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La vie politique au Chili

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La vie politique au Chili

Messagede Nico78 » Lun 29 Oct 2012 21:00

Il y avait des élections municipales ce dimanche 28 octobre au Chili.
L'abstention a frôlé les 60%, signe d'une désaffection de l'électorat.
Comme au Brésil, le centre gauche remporte les élections. Ce résultat est un sévère avertissement pour le président Piñera (Droite) en vue des élections de 2013
Le centre gauche a raflé les villes de Santiago, Concepcion et une bonne vingtaine d'autres municipalités. Les communes de la capitale, Providencia, La Reina, Ñuñoa, Recoleta, Huechuraba, Independencia, Cerrillos, Conchali, basculent.

Selon des résultats partiels, le centre gauche obtient 43,21 % des voix au scrutin, contre 37, 57 % pour l'Alliance gouvernementale. L'élection des conseillers municipaux montre une différence plus marquée, avec 49,78 % des suffrages pour le centre gauche (contre 33,13 % à la droite).

http://america-latina.blog.lemonde.fr/2 ... re-gauche/
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Re: La vie politique au Chili

Messagede vudeloin » Mar 30 Oct 2012 23:27

On va jeter un coup d'oeil, le Ministère de l'Intérieur chilien ayant un site assez bien fourni sur le sujet...
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Re: La vie politique au Chili

Messagede vudeloin » Mer 31 Oct 2012 02:49

Sur le plan purement administratif, le Chili, ce long ruban de terre qui court depuis le voisinage de l'Equateur jusqu'à l'Antarctique s'allongeant sur près de 3 000 km, est réparti en quinze régions du Nord au Sud du pays.

La région I est celle d'Arica, la région II celle de Tarapaca, la région III celle d'Antofagasta, la région IV celle d'Atacama, la région V celle de Coquimbo, la région VI celle de Valparaiso, la région VII la région métropolitaine de Santiago, la région VIII la région dote du Libertador Bernardo O'Higgins (chef lieu Rancagua), la région IX celle du Maule (chef lieu Talca), la région X celle du Bio BIo (chef lieu Chillan), la région XI celle de l'Araucanie (chef lieu Temuco), la régiion XII celle de Los Rios (chef lieu Valdivia), la région XIII celle de Los Lagos (chef lieu Puerto Montt), la région XIV celle de l'Aisen del Général Ibanez del Campo (chef lieu Coihaique) et la région XV celle de la Terre de feu et de l'Antarctique. (chef lieu Punta Arenas).

Au prochain épisode.
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Re: La vie politique au Chili

Messagede ploumploum » Mer 31 Oct 2012 13:35

Parmi les résultats, on notera à Santiago la victoire de Carolina Toha, fille d'un ancien ministre d'Allende, et surtout ministre d’État sous Michelle Bachelet.

A Ñuñoa, c'est une petite-fille d'Allende qui remporte le scrutin.

Nico78 a écrit:Ce résultat est un sévère avertissement pour le président Piñera (Droite) en vue des élections de 2013


Certes c'est un avertissement, mais un avertissement pour la droite chilienne. Car Piñera ne peut pas se représenter à la prochaine présidentielle. (C'est l'article 25 de la Constitution du Chili qui le stipule)
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Re: La vie politique au Chili

Messagede Nico78 » Mer 31 Oct 2012 15:01

ploumploum a écrit:Parmi les résultats, on notera à Santiago la victoire de Carolina Toha, fille d'un ancien ministre d'Allende, et surtout ministre d’État sous Michelle Bachelet.

A Ñuñoa, c'est une petite-fille d'Allende qui remporte le scrutin.

