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Les élections municipales de 2020 pour le PRG

Forum de discussion consacré aux élections municipales qui seront organisées en France en mars 2020.

Les élections municipales de 2020 pour le PRG

Messagede Marcy » Dim 3 Mai 2020 00:00

Reconstitué au début de l'année 2019, après sa fusion ratée avec les radicaux valoisiens au sein du Mouvement radical social libéral (MRSL), le Parti radical de gauche (PRG) a traditionnellement un réseau d'élus locaux, notamment dans des petites villes et des communes rurales, pour lequel je propose de faire un état des lieux à l'issue du premier tour des municipales de 2020.

Précisons toutefois qu'une difficulté est créée par l'absence d'appels à cotisation du PRG depuis sa reconstitution, ce qui ne rend pas toujours aisé de savoir si tel élu ou tel candidat peut effectivement être considéré comme PRG dans les communes de moins grande taille - l'étiquette PRG est certes souvent revendiquée dans les villes d'une certaine taille, mais ce ne sont pas les zones de force du parti. Si cette particularité des communes petites ou de taille moyenne n'est pas propre au PRG (la mode aux "sans étiquette" a toujours été particulièrement forte dans les petites villes et les villages), elle est accentuée dans le cas du PRG par l'individualisme propre à ses élus, si bien que la frontière entre DVG et PRG est souvent friable ; en particulier, un élu peut adhérer une année donnée au PRG, par exemple en vue d'une candidature aux départementales ou aux régionales, mais ne pas réadhérer ensuite, tout en restant proche du PRG. De plus, dans le sud-ouest notamment, la sympathie pour le PRG dépasse largement les rangs des élus formellement membres du PRG, à un moment ou à un autre de leur carrière politique.

A tout seigneur tout honneur, commençons cette revue de détail par la région Auvergne-Rhône-Alpes dont est issu le nouveau président national du PRG, Guillaume Lacroix, ancien conseiller départemental de l'Ain, qui n'était pas lui-même candidat à ces élections.

Dans l'Ain, le maire sortant PRG Hubert Bertrand est bien placé pour conserver Saint-Genis-Pouilly (12 500 habitants), après avoir obtenu plus de 47% en triangulaire à l'issue du premier tour.

En revanche, Alain Mathieu, vice-président départemental du PRG, est battu dès le premier tour dans la commune de Jasseron (1760 habitants), dont il était le maire sortant.

Autre maire sortant du PRG et également vice-président départemental, Ali Benmedjahed, par ailleurs conseiller régional, ne se représentait pas à Chalamont (2400 habitants). Son adjoint aux sports Bruno Charveux l'a emporté au premier tour, mais à ma connaissance il n'est pas au PRG.

La présidente départementale du PRG Sylvie Chêne est réélue (au conseil municipal et à la communauté d'agglomération, dont elle était vice-présidente sortante) à Bourg-en-Bresse, en tant que 4e de la liste de gauche. Un autre PRG siègera au conseil municipal et au conseil communautaire : Ouadi Mehdi, aussi membre du bureau départemental du PRG, et qui était 17e de liste.

René Christin, secrétaire général départemental du PRG, tête de liste à Ambérieu-en-Bugey, a échoué dès le premier tour à reconquérir une ville perdue par le PS en 2014.

A noter qu'un dernier membre du bureau départemental du PRG, Jean Chabry, ancien conseiller général et maire de Jujurieux, ne se représentait pas. Il avait été condamné pour un excès de vitesse suivi d'un délit de fuite.
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Le PRG aux municipales 2020 : Auvergne - Rhône-Alpes (suite)

Messagede Marcy » Dim 3 Mai 2020 00:36

Toujours en Auvergne-Rhône-Alpes et en suivant l'ordre alphabétique des noms de département.

Dans l'Allier, le PRG conserve Lapalisse (3100 habitants), où le maire sortant Jacques de Chabannes conduisait la seule liste. A Vichy, Isabelle Réchard, tête de liste de la gauche, est battue dès le premier tour (16,4%) face au sortant LR, mais siègera au conseil municipal et au conseil communautaire. A Montluçon, le PRG a choisi de ne rejoindre - ni de soutenir - aucune des listes de gauche, après des discussions infructueuses avec celles-ci.

En Ardèche, le PRG Maurice Weiss avait été réélu au premier tour en 2014 à Saint-Agrève (2500 habitants). Son successeur Michel Villemagne l'a emporté à la tête de l'unique liste en lice, mais il n'est manifestement pas au PRG.

Dans le Cantal, le PRG a souffert du ralliement de Jacques Mézard, qui présidait le groupe RDSE à dominante radical du Sénat avant d'entrer au gouvernement en 2017, à Emmanuel Macron et au LREM, et le site national du PRG n'indique pas de président-e de fédération départementale. Toutefois, le PRG était présent sur la liste de gauche à Aurillac, en tête du premier tour (48%) face à une liste de droite (42%) et à une liste conduite par la MRSL (ex-PRG) Catherine Amalric, légèrement en-dessous de la barre des 10% pour se maintenir au deuxième tour.

Dans la Drôme, le PRG soutenait la liste de gauche conduite par le PS à Romans-sur-Isère, mais qui n'a obtenu que 11%.

