Elections européennes de 2019 - Sondages/Projections -FRANCE

[Azertyuiop]

Enquête réalisée par Ipsos Sopra-Steria, en partenariat avec le Cevipof (Sciences Po) et la Fondation Jean-Jaurès
(réalisée du 15 au 21 février auprès de 10 002 personnes du panel électoral suivi depuis novembre 2015)

Pour le suivi depuis 2015, ce n'est pas dans sa totalité puisque j'ai fait partie de ce panel de sondés alors que c'est bien la première fois, il me semble, qu'Ipsos m'interroge pour une enquête Cevipof. En tout cas, je ne m'étais même pas inscrit dans le panel d'Ipsos en novembre 2015. Bon, après, il me semble plutôt normal d'inclure petit à petit quelques nouvelles têtes à chaque enquête ne serait-ce que pour compenser les départs éventuels.

Nouveau ELABE/BFMTV, option avec GJ et sans GJ, globalement cohérent avec les autres mais avec des nuances notamment un n°1 qui y est indécis avec une hausse du RN et une baisse de LREM. LR y est plus haut qu'ailleurs, LFI plus bas et EELV dans la marge haute. Surtout DLF et PS sont à la limite des 5%, donc les résultats avec un tel sondages pourraient être très différent en sièges. La potentielle liste GJ est à 3%, confirmant la chute nette (ce qui profite au RN et à DLF, pas surprenant). Notons qu'ils mixent LO&NPA.

Sans GJ :
LREM/MoDem : 22 % (-1,5)
RN : 22 % (+1)
LR : 13 % (=)
EELV : 10 % (+1 après +2 le mois dernier)
FI : 8% (-1,5, après -1.5 le mois dernier)
DLF : 5,5 % (=)
PS : 5% (-1)
Génération.s : 3% (+1)
PCF : 2,5% (+0,5).
UDI : 2 % (-1)
Patriotes : 1% (=)
UPR : 1% (-0,5)
EXTG (LO, NPA) : 1 % (+0.5)
Autre : 4 % (+2)

Avec GJ :
LREM/MoDem : 22 % (-0.5)
RN : 21,5 % (+4)
LR : 12 % (+0.5)
EELV : 9 % (+0,5).
FI : 7% (-1).
DLF : 5 % (+1,5)
PS : 5% (=)
Gilets jaunes : 3% (-10)
Génération.s : 3% (+1.5)
PCF : 3% (+1).
UDI : 2.5 % (-0.5)
Patriotes : 1% (+0.5)
UPR : 1% (=)
EXTG (LO, NPA) : 1 % (+0.5)
Autre : 4 % (+2)

Il y a quelques erreurs dans la retranscription des évolutions par rapport au dernier coup de sonde concernant l'hypothèse sans Gilets jaunes. Le RN progresse de 1,5 pt et non 1. Quant à LR et DLF, ils gagnent un demi-point. Il est aussi inexact de dire que la FI est plus basse qu'ailleurs : seul Ipsos parmi les sondages récents l'a donné plus haute à 8,5% : les autres sondages ont donné 8% et Ifop est même allé jusqu'à 7,5%. A l'inverse, EELV fait mieux que d'être dans sa fourchette haute car il s'agit d'un nouveau record à la hausse si on fait abstraction du sondage fumeux d'Ipsos de décembre.
L'inversion des courbes de la FI et de EELV est d'ailleurs une constante de tous les sondages récents. Même si je m'attendais à cette inversion depuis plusieurs mois déjà, je suis en revanche un peu plus étonné qu'elle ait lieu si tôt. J'aurais plutôt parié sur une petite dynamique EELV une fois la campagne commencée quand le parti aurait pu faire la preuve de son unité concernant le projet européen tandis que la FI, parallèlement, s'embourberait dans ses contradictions.

[pop03]

Sondage OpinionWay (20-27/02)
Comparaison avec janvier:

LREM/MoDem : 22 % (+2)
RN : 22 % (=)
LR : 14 % (+2)
FI : 7% (-1)
PS : 6 % (=)
EELV : 6 % (-2)
DLF : 5 % (-2)
Génération.s : 4% (=)
PCF : 2% (=)
UDI : 2 % (-1)
LO: 2% (+1)
LP : 1% (=)
UPR : 1% (+1)

Autres : 6% (=)
https://twitter.com/FMicheau/status/1101211277031063554

[pop03]

Moyenne des sondages de Février
Comparaison avec Janvier
Méthodo: Seulement les sondages sans GJ/ Janvier (Ifop-Elabe-OpinionWay) / Février (Ifop-Ipsos-Harris-OpinionWay-Elabe)

LREM/MoDem : 22.6% (+0.4 par rapport à janvier)
RN : 21.0% (-0.2)
LR : 12.2% (+0.7)
EELV : 8.3% (+0.5)
FI : 7.8% (-1.2)
DLF: 5.8% (-0.7)
PS : 5.7% (+0.4)

Génération.s : 4.0% (+1.2)
PCF : 2.3% (+0.1)
UDI : 2.1% (-1.1)
LO+NPA: 1.9% (+0.9)
R!: 1.7% (-1.3)
LP : 1.1% (-0.2)
UPR : 0.8% (+0.1)

Generation.s est le parti qui a le plus progressé depuis 1 mois.

