Pronostics

[pba]

Il est bien évident que A.Marleix est un plaisantin ou un fanfaron! Veut-il impressionner quiconque fait partie du collège électoral sénatorial ? Ce serait mal les connaitre ! Certains de ce collège sont influencés par leurs "grands tuteurs ", mais, chacun est libre dans l'isoloir, d'aller se porter sur une liste voisine, ou même, dans certains cas, de "pratiquer la transgression ".

Quand on connait le collège électoral sénatorial pour en avoir fait partie et / ou en être proche, on voit ce que je veux dire.

Pour avoir été de l'intérieur, j'en apprécie d'autant plus les efforts des uns et des autres (Vudeloin, Salvat notamment) pour soupeser l'es attirances des uns et des autres . Mais, on sait bien que les comportements électoraux dans ce type d'élection de la part des électeurs non encartés (que l'on trouve plus à droite et au centre )sont difficiles à cerner: influence nationale, affinité personnelle vis-à- vis de personnes rencontrés en EPCI ou autre , etc..

J'avais fait un test en 2004 concernant 8 conseillers, délégués de droit (4 encartés et 4 non encartés, disons centristes ): au scrutin secret (dans une urne), 6 avaient votés centristes, 1 RPR dissident, 1 divers gauche ), alors que j'aurais cru, et d'autres avec moi, que le résultat serait 8/8

[vudeloin]

Pour rebondir sur la remarque précédente, relative au comportement des grands électeurs dans le secret de l'isoloir, une petite précision d'abord.
Un, le nombre de votes dont je peux parler de temps à autre, ou d'autres avec moi, ne peut être considéré que comme une sorte de " potentiel " électoral pour telle ou telle liste ou candidat.
Sachant qu'un potentiel n'est pas toujours réalisé, et qu'on peut avoir un décalage plus ou moins significatif qui doit à la fois à la personnalité des candidats qu'à d'autres phénomènes dont les arrangements politiques de derrière le rideau ne sont pas le moindre...
Ne pas oublier que, parfois, un opposant devenu sénateur est parfois moins enclin à tenter l'aventure de la députation ou que les équilibres internes à chaque courant politique peuvent conduire à des apparentements terribles...
A l'époque, pas si ancienne, où les RPR ( pour tout dire les gaullistes ) voulaient combattre la prééminence des candidats centristes au Sénat, il pouvait leur arriver de voter et faire voter pour d'autres candidats...
Pour en finir plus " politiquement" sur le potentiel de votes, indiquons aussi que le contexte peut jouer son rôle dans la manière dont les choses se déroulent.
Et que les élus locaux ont parfois tendance à faire payer quelques factures en retard au Gouvernement en place ou à ses représentants... Si tel n'était pas le cas, Jacques Godfrain et Jean Puech seraient sénateurs de l'Aveyron...
Ensuite, un petit témoignage.
un ami à moi m'a transmis, en 2008, un relevé de votes d'un département plutôt composé de communes rurales où l'on avait un nombre de candidats relativement réduit : un ticket avec trois candidats de gauche, un Vert, un FN et trois candidats soutenus par l'UMP.
Eh bien, avec cette configuration relativement claire, ce relevé de dépouillement donnait pas moins de 30 combinaisons différentes du suffrage exprimé

[vudeloin]

Il faut surtout bien comprendre, pour essayer d'étayer les paragraphes de vudeloin, que l'immense différence entre 1981 et aujourd'hui au niveau des dépenses et recettes publiques, c'est qu'en 1981, la dernière tranche d'impôt sur le revenu (pour les plus riches) imposait sur 80%. (en gros, pour caricaturer, si la dernière tranche commençait à 10 000€ par mois, chaque euro au dessus de ce montant était réparti come cela: 80 ct pour l'Etat, 20 ct pour le particulier). Pourtant, avant Mitterand, les grandes fortunes ne se plaignaient pas trop, hein! Ils craignaient les socialos...

