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Elections municipales de 1977

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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Ven 7 Sep 2012 23:45

Comme je pense qui ni Pullo ni Jean Philippe n'étaient nés en 1977, contrairement à ma pomme (c'est l'un des rares privilèges de l'âge), quelques précisions.

Quand Médecin se retrouve engagé en 1977 pour les élections municipales, cela fait déjà trente ans que la famille tient la mairie après en avoir déjà disposé dès 1929, si mes souvenirs sont exacts.
D'abord le père, Jean ( le boulevard Jean Médecin qui croise le boulevard Victor Hugo est devenu le grand axe commerçant de Nice, là où le pas de porte est le plus cher pour les professionnels) jusqu'en 1965 et depuis 1965, Jacques le fils, que le Canard Enchaîné finira par surnommer "Jacquot le T shirt" quand, rattrapé par ses prévarications, il se sera enfui en Uruguay.
La seule interruption du règne Médecin n'a pas duré très longtemps.
Juste à la Libération, le comité local de Libération de Nice a préféré installer au fauteuil de maire de Nice Jacques Cotta, avocat au barreau de Nice, membre de la SFIO.
Elu en 1945, lors des municipales du printemps de cette année là (faudra sans doute ouvrir un fil pour cette consultation), Jacques Cotta sera préféré comme maire au député communiste Virgile Barel, père du résistant Max Barel, victime des nazis, qui sera, en 1973, le doyen de l'Assemblée nationale.
Mais, en 1947, Médecin arrive à tirer sur sa liste une partie des membres de la SFIO niçoise et il redevient maire jusqu'en 1965.
A partir de là, les Alpes Maritimes deviennent l'empire Médecin, avec un système très au point qui allie corruption, financement occulte du parti (on va beaucoup construire à Nice et dans les Alpes Maritimes malgré ou sans tenir compte des risques sismiques) et clientélisme tous azimuts affectant les attributions de logements, d'emploi, d'emplacement commercial, et j'en passe...
La ville (et le département) est mise en coupe réglée et nombreux sont les socialistes locaux qui se laissent finalement tenter (le contexte politique national s'y prête dans les années 50 et 60) au point de réduire la vie politique locale à la confrontation entre le système Médecin et la seule opposition qui vaille, s'appuyant sur l'alliance étonnante des intellectuels, de la classe ouvrière et d'une bonne part de la paysannerie, regroupée dans un Parti communiste riche de son expérience de la Résistance.

Même si nombre d'élus du département ont officiellement une étiquette radicale (Pierre Merli maire d'Antibes, Francis Palmero longtemps sénateur maire de Menton ou Joseph Raybaud, le sénateur maire de Levens), c'est le système Médecin qui prime sur tout et qui régente tout, à une exception notable, celle de Cannes où la ville est gérée par un ancien ministre de De Gaulle, Bernard Cornut Gentille (l'oncle de l'actuel député de Saint Dizier), classé lui même divers gauche ou centre gauche, avec des adjoints PS et PCF dans les années 70.

N'oublions pas ensuite deux aspects de la situation 1977.
La gauche pousse, même si le département est déjà plutôt ancré à droite (je crois qu'en 1976, sur 51 conseillers généraux, il y a cinq à huit communistes (faudra vérifier) et, pour le reste, que des médecinistes) et elle va même réussir à gagner la mairie de Grasse (qui est le chef lieu de l'arrondissement détaché du département du Var et ajouté au comté de Nice en 1860 pour constituer le département).
Les listes de gauche comprennent un certain nombre de socialistes (même si la fédération PS du 06 est presque embryonnaire en 1977) mais il y a aussi les listes joberto - écologistes dont vous avez pu remarquer qu'elles avaient obtenu un beau score.

Autre aspect, sans doute bien oublié, mais soit, on est là pour corriger les trous de mémoire...

En 1976, Giscard a autorisé les Français expatriés à s'inscrire sur les listes électorales de la moindre ville métropolitaine où ils souhaitent être inscrits et un certain nombre (pour ne pas dire un nombre certain) ont choisi de s'inscrire sur les listes niçoises.

Apparemment suffisamment et bien répartis sur l'ensemble de la ville pour faciliter les desseins de Jacques Médecin.
Au second tour, le score des listes de gauche sera le plus élevé jamais atteint par la gauche dans la ville, quand bien même Nice est, toutes choses égales par ailleurs, moins à droite que le reste du département...

Voilà pour Nice et pour Papy !