Nico78 a écrit:Ce résultat est un sévère avertissement pour le président Piñera (Droite) en vue des élections de 2013


Certes c'est un avertissement, mais un avertissement pour la droite chilienne. Car Piñera ne peut pas se représenter à la prochaine présidentielle. (C'est l'article 25 de la Constitution du Chili qui le stipule)

Merci pour la précision, je n'avais pas cette info :-)
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Re: La vie politique au Chili

Messagede vudeloin » Mer 31 Oct 2012 19:10

L'examen des résultats est assez intéressant, pour ces municipales visant d'une part à l'élection des maires (alcaldes) au suffrage uninominal et celle des conseillers municipaux, quand bien même la notion de municipalité en Amérique Latine n'est pas tout à fait la même que celle que nous avons en France, singulièrement dès qu'il s'agit d'envisager notamment la superficie du territoire géré par ces municipalités.

5 261 069 électeurs ont émis un vote à l'occasion de ces municipales.

Par listes ou partis, nous avons les résultats suivants

Listes A autour du Parti de l'Egalité, petit parti de gauche, altermondialiste, présent dans les régions du Nord du pays, où l'on trouve encore des Indiens quechuas ou aymaras (la région d'Arica, par exemple, est l'ancien débouché maritime de la Bolivie) : 36 336 voix, aucun maire élu.

Listes B autour des partis régionalistes : 126 510 voix, 5 maires élus.

Listes C constituées autour du Parti progressiste, lancé après la campagne présidentielle de Marco Enriquez Ominami en 2009, d'obédience proche du centre gauche et regroupant des candidats et militants issus des autres partis de gauche, depuis le PS au Parti Humaniste en passant par le Parti pour la démocratie : 155 964 voix, 7 maires élus.

Listes D structurées autour du mouvement Chile Primero, proche du centre droit : 9 776 voix, aucun maire

Listes E « Pour un Chili plus juste », constituées par l'alliance du PC Chilien, du Parti radical social démocrate et du Parti Pour la Démocratie.
Le PPD, créé dans la clandestinité en 1987, est un parti de gauche à vocation « transcourant », ayant réuni des militants venus de plusieurs anciens partis d'avant le coup d'Etat du 11 septembre 1973, depuis le PC au MAPU, mouvement chrétien progressiste.
C'est le parti de l'ancien Président Ricardo Lagos Escobar.
Le PRSD pour sa part, est la réunion du parti radical qui a dirigé le pays à plusieurs reprises, notamment sous les présidences Aguirre Cerda et Gonzalez Videla, et du Parti social démocrate.

Les deux partis sont affiliés à l'IS et l'on pourrait s'étonner de l'alliance électorale, la présidence radicale de Gonzalez Videla n'ayant pas été de tout repos pour les communistes entre 1946 et 1952.

Mais ce sont de vieilles histoires.

Bref, Listes E : 720 865 voix, 62 maires élus dont 4 PC Chilien, 37 PPD et 13 PRSD.

Listes F, dites de « Concertacion Democratica » regroupant Démocratie Chrétienne et Parti socialiste : 1 546 773 voix, 106 maires élus dont 55 DC et 31 PS.

Listes G, « Mas Humanos », constituées autour du Parti humaniste et du parti de gauche MAS (Movimiento Amplio Social) : 82 666 voix, 3 maires élus.

Listes H « Coalicion », réunissant les partis de droite soutenant le président Pinera (UDI et RN) : 1 971 651 voix, 121 maires élus dont 47 Union Démocrate Indépendante (UDI) et 40 Rénovation Nationale (RN).

Listes I autour des candidats sans étiquette affichée : 33 864 voix, 1 maire élu

Listes de candidats sans étiquette : 576 664 voix, 40 maires élus.

Sur 345 municipalités, nous avons donc au total 178 municipalités de gauche, d'extrême gauche et de centre gauche, 121 de droite et du centre et le solde en divers.

Lors du scrutin précédent, en 2008, les données étaient un peu différentes.

L'alliance de droite était à 144 maires élus, soit 23 de plus qu'aujourd'hui.

Les sans étiquette étaient 38, soit deux de moins.

L'alliance pour un Chili propre (union des Verts, du MAS et des régionalistes ) avait obtenu 8 mairies.

Juntos Podemos Mas (alliance du PC chilien et du parti Humaniste) avait obtenu 7 mairies.

