtenir la reconduction de son poste en Moselle, la droite étant tout de même nettement moins divisée qu'elle ne le fut en 2001.
Pour mémoire, chers contributeurs et lecteurs, en 2001, la gauche avait obtenu 1 050 voix en Moselle, contre 1 708 voix pour les diverses listes de droite et du centre.
A l'époque, 853 voix avaient été gelées sur des listes de droite qui n'avaient pas obtenu d'élus.
Quand 30 % de l'électorat départemental et la moitié des voix de droite sont ainsi « perdus «, le résultat des courses peut surprendre !
Sur une sorte de « pendulum « des sièges menacés, je mets en tête le siège de la Manche, suivi de celui du Loiret, puis des deux sièges du Morbihan et de la Moselle.
Ensuite, les gains potentiels.
Soyons clairs : je ne suis pas sûr que les électeurs sénatoriaux d'Indre et Loire, en moyenne plus à gauche que ceux du Jura, pour ne donner qu'un exemple précis, vont forcément décider de faire leur marché en élisant deux sénateurs de gauche et bien évidemment PS, et un sénateur de droite ( centriste ou UMP ).
L'Indre et Loire, ce sera au moins deux sénateurs de gauche et peut être trois.
Donc 0 ou + 1
Pour l'Isère, le troisième siège de gauche, malgré la liste concurrente des Verts, est également quasi inévitable et je me demande encore comment un journal aussi sérieux que Le Monde ne peut pas tenir compte de la possibilité, dans la configuration même de l'élection, d'un quatrième élu de gauche, fondé sur la division des voix de droite.
Donc + 1 ou 2
Pour le Jura, à mon avis, ce sera tout ou rien, malgré les atouts dont pourrait bénéficier Sylvie Vermeillet, maintenant qu'elle tente de se refaire une virginité en ayant quitté l'UMP...
Donc 0 ou + 2
Pour les Landes, no change and overall control for the SP, comme diraient les Anglais.
Pour le Loir et Cher, j'avoue de suite qu'une défaite de Maurice Leroy créerait une certaine forme de sensation, et qu'un ticket non dit « Modem PS « peut arriver.
Donc 0 ou + 1
Dans la Loire, l'hypothèse du Monde est séduisante, mais le plus probable, ce peut être le statu quo, même si la ventilation des votes sera sans doute moins défavorable à la droite qu'en 2001.
Donc 0 ou + 1.
En Haute Loire, on suivra, de loin, l'explication droite et centre.
En Loire Atlantique, le 3e siège à gauche semble plus que probable.
Pour plus, il faudrait que nombre d'élus sans étiquette ou présumés de droite votent pour la liste de gauche et je n'y crois guère.
Donc + 1, sur ce qui est tout de même l'un des pronostics les plus indubitables.
Le Loiret, nous avons vu.
Dans le Lot, no change et reconduction du tandem PS PRG sans difficultés.
Dans le Lot et Garonne, comme dans d'autres départements, on sera dans le tout ou rien.
Je sais que l'ami Salvat voit mal la gauche l'emporter dans ce département, mais on doit se situer dans un rapport de forces très proche de ce qui préexistait dans l'Aveyron ou en Ille et Vilaine en 2008.
Donc + 1 ou 2
En Lozère, département ignoré par Le Monde, c'est là encore un peu tout ou rien, et le choix entre la retraite forcée de Jacques Blanc et l'émergence d'Alain Bertrand, le maire de Mende en ses lieu et place.
Donc 0 ou + 1.
Dans le Maine et Loire, faudra tout de même que le score de la liste de gauche soit exactement celui qu'il faut, et je ne suis pas certain qu'elle arrive en tête vu qu'en 2001, nous en étions à 672 voix de gauche contre 1 147 au centre et à droite.
Donc 0 ou + 1, mais plutôt 0.
Dans la Manche, nous avons vu, et nous pouvons pareillement prévoir stabilité dans la Marne ( malgré Reims à gauche ), la Haute Marne ou la Mayenne.
En Meurthe et Moselle, la configuration de l'élection sera essentielle.
En 2001, la gauche était à 753 voix, la droite et le centre à 1 151.
Une estimation raisonnable met la gauche aux alentours de 950 à 960 voix cette année, c'est à dire très près de la majorité absolue...
La configuration de l'élection peut s'avérer déterminante sur l'attribution du 4e siège.
Donc 0 ou + 1.
Dans la Meuse, droite et centre devraient joyeusement s'étriper pour les deux sièges, avec une gauche qui, bien que renforcée, ne dispose pas encore assez de voix pour participer au partage.
On a vu pour le Morbihan et la Moselle, tandis que la Nièvre confirmera, peut être bien dès le premier tour, ses deux sénateurs PS.