PS Jacques Cotta, si cela vous interroge, est bel et bien le père de la journaliste Michèle Cotta, entre autres.
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede Pullo » Sam 8 Sep 2012 06:54

Je n'étais effectivement pas né en 1977, mais quatre ans après. Merci pour ces précisions. Sinon, juste une question : y avait-il une opposition de droite, même timide, au système Médecin ? Dans ton post, j'ai l'impression qu'ils ont tous été de gauche (les communistes et l'oncle de Cornut-Gentille)...
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede Zimmer » Sam 8 Sep 2012 10:25

Pullo a écrit:Le contexte national n'était on le sait pas favorable à la droite, mais le score des listes Médecin à Nice est plutôt étriqué pour une ville réputée peu favorable à la gauche.


Rappelons quand même que la ville n'était, à l'époque, pas aussi à droite qu'elle peut l'être aujourd'hui.

Lors du second tour de l'élection présidentielle de 1974, le score de Valéry Giscard d'Estaing avait été de 53,50 % des suffrages exprimés face à François Mitterrand (46,49 %) et, au second tour de celle de 1981, l'écart entre les deux candidats était encore moins important : 52,81 % contre 47,18 %.

Avec le découpage opéré en 1958, Nice comptait trois députés (la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes comprenait les cantons qui étaient alors ceux de Nice-I, Nice-II et Nice-III, la 2ème circonscription ceux de Nice-IV et Nice-V, et la 3ème circonscription était constituée, entre autres, de celui de Nice-VI). En 1977, la 1ère circonscription avait un député de gauche, qui était le communiste Virgile Barel, déjà élu en 1936 et qui était le doyen de l'Assemblée nationale. Lors des élections législatives de 1981, cette même 1ère circonscription avait pour député Max Gallo, alors membre du PS, tandis que la 3ème avait élu un autre socialiste, en la personne de Jean-Hugues Colonna.

Jean-Philippe a écrit:De nombreux électeurs de droite dégoutés par le système Médecin mais qui n'étaient pas prêts à voter pour une liste de gauche menée par le PC ont dû s'abstenir. C'est comme ça que je l’interprète.


Même si le "système Médecin" était déjà bien en place, Jacques Médecin bénéficiait, à l'époque, d'une certaine légitimité à droite. Il avait été secrétaire d'Etat au Tourisme dans le gouvernement Chirac et allait le redevenir dans le deuxième gouvernement Barre formé au lendemain de ces élections municipales de 1977.
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede pierrep » Sam 8 Sep 2012 10:34

Relisant avec plaisir les analyses qui concernent cet historique scrutin municipal de 1977, je détecte une belle erreur de notre ami Vudeloin, qui l'eut cru?,à propos du Mans .....en effet dans cette ville c'est Robert Jarry à cette époque PCF qui gagna la ville à la tête d'une liste d'unnon de la gauche.....et non pas Raymond Douyère PS comme indiqué !!! Ce dernier était maire de la commune ultrapéripérique de Bouloire ( il en a été maire de 71 à 2000) .
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede Jean-Philippe » Sam 8 Sep 2012 11:28

pierrep a écrit:Relisant avec plaisir les analyses qui concernent cet historique scrutin municipal de 1977, je détecte une belle erreur de notre ami Vudeloin, qui l'eut cru?,à propos du Mans .....en effet dans cette ville c'est Robert Jarry à cette époque PCF qui gagna la ville à la tête d'une liste d'unnon de la gauche.....et non pas Raymond Douyère PS comme indiqué !!! Ce dernier était maire de la commune ultrapéripérique de Bouloire ( il en a été maire de 71 à 2000) .


Où vois-tu l'erreur ? Dans ce message page 3, c'est bien de Robert Jarry dont il est question.

Ajout à 12h40 : Page 5 (ici), quand Vudeloin parle de "l’équipe Robert Jarry Raymond Douyère qui va gagner au Mans devant une droite fatiguée", je pense qu'il pense à ce dernier comme un sinon le leader du PS dans le département.
En 1983, Boulard, l'actuel maire PS, a été largement devancé par Jarry au 1e tour et a ensuite attendu sagement 18 ans que le sortant se retire (article de Libé juste avant le scrution de 2001).
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Sam 8 Sep 2012 12:58

Surtout qu'en fait le partage s'est fait, in fine, entre mairie du Mans pour l'ancien cheminot communiste Robert Jarry et la communauté urbaine du Mans dont la présidence fut l'apanage d'un élu PS qui, je crois, s'appelait Becdelièvre...
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Sam 8 Sep 2012 13:06

Zimmer a écrit:
Pullo a écrit:Le contexte national n'était on le sait pas favorable à la droite, mais le score des listes Médecin à Nice est plutôt étriqué pour une ville réputée peu favorable à la gauche.


Rappelons quand même que la ville n'était, à l'époque, pas aussi à droite qu'elle peut l'être aujourd'hui.

