La vie politique québécoise

[Eco92]

Acte important à l'Assemblée nationale du Québec : la CAQ e le PLQ, seuls partis officiellement reconnus (il faut soit avoir 12 députés, sooit passer les 20% des suffrages) ont décidé en bureau de l'Assemblée de reconnaître le Parti québécois et Québec solidaire comme groupes parlementaires à part entière, une première pour QS.

Avec 10 députés chacun, les deux groupes devraient avoir sensiblement les mêmes droits, cela leur donne notamment de gros apports de crédits pour des employés et de la rechercher (1,6 million de dollars) mais aussi d'avoir droit à un représentant avec droit de vote dans toutes les commissions parlementaires et d'obtenir un plus gros temps de parole durant la période de question. Les deux chefs parlementaires (Pascal Bérubé et Manon Massé) siègeront aussi à la réunion des présidents et auront une protection et voiture de fonction.

Cela fait donc passer le nombre de députés indépendants de 21 à 1, l'ex-libéral Guy Ouellette, exclu du caucus dès son élection.

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201811/23/01-5205394-le-pq-et-qs-heureux-davoir-ete-reconnus-groupes-parlementaires.php

[Eco92]

Le gouvernement a ouvert la possibilité d'un report de six mois des élections municipales, qui devraient avoir lieu en octobre 2021, en mai 2022. La demande vient d'être faite officiellement par l'Union des municipalités du Québec (qui regroupe les plus grande ville), soutenue par la Fédération québécoise des municipalités (qui regroupe les plus petites localités).

L'idée est assez simple : d'une part une élection au printemps est plus aisée pour faire campagne et mobiliser les électeurs, d'autre part l'élection en octobre place les nouveaux élus à un mois du dépôt de budget, avant mêmes qu'ils n'aient réellement pu prendre en main leur fonction.

Ce projet devrait être déposé sans faire trop de vague par son aspect consensuel pour les municipalités et par le côté très rationnels des arguments. Certes ça ne suffit pas toujours mais là bon, personne n'y voit de grand problème d'autant que prendre la question trois ans avant évite les accusations de manipulation de dernière minute.

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201811/30/01-5206294-report-demande-des-prochaines-elections-municipales.php

[Eco92]

Circonscriptions restées aux mains du PLQ

Saguenay-Lac-Saint-Jean: Roberval

Parti libéral du Québec : de grands changements
En quelques jours le Parti libéral est en effet passé de 32 sièges à 30. Philippe Couillard, premier ministre sortant, a remis sa démission quelques jours après les élections. Une partielle aura lieu dans Roberval, qui n'est pas à strictement parler un fief libéral mais où Couillard avait eu plus de 5000 voix d'avance.

L'élection avait été raidement déclenchée et a eu lieu hier, si le résultat ne pouvait en rien impacter l'équilibre parlementaire la succession de l'ex premier ministre restait scrutée. La CAQ au pouvoir a réussi un bon coup puisqu'elle a remporté très facilement ce siège (57 %) avec Nancy Guillemette, ex-conseillère municipale de Roberval (à noter, ils n'ont pas représentée Denise Trudel, pourtant candidate "vedette" contre Couillard, peut-être une preuve qu'elle ne souhaitait pas être élue). Le candidat libéral, William Laroche, conseiller municipal de Chambord, tombe à la troisième place ! Le PQ, deuxième, peut être satisfait quand QS est stable en pourcentage à la quatrième place. Les autres votes sont anecdotiques notons que le chef du Parti vert Alex Tyrrel s'y présentait (comme à chaque partielle) et a terminé dernier avec un score très bas de 0,5 %.

La participation était de 34,7 % contre 63,7 % en octobre, à noter que cette circonscription vote en général autour de 60 et 75%, on est donc sur un socle très faible. Je met ci dessous à la fin le mouvement en % mais c'est donc une info à nuancer largement (d'autant que la figure Philippe Couillard jouait particulièrement donc on a ça en moins et la participation, cela reste un mauvais signal pour le PLQ qui perd un de ses rares sièges de région).

Résultats partielle Roberval :
Nancy Guillemette Coalition avenir 8 369 54,5 % (+30,3)
Thomas Gaudreault Parti québécois 2 688 17,5 % (-1,5)
William Laroche Parti Libéral du Québec 2 334 15,2 % (-27,3)
Luc-Antoine Cauchon Québec solidaire 1 584 10,3 % (-0,4)
Carl Lamontagne Conservateur 172 1,1 % (-0,6)
Julie Boucher Citoyens au pouvoir 121 0,8 % (- 0,3)
Alex Tyrrell Parti Vert du Québec 80 0,5 % (pas présenté)

[Eco92]

Chantal Rouleau, mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles depuis 2010 et réélue l'an dernier, candidate vedette de la CAQ, a réussi à emporter ce fief péquiste où se présentait Jean-Martin Aussant. Celle qui était dans l'opposition à Montréal, élue sur les liste de Denis Coderre, est par ailleurs fléchée pour devenir une probable ministre.