Dans l'Isère, le PRG devrait siéger au conseil municipal d'Echirolles en ayant à nouveau soutenu la liste PCF, bien placée pour le deuxième tour, mais a choisi à Grenoble de soutenir la liste PS, largement distancée (13%) par le maire EELV. A Saint-Martin-d'Hères, le PRG, qui soutenait en 2014 la gauche dans cette ville communiste, a fait en 2020 le choix de rallier le candidat UDE soutenu par LREM, qui a été largement battu dès le premier tour (15,2%).

Dans la Loire, la présidente départementale du PRG, Zahra Bencharif, conduisait à Saint-Etienne la seule liste PRG autonome dans une ville de plus de 100 000 habitants, après des discussions infructueuses avec LREM. Elle a obtenu 338 voix et 1,22%, en dessous du seuil de 5% pour fusionner avec une autre liste et espérer siéger au conseil municipal.

En Haute-Loire, le président départemental du PRG est l'ancien élu écologiste Gérard Payre. Comme en 2014, il figurait sur la liste du maire (DVD) Claude Vial à Aurec-sur-Loire (6000 habitants), réélu au premier tour face à une autre liste DVD. Candidat en dernière position, Gérard Payre n'est pas élu, tout comme en 2014.

Dans le Puy-de-Dôme, le président du conseil départemental Jean-Yves Gouttebel, qui était membre du PRG, est resté au MRSL, comme plusieurs de ses vice-présidents. Le nouveau président départemental du PRG, Roger-Jean Méallet, a été réélu comme tête de liste à Champeix (1400 habitants). Le PRG soutenait la gauche dans d'autres villes, notamment à Clermont-Ferrand où le PS est bien placé pour conserver la ville-préfecture.

Dans le Rhône, le PRG a opté pour deux stratégies différentes :
- à Lyon (élections municipales et métropolitaines), soutien aux LREM diss. Georges Képénékian et David Kimelfeld ; le président départemental du PRG, Jean-François Auzal, adjoint à la mairie du 8e arrondissement, est mal placé pour être réélu au conseil d'arrondissement (il n'était que 4e d'une liste qui a plafonné à 10,86%) ;
- soutien à gauche à Vénissieux (maire PCF favorite) et Villeurbanne (liste PS en tête avec 33% contre plus de 27% pour EELV : l'adjoint PRG au maire Jonathan Bocquet était 9e sur la liste PS), ou encore Villefranche-sur-Saône (gauche, dans l'opposition municipale, qui n'obtient que 19,5% au premier tour).

En Savoie et en Haute-Savoie, qui n'ont jamais été des places fortes du PRG, il ne semble plus y avoir d'activités du PRG, même si le PRG avait une mairie (Bassens, en Savoie) jusqu'en 2014.

Pour conclure sur Auvergne-Rhône-Alpes :
- trois mairies conservées ou qui devraient l'être après le deuxième tour : Saint-Genis-Pouilly (Ain, 12 500 habitants), Lapalisse (Allier, 3 100 habitants) et Champeix (Puy-de-Dôme, 1 400 habitants).
- deux mairies perdues dans l'Ain : Chalamont (2 400 habitants, maire sortant PRG ne se représentant pas) et Jasseron (1 760 habitants, commune basculant à droite), et une troisième dans l'Ardèche : Saint-Agrève (2 500 habitants, maire sortant PRG ne se représentant pas).
Des alliances majoritairement à gauche, mais pas dans les deux plus grandes villes (Lyon : alliance avec LREM diss., Saint-Etienne : liste autonome après échec d'une alliance avec LREM) et à Saint-Martin-d'Hères (soutien à LREM), et même une alliance à droite à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire), ce qui brouille le positionnement du PRG, qui a échoué par ailleurs à conquérir ou reconquérir des villes à la tête de listes de gauche (Vichy, Ambérieu-en-Bugey). Ce bilan ne le place dans la meilleure position pour les départementales et régionales de 2021, en apparaissant comme un partenaire affaibli de la gauche pouvant faire le choix d'alliances opportunistes avec LREM.
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Le PRG aux municipales 2020 en Occitanie (1/3)

Messagede Marcy » Dim 3 Mai 2020 13:22

Je passe à l'Occitanie, traditionnellement la principale place forte du PRG en France (avec la Corse), toujours en suivant l'ordre alphabétique des départements.

Dans l'Ariège, le président de la fédération départementale Alain Sutra a été réélu (72 %, face à une liste EELV-LFI) maire de Tarascon-sur-Ariège (3000 habitants).

Dans l'Aude, les deux co-présidents départementaux dirigent des communes relativement importantes et ont tous les deux été réélus dès le premier tour avec un score de 67% : Didier Codorniou à Gruissan (5000 habitants) et Edouard Rocher à Coursan (5900 habitants).

Le maire PRG de Montréal (1900 habitants), âgé de 72 ans, Christian Rebelle, ne se représentait pas. La liste de gauche de Bernard Breil (DVG) a été réélue en triangulaire dès le premier tour (50,2%).

A Carcassonne, la liste PS-PRG est en ballotage difficile à l'issue du premier tour.