Lors du second tour de l'élection présidentielle de 1974, le score de Valéry Giscard d'Estaing avait été de 53,50 % des suffrages exprimés face à François Mitterrand (46,49 %) et, au second tour de celle de 1981, l'écart entre les deux candidats était encore moins important : 52,81 % contre 47,18 %.

Avec le découpage opéré en 1958, Nice comptait trois députés (la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes comprenait les cantons qui étaient alors ceux de Nice-I, Nice-II et Nice-III, la 2ème circonscription ceux de Nice-IV et Nice-V, et la 3ème circonscription était constituée, entre autres, de celui de Nice-VI). En 1977, la 1ère circonscription avait un député de gauche, qui était le communiste Virgile Barel, déjà élu en 1936 et qui était le doyen de l'Assemblée nationale. Lors des élections législatives de 1981, cette même 1ère circonscription avait pour député Max Gallo, alors membre du PS, tandis que la 3ème avait élu un autre socialiste, en la personne de Jean-Hugues Colonna.

Jean-Philippe a écrit:De nombreux électeurs de droite dégoutés par le système Médecin mais qui n'étaient pas prêts à voter pour une liste de gauche menée par le PC ont dû s'abstenir. C'est comme ça que je l’interprète.


Même si le "système Médecin" était déjà bien en place, Jacques Médecin bénéficiait, à l'époque, d'une certaine légitimité à droite. Il avait été secrétaire d'Etat au Tourisme dans le gouvernement Chirac et allait le redevenir dans le deuxième gouvernement Barre formé au lendemain de ces élections municipales de 1977.


Je ne peux que confirmer les éléments de Zimmer sur les rapports de forces politiques niçois qui étaient plus partagés qu'aujourd'hui (encore que, comme je l'ai dit, de manière assez paradoxale, Nice n'est pas la ville des Alpes Maritimes la plus orientée à droite... Allez voir VIlleneuve Loubet ou je ne sais trop quoi encore...), ce qui situe d'ailleurs le score des listes de gauche de 1977 à un niveau élevé (il s'en est fallu de mille voix sur les trois secteurs), commenté d'ailleurs par Médecin, effectivement Ministre du Tourisme de Giscard à l'époque, en indiquant " les communistes ont mené la campagne des municipales comme celle des législatives".
Pour donner un exemple des forces en présence, le PCF disposait, à cette époque, d'une section d'entreprise (structure organisant plusieurs cellules) au sein de la Régie des Transports Niçois, l'équivalent local de la RATP qui a compté plus d'une centaine d'adhérents parmi les huit cents chauffeurs de bus et mécaniciens de la Régie.

Depuis 1977, la recomposition urbaine de la ville et la poursuite du processus de vieillissement embourgeoisement de la population ont produit leurs effets sur le corps électoral.
Ne pas oublier que la spéculation immobilière, aussi intense à Nice qu'à Paris, a jeté vers d'autres villes du département (notamment du côté de Carros) une bonne partie de ceux qui n'ont pas pu résister à la pression des prix du logement...
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Sam 8 Sep 2012 13:19

Pullo a écrit:Je n'étais effectivement pas né en 1977, mais quatre ans après. Merci pour ces précisions. Sinon, juste une question : y avait-il une opposition de droite, même timide, au système Médecin ? Dans ton post, j'ai l'impression qu'ils ont tous été de gauche (les communistes et l'oncle de Cornut-Gentille)...


Médecin couvrait l'essentiel de la droite locale, si ce n'est que, de temps à autre, cela frottait quelque peu avec les gaullistes (pour des raisons historiques assez compréhensibles) mais, parfois, à distance comme le fit Emmanuel Aubert sur Menton.
Pour le reste, le grand truc de Médecin était d'être élu de Nice et d'envoyer quelques uns de ses séides se faire élire ailleurs dans le département, notamment dans les cantons de montagne (Estrosi n'a pas fait moins, d'ailleurs, en se faisant élire conseiller général de la TInée..), à l'image de son père qui fut maire de Nice et conseiller général de Sospel.
Ceci dit, Pullo, comme l'appétit vient en mangeant, on va se mettre à la recherche des cantonales 76 et 79 dans les Alpes Maritimes et nous en saurons plus encore.

Ne pas oublier aussi que le système Médecin, c'était aussi le contrôle du journal local "Nice Matin" et la Présidence du conseil général ( de 1951 à 1961 pour Jean Médecin et de 1973 à 1990 pour le fils Jacques)
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Dim 9 Sep 2012 01:55

Même si la relecture du fil de discussion permet de constater que nous nous sommes quelque peu répétés (orional avait eu le bon goût de donner les résultats de Nice et de Toulouse que j'ai remis ces derniers jours et certaines précisions de découpage avaient déjà été apportées), eh bien, nous allons nous répéter encore puisque je vais vous donner quelques indications sur le vote des électeurs dans deux régions assez emblématiques : PACA et Languedoc Roussillon.