La Fuerza del Norte avait obtenu une mairie.

Et les deux alliances de centre gauche (Concertacion democratica et concertation progressiste) avaient obtenu 147 mairies.
La concertation ressemble fortement à la coalition « Pour un Chili plus juste » dans le PCCh.

La progression est donc autant au centre gauche qu'à gauche.

En pourcentage, la droite avait obtenu 40,66 % et 2 586 754 suffrages, tandis que la Concertacion obtenait 1 826 824 voix et 28,71 %, la Coalition progressiste 618 685 voix et 9,72 % et la coalition autour du PC 402 661 voix et 6,33 %.

On avait relevé 6 362 130 bulletins dans les urnes, ce qui veut tout de même dire qu'un million d'électeurs n'ont pas voté cette année.

Même phénomène pour les conseillers municipaux.

Par coalition, nous avons les résultats suivants :

Listes A : 33 361 voix, 0,81 %, 1 élu
Listes B : 312 651 voix, 7,63 %, 136 élus
Listes C : 184 830 voix, 4,51 %, 46 élus
Listes D : 5 990 voix, 0,14 %, 1 élu
Listes E : 905 092 voix, 22,10 %, 499 élus
Listes F : 1 120 472 voix, 27,36 %, 663 élus
Listes G : 125 215 voix, 3,05 %, 31 élus
Listes H : 1 349 211 voix, 32,94 %, 833 élus
Por El Desarrollo del Norte : 18 476 voix, 0,45 %, 6 élus
Sans étiquette : 39 434 voix, 6 élus.

Le nombre des exprimés est donc de 4 094 732, inférieur à celui des suffrages portés sur les maires.

Lors du scrutin 2008, les listes de droite (H cette année) avaient obtenu 861 élus, les deux principales listes de gauche (Concertacion Democratica et Concertacion Progresista) avaient eu, respectivement 677 et 393 élus, les listes avec le PCCh 79 élus, Chile Limpio 117 sièges, les sans étiquette 12 et la Fuerza del Norte 7.

Nous verrons dans un autre article les résultats plus en détail, même si le système électoral chilien est d'une certaine complexité (et pour tout dire, assez injuste).
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Re: La vie politique au Chili

Messagede vudeloin » Ven 2 Nov 2012 13:49

Un retour plus précis sur les élections municipales au Chili rappelées par notre ami Nico78.

Dans la Région XV (Arica et Parinacota), la répartition des voix est la suivante.

(on notera que, contrairement à mes premières indications, la numérotation des Régions administrative et électorale est différente de celle que j'avais précisée, la Région XV ayant été détachée de la région I que nous verrons ensuite. Par ailleurs, la région Métropolitaine de Santiago de Chile n'a pas de numéro d'ordre).

Pour l'élection des alcaldes (maires), sur 52 246 suffrages exprimés, c'est le Parti Progressiste qui arrive en tête avec 17 057 voix (32,64 %) et un maire élu (en l'occurrence celui d'Arica), devant la Coalition de droite, pourvue de 12 273 voix (23,49 %) avec un maire élu ; la Concertation démocratique de centre gauche, 10 875 voix (20,75 %) ; les listes pour le développement du Nord, 6 128 voix (11,72 %) ; les listes indépendantes, 1 977 voix (3,78 %), un maire élu et les listes « Pour un Chili juste », 1 877 voix (3,59 %), un maire élu.

Outre donc la victoire du Parti Progressiste sur Arica, un maire de droite (Rénovation Nationale) est élu dans la commune de General Lagos (peu peuplée avec environ 1 200 habitants, mais plutôt étendue avec 2 244 km carrés), un maire sans étiquette est élu sur Camarones (un peu plus de 1 500 habitants sur près de 4 000 km carrés) et un maire PPD est élu sur la commune de Putre (environ 3 000 habitants sur plus de 5 000 km carrés).

