de vudeloin » Lun 19 Sep 2011 18:56
J’aime bien le jeu de pile ou face et du p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non, mais l’article du Monde est passablement dépassé sous certains aspects…
Un, parce qu’il évoque des situations qui n’ont pas lieu d’être ( je crois bien que la gauche n’est pas unie dans les Yvelines et que cela constitue tout de même un problème pour gagner le moindre siège ) ou qu’il fait des commentaires sur des situations tout de même fort évolutives ( notamment dans le Val d’Oise où l’existence de trois listes du centre et de la droite règle la question du statu quo ).
Sur les trois sièges perdus par la gauche, on peut l’envisager mais je m’étonne tout de même que l’article n’évoque pas le cas de la Moselle, où le risque de perte est sérieux et nécessite tout de même que la liste d’Union PS – PCF obtienne à elle seule trois fois plus de voix que la première des listes de droite ( Grosdidier, Leroy et Masson ).
J’ai laissé le décompte des votes dans les grandes villes de Moselle et le rapport de forces est de 638 voix de gauche et divers gauche contre 665 à droite et au centre…
Problème : ensuite, il reste la masse de l’essentiel des 730 communes mosellanes et je crains que les choses deviennent difficiles alors pour la gauche.
Sur les pertes potentielles, notons quand même que, dans nos décomptes d’apothicaire, nous avons calculé que, dans le Morbihan, 481 des 923 grands électeurs des communes de plus de 3 500 habitants étaient orientés à gauche, face à 40 centristes, 37 divers et 365 élus UMP et divers droite.
Comme le département a connu quelques évolutions ( il compterait, selon la fédération PS, une centaine de mairies de sensibilité de gauche ), rien n’est effectivement impossible pour Odette Herviaux, mais pas seulement pour elle.
Sa situation est en tout cas moins défavorable que celle de Jean Pierre Godefroy ( je n’ai pas le calcul des communes de plus de 3 500 dans la Manche mais malgré l’agglomération cherbourgeoise, je crains que l’écart soit déjà là ) ou celle de Jean Pierre Sueur dans le Loiret.
Sur les communes de plus de 9 000 habitants de ce département, la gauche disposerait de 202 voix ( notamment grâce à la force des majorités communistes de Saran et Châlette sur Loing ) face à 264 voix de droite, portées singulièrement par Orléans.
Dans les communes de 3 500 à 9 000 habitants, la gauche dispose de 108 voix, on compte 12 DVG ( mais dans une ville dont le conseiller général, ex PS, s’est rapproché de la majorité départementale ) et 135 de droite.
C'est-à -dire qu’avant de faire le tour des campagnes du Gâtinais et de l’Orléanais, Sueur a déjà un handicap de 85 voix sur le total du centre et de la droite.
Il est par exemple bien moins placé que les candidats de gauche dans l’Indre et Loire, qui peuvent compter sur un talon de 476 voix dans les communes de plus de 3 500 habitants ( tendant même vers 480 à 490 d’après les éléments recueillis sur place ) face aux 272 du centre et de la droite, UMP comprise.
Maintenant les gains estimés par Le Monde.
Pour Paris, un, c’est comme si c’était fait, deux, c’est possible.
Je pense plus à une conquête de siège sur le Val de Marne que sur la Seine Saint Denis mais les deux situations ne sont aucunement à exclure.
Pour le Nord, le gain d’un siège est un minimum.
Si la liste PCF, malgré la concurrence de la liste Ivan Renar ( qui me semble se préparer une mauvaise fin de vie politique ) parvient à arracher la seconde place du scrutin à la première liste de droite, elle peut escompter renforcer encore la position.
Pour s’assurer un second élu et mettre en balance le sixième élu PS contre le second élu de ladite liste de droite.
La conquête des sièges des Yvelines ( de par la désunion de la gauche ) et de l’Oise ( où cela se jouera à très très peu ) me semble plus hypothétique.
Pour la Loire Atlantique, le troisième siège de gauche semble acquis, mais la surprise voudra peut être que ce ne soit pas la liste Vaugrenard qui le récupère.
En Loir et Cher, je sens depuis assez longtemps le coup du partage entre Gourault ( Modem ) et PS sur le dos de Momo que je ne peux que confirmer la tendance.