Dans la région Provence, la gauche disposait alors de positions assez nettement différentes d'aujourd'hui.

Ballottages dans les deux principales villes du département, Digne et Manosque, la ville du bon docteur Romieu et celle marquée par Jean Le Bleu.

Par contre, Gap réélut son équipe municipale de droite qui avait conquis en 1971 la mairie au radical Emile Didier, père de l'actuel maire (ex PRG passé à l'UMP) de la ville.

Le premier tour des municipales dans les Alpes Maritimes fut marqué par la victoire de la liste de Pierre Merli, radical valoisien à Antibes, de la liste Cornut Gentille à Cannes (sur une équipe de gauche et de centre gauche comprenant, entre autres, onze élus PS, cinq élus PCF, quatre MRG et neuf divers gauche), de la liste Vanco (PCF) à Beausoleil, alors la banlieue des ouvriers et employés de la Principauté de Monaco, le succès de la liste Sauvaigo à Cagnes sur Mer ou encore la victoire de Louise Moreau à Mandelieu la Napoule.

Dans le cas de Vallauris, comme cela fut déjà précisé, un adjoint PS du maire communiste de la ville (Paul Derigon, élu depuis la Libération), Pierre Donnet fit une liste dissidente comportant un certain nombre d'élus socialistes en rupture de ban avec le programme commun et des élus de droite (je crois que le rapport était de treize élus ex socialistes sur vingt sept candidats de la liste Donnet) qui l'emporta avec juste un peu plus de 50 % des suffrages.

Dans les Bouches du Rhône, je crois que le millésime 1977 n'a jamais été aussi positif pour les forces de gauche (malgré sa division historique sur Marseille) que n'importe quel autre renouvellement municipal précédent ou ultérieur.

Ballottage général sur les six secteurs marseillais, où la configuration des listes était assez simple : d'une part les listes Defferre, composées essentiellement de militants PS et de personnalités issues du MRG (guère influent cependant) et de la société civile ; ensuite les listes UDF et RPR, comportant notamment une bonne partie des anciens élus centristes des listes Defferre de 1971 et, enfin, les listes communistes animées entre autres par les députés PCF de la ville à l'époque, comme l'ancien Ministre François Billoux et Georges Lazzarino.

Pour le reste du département, si Salon de Provence reconduit sans problème le centriste Jean Francou (sénateur UCDP du département de 1971 à 1989, où il verra son successeur en mairie, le PS André Vallet lui succéder au Luxembourg), le PCF obtient dès le premier tour la réélection de ses sortants à Arles (Jacques Perrot), Martigues (Paul Lombard), Aubagne (Edmond Garcin), Port de Bouc (René Rieubon) et conquiert deux positions de force avec Gardanne (Roger Mei) et, surtout La Ciotat (Louis Perrimond).

Si dans le premier cas, la mairie de Gardanne avait un élu socialiste sortant, c'est la force et la position du PCF sur place qui plaça en tête de la gauche la candidature communiste.

Dans le cas de La Ciotat, l'équipe municipale sortante était constituée de socialistes et d'élus de droite et du centre.

Lors du scrutin de 1977, dans cette ville « double », à la fois balnéaire et ouvrière (le Chantier naval dispose encore d'une certaine activité à ce moment là), le PCF prend la tête d'une liste regroupant communistes, socialistes attachés à l'union de la gauche et autres personnalités de gauche tandis que les socialistes membres de la majorité municipale constituent une liste propre.

L'élan de 1977 est tel que la liste menée par les communistes dépasse la majorité absolue dès le premier tour et ramasse la mise.

Dans le Var, le PCF maintient ses positions en gardant la ville de La Seyne sur Mer et celle de La Garde, tandis que le cacique PS Edouard Soldani, à l'époque Président du Conseil général, est réélu à Draguignan.

Mais Edouard Soldani est comme Gaston Defferre : il ne goûte pas beaucoup les délices de l'Union de la gauche et il s'est fait réélire avec une équipe comprenant de bons élus socialistes et quelques élus sans étiquette qui sont, en fait, des élus de droite.

Enfin, dans le Vaucluse, Avignon réélit son maire PS dès le premier tour (en l'occurrence, Henri Duffaut), à la différence près que l'intéressé mène une liste d'Union de la gauche à la place d'une liste PS « troisième force » comme en 1971.

Le PS gagne la mairie de Cavaillon sur la droite, tandis que la droite gagne celle de l'Isle sur la Sorgue.

Le PCF, pour sa part, conserve sa mairie de Sorgues.