Dans la région I, celle de Tarapaca, comprenant notamment le port d'Iquique,
nous avons les données suivantes :

Sur 76 866 suffrages, la Coalition de droite arrive en tête avec 32 342 voix (42,07 %) et obtient trois maires ; elle devance les candidats indépendants pour le développement du Nord, 27 738 voix (36,08 %) et une mairie ; le centre gauche avec 6 173 voix (8,03 %), la gauche avec 3 400 voix (4,42 %) et les progressistes avec 2 795 voix (3,63 %) complètent le tableau local, en obtenant chacun une mairie.

Jorge Soria Quiroga, candidat de l'alliance du Nord, est élu maire d'Iquique, prenant la position à la sortante de droite Myrta Dubost Jimenez qui avait été élue avec 52,18 % en 2008 et se retrouve cette année avec 11 700 voix de moins et moins de 40 % des voix.

Réélection du sortant UDI dans l'autre commune de la province, Alto Hospicio.

Dans la province du Tamarugal, autre partie de la Région I, Camina reconduit son maire RN, malgré un score en baisse de vingt points ; Colchane réélit son maire RN, avec un score affaibli (44,5 au lieu de 58 % en 2008) ; Huara passe de la RN au PRSD élu avec 53,8 % des voix cette année ; Pica élit un maire démocrate chrétien qui bat le sortant RN de 34 voix après avoir perdu de 505 suffrages en 2008 et Pozo Almonte, chef lieu de cette province désertique et étonnante du point de vue de son écosystème (les forêts y poussent sans eau tombée du ciel ou presque...), passe de la RN à un candidat soutenu par le Parti progressiste.

Le sortant pinochetiste subit même l'affront de finir troisième de l'élection avec 23,1 %, derrière la candidate du centre gauche (29,6 %) et le candidat progressiste élu (32,2 %).

C'est donc une droite très affaiblie que nous retrouvons au terme de ces élections.

Dans la région II (Antofagasta), on compte 137 734 suffrages exprimés.

Les indépendants se retrouvent en tête, avec 43 046 voix (31,25 %) et un maire ; le centre gauche suit avec 40 004 voix (29,04 %) et trois maires ; puis vient l'alliance progressiste, avec 26 662 voix (19,35 %) et deux mairse ; Chile Primero, 9 615 voix (6,98 %) ; la coalition de droite, 8 803 voix (6,39 %) et un maire et la coalition de gauche « Un Chili plus juste », 5 426 voix (3,93 %) et deux maires.

De fait, nous avons sept maires de gauche et deux de droite ou peu s'en faut dans la région.

Bien évidemment, le maire indépendant est celui du chef lieu de région, Antofagasta.

Marcela Ximena Hernando Perez, élue en 2008 sous l'étiquette indépendante, est devenue la candidate apparentée à la coalition de centre gauche mais elle a été battue, en recueillant que 29,1 % des voix face aux 47,9 % de Karen Paulina Rojo Venegas, indépendante.

L'élue était responsable du service régional du Ministère de la Santé et une controverse s'est développée sur son ancienne appartenance à la RN.

Dans la province d'Antofagasta, Mejillones a réélu son maire PPD en lui accordant cette fois la majorité absolue ; Sierra Gorda a réélu un maire apparenté au centre gauche et Taltal, est passée du PS au PRSD.

Sierra Gorda se situe en plein coeur du désert d'Atacama qui couvre une bonne partie de la Région, comme on va le voir avec les autres provinces.

Dans la province d'El Loa
, nous avons trois communes : Calama, San Pedro de Atacama et Ollague.
Là, nous sommes en plein désert de l'Atacama.

42 000 km carrés, 155 000 habitants environ.

Calama en regroupe l'essentiel, notamment parce qu'elle abrite les mineurs de Chuquicamata, la première mine de cuivre à ciel ouvert du monde pour la taille.
Elle a réélu son maire, Esteban Velasquez Nunez, avec la majorité absolue cette fois ,et le soutien du parti progressiste.

