Marcy a écrit:Marcy a écrit:pop03 a écrit:Ce sondage réalisé par Ipsos est intéressant sur le détail des reports de vote par rapport à la présidentielle qui semble plus fiable que les autres avec son échantillon relativement élevé de sondés.
Je prends pour exemple le cas sans GJ (je n'imagine pas une liste GJ se constituer en raison du financement).
Pour Hamon, il ne retrouve que 34% de ces électeurs de 2017, mais ça semble logique puisqu'il avait constitué une liste PS-EELV à la présidentielle ce qui explique que 27% vont vers le PS et 25% vers EELV.
Pour les électeurs LR de 2017, le problème principal c'est LREM. 26% de ses électeurs vont vers LREM, ils ne sont que 42% à revenir vers LR et 11% vont vers le RN.
Pour les électeurs de Mélenchon2017, 40% seulement se porteraient sur la liste FI, 14% vers EELV, 10% G.s et 9% PCF. C'est la liste qui semble le plus souffrir des reports avec LR avec en plus des pertes dans toutes les directions à gauche.
Pour les électeurs de Macron2017, le principal danger provient d'EELV qui arrive à capter 14% des électeurs de 2017 puis PS à 9% mais la liste LREM récupère la grande majorité de ses électeurs de 2017 (60%)
Les électeurs de Le Pen reviennent majoritairement vers la liste RN (71%) et il y a une sorte d'échange égal d'électeurs avec DLF (16% contre 11%). On constate aussi que les électorats du RN et de la FI ne sont pas miscibles avec seulement 3% de reports dans les 2 sens.
Ce sondage est également intéressant non seulement par la taille de l'échantillon interrogé, mais aussi par le nombre de questions posées.
Ainsi, il montre que le score élevé de la liste LREM-MODEM (23 %), quasi-égal à celui d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle (24 %), provient en partie d'une meilleure mobilisation de son électorat (56 % des sympathisants LREM et MODEM comptent voter, ce qui est un record, hors électorat communiste, traditionnellement le plus mobilisé), ce qui est cohérent avec le fait que c'est l'électorat le plus intéressé par les élections européennes et que la liste LREM-MODEM est perçue comme la plus favorable à l'Union européenne, et tout particulièrement à la construction européenne actuelle. En outre, avec une liste Gilets jaunes (GJ), 71 % des sympathisants LREM-MODEM se déclarent sûrs de leur choix, ce qui est un record (partagé toutefois avec les sympathisants RN, sûrs de leur choix dans des proportions encore légèrement supérieures).
Outre le différentiel lié à la participation attendue, un double phénomène de perte et de gain d'électeurs s'observe : perte d'électeurs à gauche (28 % des électeurs d'Emmanuel Macron voteraient à gauche aux européennes, dont 13 % pour EELV et 9 % pour le PS, contre seulement 5 % à droite et à l'extrême-droite, 2 % sur une éventuelle liste gilets jaunes et 4 % sur d'autres listes, y compris l'UDI qui ne mord guère sur l'électorat d'Emmanuel Macron), compensé par un gain d'électeurs à droite (25 % des électeurs de François Fillon voteraient LREM-MODEM aux européennes) mais aussi dans une moindre mesure dans tous les autres électorats : de 4 % à 7 % des électeurs de Marine Le Pen, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupon-Aignan. Par ailleurs, on note que marginalement un petit nombre de sympathisants LREM se disent "proches" des gilets jaunes (7 %).
Le sondage fait aussi ressortir une adhésion forte chez les électeurs LREM (63 % de ses sympathisants veulent manifester leur soutien au chef de l'Etat et au gouvernement) qu'on ne retrouve pas chez les sympathisants Modem (20 % d'intentions de manifester un soutien, 12 % voulant même exprimer leur opposition envers l'exécutif). Cette même différence se retrouve lorsqu'on demande aux sympathisants des différents partis de noter le bilan de l'exécutif : la note moyenne est de 7/10 pour ceux qui se disent proches de LREM et de 5/10 pour le Modem (3,4/10 pour l'ensemble des Français).
Le maintien apparent de LREM sous l'effet d'une perte d'électeurs de gauche mais d'un gain d'électeurs de droite se retrouve dans la façon dont Emmanuel Macron est perçu : de "droite" pour 33 % des électeurs, de "centre droit" (18 %), du "centre" (17 %) et "très à droite" (15 %). Même les sympathisants LREM positionnent Emmanuel Macron au centre-droit (37 %) et à droite (31 %), seulement 26 % le classant au centre. Ils sont aussi nombreux à le placer très à droite que… au centre-gauche (2 % dans chaque catégorie). Et les sympathisants Modem vient Emmanuel Macron encore plus à droite (42 % à droite, 26 % au centre-droit et même 6 % très à droite), preuve que l'électorat Modem penche à droite et apprécie la politique de droite que mène le chef de l'Etat. On note que 17 % des sympathisants RN voient Emmanuel Macron "très à droite", ce qui explique sans doute pourquoi il mord aussi sur l'électorat RN qui, pour une petite partie, considère qu'Emmanuel Macron met en œuvre les idées de l'extrême-droite.
Enfin, quand l'action d'Emmanuel Macron est comparée à celle d'autres dirigeants politiques, il l'emporte avec des avis positifs massivement supérieurs aux avis négatifs : la force de LREM-MODEM réside aussi dans cette incapacité des autres électorats à se fédérer contre l'exécutif.