(Rappelons aux personnes peu familières du provençal que le mot sorgue désigne les sources, ou les rivières, parfois présentes dans le paysage local, notamment à l'Isle où la rivière traverse la ville en passant par des norias caractéristiques, ou à Fontaine de Vaucluse où la Sorgue se fait parfois attendre).

Le second tour donne lieu à quelques menues surprises et résultats étonnants.

Dans les Alpes de Haute Provence, le RPR Pierre Rinaldi (qui finira invalidé pour détournement financier) est élu, par le jeu du panachage avec 14 élus sur 27 au sein du conseil municipal de Digne.

Pour ceux qui l'auraient oublié, en 1977, nous avions un mode de scrutin comportant deux types.

Dans les villes de plus de 30 000 habitants, le scrutin consistait à élire des listes bloquées, la liste majoritaire, fût ce d'une voix, obtenant la totalité des sièges.

Dans les autres villes, le vote préférentiel (panachage) était en vigueur et étaient élus les premiers candidats, quelque soit leur liste d'origine, dès lors qu'ils disposaient soit de la majorité absolue soit d'une majorité relative des suffrages.

A Digne les Bains, sur l'ensemble des deux tours, la liste RPR obtint donc 14 élus sur 27 à ce jeu et prit la majorité au PS dans cette ville, jusqu'alors gérée par une équipe de « troisième force ».

A Manosque, par contre, ce fut la gauche, avec le MRG Robert Honde, qui va emporter le scrutin de panachage en gagnant 15 des 27 sièges en jeu dans la ville de Giono.

A l'inverse de Digne, c'est une liste de droite qui avait gagné en 1971.

Le PS était également aux commandes des mairies de Forcalquier (avec le député Delorme) et de Sisteron.

Dans les Hautes Alpes, le RI Paul Dijoud (il fut Ministre de Giscard) est reconduit maire de Briançon, mais il dut laisser deux sièges au conseil municipal à la liste du socialiste Robert de Caumont qui réussira, un temps, à devenir maire de la cité alpestre.

Dans les Alpes Maritimes, trois changements au second tour.

La mairie du Cannet Rocheville est gagnée par le RPR Pierre Bachelet (sans lien quelconque avec le chanteur populaire) sur le centriste Gaston Ducros, élu depuis la Libération.

Celle du Menton vit la victoire d'Emmanuel Aubert (RPR) sur le centriste Francis Palmero, alors sénateur du département.

Enfin, la ville de Grasse passa du RI Hervé de Fontmichel au communiste Georges Vassalo, élu un peu à la surprise générale, même si le pays grassois n'est pas forcément le bastion intégral de la droite (l'élection en 1997 d'André Aschieri l'a suffisamment montré).

Le style De Fontmichel était cependant assez peu sympathique, la ville de Grasse ayant notamment connu des « ratonnades «, ce que l'édile grassois n'avait pas le moins du monde condamné.

Hervé de Fontmichel sera élu de nouveau en 1983, en élargissant son équipe municipale jusqu'au Front National, le plus important pour lui étant alors de se « débarrasser des socialo communistes ».

Dans les Bouches du Rhône, la liste Ciccolini fut élue, liste regroupant socialistes, divers gauche et radicaux de gauche, sans participation communiste, sur Aix en Provence.

Sur Marignane, après un premier tour où il fut tenu en échec par la présence d'une liste PCF et d'une liste PS, le maire DVD Laurence Deleuil fut réélu au second tour, une partie des électeurs socialistes ne votant manifestement pas pour la liste de gauche unie.

Il faut dire que l'élection municipale à Marignane, est, pour une part, une sorte de prolongement des élections professionnelles de l'Aérospatiale (aujourd'hui EADS), où le syndicat FO, composé à la fois de gens proches de la droite et du PS, s'opposait fortement au syndicat CGT, où l'on trouvait les communistes...

A Miramas, le PCF Georges Thorrand emporte la mairie de droite sortante, dans cette ville cheminote de l'Ouest du département.

A Istres, victoire de la liste de gauche menée par le PS Jacques Siffre, sur la municipalité RI sortante, une victoire particulièrement serrée puisque la moyenne des voix des candidats de gauche fut de 4 340 bulletins tandis que la liste de droite obtint une moyenne de 4 248 bulletins.

(on voit qu'Istres s'est quelque peu développée depuis).

Le PCF emporta aussi la mairie de Vitrolles (qui n'avait alors qu'un lointain rapport avec la ville actuelle) et le PS celle de Saint Victoret.

A noter que Victor Mellan, directeur de cabinet de Gaston Defferre, fut élu maire des Pennes Mirabeau sur une liste PS autonome, face au PCF et qu'un socialiste opposé au programme commun fut reconduit à la mairie de Carry le Rouet en s'alliant avec des candidats de droite.