[Marcy]

Moyenne des sondages de Février
Comparaison avec Janvier
Méthodo: Seulement les sondages sans GJ/ Janvier (Ifop-Elabe-OpinionWay) / Février (Ifop-Ipsos-Harris-OpinionWay-Elabe)

LREM/MoDem : 22.6% (+0.4 par rapport à janvier)
RN : 21.0% (-0.2)
LR : 12.2% (+0.7)
EELV : 8.3% (+0.5)
FI : 7.8% (-1.2)
DLF: 5.8% (-0.7)
PS : 5.7% (+0.4)

Génération.s : 4.0% (+1.2)
PCF : 2.3% (+0.1)
UDI : 2.1% (-1.1)
LO+NPA: 1.9% (+0.9)
R!: 1.7% (-1.3)
LP : 1.1% (-0.2)
UPR : 0.8% (+0.1)

Generation.s est le parti qui a le plus progressé depuis 1 mois.

Intéressant.

G.s, qui était encore à 1,5 % dans un précédent sondage, est désormais mesuré entre 3% et 5,5 % (sans liste GJ), ce qui éloigne le risque de non-franchissement du seuil de 3 % pour bénéficier du remboursement des frais de campagne - et est sans doute crucial pour G.s, vu sa moindre puissance financière (peu de financement public, pas de cotisations). Par ailleurs, de même qu'il fallait suivre le match à l'extrême-droite aux européennes de 1999 (au final, 5,7 % pour le FN et 3,3 % pour le Mouvement national), qui avait marqué le début de la fin pour Bruno Mégret, un match se joue entre le PS et G.s sur des créneaux électoraux proches et pour des formations qui se partagent de 9% à 10% des intentions de vote.

L'autre plus forte progression est celle de LO et du NPA (+0,9), mais c'est un électorat très volatil, et pour ma part je ne pense que le NPA ne sera pas en mesure de se présenter, seul ou en coalition avec LO (qui ne veut pas d'une alliance). Au final, les voix du NPA pourraient ainsi se disperser, en partie au profit de la FI dont on comprend l'inquiétude de certains de ses dirigeants que la pente descendante (7,8 % et - 1,2 %) ne se traduise par une catastrophe le jour du scrutin - le pire étant pour FI de se retrouver dans un mouchoir de poche avec le PCF (bien que bas aujourd'hui à 2,3% et + 0,1) dont elle avait "siphonné" la moitié de l'électorat aux législatives de 2017. L'électorat à gauche du PS a souvent changé de parti ou candidat depuis le début des années 2000 : en partie A.Laguiller puis O.Besancenot, la première puis le second devançant le candidat communiste aux présidentielles de 2002 puis de 2007, avant que JL. Mélenchon ne prenne le leadership aux présidentielles de 2012 et 2017 - avec un effet d'entraînement pour les candidats FI aux législatives de 2017, ne laissant alors que des miettes au PCF, à LO et au NPA. A la "gauche de la gauche", les européennes pourraient esquisser des reclassements.

Un autre élément est la montée de 0,7 point de LR (12,2%) et la baisse, également de 0,7 point, de DLF (5,8%) - et du coup le croisement des courbes de ces deux partis, attendue, semble relever du passé, tandis que LR retrouve un peu d'oxygène. Plus largement, je suis surtout surpris que la droite eurosceptique (hors RN), qui a longtemps eu un espace aux élections européennes (surtout avec des circonscriptions nationales), notamment en 1994 et 1999, semble de réduire comme peau de chagrin : LP et l'UPR (cette dernière que je classe pour ma part à droite) ont des scores très faibles, DLF ne réédite pas à ce stade les succès passés de P. de Villiers et C. Pasqua, et même R ! (sur un créneau eurospectique pas si éloigné) connaît le plus gros recul sur les sondages effectués en février (1,7%, - 1,3 point) alors que sa (petite) percée avait été un des éléments marquants des sondages de décembre 2018-janvier 2019. Faut-il en déduire que le RN occupe désormais - et durablement - l'essentiel de l'espace de la droite eurosceptique ? En tout cas les scores du RN en février sont quasiment stables (-0,2 point), comme si le recul de DLF avait déjà profité à LR.