Dans l'Aveyron, le PRG conquiert dès le premier tour Villefranche-de-Rouergue (12000 habitants) avec le conseiller régional Jean-Sébastien Orcibal, à la tête d'une liste étiquetée PRG (par le ministère de l'Intérieur et "La Dépêche du Midi", mais c'est un élu aussi revendiqué par le MRSL), sur laquelle figurait en cinquième place le conseiller départemental Eric Cantournet.

A Cransac (1500 habitants), Michel Raffi est réélu dès le premier tour (63%).

A Rodez un désaccord entre le maire (passé à LREM, en passe d'être réélu) avait conduit au départ de l'exécutif municipal en 2016 de Daniel Rozoy, actuel président de la fédération départementale PRG, et de Muriel Combettes (secrétaire de la la fédération).

L'Aveyron a vu plusieurs de ses cadres PRG passer à LREM, dont l'ancien sénateur Stéphane Mazars et Anne Blanc, tous deux élus députés LREM en 2017.

Dans le Gard, le PRG a opté pour des stratégies différenciées qui n'ont guère été fructueuses :
- la présidente départementale, Monique Novaretti, était deuxième d'une liste LREM à Villeneuve-les-Avignon qui n'a recueilli que 21% des voix, devançant toutefois légèrement une liste de gauche ; elle a été élue conseillère municipale d'opposition ;
- à Nîmes, le PRG a rejoint la liste EELV-PS-LFI, distancée (12,2%) non seulement par le maire sortant mais aussi par la liste PCF (15,7%) sur laquelle figuraient des dissidents du PRG ;
- à Bagnols-sur-Cèze, le PRG Christian Roux conduisait une liste DVG largement distancée (11,6%) par la liste PS-LREM (39,7%).

En Haute-Garonne, si le PRG compte plusieurs élus régionaux et départementaux, deux de ses maires ne se représentaient pas : Edmond Desclaux à Mondonville (4500 habitants) et Guy Lozano à Seilh (3300 habitants). Dans ce département, le PRG a opté pour des alliances à gauche.

A Frouzins, commune socialiste de 9000 habitants, le PRG peut nourrir quelques espoirs de conquête : la liste conduite par Antoine Bonilla (PRG) a obtenu 34,65%, si elle s'allie avec la liste DVG de Luc Novales (22,65%) contre la liste étiquetée union de la gauche de Jérôme Laffon (42,68%).

Le président de la fédération départementale, Pierre-Nicolas Bapt, était 10e à Toulouse (sur une liste comportant 71 noms), aux côtés d'autres militants PRG, sur une liste PS-PCF-PRG qui a recueilli 18,5% et est susceptible de l'emporter au deuxième tour si elle fusionne avec la liste EELV, arrivée en tête de la gauche.

A Muret, la liste de gauche d'André Mandement l'emporte à nouveau ; elle comportait plusieurs candidats PRG, dont le conseiller régional Christophe Delahaye (3e) et le trésorier de la fédération départementale, Majid Jeddi, également élu.

A Blagnac, la conseillère départementale Line Malric est réélue (en 14e position) sur la liste du maire de gauche Joseph Carles.

La secrétaire générale de la fédération PRG, Monique Falières, était deuxième de la liste DVG battue à La Salvetat - Saint-Gilles (19,8%), mais siègera néanmoins au conseil municipal dans les rangs de l'opposition.

A suivre - pour l'Occitanie, et les autres régions.
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Re: Les élections municipales 2020 pour le PRG

Messagede alamo » Dim 3 Mai 2020 14:25

A Villefranche-de-Rouergue c'est un retour aux sources et un symbole, ce fut la ville de Robert Fabre, fondateur du MRG et signataire du Programme Commun avec Mitterrand et Marchais, qui l'a dirigée pendant trente ans (1953-1983). Jean Rigal, du même parti, avait pris sa suite et tenu la Mairie jusqu'en 1997.
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Le PRG aux municipales 2020 en Occitanie (2/3)

Messagede Marcy » Dim 3 Mai 2020 14:52

Je poursuis pour l'Occitanie.

Dans le Gers, le principal enjeu pour le PRG était la mairie de Fleurance (6 200 habitants), dont le premier édile a longtemps été l'actuel sénateur PRG Raymond Vall : le maire sortant, le conseiller régional Ronny Guardia-Mazzoléni, n'est arrivé que de justesse en tête à l'issue du premier tour (35,4%), devant une liste DVD (34,5%) et une autre classée DVC (30,1%).

Un autre maire PRG du Gers à l'issue des élections de 2014, Jean Loubon, à Lombez, a laissé sa place en cours de mandat à son premier adjoint Jean-Pierre Cot, réélu au premier tour, qui ne semble toutefois pas membre du PRG.

A Auch, le PRG a soutenu le maire PS, réélu au premier tour.

Le PRG dans l'Hérault a été affaibli par la dissidence de l'ancienne députée européenne Virginie Rozière, actuelle co-présidente des Radicaux de gauche, qui a emmené avec elle le président de la fédération départementale Philippe Thinès, toujours présenté comme le président départemental du PRG sur le site national du PRG.

En fait, l'actuelle présidente départementale est la Biterroise Florence Brutus, qui était 4e sur la liste de gauche à Béziers. Elle n'a pas été élue car cette liste a réalisé le maigre score de 6,1% et n'a décroché qu'un seul siège.