Dans d'autres villes, Roland Povinelli (PS) commençait son règne sur Allauch, Lucienne Martin (PCF) était reconduite à Auriol, Roger Martin (PCF) continuait son mandat sur Berre l'Etang.

Le PS gérait également Bouc Bel Air, Châteauneuf les Martigues (avec Henri d'Attilio, futur député et sénateur) ou encore Tarascon et Le Puy Sainte Réparade, avec le truculent Louis Philibert, président du Conseil général, sans oublier Les Saintes Maries de la Mer.

Le PCF, pour sa part, gérait des villes et communes comme Septèmes les Vallons, La Penne sur Huveaune, Port Saint Louis du Rhône (avec le député Vincent Porelli), Orgon, Noves, Mimet ou encore Gréasque dans le bassin minier de Provence.

De même pour Le Rove et Roquevaire.

Un petit détour par Marseille, enfin.

Dans le premier secteur (1er et 4e arrondissements), ce fut la liste Defferre menée par Jacques Rocca Serra qui fut élue.

Dans le second secteur (2e et 3e arrondissements) succès de la liste Vigouroux pour Defferre.

Dans le troisième secteur (6e et 7e arrondissements), victoire de Gaston Defferre en personne.

Dans le quatrième secteur (8e et 9e arrondissements), victoire du député socialiste Charles Emile Loo, qui sera battu l'année suivante aux législatives par un certain Jean Claude Gaudin.

Dans le cinquième secteur (5e et 10e arrondissements), victoire de la sénatrice Irma Rapuzzi, pour les listes Defferre, après avoir devancé au premier tour la liste communiste de Georges Lazzarino et la liste de droite menée par Robert Gardeil.

Dans le sixième secteur (11e et 12e arrondissements), victoire du socialiste Jean Bonat.

Dans le septième secteur (13e et 14e arrondissements), succès du socialiste Marius Masse, face au député communiste François Billoux, ancien Ministre.
Marius Masse sera battu l'année suivante aux législatives par le candidat communiste Marcel Tassy.

Enfin, dans le huitième secteur (15e et 16e arrondissements), la victoire était revenue à la liste PCF menée par Pascal Posado qui avait manqué à une poignée de voix (moins de cinquante) l'élection au premier tour.

Dans le département du Var, la mairie de Toulon était restée aux mains de Maurice Arreckx, dont la carrière politique sera interrompue le jour de son arrestation dans son bureau parisien de parlementaire au Palais du Luxembourg.

Au premier tour, Maurice Arreckx, le « patron du Var », avait devancé, dans une primaire à droite, le jeune et ambitieux député RPR Aymeric Simon Lorière.

Cet échec du jeune député néo gaulliste connaît d'ailleurs un prolongement tragique puisqu'on retrouvera, un mois après les municipales de 1977, le corps sans vie d'Aymeric Simon Lorière à son domicile parisien.

Une des premières victimes, apparemment, d'une vie politique varoise qui n'a jamais été connue, ces dernières décennies, pour son absolue tranquillité.

Le patron du Var vit, cette même année 1977, la ville de Hyères se choisir un maire socialiste, élu face à une mairie RPR sortante, et à l'issue d'un duel de premier tour entre communistes et socialistes de peu favorable au PS. 

A tel point que la liste d'union de la gauche du second tour comportait la moitié plus un de candidats issus de la liste PS et la moitié moins un de candidats issus de la liste PCF. 

Un divers gauche, ex socialiste peu favorable au programme commun, fut reconduit à Six Fours Les Plages.

Par contre, Fréjus, tenu par une mairie centriste alliée au PS, put assister au retour du fils prodigue, avec la première élection de François Léotard, venant prendre la succession de son père André, qui avait été battu en 1971.

De même, Saint Raphaël, jusque là gérée par un maire radical de gauche, vit s'imposer une liste RPR menée par René Georges Laurin, ancien député du département et qui sera aussi Sénateur à la fin de sa carrière politique.

Enfin, dans le Vaucluse, le PCF gagna sur la droite les mairies de Bollène (Georges Sabatier) et d'Orange (Louis Giorgi), battant dans ce cas le député RPR Jacques Bérard, qui deviendra lui aussi Sénateur à la fin de sa carrière politique.

Le PS, pour sa part, gagna la mairie d'Apt, conservait Pertuis ou Valréas, tandis que la droite se trouvait en quelque sorte confinée sur Carpentras (avec le RI Maurice Charretier) ou Le Pontet.

Nous verrons la suite dans un second message pour le Languedoc...
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Dim 9 Sep 2012 23:38

Nous n'allons évidemment pas rentrer dans les détails de toutes les villes un tant soit peu importantes de chacun des départements de la région Languedoc Roussillon, mais juste quelques indications supplémentaires.