Dans le Nord, la progression à gauche semble acquise, avec au moins un siège de plus, un second ce sera quand même compliqué malgré la configuration de l'élection qu'on suivra avec intérêt.
Même si un résultat 6 PS – Verts, 2 PCF, et trois élus de droite me semble possible.
Donc, + 1 ou + 2.
Dans l'Oise, attendons là encore la configuration pour savoir si Marini et Vasselle, les deux sénateurs UMP partent sur la même liste et sinon, si la gauche arrive en tête de l'élection.
Seule condition pour qu'elle obtienne un deuxième élu.
Donc 0 ou + 1.
On regardera ce qui se passe dans l'Orne, avec Nathalie Goulet, sénatrice originale dont la réélection, de mon point de vue, rendrait plus hypothétiques encore les majorités UMP sur certains textes...
Dans le Pas de Calais, la gauche peut se retrouver avec un siège de plus, mais il faudra voir, là encore, la configuration du scrutin.
Donc + 1.
Dans le Puy de Dôme, il est acquis que nous aurons trois élus de gauche, soit + 1.
Le tout est de savoir de quelle étiquette, n'est ce pas, Salvat et marquis 63 ?
Dans les Pyrénées Atlantiques, je constate que Le Monde ne prend pas en compte l'hypothèse de l'élection de plus d'un élu de gauche.
La gauche est plus forte dans ce département, sur les éléments que je possède, qu'elle ne l'est dans le Jura ou le Loir et Cher, donc...
Donc statu quo ( au pire en quelque sorte ), + 1, voire + 2.
No change dans les Hautes Pyrénées, où la cuisine radicale socialiste est encore fort appréciée...
Les Pyrénées Orientales ?
Le Monde n'en parle pas, et mesure fort bien que l'écart existant dans les communes importantes du département semble suffisant pour que la droite soit reconduite.
Mettons quand même que la gauche puisse peut être gagner un siège.
Donc 0 ou + 1
Passons à l'Ile de France.
Seine et Marne : statu quo ou – 1, la position du sénateur communiste sortant pouvant être menacée par le vote en faveur de la liste Jégo.
Dans le « pendulum « des pertes possibles, nous sommes toutefois dans une situation plus favorable que celle de la Moselle.
Yvelines : le second siège de gauche dépend de la configuration des listes.
Une liste PCF autonome, faute d'accord à gauche, gèle les voix communistes et va sans doute empêcher la liste PS d'aller chercher deux élus.
Paris : + 1 ou + 2, le premier siège étant quasiment acquis pour cause de configuration, le deuxième n'étant pas à exclure, selon la ventilation des votes entre liste Jouanno, liste Charon et liste Pozzo di Borgo.
Essonne : là encore, statu quo minimal et peut être plus si affinités et à concurrence de la répartition des votes.
Hauts de Seine, Seine Saint Denis et Val de Marne : prenons en compte les pronostics du Monde, ce qui fait trois sièges de plus à gauche.
Le statu quo dans le Val d'Oise est possible, si tant est qu'aucune des deux listes de droite n'obtient un pourcentage dont la division par deux serait supérieure au tiers de la liste de gauche.
Exemple : la gauche fait 1 000 voix, les deux listes de droite 500 et 600 voix.
Le troisième siège de gauche est à 333, le second siège de l'une des listes de droite à 300.
Quand on résume donc la situation de la métropole, nous avons des gains possibles compris entre 10 et 26 sièges.
Ajoutons l'Outre Mer où me paraissent quasi inévitables l'élection de trois sénateurs de gauche en Guadeloupe (+2), à la Réunion (+2), la conquête du siège de Saint Pierre et Miquelon où un consensus local semble se dessiner sur la candidature de Karine Claireaux, maire PS de Saint Pierre (+1), et où paraissent possibles des gains sur Mayotte et la Nouvelle Calédonie.
Ajoutons le siège quasi automatique des Français de l'Etranger, et nous avons un socle de 16 gains à gauche pour 5 pertes potentielles, un socle de gains pouvant s'élargir jusqu'à 34 sièges, compte tenu de tous les éléments.
Soit un gain net de 29, suffisant pour inverser les rapports de forces.
Mais, si vous voulez mon avis, si le socle de gains et celui des pertes semble une sorte de base de calcul, il est fort probable que le mouvement global de ces élections conduise plutôt à constater que certaines victoires n'auront pas lieu et que certaines pertes seront évitées.
Un mouvement « lame de fond « au sein du collège sénatorial peut conduire la gauche à sauver ses positions dans 3 cas sur 5 et lui permettre d'envisager des succès y compris peu attendus.
Vous n'allez pas être aidés, mais disons que la gauche peut se trouver entre 163 et 181 sièges au soir du 25 septembre...