Le secrétaire général de la fédération, Michel Aslanian, était 13e sur la liste PS-PCF à Montpellier, qui apparaît comme un concurrent sérieux au maire sortant (DVG) Philippe Saurel après être arrivée deuxième à l'issue du premier tour (16,7%). Virginie Rozière figurait, elle, sur la liste de l'écologiste Clothilde Ollier, qui n'atteint pas la barre des 10% et est devancée par la liste soutenue par la direction nationale d'EELV.

Le trésorier de la fédération départementale, Bertrand Vivancos, a été réélu (11e) sur la liste du maire de Ganges (4 000 habitants), Michel Fratissier, présenté comme PRG par l'encyclopédie Wikipédia.

Toujours selon Wikipédia, le PRG a une autre mairie d'une certaine taille dans le département : Nissan-lez-Enserune (également 4 000 habitants), dont le maire Pierre Cros a été réélu au premier tour (57,8%) face à une autre liste DVG.

Le Lot est une terre d'ancienne tradition radicale de gauche, où Dominique Orliac a été députée jusqu'en 2017, mais dont de nombreux élus sont restés au Mouvement radical social libéral (MRSL), à commencer par le sénateur Jean-Claude Requier, qui était basé à Martel (1600 habitants), et dont le conseiller régional Raphaël Daubet (MRSL) a été réélu maire. La situation du Lot semble assez compliquée pour la direction nationale du PRG, si bien qu'elle ne fait figurer aucun-e président-e de fédération départementale, dans l'attente sans doute de rallier des élus partis au MRSL. Par ailleurs, la tendance des maires est souvent d'être sans étiquette (DVG ou DVD), ce qui ne facilite pas les classifications.

La conseillère départementale de Gourdon Nathalie Denis, vice-présidente de la communauté de communes et adjointe au maire, serait toutefois toujours au PRG : elle a été réélue comme deuxième d'une liste à Gourdon (étiquetée DVC) face à deux listes classées DVG.

Le PRG soutenait par ailleurs le maire PS de Cahors, réélu au premier tour avec 57,1%.

En Lozère, le PRG n'est plus guère présent. Le site national du PRG indique toujours comme président de fédération départementale l'avocat Joël Yoyotte Landry : candidat à Saint-Chély d'Apcher battu en 2014 (30,7 % au deuxième tour en triangulaire), il ne semble pourtant plus avoir d'activité politique depuis plusieurs années.

A suivre pour les quatre derniers départements d'Occitanie : Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Tarn et Tarn-et-Garonne.
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Le PRG aux municipales 2020 en Occitanie (3/3)

Messagede Marcy » Dim 3 Mai 2020 21:14

Je termine avec l'Occitanie.

Dans les Hautes-Pyrénées, où le PRG compte toujours une députée (Jeanine Dubié) et une sénatrice (Maryse Carrère) mais a subi des départs vers le MRSL (notamment de Michel Pélieu, président du conseil départemental devenu sénateur en 2017 après la disparition de François Fortassin), il comptait quatre mairies de plus de 1 000 habitants à la veille du scrutin. Trois sortants ont été réélus sans liste d'opposition : Jean-Christian Pédeboy à Barbazan-Debat (3 500 habitants), Noël Pereira à Pierrefitte-Nestalas (1 100 habitants) et Jean-Claude Beaucoueste à Saint-Pé-de-Bigorre (1 100 habitants). En revanche, la maire sortante de Lourdes (13 400 habitants), Josette Bourdeu, est en ballotage défavorable à l'issue du premier tour, après n'avoir terminé que troisième avec 15,16 %, malgré le soutien du MRSL.

Le président départemental du PRG, Laurent Lages, a été battu dans son duel à Lannemezan (5 800 habitants) pour conquérir une nouvelle fois cette commune socialiste, n'ayant recueilli que 39,1 %.

Un des vice-présidents départementaux du PRG, Patrick Heyraud, était tête de liste à Vic-en-Bigorre, mais n'a terminé que troisième (22,3 %), loin derrière le sortant de droite.

Dans les Pyrénées-Orientales, le PRG avait un maire historique à Saint-André (3 400 habitants) avec Francis Manent, premier édile depuis 1977, qui ne se représentait pas. Son adjoint à la culture, Samuel Moli (DVG), l'a emporté dès le premier tour.

Le président de la fédération départementale, Guy Esclopé, était 3e sur la liste DVG menée par Charles Campigna à Argelès-sur-Mer (10 400 habitants), qui n'a recueilli que 21,6 %, mais siègera néanmoins comme conseiller d'opposition. L'ancien sénateur radical Gaston Pams avait dirigé cette commune de 1953 à 1981, restée MRG jusqu'en 1983 avant de basculer socialiste et de rester dans cette mouvance depuis lors (le sortant socialiste a été réélu dès le premier tour le 15 mars).

Le PRG soutenait la liste EELV-PS à Perpignan, qui a terminé troisième avec 14,5%.

Dans le Tarn, le président départemental du PRG Vincent Garel a été réélu maire d'Aiguefonde (2 500 habitants) avec une courte avance (51,7 % en duel).

A Giroussens (1 500 habitants), le sortant Gilles Turlan, par ailleurs conseiller départemental, a été réélu sans opposition.

Le PRG soutenait la liste de gauche conduite par le PS à Albi, en ballotage défavorable à l'issue du premier tour.