Assez sérieusement touchée par la crise de la viticulture (1976 est marquée par une intervention meurtrière de la police dans une cave coopérative située à Montredon des Corbières), par les tensions sur l'emploi industriel, déjà assez faible, la région Languedoc Roussillon manifeste, au coeur des années 70, une certaine inclination à voter pour la gauche.

De cette époque, date par exemple la forte revendication du « vivre et travailler au pays «  portée notamment par le mouvement Volem viure al pais, mouvement de gauche occitane qui complète, à sa manière, la vigueur du nouveau Parti socialiste et d'un Parti communiste particulièrement influent.

Le premier tour des municipales 1977 se traduit, dans l'Aude, par deux victoires de la droite sur Narbonne (que le PS ne parvient pas à reprendre) et Castelnaudary, tenue par l'ancien député gaulliste Jean Pierre Cassabel.

Pour le reste, le PS confirme sa présence à Lézignan Corbières et à Limoux, dans la haute vallée de l'Aude, où l'équipe socialiste s'ouvre aux communistes, en lieu et place des élus centristes de la municipalité précédente.

Dans le Gard, la gauche enregistre un certain nombre de succès nets dès le premier tour avec Nîmes (où la liste de gauche menée par le communiste Emile Jourdan est réélue avec 54,8 %), Alès (où la liste de gauche menée par le communiste Roger Roucaute est reconduite avec un score de 64,8 %), ou encore Vauvert (succès socialiste avec la réélection de Robert Gourdon, maire depuis la Libération) et Beaucaire (victoire du communiste José Boyer, reconduit avec 52 % des voix).

Dans l'Hérault, le premier tour consacre la réélection de la mairie PCF de Sète (réélection de Gilbert Martelli avec 53,1 % des voix), le succès du PS à Frontignan, la prise par le PS de la mairie de Saint Pons de Thomières, véritable capitale des hauts cantons, entre autres résultats.

Sur Agde, la ville resta aux mains de Pierre Leroy Beaulieu, ancien député UDR en 1968.

Dans les Pyrénées Orientales , le PS a gardé la mairie de Céret et le centre lui a pris la mairie de Port Vendres.

Le second tour fut marqué par les résultats suivants.

Dans l'Aude, le PS garda la mairie de Carcassonne sans trop de problèmes, en alliance avec le PCF qui disposait alors d'une certaine influence dans la cité.

La gauche était pour le moins en position de force dans le département

Elle gérait des communes comme Bram (avec le PS Jacques Camboulive), Conques sur Orbiel (fief PCF depuis de longues années), Coursan (mairie PCF avec Gilbert Pla), Cuxac d'Aude (PS), Espéraza (avec le PCF André Illac), Fleury d'Aude (PS), Pennautier (le PS Jean Henri Dons), Leucate (avec le PS Georges Bertrand), entre autres.

Dans le Gard, Bagnols sur Cèze vit la victoire du socialiste Georges Benedetti, en lieu et place d'une municipalité dirigée par le CNIP, et la Grand Combe également un succès pour le PS.

La gauche tenait aussi les mairies d'Aigues Mortes (avec le PCF Sodol Colombini), Aimargues (avec le PCF René Dupont), Gallargues le Montueux (avec un DVG proche du PS), Le Grau du Roi (avec le député PS Jean Bastide), Pont Saint Esprit (avec un Gilbert Baumet alors PS), Saint Christol les Alès (avec le PCF Fernand Balez), Saint Martin de Valgalgues (avec la députée PCF Adrienne Horvath, récemment décédée), Uzès (avec le PS André Rancel), Le Vigan (avec le PS Alain Journet, qui sera Président du conseil général), sans compter, bien entendu, une bonne partie des communes cévenoles de tradition de gauche, qu'il s'agisse des villages miniers, en général plutôt communistes et des villages protestants, de tendance socialiste ou DVG.

Dans l'Hérault, après Sète, Montpellier élut au second tour la liste d'union de la gauche de Georges Frêche, vainqueur avec 52,06 % des votes face au maire giscardien François Delmas.

Le début d'un règne qui ne s'acheva qu'avec le décès du professeur de droit romain Président de la Région...

La gauche emporta aussi la mairie de Béziers, avec le député communiste Paul Balmigère, ancien ouvrier agricole, vainqueur du radical valoisien Pierre Brousse.

Un succès net et clair avec 55,5 % des suffrages au second tour.

Le PS fut également vainqueur à Castelnau Le Lez, Lunel (ville prise à la droite) et Pézenas.

Le PCF conservait la mairie de Balaruc les Bains, mais perdait celle de Bédarieux où était élu Marcel Roques, qui fut parlementaire du département sous l'étiquette UDF et se contenta, ensuite, de la mairie de la petite station thermale de Lamalou les Bains.