Au final, ce sont les socialistes qui ont commencé à baisser l'imposition sur le revenu des plus riches, ou à supprimer des tranches (moins de tranches, c'est moins d'impôts pour les plus riches essentiellement. Aujourd'hui, il y a bien moins de tranches d'impôt sur le revenu, et le "taux marginal " - taux d'imposition de la dernière tranche - est à 45%). Bien sûr, la droite en porte une part non négligeable, avec notamment la volonté qu'un salaire ne doit pas être imposé à plus de 50%, ce qui est une volonté politique tout à fait irréaliste, car on sait bien que plus les personnes sont riches, moins elles paient d'impôts "théoriquement dus". Grâce aux avocats fiscalistes, et aux niches fiscales et sociales bénéficiant aux classes moyennes plutôt supérieures, les plus hauts salaires ont bien plus tendances à payer moins d'impôts et profiter du système de défiscalisation...

Un message répondant à un autre qui aurait été mieux ailleurs, dans une discussion sur la fiscalité, par exemple...
Euh relique, c'est 40 % le taux marginal supérieur, pas 45...
C'est donc encore plus grave que cela ;)

[vudeloin]

Marleix nous a habitués au même genre d'élucubrations à la veille des municipales de 2008, où l'UMP était promise à certaines reconquêtes, rebelote à la veille des régionales où des régions allaient, elles aussi, être reconquises (7 si je me souviens bien dans un premier temps puis, plus modestement, 4) : il récidiveaujourd'hui.
Son dernier pronostic témoigne d'une mauvaise foi évidente : y croit-il lui-même ? Heureusement pour lui, le ridicule ne tue pas !
Jean-Pierre BEL procède du même type de raisonnement : la majorité pour la seule gauche n'est pas acquise, même si elle n'en sera éloignée que de quelques unités. L'UMP est certes minoritaire et le sera davantage demain mais quid du comportement des centristes ?
Je crois toujours à une hypothèse ARTHUIS d'autant que les derniers développements de la crise économique valident tous ses dires depuis plusieurs années.
Bertrand SALVAT,

une hypothèse qui tiendrait mieux la route, l'ami Salvat, si les centristes ne couraient pas le risque d'un affaiblissement sensible de leur présence au Sénat...
Parce que bon, soyons précis : Badré, Biwer, Borotra, Cros, Giraud, jégou, Payet, Pozzo di Borgo, cela en fait huit qui sont directement menacés par le renouvellement.
ON peut y ajouter, en second rideau, si l'on peut dire, l'un des deux élus de la Marne ( peu d'éléments sur cette situation pour l'heure ), Létard et Soulage, ce qui fait onze.
Les espérances de gains ? Maurice Leroy dans le Loir et Cher, Capo Canellas en Seine Saint Denis et Roche dans la haute Loire ?

[vudeloin]

Ah oui, j'allais oublier un détail...
C'est qu'ainsi conformé, le groupe centriste sera un peu moins " Nouveau centre " et un peu plus " Modem " et " Alliance centriste " qu'il ne l'est aujourd'hui...

[SALVAT]

souviens-toi, cher vudeloin, de l'importance des groupes charnières...peu nourris en effectifs...mais indispensables et faiseurs de rois !
BS

[vudeloin]

Pour le coup, je crois plus au rôle du groupe RDSE qui devrait perdre ses élus de droite ou assimilés ( Barbier, Marsin, Detcheverry ) et qui va se " gauchiser " un peu plus en recevant par exemple le soutien de Jean Yves Gouttebel...
Ne pas exclure que les Verts aillent juqu'à quitter le groupe PS ( ce serait drôle après la danse du ventre que mènent les socialistes pour s'assurer le soutien des écolos...) pour densifier le groupe RDSE.
14 ou 15 élus PRG et DVG, plus 8 à 10 Verts, cela fait un beau groupe charnière, non ?

[pba]

Je vous suis, Vudeloin, sur l'affaiblissement du groupe centriste, sauf sur sa composition interne ; je ne pense pas que le futur groupe soit "plus "Modem, je pense que ce sera l'inverse, vu que D.Badré et JJJegou, comme vous l'indiquez , vont "passer à la trappe "! (et dans le 92, on aura peut être un NC au lieu d'un Modem). Je pense aussi que JJVLB sera plus centro-UMPiste que Modem , vu sa tête de liste !