Dans le Tarn-et-Garonne, le principal enjeu pour le PRG était la candidature en tête de liste de son président d'honneur et ancien ministre Jean-Michel Baylet à Valence d'Agen, plus importante commune PRG du département (5 200 habitants) et fief familial : Jean-Baptiste Chaumeil a été maire de 1904 à 1930, avant que ne lui succèdent son neveu Jean Baylet (de 1930 à 1959, avec une interruption pendant la Seconde guerre mondiale entre 1940 et 1945), son épouse Evelyne Baylet (1959-1977) et enfin leur fils Jean-Michel Baylet (1977-2001). Il est redevenu maire après l'avoir nettement emporté dans son duel avec la droite (54,5%), et d'aucuns lui prêtent l'intention de vouloir reconquérir son siège de sénateur (perdu en 2014), puis le département de Tarn-et-Garonne en mars prochain (il retrouverait ainsi une présidence perdue en 2015, des divisions à gauche étant responsables de ce résultat, comme auparavant aux sénatoriales de septembre 2014 : la droite avait soutenu le sénateur ex-PRG Yvon Collin contre Jean-Michel Baylet, mais Yvon Collin ne devrait pas se représenter après une condamnation).

A Beaumont-de-Lomagne (3 800 habitants), le maire PRG Jean-Luc Deprince a été réélu au premier tour (51 %).

Cinq autres maires PRG de communes de plus de 1 000 habitants, qui n'avaient pas d'opposant face à eux, ont aussi été réélus dès le 15 mars : Marie-Claude Nègre à Campsas (1 400 habitants), Jean-Paul Terrenne à Donzac (1 000 habitants), Alain Alary à Dunes (1 200 habitants), Michel Weill à Montbeton (4 200 habitants) et Alain Belloc à Pompignan (1 500 habitants). En revanche, le PRG a perdu Saint-Nicolas-de-la-Grave (2 200 habitants), où le sortant Joël Capayrou n'a obtenu que 43,7 % face à une autre liste.

Dans le reste du département, le PRG soutenait la gauche à Montauban, très largement devancée par la maire sortante LR (28 % contre 46 %).

A Moissac (13 000 habitants), commune PRG jusqu'en 1986 puis socialiste jusqu'en 2014, la division PS/PRG en 2014 avait entraîné un basculement à droite. Cette année, la gauche s'était rassemblée derrière une tête de liste DVG, mais qui arrive loin derrière le RN qui a failli l'emporter dès le premier tour mais devrait avoir un front républicain face à elle au deuxième tour.

Au final, en Occitanie, le PRG a fait campagne à gauche, y compris dans les principales villes - à la différence sur ce point de la région Auvergne-Rhône-Alpes, comme vu ci-dessus. Les maires sortants ont presque tous été réélus et la reconquête de Villefranche-de-Rouergue compense la perte, déjà actée, de Saint-Nicolas-de-la-Grave, et celle attendue de Lourdes. Plusieurs successions ont conduit à ce que des DVG deviennent maires en lieu et place d'élus PRG, parfois même avant le scrutin ; il est toutefois prévisible que, une fois la séquence électorale des municipales passée, plusieurs élus DVG se rapprochent plus nettement du PRG, voire adhèrent, dans la perspective notamment des élections départementales et régionales où les négociations entre partis politiques laissent moins d'espace aux divers "sans étiquette", tout particulièrement dans une région où le PRG a un poids suffisant pour se présenter de manière autonome.
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Les élections municipales pour le PRG en PACA

Messagede Marcy » Lun 4 Mai 2020 17:22

Poursuivons avec Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Dans les Alpes de Haute-Provence, le PRG avait une place forte à Manosque, où l'ancien député PRG (1997-2002) Robert Honde a été maire de 1995 à 2001. Mais le PRG ne semble plus y être présent. L'élection 2020 y est disputée : au premier tour, quatre listes ont obtenu entre 21% et 23%, la liste DVG étant en tête.

Le maire de Château-Arnoux-Saint-Aubin (5 100 habitants) Patrick Martinelli, élu sous l'étiquette PRG en 2014, ne se représentait pas. Une liste PCF devrait ici l'emporter, après avoir obtenu plus de 47% au premier tour.

Présenté comme président de la fédération départementale sur le site national du PRG, Jean-Louis Clément a en fait rejoint LREM dès le début de l'année 2017 et était d'ailleurs troisième sur une liste d'opposition UDI-LREM à Sisteron, où le PRG soutenait une liste de gauche qui a terminé à la troisième place avec 12% et un seul élu. Pour l'anecdote, aux régionales de 2015 Jean-Louis Clément avait été parachuté candidat dans le Var, contre le candidat choisi par la fédération départementale du PRG, Nicolas Marusco, dont nous reparlerons ci-dessous.

A Digne (mairie LREM), le PRG soutenait la liste de gauche, mais celle-ci n'a terminé qu'à la quatrième place (16%).

Dans les Hautes-Alpes, le député LREM Joël Giraud, qui vient du PRG, se présente volontiers comme "PRG-LREM" mais est bien LREM, le PRG ne prévoyant pas la double adhésion. Ancien maire de L'Argentière-la-Bessée (2 300 habitants), Joël Giraud a laissé la place à son premier adjoint Patrick Vigne en raison des règles de non-cumul des mandats. Patrick Vigne est en situation délicate à l'issue du premier tour, ayant été devancé de 4 voix par une liste DVD, alors qu'une triangulaire donnent des scores proches pour les trois listes, dont deux d'opposition.