/ A suivre pour les autres électorats/
Le niveau mesuré pour le Rassemblement national témoigne d'une mobilisation électorale de ses sympathisants (50 %) légèrement supérieure à celle des autres électorats, les sympathisants RN étant par ailleurs massivement sûrs de leur choix (77 %).
Si le RN retrouve une plus grande proportion des électeurs de Marine Le Pen (69 %) que les autres listes (61 % pour LREM, 46 % pour LR et 39 % pour FI) eu égard aux résultats de l'élection présidentielle, les risques de déperdition sont réels, principalement au profit de DLF (9 % des électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle), d'une liste gilets jaunes (7 %), des "autres listes" (5%), de LREM et du MODEM (4%), plus marginalement de LR (3%) et de la France insoumise (2%).
Seulement 22 % des sondés considèrent que Marine Le Pen ferait mieux qu'Emmanuel Macron (52 % étant d'un avis contraire), cette proportion n'atteignant des niveaux élevés (et pas massifs) que chez les sympathisants RN (79 %, contre 8 % qui pensent qu'Emmanuel Macron ferait mieux - autre indice d'un macronisme d'extrême-droite), et DLF (48% contre 15 %), le rejet étant très net chez les sympathisants LR (16 % - contre 51 % - estiment que Marine Le Pen ferait mieux que le chef de l'Etat) et FI (13 % pensent qu'elle ferait mieux), et sans surprise dans l'électorat LREM (1% contre 90 %).
La liste Les Républicains souffre, outre d'une déperdition au profit de LREM, d'une mobilisation un peu moindre de ses sympathisants (49 % entendent voter) et d'un choix plus incertain (seuls 53 % font état d'un choix définitif). Les pertes par rapport à l'électorat de François Fillon (seuls 46% de ses électeurs voteraient LR) s'opèrent principalement au profit de la liste LREM-MODEM (25 %), mais aussi du RN (9 %) et de DLF (5 %) malgré un positionnement de LR à droite, et de l'UDI (7 %). Les gilets jaunes et la gauche ne mordent pas sur l'électorat de François Fillon (respectivement, 2 % et 3 %). 30 % des sympathisants LR voient Emmanuel Macron comme un homme de droite, et 26 % comme un homme de centre-droit, ce qui explique le "siphonnage" des voix de droite par LREM.
Enfin, seuls 12 % des sondés estiment que Laurent Wauquiez ferait mieux qu'Emmanuel Macron (42 % étant d'un avis contraire) : le soutien n'est pas massif dans les électorats LR (38 % contre 18 %) et DLF (28 % contre 16 %). La proportion s'inverse même de manière inquiétante pour LR chez les électeurs UDI (9 % contre 53 %) et le rejet est massif chez les électeurs de gauche qui préfèrent nettement Emmanuel Macron (à 52 % contre 5%).
La France insoumise souffre d'une moindre mobilisation de son électorat (45 %), d'une moindre certitude de son choix (51 %) et surtout de départs nombreux d'électeurs de Jean-Luc Mélenchon (qui apparaissait comme le vote utile à gauche à l'élection présidentielle) vers d'autres listes de gauche : EELV (14 %), Génération.s (10 %), PCF (9 %), PS (6 %), ainsi que vers des listes qui ne sont pas de gauche (6 % pour LREM-MODEM, 6 % pour une éventuelle liste gilets jaunes et 3 % pour le RN), tandis qu'une liste FI ne récupèrerait que très peu d'électeurs d'autres candidats à l'élection présidentielle que Jean-Luc Mélenchon. Enfin, seuls les électeurs FI, PCF et extrême-gauche considèreraient - à une très forte majorité pour les premiers - que Jean-Luc Mélenchon aurait un meilleur bilan qu'Emmanuel Macron.
La gauche hors FI a un niveau élevé (8 % pour EELV, 5 % pour le PS et 5 % pour Génération.s) comparé à celui de Benoît Hamon (6,5 %), malgré une mobilisation de son électorat particulièrement faible (46 % des électeurs d'EELV et 44 % de ceux du PS comptent se déplacer - on note d'ailleurs que le sondage n'isole pas une catégorie d'électeurs proches de G.s), qui signifie qu'à un autre scrutin et en cas d'union de ces différentes composantes la gauche hors FI pourrait constituer un concurrent sérieux pour LREM.
Cette progression en % tient à une capacité à mordre tout autant sur l'électorat de Jean-Luc Mélenchon que sur celui d'Emmanuel Macron à la dernière présidentielle, avec à chaque fois une prime à EELV pour attirer des électeurs de ces deux candidats par rapport au PS et à G.s - une liste PS attirerait ensuite davantage d'électeurs LREM, et une liste G.s davantage d'électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
le profil des électeurs d'EELV fait ressortir qu'ils sont les moins nombreux à gauche à vouloir manifester leur opposition envers l'exécutif (20 %, contre 34 % pour le PS), mais encore moins nombreux à vouloir exprimer un soutien (4 %, contre 10 % dans l'électorat PS où réside donc un électorat LREM-compatible dès le premier tour). L'électorat PS est partagé vis-à -vis des Gilets jaunes, alors que celui-ci d'EELV est majoritairement hostile, confirmant que EELV a un profil électoral plus centriste que le PS, même si les proches de ces deux partis ne notent guère mieux l'action d'Emmanuel Macron (3,6 pour EELV et 3,5 pour le PS) que la moyenne nationale (3,4). Enfin, sans surprise vu la faible notoriété d'Olivier Faure, seuls 8 % des sondés considèrent qu'il ferait mieux qu'Emmanuel Macron ; 37 % sont d'un avis contraire et 55 % ne se prononcent ni dans un sens, ni dans l'autre.