Le PS gardait la mairie de Clermont l'Hérault (avec le défunt ancien sénateur Marcel Vidal), disposait de celle de Florensac (avec le conseiller général Michel Gaudy), tandis qu'Yves Pietrasanta gagnait la mairie de Mèze.

Le PCF gérait la mairie de Marseillan et le PS celle de Marsillargues (le village natal de Gaston Defferre), tout en étant reconduit à Mauguio;

Le PCF André Galan était réélu à Montagnac (il quittera plus tard le Parti et finira son mandat proche du PS), tout comme le PS Gérard Delfau à Saint André de Sangonis (futur sénateur PS puis PRG pour s'être opposé à la candidature de Robert Navarro, la « créature «  de Frêche, lors du scrutin sénatorial 1998).

Sérignan et Valras Plage avaient également un maire communiste tandis que la droite était, pour une part, confinée sur des positions comme La Grande Motte (avec René Couveinhes), Palavas les Flots ou encore Lattes et Juvignac.

En Lozère, après la conquête par une équipe à direction communiste de la sous préfecture cévenole de Florac, le second tour avait vu les Lozériens jouer avec délices du panachage.

A Mende, victoire du RI Pierre Couderc, s'installant à la tête de la mairie jusque là détenue par le CNIP Henri Trémolet de Villers.

Les vingt sept élus du conseil municipal furent ainsi répartis : seize élus pour la liste Couderc, quatre pour la liste de Trémolet de Villers et sept élus pour la liste de gauche, dont la performance fit alors sensation.

Redoutable triangulaire au conseil municipal de Langogne, avec la victoire, au jeu du panachage, pour la liste du PS Jean Claude Chazal, finalement pourvue de douze sièges sur les vingt trois du conseil municipal.

La liste Chazal l'emporta avec une moyenne de 751 suffrages sur 2 161 exprimés...

A Marvejols, nouveau match serré entre la liste de Gilbert Pineton de Chambrun, candidat d'union de la gauche (et ancien député Union Progressiste) face à la liste de Jules Roujon, sénateur RI du département.

Avec une moyenne de 1 344 voix contre 1 283 pour la liste Roujon, la liste de gauche emportait seize sièges sur vingt trois et conservait, pour six années de plus, la gestion de la ville.

Enfin, à Saint Chély d'Apcher, Yves Dalle, candidat proche de la gauche, était réélu avec une liste de gauche – divers gauche, en obtenant une moyenne de 1 251 voix sur 2 520 exprimés et seize élus sur vingt trois au conseil municipal.

Pour le reste, la Lozère restait plutôt orientée à droite avec Jacques Blanc à la Canourgue ou Janine Bardou à Chanac, Pierre Roux à Nasbinals ou encore Adrien Durand à Châteauneuf de Randon.

Dans un autre style, Chanzy Verdelhan, maire communiste de Saint Martin de Boubaux (dans le canton de Saint Germain de Calberte) entamait son septième mandat (il sera maire de ce village de 1945 à 2001).

Dans les Pyrénées Orientales, Paul Alduy réussit à préserver sa position et conserva la mairie de Perpignan, bien qu'ayant quitté le PS.

Le PS gagna la mairie de Prades sur la droite, en obtenant, au ballottage, douze élus sur vingt trois mais perdit celle de Rivesaltes où le maire, ex PS, comme Paul Alduy, s'était allié avec la droite pour ne pas gérer sa ville avec les communistes.

Le PS conservait par ailleurs la mairie de Thuir (avec le sénateur d'alors Léon Jean Grégory), le MRG la mairie d'Argelès sur Mer (avec l'autre sénateur Gaston Pams), le PCF les mairies d'Elne, de Cabestany (gagnée cette année là par Jean Vila, alors mécanicien et délégué syndical chez Bella, fabricant de poupées), d'Estagel (la ville d'Arago fut alors gérée jusqu'en 2001 par Antoine Sarda, conseiller général de Latour de France), d'Ille sur Têt (avec Lucette Pla Justafré, alors conseillère générale du canton de Vinça).

Pour l'anecdote, les élections municipales, dans le petit village montagnard de Jujols (canton d'Olette) vit deux listes obtenir chacune onze voix lors de chacun des deux tours.
Les électeurs ? Les derniers anciens habitants et quelques jeunes ménages venus de la ville et tentant une expérience de retour à la terre.
Du coup, élection au bénéfice de l'âge avec sept élus d'un côté et deux de l'autre. Le maire élu, Yvon Robert, était l'un des nouveaux arrivants...

La gauche était, comme on le voit, autrement plus influente qu'aujourd'hui dans le département, un département où nombre des communes actuellement plus peuplées étaient encore en phase de construction.
vudeloin
 
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