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Les sénatoriales en Isère

Forum de discussion dédié aux élections sénatoriales de septembre 2011 et au renouvellement pour la première fois d'une moitié du Sénat français.

Les sénatoriales en Isère

Messagede maxxx » Sam 11 Sep 2010 21:21

Les prochaines élections sénatoriales en Isère de septembre 2011 se dérouleront au scrutin proportionnel à un tour. La forte croissance démographique du département (notamment au Nord de celui-ci) lui font prendre du galon au niveau électoral : ce ne seront plus 4 mais 5 sénateurs que les grands électeurs du département devront élire l'an prochain. Cette proportion est équivalente à celle d'un département comme l'Essonne ou le Val d'Oise.

Les 4 sénateurs sortants sont :
- Louis Mermaz (PS), 79 ans, ancien président de l'assemblée nationale (1981-1986) et ancien ministre (1988-1993), ancien député-maire de Vienne, et une des dernières figures de la Mitterrandie au Palais du Luxembourg.
- Annie David (PC), 47 ans, ancienne benjamine du Palais du Luxembourg en 2001, chef de file de l'opposition au conseil municipal de Villard-Bonnot, ville qu'elle n'a pu faire basculer à gauche en 2008.
- Bernard Saugey (UMP), 67 ans, ancien député et dernier président de droite du conseil général (1998-2001), un des actuels chefs de file de l'opposition au sein de ce dernier, conseiller général d'Heyrieux.
- Jean Faure (UMP), 74 ans, ancien conseiller général-maire d'Autrans, il a exercé à peu près toutes les fonctions importantes au Sénat : vice-président, questeur, secrétaire...il y est élu depuis 1983.

Il apparait d'ores et déjà certain que Louis Mermaz ne se représentera l'an prochain. Atteint par l'âge et ayant été élu au Sénat en 2001 après s'être débarrassé de tous ses autres mandats électifs, notamment à Vienne, il clôturera ainsi une belle carrière politique après être passé par à peu près tous les postes (président du CG, conseiller régional, maire, député, ministre...).
Jean Faure ne devrait pas non plus être de nouveau de la partie, que ce soit par choix personnel ou par pression politique. Il est quand même élu depuis 27 ans au Sénat et ses récentes déboires judiciaires (en 2009, il avait défrayé la chronique dans une affaire de viol et agressions sexuelles sur mineure) le poussent sans aucun doute vers la sortie...
Par contre, Bernard Saugey et Annie David devrait logiquement vouloir rempiler.

Sur le plan des équilibres politiques, la gauche a repris du poil de la bête dans ce département où Alain Carignon faisait la pluie et le beau temps jusqu'aux affaires qui l'ont conduit derrière les barreaux...A partir de 1994, la droite n'a pu su résister longtemps aux assauts de la gauche : prise de Grenoble en 1995, du conseil général en 2001, de nombreuses mairies en 2001 ou 2008 - la droite s'est essentiellement repliée dans le nord du département (avec la prise de Vienne en 2001 notamment) et au nord de l'agglomération grenobloise (Meylan, Domène, Saint-Egrève, Saint Ismier, Sassenage), en conservant quelques positions ça et là en dehors (La Mure, Clelles...).
La gauche détient le conseil général, la majorité des circonscriptions et une assez large majorité des communes moyennes : le PS est pourtant très loin d'être intouchable dans ce département, le PC ayant réussi, en dehors de la perte en 2007 de son unique siège de député au profit du PS, à se maintenir dans ses 3 places fortes (Saint Martin d'Heres, Echirolles et Fontaine - ainsi que, dans une moindre mesure, au Nord-Ouest du département, dans le canton de Roussillon). Les écologistes deviennent de plus en plus puissants dans l'agglomération grenobloise, à commencer par Grenoble même, où ils ont empêché, en se maintenant au second tour en 2008, la liste PS-PC-Modem de Michel Destot de franchir la barre des 50% et surtout, la liste Europe écologie de Philippe Meirieu a obtenu 26.5% des voix au premier tour des régionales de 2010 - à moins d'un point de la liste Queyranne (27%).