En 2008, le maire avait été élu sous l'étiquette de l'alliance « Pour un Chili propre » et avait donc rejoint le courant animé par Enrique Ominami lors de la présidentielle de 2009.

Ollagüe, pour sa part, a élu un maire de droite au lieu d'un élu de gauche, le candidat de l'UDI battant cette fois le sortant PPD qui l'avait devancé il y a quatre ans.

San Pedro de Atacama, enfin, a réélu sa maire démocrate chrétienne, le candidat de droite passant de 37,6 à 19,8 % sur la commune.

Une commune qui compte environ 5 000 résidents et s'étend sur plus de 23 400 km carrés (les trois quarts de la Belgique).

Il faut dire que San Pedro, c'est le désert, les Montagnes de la Lune ou encore le Salar de Atacama, lagune salée de 3 000 km carrés regorgeant de lithium.

Enfin, dans la province de Tocopilla, comptant deux municipalités, nous avons pu constater la réélection du maire socialiste sortant de Maria Elena, tandis qu'un candidat Progressiste a été élu sur Tocopilla avec 34,1 % des voix après avoir été battu il y a quatre ans sous l'étiquette de l'alliance animée par le PC Chilien.
En 2008, Tocopilla avait élu un maire proche du centre gauche.
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Re: La vie politique au Chili

Messagede vudeloin » Ven 2 Nov 2012 14:00

Et on continue...

Dans la Région III (Atacama)
, on a compté 87 781 suffrages exprimés.

Arrive en tête le bloc des candidats régionalistes, pourvus de 20 312 voix (23,13 %) et un maire élu ; il devance la Concertation démocratique de centre gauche, 15 519 voix (17,67 %), un maire élu ; puis l'alliance progressiste, 13 507 voix (15,38 %) et un maire élu ; l'alliance de gauche « Pour un Chili plus juste » réunit 11 425 voix (13,01 %) et gagne trois maires ; la Coalition de droite arrive ensuite avec 10 260 voix (11,68 %) et deux maires ; suit le bloc des sans étiquette, 9 092 voix (10,35 %) et la coalition «  Plus Humains », 7 666 voix (8,73 %) et un maire.

Sur les neuf communes de la Région, gauche et centre gauche en ont donc six.

Entre mer, désert et Cordillère des Andes, la région III, ce sont environ 250 000 habitants sur 75 000 km carrés.

Comme Copiapo, chef lieu de la province du même nom, regroupe déjà 155 000 résidents (sur 16 000 km carrés), je vous laisse imaginer le reste.

Copiapo avait élu avec 307 voix d'avance sur le PS un candidat régionaliste du PRI, proche de l'alliance Chile Limpio.
Il est reconduit dans ses fonctions avec plus de 6 000 voix d'avance et la majorité absolue des suffrages.

Sur Caldera, revanche de la candidate de droite battue en 2008 face à la maire sortante, PPD, victorieuse de 545 voix alors et battue cette année de 576.

Enfin, Tierra Amarilla, qui avait élu un maire divers droite en 2008, le voit battu cette année par un candidat progressiste.
Le sortant, élu à la majorité absolue avec 815 voix d'avance alors, est battu cette année de 573 voix.
Osvaldo Delgado Quevedo, le vainqueur, était candidat PS en 2008.

Dans la province de Chanaral
, le chef lieu, Chanaral, voit la réélection du maire PRSD sortant (même si son score n'est pas aussi brillant qu'il y a quatre ans) et Diego de Almagro, seconde commune, reconduit son maire communiste avec plus de 52 % des voix.
Un succès porté par les deux villages miniers de la municipalité où le candidat communiste atteint 57 et 61 % des voix.

Enfin, dans la province de Huasco, la commune d'Alto del Carmen reste acquise à la droite, mais avec un changement de titulaire, la sortante s'étant présentée sans étiquette terminant à 12 %, et la gagnante, une candidate proche de la droite l'emportant avec 26,2 % et 25 voix d'avance sur une autre candidate indépendante.

