Alainmadelinos a écrit:Je maintiens que la participation sera en hausse de plusieurs points (je l'estime entre 5 et 6 %)
On se retrouve presque avec un premier tour bis avec toutes ces listes qui se maintiennent.
La météo sera toute pourrie en plus à l'image de cette semaine...
Syli34 a écrit:Marcy a écrit:Les notions d'extrême-gauche et d'extrême-droite sont par nature relatives, et à ma connaissance datent en France de la Libération.
A alors été classé à l'extrême-gauche tout ce qui était à gauche du PCF, alors parti de gouvernement : à l'époque les trotskistes, mais aussi par la suite les maoïstes, et le PSU. Selon ce critère y classer la France insoumise me semble abusif : de nombreux insoumis, à commencer par Jean-Luc Mélenchon, ont été ministres.
Toujours en 1945, l'extrême-droite correspondait aux partis à droite des partis de gouvernement les plus marqués à droite. Comme le FN/RN n'a jamais exercé de responsabilités gouvernementales en France il est fort logiquement classé à l'extrême-droite. S'il entrait au gouvernement il perdrait sans doute cette étiquette (comme la Ligue du Nord en Italie).
Ensuite, je comprends que les militants et les sympathisants de ces formations n'aiment pas être catalogués "extrêmes" : c'est vrai aussi en général de l'extrême-gauche (le POI et le POID sont particulièrement hostiles à cette classification).
Je ne partage pas cet avis, car le fait d'être "extrême" n'est pas lié à avoir déjà gouverné ou non.
C'est d'abord lié au programme et aux idées, et ensuite lié à la proportion de citoyens y adhérant. En effet, LO, NPA, POI et Cie rassemblent (en général, en moyenne on va dire) moins de 5 % de l'électorat, et cela reste stable depuis 40 ans.
Par contre, le FN/RN rassemble au bas mot 20% de l'électorat, et encore quand ils font un score mauvais (le cas des régionales 2021), et 25% lorsqu'ils font un bon score (Européennes 2020), voire 33% au second tour de la Présidentielle de 2017.
Je ne pense pas que l'on puisse cataloguer un quart voire un tiers des Français comme d'extrême droite, la proportion est beaucoup trop importante.
PhB a écrit:Historiquement des mouvements d'extrême-droite comme d'extrême-gauche, ou encore fondamentalistes religieux, ont déjà gagné des élections dans pas mal de pays, qu'ils ont gouverné ou qu'ils gouvernent actuellement (parfois en coalition comme Israël). Et ainsi ces pays ont pu basculer dans des régimes autoritaires voire des dictatures (ce qui, pour le coup, n'est pas le cas d'Israël aujourd'hui).
C'est bien le programme, l'historique du mouvement et les convictions de ses cadres (et des militants) qui fondent l'appartenance aux extrêmes. Ce ne peut pas être la proportion de citoyens qui y adhèrent, sauf à définir un "quota d'extrémistes" dans la population, au-delà duquel les idées considérées comme contraires à la démocratie deviendraient magiquement acceptables.
La démocratie a la capacité de s'autodétruire légalement si une proportion suffisante de votants se laisse convaincre par un ou des mouvement(s) extrémiste(s). Croire qu'un mouvement extrémiste ne peut pas accéder au pouvoir par les urnes relève de l'aveuglement ou du déni et expose à de lourdes désillusions.
Cependant je comprends l'argument selon lequel nos voisins ne sont pas extrémistes. À cela plusieurs réponses :
D'une part il ne faut pas oublier ceux qui s'abstiennent quand on regarde la proportion de la population qui est concernée (ou pas). Ainsi aux premier tour le RN a obtenu pas loin de 20% des suffrages exprimés mais en fait seulement 6% des inscrits lui ont donné leur bulletin de vote.
D'autre part glisser un bulletin de vote Dupont dans l'urne ne signifie pas toujours qu'on adhère aux idées de Dupont ; de nombreuses autres motivations existent (rejet de la classe politique au pouvoir, séduction des "solutions miracles" pour ceux qui se sentent en insécurité sociale, charisme d'un leader, souhait de donner un coup de pied dans la fourmilière...)
En outre on sous-estime souvent la proportion de nos proches (famille, collègues, amis...) qui votent pour les extrêmes, ou du moins qui votent radicalement différemment de nous. Comment concevoir qu'une personne dont on se sent proche puisse avoir des convictions politiques opposées ? C'est pourtant couramment le cas.
On peut également remarquer que nous vivons chacun dans une sphère relationnelle qui n'est pas du tout représentative de la société en général. Pour faire simple, Neuilly ne comprend rien à Béziers et vice-versa. C'est l'habileté des mouvements populistes que de savoir surfer sur les frustrations d'une grande partie de la population pour accéder au pouvoir.
Vauclusien2 a écrit:Alainmadelinos a écrit:Je maintiens que la participation sera en hausse de plusieurs points (je l'estime entre 5 et 6 %)
On se retrouve presque avec un premier tour bis avec toutes ces listes qui se maintiennent.
La météo sera toute pourrie en plus à l'image de cette semaine...
Si c'est le cas la question qui se pose est: qui seront ces gens qui ne sont pas allés voter au T1 et qui iront voter au T2 et qui sont les gens qui sont allés voter au T1 et pas au T2 (je pars du principe que très peu d'électeur du T1 changeront de vote au T2 vu le faible nombre de fusions/alliances)
Je pense que les abstention T1 vote T2 seront plutôt des diplômés du supérieur, des gens pour qui le vote fait partie de l'habitus de classe mais qui ont oublié ou était parti profiter du beau weekend au premier tour. Donc plutôt un électorat favorable à EELV et dans une moindre mesure aux exécutifs sortants.
Je pense que les vote T1 et abstention T2 vont être en général des électeurs FI/RN/LO/Philippot qui, déçus de l'absence d'alternative au second tour ou du score catastrophique de leur liste au premier tour, n'iront pas au second, donc gros désavantage RN et listes populistes au second tour.
Donc pronostics globaux: un électorat encore moins populaire qu'au T1, donc les surprises du T2 pourraient venir des listes EELV identifiées comme telles lorsqu'elles sont encore en lice au second tour (PDL, IDF, Bretagne, NA) et d'un effondrement encore plus massif du RN (passer sous les 10% en Bretagne, PDL, IDF/ finir troisième en HDF, CVL, BFC, Normandie).
Il n'y a absolument rien dans le programme du RN qui serait de près ou de loin "contraire à la démocratie". C'est factuel : il n'y a même pas de débat à avoir là -dessus.
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