PhB a écrit:Si la participation est aussi exceptionnellement forte que les votes anticipés, pourrait-on voir Trump battu en mobilisant plus de voix que lors de son élection ?
Déjà , un petit point sur la participation actuelle et un comparatif avec 2016.
En 2016, on avait un peu moins de 137 millions de votants, dont 50 millions de votes anticipés (par courriers ou à l'urne), soit environ 36.5% du total.
Aujourd'hui, à l'heure où je poste, on est déjà à 80.5 millions de votes anticipés, soit une hausse de plus de 60% par rapport à il y a 4 ans. Ces 80.5 millions de voix représentent plus de 58% du total de 2016. Chaque jour on rajoute allègrement plusieurs millions de votes anticipés. A priori, lorsque les bureaux de votes ouvriront ce mardi 03 novembre, on aura déjà entre 90 et 100 millions de bulletins enregistrés ?
https://electproject.github.io/Early-Vo ... index.htmlTout le problème consiste à évaluer le lissage avec le jour du vote ? Il est certain que parmi ces dizaines de millions de votes, il y a beaucoup d'électeurs qui, en temps normal, auraient voté à l'urne le jour J. Mais dans quelle proportion, tout le mystère est là ? Mais même si on pousse le ratio à 50/50 entre vote anticipé et vote à l'urne le jour J (par rapport à 36/64 il y a 4 ans), on se retrouverait avec un chiffre astronomique de près de 180 millions de votes au total ! Je précise que si on est réellement dans ces eaux là , on n'est pas prêt de connaître les résultats avant au mieux le 04 ou le 05 novembre (plus en cas de résultats serrés) : on aurait des queues assez démentes devant les bureaux de votes et des dépouillements qui ne pourraient pas démarrer avant tard dans la soirée (voire la nuit) ? Mais même avec un lissage plus fort le jour du vote, on serait quand même entre 150 et 160 millions de voix, ce qui resterait déjà un cru assez exceptionnel en terme de participation.
A partir de là , on peut essayer de faire des estimations à la louche des niveaux attendus par les 2 candidats, mais ça repose sur beaucoup de "peut-être" et de "si". Dans un cadre de participation aussi élevée, il est en effet probable que les 2 candidats augmentent sensiblement le nombre de voix obtenus par les candidats démocrate et républicain d'il y a 4 ans. Et si Trump faisait moins qu'il y a 4 ans, ou Biden moins que Clinton il y a 4 ans, alors c'est que ce candidat se prendrait une dérouillée d'ampleur inégalée.
Clairement, le record en voix pour un candidat (Obama en 2008, avec un peu moins de 69.5 millions de voix à l'époque) est dans la ligne de mire. En 2016, Trump avait obtenu un peu moins de 63 millions de voix et Clinton environ 65.8 millions de voix.
Mais, encore une fois, tout cela dépendra essentiellement de deux choses : le nombre de votes à l'urne mardi prochain, et, évidemment, l'écart entre les deux candidats.
Sur ce dernier point, le site de FiveThirtyEight a fait un article pour faire une analyse des mouvements sondagiers depuis le dernier débat de la semaine dernière.
https://fivethirtyeight.com/features/we ... ightening/Une conclusion générale : très peu de changements vraiment significatifs.
Dans le détail : pas de changement dans les intentions de votes nationales, au niveau des états c'est un peu plus contrasté, mais ça reste des variations très largement dans les marges d'erreur classiques. Biden serait plutôt en hausse dans les états des Grands Lacs et du Midwest, ainsi qu'en Géorgie, cela se resserrerait plutôt en Floride et en Caroline du Nord (qui auront confirmé pendant tous ces derniers mois de sondages qu'ils sont bien désormais les deux swing states les plus disputés de tous).
https://fivethirtyeight.com/features/we ... ightening/Par contre, Trump joue clairement la défense partout, et il semble peu probable qu'un seul état ayant voté Clinton il y a 4 ans ne soit réellement à sa portée cette année ?