Electoralement parlant, le nouveau siège créé, c'est-à-dire le 5ème siège, sera très certainement remporté par la gauche, à moins d'une forte division de celle-ci. La droite devrait se maintenir avec ses 2 sièges : elle garde malgré tout un certain nombre de communes moyennes mais surtout de nombreuses communes de moins de 3500 habitants, et, elle a en quelque sorte déjà anticipé sa chute au niveau sénatorial en s'étant divisée fortement en 2001 : la surprise de l'époque devrait conduire, avec les rapports de force actuels, à un statu quo.

Par contre, ce sont, comme d'habitude, la composition des listes qui risque de virer à la foire d'empoigne. L'entente conditionne la capacité à monter des listes d'union et la gauche notamment n'a pas intérêt à trop multiplier les divisions, si elle ne veut pas voir le 5ème siège lui échapper...

- A droite, la prime au sortant voudrait que Bernard Saugey conduise la liste UMP, qui sera certainement une liste d'union UMP-DVD-NC. Cette option déplait certainement au président départemental de l'UMP, le maire-conseiller général de Domène, Michel Savin, qui, après son échec aux législatives de 2007, se serait bien plus au Palais du Luxembourg...A moins qu'il n'arrive à convaincre Bernard Saugey de lui laisser la place ou qu'il ne rentre en dissidence (ça ferait quand même un peu tâche eu égard à sa fonction de président de l'UMP-Isère), il n'a pas la légitimité pour être le chef de file. Ce n'est donc pas du côté des hommes qu'il faut attendre la plus grande bataille mais plutôt du côté des femmes : qui sera la numéro 2 de la liste et s'offrira une place quasi-assurée rue de Vaugirard ?
* Hypothèse la plus certaine : Marie-Christine Tardy (UMP), 61 ans, maire de Meylan depuis 2001, ville qu'elle a prise à la gauche, conseillère régionale - elle lorgne depuis longtemps que le siège et sa candidature respecte totalement les équilibres géographiques (Bernard Saugey étant élu au Nord du département et elle dans le Grenoblois).
* Dans le cas où Jean Faure rechigne à se retirer et menace de repartir, il pourrait accepter un deal avec l'UMP : son retrait contre l'investiture de sa groupie, la maire UMP de Villars-de-Lans, Chantal Carlioz, 53 ans. Il avait déjà tapé du point sur la tabla lors de la composition des listes aux régionales quand il avait constaté qu'elle ne figurait pas dans les postes éligibles...il n'était pas à l'époque en mesure de peser véritablement, à peine sorti de ses ennuis judiciaires...Cette candidature respecte également les équilibres géographiques et a en plus le mérite d'attirer les voix des élus ruraux, contre une Marie-Christine Tardy trop "urbaine".
* Le joker jeunesse en cas de combat trop vif entre les deux précédentes candidates : la candidature de la secrétaire départementale de l'UMP, Frédérique Puissat, maire de Chateau-Bernard, qui a laissé partir Fabrice Marchiol aux législatives du printemps 2010 et qui aurait en plus le mérite de représenter le Sud du département et ses petites communes de montagne...
* L'ouverture au centre : dans cette catégorie, la candidate la plus crédible est la maire ex-Modem-SE de Saint-Egrève, Catherine Kamowski, qui, en dehors du fait qu'elle soit centriste, a le même profil que Marie-Christine Tardy. Sinon, les conseillères régionales Andrée Rabilloud (DVD-ALC) et Sylvie Pellat-Finet (NC). J'écarte la première, non pas faute de crédibilité , étant donné qu'elle est très présente au sein de l'association des maires de communes rurales et élue connue et reconnue dans le département, mais elle est issue également du Nord du département : elle sera donc au mieux au 4ème rang (non éligible). La seconde devrait recevoir l'appui de son père, le conseiller général DVD de Monestier de Clermont, Roger Pellat-Finet, 79 ans, dont l'avis compte, mais de là à être bombardée numéro 2 : c'est un peu fort et pas très payant électoralement...

La 3ème place, en cas d'hypothétique forte division à gauche, sera occupée par un homme : cela dépendra de la femme qui est n°2, sur le plan des équilibres géographiques, et cette place pourrait se jouer entre Michel Savin (sauf si c'est Marie-Christine Tardy), Fabrice Marchiol (sauf si c'est Frédérique Puissat), l'ancien député Philippe Langenieux-Villard, maire DVD d'Allevard, voire le maire NC de Sassenage, Christian Coigne, si les deux précédents de liste sont UMP.