Je pense aussi que relativement, c'est le groupe RDSE qui sortira renforcé, plutôt comme allié, même incommode du PS (ce groupe, composé en majorité de PRG, ne pourra qu'être proche du PS, au vu des législatives 2012).

Où iront les EELV ? Assez insaisissable en général, le EELV ne pourront guère aller avec le RDSE, au moins idéologiquement; il n'est pas sûr, non plus, que le RDSE les souhaitent avec eux ! Et puis, EELV avec le PCF à l'assemblée et avec les PRG au Sénat , c'est aussi baroque! Non, je pencherais pour un rattachement des EELV au PS, comme maintenant..... ou à la tentative de constituer un groupe !!

[pba]

En regardant les renouvellements du Sénat dans leur ensemble, je voudrais souligner qu'à la différence de 2008, le renouvellement de 2011 fait la part belle à la proportionnelle : 133 sièges sur un total de 170 (78%) avec ce mode de scrutin en 2011. (au lieu de 40 sur 114 en 2008, soit 35%).

Or, je constate que, au global, il est plus difficile, pour un camp, de gagner des sièges à la RP qu'au scrutin majoritaire.
Ainsi, en 2008, pour les départements au M, la gauche est passée de 36% des sièges à 54%.(en 2004, les départements qui sont au SM sont à 45.7% à gauche)
L'échantillon des départements à la RP avant et après renouvellement est faible, mais indique un % d'évolution plus faible (environ 2 fois moins )
Si on regarde les évolutions des départements à la RP entre 1995 et 2004 (ceux de la série concernée en 2011), on ne trouve que 7% de changements.

Ceci m'incline à penser, en raisonnant d'une manière globale, que :
-pour les départements au scrutin majoritaire, concerné par 37 sièges, la gauche peut en gagner
18% si on prend la progression de 2008, soit 7
50% si on prend laz progression relative de 2008 (passage de 36 à 54%) soit passage de 45,7% à 68%, soit un gain de 8
- sur les départements à la RP, les espoirs de gains pourraient n'être que de 133x 7%, soit 9
ce qui donnerait 16 à 17 sièges en tout!

A noter que, pour le renouvellement 2008, sont passé par là, en partie les municipales de 2001 et celles de 2008, alors que pour les sénatoriales 2011, ne sera intervenu que les municipales 2008.
Or, comme les municipales 2001 ont été plutôt favorables à la droite, on peut penser que les % d'évolution constatée au renouvellement 2008 ne sont que des minimas.

Les stats semblent dire que la progression de la gauche sera au minumum de 16 à 17 sièges, n'en déplaise à M.Marleix!!

[vudeloin]

Il est évident qu'on est " aux taquets " dans pas mal d'endroits votant au scrutin proportionnel.
Ainsi, mais je pense que la chose était déjà claire pour beaucoup, la gauche pourrait s'estimer heureuse de conserver ses trois élus dans le Val d'Oise, l'Essonne et la Seine et Marne, et d'en gagner un second dans les Yvelines, si l'on prend simplement les départements de l'Ile de France...
Et les espérances de gains de la gauche sont limitées en province mais, comme dit l'autre, quand on ajoute un siège à un siège puis à un autre siège, on finit par faire beaucoup...
Enfin, dernier truc : 2001 n'avait pas été un bon cru municipal pour la gauche mais les deux sénatoriales de 2001 et 2004 n'avaient pas été mauvaises pour elle, car elle avait, entre autres, tiré parti des divisions de la droite et des conséquences de la parité...
Alors, comme 2008 a déjà réservé son quota de défaites à la droite ( ce fut la première fois que la gauche obtint la majorité des sièges en jeu dans le scrutin depuis le début de la Ve République ), 2011 se situe a priori dans le prolongement.
Dans le contexte, l'état de l'UMP me semble un élément clé du scrutin, puisque, ainsi que chacun l'aura vu un peu partout, le parti présidentiel ne semble pas tenir la grande forme...