Autre élu des listes Coderre Frantz Benjamin, poète et conseiller municipal de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension depuis 2009, est devenu député libéral de Viau.

Dans les deux cas Valérie Plante, mairesse de Montréal, indique qu'il y aura bientôt des partielles et qu'elle y voit l'espoir d'agrandir sa majorité.

Luc Provençal, maire de Beauceville depuis 2009, a aussi été élu pour la CAQ dans la circonscription de Beauce-Nord. Les candidats pour lui succéder peuvent se manifester du 26 octobre au 9 novembre, si une seule candidature est déposée la personne sera maire à partir de cette date.

Pour Beauceville, après un petit suspens, François Veilleux, jusqu'ici conseiller municipal au district 1, n'a pas eu d'opposition et a été élu par acclamation le 9 novembre. Il faudra donc désormais élire un conseiller municipal. (contrairement à la France au Québec on élit chaque membre séparément, même rattachés à des listes, et le maire est candidat spécifiquement à ce poste)

A Montréal Valérie Plante réussi son parti après les élections partielles du 17 décembre. A Pointe-au-Tremble, l'élection la plus importante car le siège de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension semblait acquis à l'opposition et, surtout, car il ne s'agissait pas d'une mairie d'arrondissement mais d'un simple siège de conseiller, la candidate de Projet Montréal gagne la mairie. Le scrutin était cependant très serré : 48 % pour Caroline Bourgeois contre 44,7 % pour Manuel Guedes, d’Ensemble Montréal, avec une participation grostesque (13,7%). Le parti sortant a eu une double complexité : affronter une candidate identifié à la mairesse sortante (et appréciée) et connaissant l'administration de la municipalité - Mme Bourgeois était sa directrice de cabiner, alors même que la mairesse était dans l'opposition - et avoir du changer de candidat en cours de route, celui faisant campagne depuis plusieurs semaines ayant du se désister.

C'est loin d'être une large victoire, mais symboliquement la mairesse élue et parfois chahuté gagne une mairie d'arrondissement et passe donc de neuf mairies sur dix-huit à dix, passant par le même coup une majorité absolue. Notons qu'ensemble Montréal a quatre mairies d'arrondissement, deux sont aux mains d'indépendants et deux autres à des équipes locales (Equipe Anjou dans Anjou et Equipe Barbe dans LaSalle).

Dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, où la participation était encore plus anémique (10,9 %), Ensemble Montréal conserve son siège et fait élire Josué Corvil avec 39,7 % des voix, contre 32,5 % pour Nadine Raymond (Projet Montréal). Rien de surprenant si ce n'est l'écart, en 2017 Ensemble Montréal avait 24 points d'avance contre 7,5 cette fois-ci. Certes à ce degré de participations les écarts en % ne disent pas grand chose mais la chute est tout de même notable.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1142477/valerie-plante-election-partielle-resultats-commentaires-ensemble-montreal-justifications

[Eco92]

J'avoue que je ne l'avais pas vu venir. Nommée à la surprise générale ministre de l'environnement en octobre, la femme d'affaire MarieChantal (en un seul mot) Chassé, a été démise de ses fonctions. Elle avait créé la surprise en battant le ministre et figure libérale Pierre Moreau, elle avait avoué n'avoir aucune expérience particulière en environnement mais s'y intéresser. Le premier ministre est revenu exprès de vacances pour annoncer ce changement dans son cabinet.

De manière assez naïve il a expliqué qu'il avait beaucoup de néo-politiques dans son cabinet, que c'était un souhait des québécois de voir de nouvelles têtes et que parfois ça ne marchait pas. Je suis un peu surpris car si l'environnement est le point faible de Legault ce n'est pas vraiment la faute de la ministre, et qu'elle ne m'a pas paru particulièrement plus mauvaise ces derniers jours qu'il y a un mois, le ministre a évoqué ses difficultés à communiquer efficacement avec les médias. Il a cependant salué son talent en n'excluant pas de la faire revenir à un autre poste.

Le fond du problème est sans doute qu'en effet, la personne en charge de l'environnement sera constamment pilonnée par les trois oppositions, la presse et les ONG, puisque c'est le point noir du programme de Legault (même si comparativement à ses voisins Ontariens ou Néo-Brunswickois c'est presque un vert radical, il faut dire que le point de comparaison est bas). Il faut donc quelqu'un de sans doute "capé" pour la joute verbale et avec du sens politique déjà construit.