Le maire PRG de La Salle les Alpes - Serres Chevalier (un peu moins de 1 000 habitants), Alain Fardella, est décédé en février 2017. Son successeur Gilles Perli, réélu au premier tour, n'est membre d'aucun parti politique à notre connaissance.

Dans les Alpes-Maritimes, le (toujours) président de la fédération départementale PRG, Patrick Mottard, ancien conseiller général et tête de liste de la gauche en 2001 (il avait alors échoué de seulement 3 500 voix face à Jacques Peyrat), a créé la surprise en rejoignant la liste de Christian Estrosi (à la 43e place sur 70), ce qui devrait assurer son élection. Il a justifié son choix par la division de la gauche qui, elle, a crié à la trahison.

Le PRG est resté fidèle à gauche dans d'autres communes du département, comme Menton (8,3% pour la gauche au premier tour) et Le Cannet.

Une autre figure locale du PRG, Jean-Christophe Picard, avait annoncé quitter le PRG en 2015 quand il était devenu président d'Anticor.

La situation du PRG est confuse dans les Bouches-du-Rhône. Une analyse approfondie semble toutefois y indiquer que le PRG local, qui y était emmené par Bernard Tapie, serait largement à reconstruire - même si l'ancien député européen Michel Dary, proche de Jean-Noël Guérini comme d'autres élus PRG du département - comme on le verra ci-après - est devenu l'un des vice-présidents nationaux du PRG relancé en 2019.

Le site Wikipédia indique comme PRG deux maires sortants : Yves Vidal à Grans (5 100 habitants), réélu dès le premier tour (73,7%), et l'ancien député Jean-Pierre Maggi à Velaux (8 700 habitants), qui ne se représentait pas après 43 ans de mandat. En fait, ces deux maires sont d'abord des proches de Jean-Noël Guérini, et il est d'autant plus douteux qu'ils soient encore au PRG que la principale figure "radicale" des guérinistes, Lisette Narducci, maire sortante du 2e secteur de Marseille (qui avait rejoint Bruno Gilles à ce scrutin), a fait le choix du MRSL (dont il n'est pas sûr qu'elle soit encore membre, compte tenu d'un différent local l'opposant à Arlette Fructus, se revendiquant également du MRSL). En tout cas, Lisette Narducci, en ballotage difficile à l'issue du premier tour pour garder sa mairie de secteur face à la gauche, n'est plus au PRG, pas davantage semble-t-il que l'un de ses proches, Christian Maraninchi, présenté comme président départemental sur le site national (non mis à jour du PRG) et qui était basé à Aix-en-Provence. Je parle au passé car Christian Maraninchi ne semble pas avoir pris part à la campagne des élections municipales de 2020.

Enfin, de nombreux médias ont présenté le PRG comme soutenant la liste du Printemps marseillais : c'est de toute évidence une erreur provenant d'une confusion avec la scission du PRG menée par Virginie Rozière et Stéphane Saint-André, appelée Les Radicaux de gauche (LRDG, il y a d'ailleurs un contentieux sur ce point avec le PRG) : Ahmed Heddadi a rejoint le Printemps marseillais en tant que président de la fédération départementale LRDG.

Dans le Var, le site national du PRG présente comme président de fédération départementale l'avocat Nicolas Massuco. Mais ce dernier figurait en cinquième position sur la liste LREM à Hyères, distancée (4e place avec 13% des voix), et pas sur la liste de gauche (qui s'est classée 5e avec moins de 7%).

Les militants PRG de La Seyne-sur-Mer, principal bastion de gauche du département, sont restés au MRSL et ont soutenu le maire Marc Vuillemot (GRS), en tête au premier tour. Il s'agit sans doute de la seule ville en France où le MRSL soutient un maire proche de la FI.

Le PRG a compté une figure locale avec Joël Canapa, ancien vice-président du conseil régional, passé du PC au PRG quand il a décidé de soutenir le PS, bien implanté à La Garde. Mais Joël Canapa ne semble pas avoir pris part à la campagne des municipales de 2020, ayant été condamné en décembre 2019 à un an de prison ferme (avec maintien en détention) pour un délit routier.

Dans le Vaucluse, les anciens militants PRG semblent restés au MRSL : c'est le cas d'Alain Gabert, maire de Monieux (300 habitants, réélu au premier tour avec 61%), présenté par le PRG national comme président de fédération départementale (mais le site n'est pas à jour), de Luc Reynard, maire de Bédouin (3 100 habitants) ou des militants ex-PRG d'Avignon, qui ont apporté leur soutien à la maire PS sortante Cécile Helle, bien placée à l'issue du premier tour. L'avocat Paul-Roger Gontard (MRSL) est d'ailleurs en sixième place sur la liste de Cécile Helle.

En conclusion, dans la région PACA, entre les ralliements à LREM et les maintiens au MRSL, un soutien à la droite à Nice et des départs dans les Bouches-du-Rhône aux Radicaux de gauche, le PRG est très affaibli, alors qu'il disposait encore d'élus locaux (maires) et nationaux (parlementaires) en 2017.