A gauche, la situation sera tout aussi complexe à décanter.
- La logique voudrait que le PS laisse la place féminine à la sortante communiste Annie David, au risque de voir le PC monter sa propre liste...Le PS conduira la liste avec un homme à sa tête : certaines rumeurs prétendent que le président du conseil général, André Vallini, par ailleurs député, serait intéressé par ce rôle...A voir, il parait encore assez jeune (54 ans) pour donner l'impression d'une fin de carrière au Sénat...Sinon, le nouveau président de la Métro et maire d'Eybens, Marc Baietto, 66 ans, pourrait endosser ce rôle, il en a tout à fait le profil. Seul hic : une candidature trop urbaine qui n'apporterait pas facilement les voix rurales, surtout en partant avec la sortante communiste...Dans ce cas, le maire de l'Isle d'Abeau André Collomb Bouvard ou celui de Bourgoin-Jallieu, Alain Cottalorda pourraient être de sérieux candidats.
- Problème : l'accord national PS-EE va très certainement conduire à positionner un candidat écologiste en 3ème place sur la liste, c'est un des seuls départements où cette hypothèse est crédible (cf. Le sujet spécifique à ce sujet). Je vois mal Michel Destot laisser le PS placer Olivier Bertrand, le conseiller général EE de Grenoble I et un des poils à gratter de son opposition, à cette hauteur...Les relations tendues à Grenoble avec les écologistes vont a priori exclure l'hypothèse d'un sénateur EE issu de cette ville (ou alors je ne suis pas sûr que tous les grands électeurs de la ville suivront...). D'autres hypothèses dans ce cas : le conseiller régional Gérard Leras ou le premier adjoint au maire de Vizille, Lionel Coiffard...
Les équilibres à gauche vont être difficiles à trouver : c'est un peu frustant pour le PS de se retrouver avec le même nombre de sièges que le PC ou Europe écologie, à savoir 1 siège partout. La solution aurait été simple sans alliance avec le PC : le PS aurait placé Catherine Brette, conseillère générale EE de Fontaine-Seyssinet, en numéro 2 et se serait octroyé la 3ème place...Mais sans le PC, qui partirait seul, la gauche risquerait de perdre le 5ème siège et, en tout cas, le PS n'aurait quand même qu'un siège...Un vrai casse-tête!
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Re: Les sénatoriales en Isère

Messagede Zimmer » Mer 29 Déc 2010 08:27

maxxx a écrit:Le PS conduira la liste avec un homme à sa tête : certaines rumeurs prétendent que le président du conseil général, André Vallini, par ailleurs député, serait intéressé par ce rôle...


Dans un article publié hier, Grenews.com évoque une liste de gauche conduite par André Vallini, avec en deuxième position, la sortante communiste Annie David et en troisième position, Raymond Avrillier (EELV), ancien adjoint au maire de Grenoble.

http://www.grenews.com/grenoble/cantonales-les-ecologistes-hakim-sabri-et-christine-garnier-vont-y-aller-@/article.jspz?article=24200
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Re: Les sénatoriales en Isère

Messagede vudeloin » Jeu 6 Jan 2011 17:58

La situation du département s'est très nettement modifiée depuis 2001, où l'union de la gauche PS - PCF et les divisions de la droite - dont avait pâti le sénateur RPR sortant Charles Descours - avaient conduit au partage entre deux élus de gauche et deux élus de droite.

A l'époque, le scrutin avait donné les résultats suivants :

Inscrits 2 719
Votants 2 692
Esprimés 2 661

Liste de gauche 989, 2 élus
Liste Saugey 580, 1 élu
Liste Faure 474, 1 élu

Liste Descours 354
Liste MDC 86
Liste Verts 30
Liste FN 11
Liste MNR 10

Liste divers droite 127

le dernier élu était donc Jean Faure, ancien vice Président centriste du Sénat.

Depuis 2001, la gauche s'est nettement renforcée dans le département, singulièrement aux municipales comme au Conseil général, où elle dispose aujourd'hui des deux tiers des sièges.