François Legault a donc nommé Benoît Charrette, un très proche puisque Benoit Charette a été élu député du Parti québécois en 2008, et a fait partie des démissionnaire en 2011 qui ont fondé le premier groupe de la CAQ avec les élus ADQ. Battu en 2012 il avait regagné sa circonscription en 2014, siégeant cette fois avec François Legault, et un troisième mandat en 2018. Sa non-nomination au conseil des ministres avait surpris, il avait alors pris la présidence de la Commission des Institutions. On ignore encore s'il quittera cette fonction.

Notons que Legault avait nommé un cabinet paritaire avec 13 membres de chaque genre (hormis lui), il y a désormais deux hommes de plus que de femmes.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1145644/premier-ministre-francois-legault-annonce-quebec

[MiniM]

François Legault a donc nommé Benoît Charrette, un très proche puisque Benoit Charette a été élu député du Parti québécois en 2008, et a fait partie des démissionnaire en 2011 qui ont fondé le premier groupe de la CAQ avec les élus ADQ. Battu en 2012 il avait regagné sa circonscription en 2014, siégeant cette fois avec François Legault, et un troisième mandat en 2018. Sa non-nomination au conseil des ministres avait surpris, il avait alors pris la présidence de la Commission des Institutions. On ignore encore s'il quittera cette fonction.

Être ministre est incompatible avec l'appartenance à une commission et donc il va en quitter la présidence.

[Eco92]

Merci pour cette précision technique ! Dommage que Radio Canada n'ai pas été en capacité de le préciser.

[Républicain67]

Catherine Fournier, députée de Marie-Victorin, quitte le Parti québécois pour sièger comme "députée souverainiste indépendante". La benjamine de l'Assemblée nationale estime que le parti de René Lévesque n'est plus pour elle l'outil adéquat pour mener le Québec à l'indépendance.

https://www.journaldequebec.com/catherine-fournier

[Eco92]

C'est un coup dur pour le PQ.

D'une part cette jeune femme, élue lors d'une partielle dans la précédente mandature, était vraiment une incarnation jeune du PQ - elle avait été membre du comité jeunesse ainsi que candidate Bloquiste, avait publié un livre dans la campagne (chose pas si courante au Québec contrairement à la France où c'est une quasi obligation) pour parler d'engagement aux jeunes etc. A mes yeux elle était d'ailleurs très apparatchik et peu indépendante, son choix du jour me surprend donc, et a pas mal surpris aussi au PQ !

Elle précise ne pas vouloir créer de nouveau parti car cela ne fera qu'ajouter à la division qu'elle déplore (c'est cohérent).

Corollaire de ce départ, le caucus du PQ retombe à 9 députés (comme au tout début de la mandature avant la victoire après recomptage de Méganne Perry Mélançon) ce qui faisait d'eux la troisième opposition derrière Québec solidaire et ses 10 députés. Le gain final d'une dixième député leur avait permis de retrouver la deuxième opposition, car ils ont eu plus de voix que QS. Le risque pour le PQ est donc de devenir 3ème opposition.

Il y a débat à ce sujet, selon Radio-Canada "En vertu de l'entente conclue entre le PQ et l'Assemblée nationale, le parti conserverait malgré tout son titre de deuxième groupe parlementaire d'opposition pour toute la durée de la 42e législature, soit l'équivalent du mandat de quatre ans de l'actuel gouvernement."

QS a cependant fait valoir son droit à une modification, étant désormais plus nombreux. La place accorde visiblement plus de ressources. Pour QS : "Les principes du parlementarisme québécois sont clairs : c'est le nombre de députés qui détermine l'ordre des partis.".

A suivre donc, pour ces conséquences d'importance.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1157672/catherine-fournier-parti-quebecois-avenir-politique

[Républicain67]

Le coup est en effet dur pour le Parti québécois. Catherine Fournier incarnait une voix jeune au sein du parti et un souverainisme sans compromis. Elle est notamment une amie de Jean-Martin Aussant, l'ancien chef de feu Option nationale. Le PQ devrait en effet perdre son statut de deuxième opposition au profit de Québec solidaire. Le parti de René Lévesque perd de plus le comté de Marie-Victorin (une partie de la ville de Longueuil), un de ses bastions historiques sur la Rive-Sud (voisin de Taillon, l'ancien comté de René Lévesque) et le dernier qu'il détenait encore dans le Grand Montréal. Avec le départ de Mme Fournier, le caucus du PQ, désormais réduit à neuf membres devient aussi encore plus concentré dans l'Est du Québec (la dernière grande région a rester dans le giron péquiste), avec sept députés sur neuf représentant des comtés du Bas-Saint-Laurent, de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et de la Côte-Nord. Seul Véronique Hivon (Joliette, Lanaudière) et Sylvain Gaudreault (Jonquière, Saguenay-Lac-Saint-Jean) représentent des circonscriptions dans d'autres régions.