La reconstruction du PRG passera ici par des ralliements de maires DVG, même de petites communes, des postes d'adjoints au maire dans des communes d'une certaine taille, voire des retours de militants partis à LRDG ou au MRSL mais, pour ces derniers, restés sur des alliances à gauche (c'est une conséquence de la présence d'ex-PRG au MRSL : avant, les radicaux valoisiens ne faisaient d'alliances qu'à droite ; désormais, au sein du MRSL, les ex-PRG du MRSL peuvent faire des alliances locales à gauche, comme à Avignon et La Seyne-sur-Mer, ce qui déporte le MRSL un peu à gauche par rapport aux radicaux valoisiens).
Dernière édition par Marcy le Lun 18 Mai 2020 13:47, édité 4 fois.
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Re: Les élections municipales 2020 pour le PRG

Messagede stephed » Lun 4 Mai 2020 17:45

Marcy a écrit:
Dans les Hautes-Pyrénées

Le président départemental du PRG, Laurent Lages, a été battu dans son duel à Lannemezan (5 800 habitants) pour faire basculer cette commune de droite, n'ayant recueilli que 39,1 %.


La commune de Lannemezan est tenue par Bernard Plano (PS) depuis 2001, il a été réélu pour un 4éme mandat (sans doute le dernier, l'intéressé ayant 75 ans).

Le conseiller départemental Laurent Lages (PRG) est l'un de ses opposants depuis 2008 et a donc échoué pour la 3ème fois à gagner cette mairie.
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Le PRG aux municipales 2020 en Occitanie

Messagede Marcy » Lun 4 Mai 2020 19:37

stephed a écrit:
Marcy a écrit:
Dans les Hautes-Pyrénées

Le président départemental du PRG, Laurent Lages, a été battu dans son duel à Lannemezan (5 800 habitants) pour faire basculer cette commune de droite, n'ayant recueilli que 39,1 %.


La commune de Lannemezan est tenue par Bernard Plano (PS) depuis 2001, il a été réélu pour un 4éme mandat (sans doute le dernier, l'intéressé ayant 75 ans).

Le conseiller départemental Laurent Lages (PRG) est l'un de ses opposants depuis 2008 et a donc échoué pour la 3ème fois à gagner cette mairie.


Merci pour la correction !
Un exemple montrant que, dans le sud-ouest où la gauche domine, les oppositions peuvent encore être PRG-PS...
Dernière édition par Marcy le Sam 9 Mai 2020 23:20, édité 1 fois.
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Ls radicaux aux municipales 2020 en Corse

Messagede Marcy » Lun 4 Mai 2020 20:24

Je poursuis avec la Corse, où les analyses sont d'autant plus difficiles que le PRG n'a pas, à ma connaissance, d'outils de communication où il listerait quels sont ses élus.

En Haute-Corse, la bataille fait à nouveau rage à Bastia au sein de la famille radicale de gauche : après son échec de 2014 (32,5% au premier tour, 44,6% en duel au deuxième tour contre 55,4% pour les nationalistes), Jean Zuccarelli tentait à nouveau de l'emporter dans ce bastion familial, fort de 46 000 habitants - son grand-père, aussi prénommé Jean, ayant été maire de 1968 à 1989, puis son père Emile de 1989 à 2014 (avec une interruption entre 1997 et 2000, quand il était ministre). Jean Zuccarelli était à nouveau soutenu par le PCF (qui conserve un certain poids à Bastia) et se revendiquait du soutien du groupe radical au conseil municipal de Bastia, quand la fédération PRG de Haute-Corse soutenait la liste DVG menée par Jean-Sébastien de Casalta (non encarté), également soutenu par François Tatti (suspendu du PRG après avoir mené une liste autonome aux municipales de 2014, puis rejoint la liste nationaliste, et devenu président de la communauté d'agglomération de Bastia ; François Tatti a créé son propre mouvement, le Mouvement corse démocrate). La liste Casalta accueillait en cinquième position José Martelli, président délégué du PRG de Haute-Corse.

Au final, comme ailleurs en Corse, les nationalistes n'ont pas percé : le maire sortant Pierre Savelli a recueilli 30,43%, devant Jean-Sébastien de Casalta (20,02%), Jean Zuccarelli (13,83%) et une troisième liste de gauche, soutenue par LREM, menée par Julien Morganti (12,42%). Si elle s'unit, la gauche peut l'emporter.

Dans le reste du département, Anthony Alessandrini, qui avait été élu président de la fédération départementale en 2016 (à l'issue d'une élection boycottée par les partisans de la famille Zuccarelli), en réunissant alors selon lui 200 votants sur 330 inscrits, et succédant alors à son père, Alexandre, a été réélu à Antisanti (550 habitants). Le site national du PRG indique toujours le nom du père comme président de fédération...

Le PRG de Haute-Corse avait tenté un rapprochement avec LREM, qui avait échoué à la veille des élections territoriales de décembre 2017, pour lesquelles le PRG n'avait pas présenté de liste pour la première fois : le PRG de Haute-Corse n'avait alors pas donné de consignes de vote.