En plus, je vous renvoie au calcul des votes sur les communes importantes – il n’y a pas 700 communes dans le Loir et Cher comme en Moselle – qui donnait 173 voix à gauche, 14 au Modem et 88 à droite et à l’extrême droite, en passant par l’Union pour le Loir et Cher.
Dans la Loire, nous avons vu de quoi il retournait et les électeurs vont avoir le choix entre match nul et 3/1 pour la gauche.
Dans l’Isère, la mécanique de l’union de la gauche, malgré les Verts et le PRG, risque fort de s’imposer face à une droite explosée en quatre listes principales, dont la première, si elle surnage aux alentours des 20 %, risque fort d’ouvrir la porte à une gauche disposant de 4 des 5 sièges futurs.
Et donc, non pas d’un seul gain…
Le siège de droite du Puy de Dôme est perdu, nous l’avons assez dit, mais nous ne savons pas encore qui va tirer les marrons du feu…
Le Jura pourquoi pas, comme on dit, surtout que la droite part en ordre assez dispersé ( il faudra panser les blessures des divisions vite fait bien fait entre les deux tours et ce ne sera pas évident ) et le Maine et Loire est quand même soumis à plusieurs conditions.
Un, la liste Bodard, dissident du PS, fait un flop.
Deux, la liste Raoul arrive en tête de l’élection.
Trois, avec suffisamment de voix pour avoir deux fois plus de voix que la troisième liste de droite ou du centre.
Je rappelle avoir indiqué que la gauche disposait de 396 voix dans les communes de plus de 3 500 habitants en incluant les DVG et la droite et le centre de 394…
Le problème c’est qu’ensuite il y a 1 011 électeurs dans les communes de moins de 3 500 habitants.
Quelques oublis toutefois dans cet article.
Oubli sur la situation du Pas de Calais, où le 4/3 peut faire place à un 5/2, avec une liste Sergent arrivant à un niveau suffisamment élevé pour cela.
Oubli sur l’Indre et Loire, où le grand chelem de la gauche n’est pas tout à fait inconcevable.
Mais aussi sur le Lot et Garonne et les Pyrénées Orientales, comme le pointe Jean Philippe, avec, peut être au bout, deux ou trois sièges…
A suivre de près la Lozère où, sur le papier, Jacques Blanc a assez d’avance ( 60 voix environ ) mais où il lui faudra sans doute se méfier de ses propres amis…
Oubli sur l’Essonne où la foire d’empoigne à droite risque de laisser des traces.
Je vois bien la liste Dassault arriver en tête de la droite mais ensuite…
Et si Berson devance la seconde liste de droite, ce peut être un résultat désastreux pour l’UMP et le centre…
Au demeurant, s’il se « plante «, il peut aussi pousser vers le haut le score de la liste d’Union et offrir à Maud Olivier, la maire PS des Ulis, une chance d’être élue.
Vous imaginez le dilemme des élus PS essonniens : voter Berson sans l’assurance qu’il soit élu fait courir le risque de ne pas voir élue Maud Olivier, alors que voter pour la liste Placé permet d’ouvrir la porte à cette éventualité ?
Et surtout, oubli des Pyrénées Atlantiques où les effets des élections de 2008 et, peut être, certaines opportunités peuvent conduire, par exemple, à l’élection de deux élus PS et d’un élu Modem…
Reste l’Outre Mer.
Il faudra peut être bien veiller tard, chers amis lecteurs et contributeurs, ce dimanche à venir.
Parce que, voyez vous, peut être bien que la majorité du Sénat va se jouer entre Antilles, Océan Indien et Pacifique.
Je mets de côté les Français de l’Etranger ( faudrait voir les listes en présence pour cela, même si l’élection d’un second sénateur de gauche est acquise par le jeu de la plus forte moyenne) et je me dis, comme une bonne partie d’entre vous, que si les deux sièges de droite de la Guadeloupe, celui de Saint Pierre et Miquelon, un des deux sièges mahorais et un siège néo calédonien passent à gauche, accompagnés par deux sièges réunionnais, cela fait une bonne partie du chemin vers la majorité accompli.
Suspense total donc, qui pourrait faire de l’Outre Mer, avec 7 sièges en bascule, l’arme du coup fatal à la majorité UMP du Sénat.
Parce que là , avec ce que j’ai écrit au fil de ce message, la majorité change de camp.