A Freirina, un candidat PS obtient la majorité absolue et bat le sortant RN (droite) de plus de 500 voix ; à Huasco, réélection du sortant PPD qui passe de 34,7 % en 2008 à 68,9 % cette année !
Enfin, à Vallenar, Cristian Tapia, élu en indépendant en 2008, est réélu cette année sous l'étiquette du mouvement MAS, et passe de 37,9 à 44,5 %, en étant concurrencé par un candidat progressiste.

Dans la région IV (Coquimbo)
, nous avons eu 208 088 suffrages exprimés.

On observera que l'augmentation du nombre des exprimés se manifeste dès qu'on se rapproche de la région Métropolitaine et que le total de votes de certaines Régions pèse peu au regard du total de certaines municipalités de Santiago.

Ce sont les listes de l'alliance « Pour un Chili Juste » qui sont en tête dans cette Région avec 58 761 voix (28,23 %) et quatre maires ; puis les indépendants, 54 825 voix (26,34 %) et quatre maires ; la Concertation suite avec 46 359 voix (22,27 %) et cinq maires ; on trouve ensuite la Coalition de droite avec 40 624 voix (19,52 %) et deux maires.

Aucun autre parti ou aucune autre alliance n'obtient ensuite de mairies.

A Andacollo, réélection de l'indépendant Juan Carlos Alfaro Aravena sous l'étiquette PS cette fois ; élection d'un démocrate chrétien à Coquimbo ; la droite emporte la mairie PS de La Higuera ; le PRSD prend au PS la mairie de La Serena ; le PPD emporte la mairie de Paihuano avec un maire réélu ; enfin victoire de la démocrate chrétienne à Vicuna, dans une mairie sortante de droite.

Dans la province de Choapa
, un indépendant emporte sans coup férir la commune de Canela, tenue jusqu'ici par un autre indépendant ; à Illapel, un divers gauche apparenté à l'alliance de gauche «  Pour un Chili plus juste » l'emporte à nouveau, avec presque le même pourcentage.

A Los Vilos, la mairie RN est remplacée par une mairie indépendante et à Salamanca, le maire PPD est réélu avec la majorité absolue cette fois ci (53,3 %).

Dans la province de Limari
, la commune de Combarbala devient proche du centre gauche (sortante régionaliste) ; dans la commune de Monte Patria, réélection du sortant proche du centre gauche ; le PPD perd au profit d'un indépendant le poste de maire d'Ovalle ; le maire de Punitaqui est désormais un indépendant et non plus un régionaliste et le maire RN de Rio Hurtado est réélu.
[b]
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Re: La vie politique au Chili

Messagede vudeloin » Ven 2 Nov 2012 14:05

Et voici Valparaiso et sa Région...

Dans la Région de Valparaiso (Région V), on a compté 560 689 exprimés, les rapports de forces sont les suivants

Coalition de droite : 227 752 voix, 40,62 %, 13 maires
Concertation : 193 239 voix, 34,46 %, 11 maires
Sans étiquette : 64 254 voix, 11,45 %, 7 maires
Pour un Chili Juste : 47 729 voix, 8,51 %, 5 maires
Progressistes : 14 400 voix, 2,56 %, 1 maire
Humanistes : 4 365 voix, 0,77 %, 1 maire.

Résultat plus contrasté donc dans que les Régions du Nord, foyer permanent de votes de gauche au Chili.

Le nombre des suffrages de la Région est clairement plus élevé qu'ailleurs et notamment que dans les Régions que nous venons de voir.

Dans la province de Marga Marga
, victoire d'un candidat de droite à Limache en lieu et place d'un élu Chili Propre ;
Election aussi d'une maire de droite à Olmué (sortant démocrate chrétienne), à Quilpué, réélection triomphale du candidat PS sortant et à Villa Alemana, réélection du sortant passé d'un statut d'indépendant à celui de soutenu par la droite.