Enfin, le centre-droite favorable à l'UE qu'est l'UDI (2,1 %) non seulement ne retrouve pas le créneau électoral précédemment occupé par Simone Veil, l'UDF puis le MODEM aux scrutins européens, mais recule (baisse de 1,1 point). Ici, c'est LREM qui ne laisse pas beaucoup d'espace politique.

[Eco92]

Merci pour votre analyse, intéressante, je m'étonne de ne voir aucun commentaire sur les écologistes ?

Juste sur le dernier point que vous évoquez, oui LREM siphonne le score du centre droit pro-UE et l'UDI ne retrouve pas les scores de l'UDF et du Modem, mais rappelons que le Modem est présent à cette élection, avec sans doute son logo et possiblement un Bayrou actif en campagne, sur les listes LREM.

[Marcy]

Merci pour votre analyse, intéressante, je m'étonne de ne voir aucun commentaire sur les écologistes ?

Juste sur le dernier point que vous évoquez, oui LREM siphonne le score du centre droit pro-UE et l'UDI ne retrouve pas les scores de l'UDF et du Modem, mais rappelons que le Modem est présent à cette élection, avec sans doute son logo et possiblement un Bayrou actif en campagne, sur les listes LREM.

C'est vrai que je n'ai pas parlé d'EELV... mais le +0,5 sur les sondages de février est presque faible par rapport à la montée continue du score de la liste (aujourd'hui à 8,3 %) ces derniers mois. Le croisement des courbes avec la FI (en baisse continue) rend à mon sens aujourd'hui improbable que EELV ne soit pas en tête de la gauche le 26 mai. L'enjeu pour EELV est plutôt d'atteindre le seuil des 10 %, voire une 3e place (même la marche reste assez élevée avec LR), qui placerait EELV comme principale opposition (hors RN) à LREM. Quand j'ai évoqué cette hypothèse avec des proches, tous m'ont toutefois répondu que les écologistes n'avaient jamais percé à une élection présidentielle - mon avis est cependant que le candidat écologiste n'a jamais atteint dans les sondages un seuil de crédibilité au-delà de 10 % en faisant un potentiel candidat de second tour, et que la conjoncture peut changer. Si demain une personnalité émerge chez EELV, il peut y avoir une nouvelle donne. La difficulté est que EELV restera, après le 26 mai, un parti comptant très peu de parlementaires nationaux et encore mal implanté localement : le succès aux européennes de 2009 n'avait d'ailleurs pas été mis à profit pour que l'écologie politique devienne une alternative politique à l'alternance PS/UMP.

Sinon, l'apport du centre-droit pro-UE et du Modem à la liste LREM laisse effectivement peu d'espace à la liste UDI. Mais je tends à penser que, en politique, les regroupements de partis laissent toujours des électeurs mécontents prêts à se diriger vers des listes proches de celles absentes de l'offre politique à un moment donné (voir par exemple le succès de listes MEI aux régionales de 2004 dans des régions où les Verts faisaient alliance avec la gauche dès le premier tour, traduisant la permanence d'un noyau d'électeurs écologistes en France quelle que soit la configuration politique).

[Eco92]

Merci, je pense comme vous sur les deux points (bien d'accord sur l'absurdité à mon sens de chercher à additionner des votes arithmétiquement) mais je me demandais justement ce qui expliquait la si faible remontée statistique d'EELV alors que récemment le parti semble vraiment monter, sans doute que ce sera plus perceptible le mois prochain (sauf baisse subite).

[Tirnam]

L'Ifop va publier pour Paris-Match, CNews et Sud-Radio un rolling quotidien à partir du 7 mars.

Méthode utilisée pour les présidentielles de 2012 et de 2017, mais il me semble que c'est la première fois pour une élection intermédiaire.

https://www.ifop.com/publication/euro-r ... -europeen/

[Azertyuiop]

L'Ifop va publier pour Paris-Match, CNews et Sud-Radio un rolling quotidien à partir du 7 mars.

Méthode utilisée pour les présidentielles de 2012 et de 2017, mais il me semble que c'est la première fois pour une élection intermédiaire.

https://www.ifop.com/publication/euro-r ... -europeen/

La seconde fois : https://www.ifop.com/publication/euro-r ... vril-2014/

Mais pas si tôt dans la campagne.

[Ragazzo56]

Bonjour,
(pas du passer ici depuis les législatives, moi :) )

Avant de savoir qui va voter pour qui, faudrait savoir qui compte se déplacer ?
Or j"ai parcouru vite fait le thread mais je n'ai pas vu de données sur le % de personnes qui comptent se déplacer.
A mon avis cela ne va pas voler haut, si on atteint les 40% ça sera très bien (je parle pas de sondage mais du jour des élections).

Je doute que LREM soit plébiscité, je ne vois pas non plus de vague RN donc je vois un coude à coude des deux à 21%
Pas bien différent des sondages en fait :)
Le taux de participation sera sûrement la variable d'ajustement.