Ramdams a écrit:Je vois néanmoins que Mélenchon a réussi à tourner la situation en sa faveur : la commission nationale des comptes de campagne est remise en question, avec son président François Logerot qui désavoue le rapporteur Jean-Guy Chalvron, tandis que "Daniel Fasquelle, député LR du Pas-de-Calais, a réclamé sur franceinfo la création d'une commission d'enquête parlementaire" à ce sujet.
On retrouve finalement un peu le même front commun transpartisan contre la majorité que l'on a déjà vu lors de l'affaire Benalla.
Bref, quelle que soit l'issue de l'enquête, il a déjà gagné une manche puisque la commission des comptes de campagne est discréditée.
Personne ne dit que tous les propos que disent actuellement Mélenchon et la FI sont faux. Notre système judiciaire et nos éléments d'enquête et de contrôle des financements des partis mériteraient tous une sacrée réforme.
En l’occurrence, la commission des comptes de campagne n'est pas discréditée : elle confirme ce que l'on sait depuis au moins la campagne présidentielle de 1995. Que c'est un organe qui n'a pas les moyens de ses missions (et elle le dénonce depuis bien longtemps ça). Depuis 1995, je trouve que la commission d'enquête fait plutôt bien son travail (elle a soulevé les lièvres Chirac, Balladur puis Sarkozy, elle alerte aussi sur les anomalies concernant les campagnes de Macron et Mélenchon...), le problème c'est qu'elle n'a pas les moyens ni les compétences dont elle devrait disposer pour faire plus que des recommandations. Oui, les comptes de la FI ne sont pas les seuls qui mériteraient d'être scrutés plus attentivement. Mais si l'argument des insoumis c'est de dire "on a rien fait de mal, les autres font pareil", c'est très court je trouve. Surtout que le discours de Mélenchon c'est pas vraiment ça, mais juste de dire que toutes les enquêtes sont des complots et que le dossier est vide (ce qui ne semble pas être le cas, la commission a clairement soulevé des lièvres qui méritent investigation, sans préjuger par avance de ce sur quoi tout cela débouchera in fine).
Enfin, tout cela n'explique pas non plus comment Mélenchon justifie de faire désormais sien les discours de Fillon et Le Pen qu'il dénonçait hier. Et ça justifie encore moins l'agression de policiers et de magistrats, ni les attaques d'une journaliste sur son accent, ni la dérive mégalomaniaque.