Dans la province de San Felipe de Aconcagua, le maire RN de Catemu est reconduit ; réélection de la maire DC de Llaillay ; réélection du sortant UDI sur Panquehue ; réélection du PS à Putaendo avec plus de 70 % des voix ; sur San Felipe, le sortant RN est nettement battu par un indépendant ; enfin, victoire écrasante (plus de 91 %) du sortant PPD sur Santa Maria.

Dans la province de San Antonio
, on commence donc avec un maire indépendant à Algarrobo en lieu et place d'un élu RN ; victoire d'un élu proche de l'alliance de gauche dans la commune de Cartagena, remplaçant l'indépendant sortant ; réélection de la maire démocrate chrétienne de la commune d'El Quisco (elle passe avec environ 57 % des voix contre 42 % en 2008) ; réélection du maire, aujourd'hui PPD, d'El Tabo (il passe cette fois nettement la majorité absolue avec 59 % des voix) ; réélection triomphale du maire, ex PRSD, devenu apparenté à l'alliance de gauche (près de 78 % des voix), de San Antonio, chef lieu de la province et premier port du Chili, destiné notamment à l'exportation des minerais extraits du sous sol du pays ; enfin, sur Santo Domingo, réélection du maire de droite sortant, patronné cette fois par l'UDI, Fernando Rodriguez Larrain, qui présente le profil type du candidat « licenciado » formé dans les Universités US que recherche désormais la droite latino américaine.

Dans la province de Quillota
, nette réélection de la sortante UDI maire de Hijuelas (plus de 77 %) ; nette réélection également du maire démocrate chrétien de La Calera (il passe de 54 à plus de 61 %) ; réélection de la maire UDI de La Cruz, Maité Larrondo Laborde (aucun doute sur son origine basque et française), avec une majorité affaiblie cependant (1 429 voix en 2008, 353 en 2012).

Enfin, réélection du maire démocrate chrétien de Nogales, malgré une perte en pourcentage et, surtout, du maire de même obédience de Quillota, avec une majorité renforcée.
En 2008, Luis Mella Gajardo avait battu Roberto Jarufe Fuentes de 3 699 voix ; cette fois, l'écart est de 11 173 suffrages.

Dans la province de Petorca
, la plus étendue de la Région, notons d'abord la victoire d'un élu de centre gauche sur Cabildo (il remplace un maire PDC) ; la réélection du maire communiste de La Ligua, élu cette fois avec la majorité absolue (51,8 %) ; la réélection de Rosa Prieto Valdes (RN) sur Papudo avec une majorité réduite de 1 186 à 411 voix ; réélection de Nicolas Cox Orrejula (RN) à Zapallar et, enfin, réélection du maire indépendant du chef lieu, Petorca, avec une majorité renforcée.

Pas de changement donc dans cette province.

Dans la province de Los Andes, réélection brillante du maire PS de Calle Larga (46,3 % en 2008, 70 % cette année) ; victoire du candidat PDC sur Rinconada avec une avance de 67 voix sur la commune, alors que le sortant UDI avait été élu avec plus de 70 % des voix en 2008 ; réélection du maire sortant, sans étiquette, de San Esteban avec une majorité renforcée et, enfin, réélection du maire PDC de Los Andes, Mauricio Navarro Salinas, avec une majorité renforcée (1 155 voix en 2008 et 2 880 cette année).
Une commune de Los Andes qui doit évidemment son nom à la proximité de la Cordillère et surtout, au fait qu'elle compte sur son territoire un village appelé Alto Aconcagua, au pied du point culminant de la chaîne.

La Région comprend également une province bien connue dans le monde, celle de l'Ile de Pâques (Isla de Pascua en VO), comprenant la seule commune de l'Ile, qui a élu cette année un maire progressiste en lieu et place de la maire démocrate chrétienne élue en 2008.
Les noms pascuans étant aussi un peu polynésiens, le vainqueur s'appelle Pedro Pablo Edmunds Paoa, la sortante s'appelait Luz del Carmen Zasso Paoa et l'un des candidats battus, celui de la droite, Julio Araki.