Sur les 7 maires PRG élus en 2014 dans les communes de plus de 1 000 habitants, la déperdition au profit de LREM a été limitée à Marie-Hélène Padovani (qui a succédé à son père Jean-Jacques Padovani), maire de San Martino du Lota (2 900 habitants, dans la communauté d'agglomération de Bastia), réélue avec 70,3% le 15 mars. Un autre maire PRG a rejoint la liste nationaliste de Gilles Simeoni aux élections teritoriales de 2017 : Guy Armanet a été réélu (69,3%) maire de Santa Maria di Lota (autre commune de la communauté d'agglomération de Bastia, 1 700 habitants).

Les cinq autres mairies de PRG de 2014 sont restées dans la mouvance radicale de gauche. La plus importante jusqu'en 2014 (hors Bastia), Furiani (5 600 habitants, toujours dans l'agglomération [CA] de Bastia - la cinquième commune de la CA, Ville-di-Pietrabugno, étant ancrée à droite) avait pour maire François Vendasi, ennemi de la famille Zuccarelli ; en 2014, il avait cependant passé la main à un socialiste, Pierre Michel Simonpietri, réélu en 2020 au premier tour avec le score de 81,7 %. . Parmi ces cinq communes, je n'ai pas le détail de la sensibilité (PRG officiel ou proximité avec la famille Zuccarelli ?) mais je parierais pour une proximité avec la fédération départementale, les forces de la famille Zuccarelli étant centrées sur Bastia : Séverin Mendori à Linguizetta (1 100 habitants), François Tiberi à Ventiseri (2 500 habitants) et Balthazar Federici à Venzolasca (1 800 habitants) ont été réélus sans opposition ; à Penta-di-Casinca (3 400 habitants), Yannick Castelli a été réélu avec 84,3%, et San Nicolao (2 000 habitants) Marie-Thérèse Olivesi a été réélue dès le premier tour avec 54,3%, malgré la présence de deux autres listes.

Le PRG de Haute-Corse, que d'aucuns donnaient en perdition en 2017, résiste donc très bien lors du premier tour de ces municipales.

En Corse du Sud, où la présence radicale est moins forte, la perte par la gauche d'Ajaccio en 2014 a eu des conséquences directes sur le fonctionnement de la fédération. Le site national du PRG indique comme président de fédération François Pieri, ancien adjoint au maire de Simon Renucci (jusqu'en 2014), mais François Pieri semble s'être retiré politiquement.

Le maire d'Olmeto (1 300 habitants), José-Pierre Mozziconacci, est passé à LREM. Elu DVG à Eccicca-Suarella (1 200 habitants) en 2014, où il avait succédé au PRG Paul Pellegrinetti (37 ans de mandat au compteur), Pierre Poli a figuré sur la liste Simeoni aux élections territoriales. Il a été réélu sans opposition en 2020, le troisième sur sa liste étant Antoine Pellegrinetti. Une autre commune avait été perdue par le PRG en 2014 : après le retrait de Paul-François Scarbonchi, le nationaliste Jean Biancucci a été élu maire à Cuttoli-Corticchiato (2 000 habitants), et réélu sans opposition en 2020.

Le PRG municipal en Corse-du-Sud se concentre donc sur deux derniers bastions :
- Propriano (3 700 habitants), où l'ancien conseiller général Paul-Marie Bartoli avait pris acte - en la déplorant - de l'absence de liste de gauche aux élections territoriales de 2017 pour soutenir la liste de droite (sur laquelle figurait l'une de ses conseillères municipales, tout en prétendant que ceci n'avait pas impacté sa consigne de vote aux élections territoriales) ; il a été réélu dès le 15 mars 2020 avec 73,5%, face à une liste régionaliste ;
- Appietto (1 800 habitants), où François Faggianelli l'a emporté sans opposition ; il est en poste depuis 2001, excepté une courte période de quelques mois en 2014, où sa femme (Caroline) avait été maire, alors qu'il purgeait une peine d'inéligibilité résultant de l'invalidation de ses comptes de campagne.

En Corse du Sud, les liens personnels sont prédominants, comme dans le nord du département, ce qui expliquait les très larges réélections du sénateur PRG Nicolas Alfonsi (2001-2014), qui avait été maire de Piana de 1962 à 2001, récemment décédé du Covid19. A Ajaccio, il avait soutenu au premier tour des municipales l'une des deux listes de gauche à ce scrutin, conduite par le communiste Etienne Bastelica (6%) - l'autre liste de gauche était menée par Patricia Curcio (PG ; 1,78%). Hostile aux nationalistes-régionalistes, Nicolas Alfonsi s'appuyait sur des réseaux tissés au cours de sa longue carrière politique - il avait été élu député pour la première fois en 1973 - alors que le radicalisme est traditionnellement mieux implanté dans le nord de la Corse, mais reste une force politique majeure que LREM n'a pas réussi à remplacer comme sensibilité de centre-gauche sur l'échiquier politique, et que les nationalistes-régionalistes n'ont qu'assez faiblement entamée - à l'exception notable de Bastia, où l'issue des municipales n'apparaît à ce jour pas très favorable pour la famille régionaliste.

Mise à jour du 16 mai 2020 à 2h25 : correction de l'étiquette du maire de Furiani (PS et non PRG) depuis 2014, Pierre Michel Simponpietri.
Dernière édition par Marcy le Sam 16 Mai 2020 01:29, édité 6 fois.
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