Marcy a écrit:anjou49 a écrit:Chers Marcy et PMF,
Pensez-vous que les défaites du MRSL aux municipales vont-elle accélérer le retour des anciens radicaux de gauche vers le PRG et mettre à terme à la parenthèse de la réunification des radicaux ?.
Il y a aura des retours au PRG... suivant les intérêts des uns et des autres. Par exemple à Nogent-le-Rotrou, Harold Huwart, actuel numéro 2 du MRSL, a été élu maire ce dimanche dans le fief familial : il ne reviendra à gauche que si cela lui assure sa réélection comme conseiller régional... et surtout au regard de ses chances de devenir député, après ses échecs de 2012 et 2017. A mon avis, il attendra de voir où le vent tourne : tant qu'Emmanuel Macron restera un candidat sérieux pour la présidentielle de 2022, comme les législatives seront dans la foulée, il restera dans la roue d'Emmanuel Macron... d'autant plus qu'il est plus libéral (économiquement) que le chef de l'Etat.
Autres exemples :
- Jean Zuccarelli, qui ne semble pas avoir adhéré à un autre parti national que le MRSL depuis la réunification des radicaux et est donc pour moi toujours au MRSL. Il visait l'intercommunalité de Bastia mais a échoué, les nationalistes étant réélus. S'il veut avoir une place aux élections territoriales en Corse il devrait se rapprocher de la gauche (il a fait liste commune avec le PCF à Bastia au 1er tour, mais au 2e tour le PCF a désavoué l'alliance locale avec les droite contre les nationalistes). Mais en Corse l'opposition aux territoriales sera entre nationalistes et non-nationalistes, et le PRG de Haute-Corse fait bande à part par rapport à la famille Zuccarelli... bref je le vois plus rester fondamentalement dans un mouvement radical local (et accessoirement au MRSL au plan national) ;
- Monique Boulestin, sénatrice suppléante d'un parlementaire MRSL, éliminée dès le premier tour à Limoges à la tête d'une liste LREM : elle n'a nulle part où aller à part au MRSL ;
- Annick Girardin, dont le fief à Saint-Pierre-et-Miquelon est sorti renforcé le 15 mars ; annoncée partante du Gouvernement, elle redeviendra députée (MRSL) et restera à mon sens au MRSL (c'est-à -dire dans la majorité) tant qu'Emmanuel Macron sera un candidat sérieux à sa réélection, sachant qu'elle peut être réélue députée sur son seul nom en 2022.
Les ex-PRG élus députés sous l'étiquette LREM sont restés à ce jour dans le groupe LREM majoritaire ; on ne les retrouve ni dans les "frondeurs" ni dans les nouveaux groupes issus de la majorité à l'Assemblée : le même réflexe devrait jouer pour la plupart des ex-PRG restés au MRSL qui est de fait un parti satellite de LREM - étant entendu par ailleurs qu'il n'y a pas de réflexe de groupe structuré des ex-PRG membres du MRSL.
Ce qui changerait la donne pourrait être une crise interne au MRSL, précipitée par la défaite de Laurent Hénart. Les ex-PRG toujours au MRSL ne seront pas en mesure d'être majoritaires au MRSL, mais dans la bataille qui s'annonce ils seront courtisés par les uns et les autres qui n'auront pas intérêt à voir éclater le MRSL mais de se répartir les places dans des instances nationales renouvelées.
Merci pour cette réponse franche et précise. La réunification des radicaux est un échec avec la coexistence de deux formations, toutes les deux, satellites du PS ou de LREM. Au vu des messages sur les réseaux sociaux, il y a bien un divorce chez les ex-PRG (Jean-Michel Baylet et Françoise Laborde sur l'élection municipale de Nancy).