Reste donc la province de Valparaiso
, de loin la plus peuplée de la Région, autour du grand port chilien, seconde ville du pays et de la station balnéaire de Vina del Mar.

La région comme on va le voir penche plutôt à droite.

Casablanca a ainsi remplacé son maire PDC par un maire de droite, élu à la majorité relative avec 36,6 % et 148 voix d'avance, la présence d'un autre candidat (battu en 2008 de 160 voix par le sortant, en étant soutenu par la droite) ayant troublé le jeu.

Défaite également à Concon pour le candidat du centre gauche sortant, battu par un indépendant qui réunit 39,5 % des voix et devance de plus de 1 000 voix le candidat de la droite.

Sur l'ile de Juan Fernandez (l'île de Robinson Crusoé), les électeurs ont préféré élire un maire de l'alliance PH/MAS en lieu et place du sortant de droite qui est battu de 38 voix, après avoir été élu de 117 voix en 2008.

Un indépendant est élu sur Puchuncavi, en lieu et place d'un sortant proche du centre gauche, avec une majorité d'ailleurs nette (près de 59 % des voix) et un autre indépendant est élu sur Quintero, en devançant le sortant de 245 voix.
Sur Quintero, le maire élu est un conseiller sortant proche de la droite.

Enfin, reste Vina del Mar, et la réélection de Virginia Reginato Bozzo, UDI (63,57 % des voix et 59 589 voix), même si sa majorité s'affaiblit par rapport à 2008 (107 355 voix et 78,76 %) dans cette station balnéaire huppée du Chili.
A gauche, la candidature passe de 28 959 à 34 146 voix.

Et Valparaiso elle même, qui n'est pas un Paradis pour la gauche, puisque le maire UDI Jorge Castro Munoz est réélu avec 46 % des voix et 38 562 voix.
La gauche, répartie sur trois candidatures (Igualdad 3 887 voix ; Concertation 29 436 voix ; Humanistes 2 261 voix), échoue donc comme en 2008 où le candidat démocrate chrétien avait fini à 3 200 voix de Castro Munoz (42,3 contre 45 %).

La suite au prochain numéro...
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Re: La vie politique au Chili

Messagede vudeloin » Ven 2 Nov 2012 16:41

Pour la suite de notre relation sur ces élections municipales chiliennes, nous passerons à la région VI (Libertador General Bernardo O'Higgins), dont le chef lieu est Rancagua et qui compte 33 communes ; puis à la région VII (Maule, du nom du fleuve qui la traverse) dont la capitale est Talcahuano, région comptant 30 communes ; la région VIII (BIo Bio, là encore du nom du fleuve qui la traverse), dont le chef lieu est Concepcion, région de 54 communes ; la région IX (Araucania), dont le chef lieu est Temuco et qui compte 31 communes ; la région X (Los Lagos), dont le chef lieu est Puerto Montt et qui compte 11 communes ; la région XIV ( Los RIos), détachée de la précédente, dont le chef lieu est Valdivia et qui compte 12 communes ; la région XI, celle de l'Aysen del General Carlos Ibanez del Campo dont le chef lieu est Coihaique et qui compte 10 communes et enfin la région XII, dite de Magellan et de l'Antarctique chilien, dont le chef lieu est Punta Arenas et qui regroupe les 10 communes les plus australes du Chili dont une s'appelle Antartica et doit être la commune au territoire revendiqué le plus étendu.
Antarctica est en effet l'administration chilienne du continent du Pôle Sud, le Chili revendiquant un segment de près d'1,3 million de km carrés sur celui ci. La gestion locale est assurée à partir du chef lieu de la commune de Cabo de Hornos (Cap Horn, bien sur) qui recoupe la partie du célèbre cap austral figurant sur le territoire chilien.

enfin, nous verrons en dernière instance les communes de la Région métropolitaine de Santiago (elles sont 52) dont les plus importantes, quoique partie intégrante de l'agglomération de la capitale chilienne, constituent les principales municipalités du pays.
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