Tirnam a écrit:Assez d'accord avec vos analyses sur le Sénat. Dans tous les cas reprendre la chambre haute risque d'être assez difficile pour les démocrates, arriver à un 50-50 avec le vote du Vice-Président me semble, à l'heure actuelle, le scénario réaliste le plus optimiste pour eux.
Les démocrates essayeront également de conserver la chambre. Là aussi ça va être très lié aux résultats de la présidentielle. Même si les démocrates ont désormais l'avantage de défendre, une élection serrée risque de signifier le retour d'une majorité républicaine.
Je crois qu'on est tous d'accord : la présidentielle aura un impact majeur sur les élections pour le Congrès. C'est à mon avis tôt pour les pronostics.
Continuons le panorama sur les sénatoriales, où d'autres sièges, théoriquement sans enjeu, pourraient l'être dans certaines circonstances (
a longshot, comme on dit outre Atlantique) :
1) le Kansas. Etat normalement très rouge, sans suspens. Et pourtant...Déjà , le sortant républicain, Pat Roberts, ne se représente pas. Ensuite, l'état a prouvé au cours des dernières années que les démocrates y enregistraient un petit frémissement (quelques succès dans des élections locales, hausse des scores démocrates dans les aires urbaines), avec, lors des
midterms de 2018 quelques résultats étonnants : bascule du siège 03 à la Chambre, résultat serré dans le 02, et, surtout, bascule du poste de gouverneur avec la défaite de Kris Kobach, secrétaire d'état du Kansas, qui avait battu lors des primaires le gouverneur républicain sortant.
Autre originalité ici : malgré un état solidement républicain, l'indice de popularité de Trump est très faible : un maigre +2 dans le dernier baromètre. Plus grave pour les républicains, Kobach vient de lancer sa campagne pour les primaires républicaines pour le poste de sénateur. Tous les républicains locaux (et sans doute nationaux qui se penchent sur la question) font grise mine : le gars leur a déjà fait perdre le poste de gouverneur, si on pouvait éviter qu'il ne perde aussi un siège sénatorial normalement imperdable. Problème : il est ultra populaire auprès de la base républicaine de l'état, et le favori de l'
establishement, Pompeo (un ex de l'administration Trump), souffle le chaud et le froid (il est difficile de dire si il va se lancer ou non). Beaucoup craignent que Kobach ne parvienne à gagner les primaires encore une fois. Côté démocrates, le parti de l'âne fait les yeux doux à Kathleen Sebelius, ancienne gouverneur démocrate de l'état (de 2003 à 2009) et ancienne secrétaire à la santé sous Obama (de 2009 à 2014). Si elle se lance et que Kobach obtient bien l'investiture républicaine, je pense que le siège pourrait être disputé.
https://thehill.com/homenews/campaign/4 ... -in-kansashttps://www.politico.com/story/2019/07/ ... un-15733482) dans le Montana, le sortant républicain Steve Daine se représente. Normalement une promenade de santé. Sauf que le Montana est loin d'être aussi rouge vif que les états qui l'entourent (Idaho, Wyoming et les Dakota). Ici c'est au gouverneur en poste, Bullock, que les démocrates font les yeux doux. Pour l'heure il concourt aux primaires démocrates pour la présidentielle (sur un créneau assez centriste), sans grand succès, il faut l'avouer. SI jamais il devait abandonner sa course présidentielle et se lancer sur la sénatoriale (son mandat de gouverneur se termine en 2020, et il ne peut se représenter puisque c'est le deuxième), alors là aussi je pense que le siège serait en jeu. Dans tous les autres cas de figure, les républicains n'auraient aucun souci à se faire.
Beaucoup de démocrates souhaiteraient voir le gouverneur du Colorado, Hickenlooper (qui est dans l'exacte même situation que Bullock : course présidentielle, sans grand succès, et impossibilité de se représenter pour un nouveau mandat de gouverneur en 2020) faire de même avec le poste sénatorial de son état. Dans son cas, cela aurait l'avantage de tuer la concurrence entre les démocrates intéressés par le poste (qui sont nombreux dans l'état à vouloir tenter leurs chances, mais face au gouverneur sortant très populaire, ils seraient sans doute moins emballés à l'idée de tenter le coup sur les primaires).
3) le siège du New Hampshire. Sur le papier ça devrait être serré, cet état étant un traditionnel swing state. Mais, toute proportion gardée, c'est un peu comme la Floride : pour cette dernière les républicains ont un (très) léger avantage, pour le New Hampshire ce sont les démocrates qui ont un (très) léger avantage. Surtout, la sortante démocrate, Jeann Shaheen se représente : ancienne gouverneur (très populaire) de l'état (de 1997 à 2003), elle est sénatrice depuis 2009, et est très populaire et connue dans son état. Du coup côté républicains, ça ne se bouscule pas du tout pour tenter de lui contester son siège. En fonction de qui sortira des primaires républicaines, c'est à surveiller. Pour l'heure Shaheen est largement favorite.
Bref, là aussi, beaucoup d'incertitudes dans pas mal d'états sur les candidatures.