ploumploum a écrit:ploumploum a écrit:Nouvelle enquête Harris :RN : 31,5 %
(+0,5 par rapport au 8 mai)REN-MoDem-Horizons-PR-UDI : 15 %
(=)PS-PP : 14 %
(=)LFI : 8,0 %
(-0,5 pt)LR : 7 %
(=)EELV : 5,5 %
(=)REC : 5,0 %
(-0,5 pt)PCF : 3,0 %
(+0,5 pt)Le RN consolide sa première place avec une tendance haussière. Derrière, macronistes et PS stagnent
Et encore plus loin derrière, EELV et REC végètent autour des 5 %, le parti zemmouriste étant même crédité du score seuil pour accéder aux sièges.
https://www.commission-des-sondages.fr/ ... m6-rtl.pdf
Vague 11 de Harris RN : 31,5 %
(= par rapport au 15 mai)REN-MoDem-Horizons-PR-UDI : 15 %
(=)PS-PP : 14,5 %
(+0,5 pt)LFI : 8,0 %
(=)LR : 7,5 %
(+0,5 pt)REC : 5,5 %
(+0,5 pt)EELV : 5,0 %
(-0,5 pt)PCF : 2,5 %
(-0,5 pt)Quasi-égalité donc entre les listes macroniste et PS. EELV continue de se tasser et atteint pour la 1ère fois les 5 %
https://harris-interactive.fr/wp-conten ... DBVDG-.pdf
J'ai regardé la page 10 de l'étude de Harris sur les reports de voix entre les européennes de 2019 et les européennes de 2024 pour essayer de comprendre la très forte progression annoncée du RN (de 23,3% à 31,5 %, soit + 8,2 points de pourcentage) malgré la concurrence de Reconquête (5,5 %) - portant ainsi la progression de RN / Reconquête à 13,7 points de pourcentage entre 2019 et 2024.
Ce qu'on peut observer, tout en étant conscient des limites méthodologiques de l'exercice (1- les électeurs de 2019 ne se rappellent pas forcément de leurs votes en 2024 ; 2- les marges d'erreur sont d'autant plus fortes qu'elles portent sur de très petits nombres de personnes sondées - les électeurs des listes PS-PP et LFI, en 2019, représentaient moins de 3 % des inscrits d'une enquête menée auprès de 2000 personnes, soit 60 personnes, si bien que 1 % de ces 3 % représente... 0,6 personne interrogée ; 3 - il manque des listes, comme DLF en 2019, absent en 2024, dont on peut imaginer que le retrait cette année profite en partie au RN - à hauteur peut-être de 1 % ou 1,5 % des intentions de vote) :
- 14 % des électeurs de Jordan Bardella (23,34 % des suffrages exprimés en 2019) ne renouvelleraient pas leur vote cette année, soit une déperdition de 3,3 points ;
- a contrario, la liste RN verrait se porter sur elle 16 % des électeurs EELV de 2019 qui avait obtenu 13,48 % des suffrages exprimés (soit 2,2 points de pourcentage),16 % des électeurs LR de 2019 (soit 1,4 point de pourcentage), 6 % des électeurs Renaissance de 2019 (soit 1,3 point de pourcentage), 5 % des électeurs LFI de 2019 (soit 0,3 point de pourcentage), 3 % des électeurs de la liste PS de 2019 (soit 0,2 point de pourcentage=, 3 % des électeurs Générations de 2019 (soit 0,1 point de pourcentage).
D'un côté, 3,3 points de moins et de l'autre 5,5 points de plus, soit un différentiel de seulement 2,2 points, très en-dessous de la progression annoncée par les sondages (+ 8,2 points). Une vote attrape-tout (d'anciens électeurs DLF, UDI, animalistes ou que sais-je encore) ne suffit pas à expliquer l'écart de 6 points entre + 2,2 et + 8,2.
L'explication principale de ce décalage est, selon moi, l'abstention différentielle : les électeurs du RN voteraient beaucoup plus que ceux des autres électorats à ce scrutin, si bien que le total annoncé des listes RN et Reconquête (37 % des intentions de vote) dépasse celui des voix qui pourrait être observé dans une élection à plus forte participation, comme l'élection présidentielle. Le RN draine aussi, sans doute, des électeurs qui s'abstenaient ou votaient blanc et nul en 2019 - alors que les "petites" listes sont mal en point dans les sondages cette année à ce stade de la campagne.
En mettant en scène l'opposition avec le RN, la majorité présidentielle a probablement joué un rôle important dans cette sur-mobilisation de l'électorat RN (alors qu'en 2019 cela avait eu pour conséquence un vote utile d'électeurs de droite sur la liste LREM, en contexte de crise des gilets jaunes et de demande de retour à l'ordre d'une partie de l'opinion publique).
Enfin, si la gauche dans son ensemble ne progresse pas par rapport à 2019 (alors même que la liste de Raphaël Glucksmann prend des voix à la majorité présidentielle), ce n'est pas seulement la conséquence de l'abstention différentielle, mais aussi du départ d'une partie de ses électeurs vers le RN.
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