Selon des éléments recoupés, elle pourrait disposer de la majorité des suffrages des électeurs désignés par les conseils municipaux.
Notons en effet qu'elle contrôle les villes de Grenoble, Saint Martin d'Hères, Echirolles, Fontaine, Vizille, Bourgoin Jallieu, Voiron, Voreppe, la Tour du Pin, l'Isle d'Abeau, la Côte Saint André, Saint Marcellin, Saint Jean de Bournay ou Saint Laurent du Pont et que la droite ne peut compter que sur Vienne, Meylan, Pont de Chéruy...

Les élections municipales de 2008 ont souvent renforcé les listes de gauche sortante's, notamment à Grenoble où la droite ne disposerait plus, compte tenu des délégués supplémentaires, que d'une trentaine de voix sur 190.

Une liste unique de gauche, avec un tiercé PS PCF Verts, est donc en mesure d'obtenir trois élus et donc le cinquième siège.

Mais une division de la droite peut avoir des effets divers sur le résultat, d'autant que le retour de Carignon n'est pas apprécié par tous les élus isérois de sensibilité de droite, y compris au sein de l'UMP.

La droite peut donc craindre une atomisation de ses forces ( elle a déjà deux groupes au conseil général malgré sa position de plus en plus minoritaire ) entre une liste UMP officielle pilotée par Carignon, une liste UMP opposée à Carignon, et d'autres compositions avec les centristes et les divers droite.

Enfin, comme le PS gère le département depuis quelques années, elle peut aussi craindre que certains grands électeurs, classés a priori divers droite, soient tentés de voter à gauche aux sénatoriales.
Surtout si le PS confirme Vallini en chef de file...
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Re: Les sénatoriales en Isère

Messagede SALVAT » Ven 7 Jan 2011 22:41

A notre ami vudeloin, je dirais que j'avais aussi cette impression que pour le cinquième siège, c'était joué et après avoir repris les situations locales, dont je dispose, j'en arrive à la conclusion que l'avantage théorique demeure, de peu, à la droite --- si elle est unie ---même si la gauche, sur les bases de ce qui a été exposé dans les posts précédents, a toutes les chances de "faire le plein". Des compléments ou correctifs seront les bienvenus et permettront d'affiner l'analyse.

Les élections municipales de 2008 ont été globalement favorables à la gauche mais cela n'a pas été l'occasion d'un raz de marée et comme dans d'autres départements, il y a lieu de nuancer le choc que cela donnera aux sénatoriales : par exemple, le basculement de VOIRON ne rapportera à la gauche que 19 voix de grands électeurs.

Villes de plus de 3500 habitants passées des DVD, toutes tendances confondues, au PS et DVG : La Côte St André, Jarrie, Ruy, La Tour du Pin, La Verpillère, Voiron, Voreppe tandis que La Tronche, Varces, Villars de Lans et Vinay passaient à droite, le PCF et apparentés perdant Vif au profit de la droite, Crolles, Le Péage de Roussillon et le Point de Claix au profit du PS/DVG.
Soit 7 gains pour 4 pertes = bilan +3 et nous avons affaire à des villes moyennes.
Pour les communes de moins de 3500 habitants, avec les réserves d'usage sur les étiquettes, PS/DVG se sont emparés, au détriment de la droite d'Autrans, Brezin, Pont de Beauvoisin, le PCF lui prenant Le Cheylas, Le Moutaret, Izeaux et Venon tandis qu'à l'inverse la Droite gagnait Les Abrets, Bernin (?) et St Savin sur le PS/DVG
Enfin, le PCF a pris ENGINS au PS.
De ces mouvements et des mutations entre tendances dans les communes qui ont gardé la même "couleur", je trouve un différentiel de 60 voix pour les sénatoriales.
8 conseillers généraux supplémentaires sont à mettre au profit de la gauche, comme 6 conseillers régionaux .


Si l'on "additionne" les voix de droite de 2001 comme celles de gauche (cf. tableau de vudeloin), on parvient à 1408 contre 1202 ; c'est dire que la droite, même amputée de 80 voix, demeure théoriquement mais de très peu majoritaire. Il est vrai que les additions s'effectuent mieux à gauche qu'à droite et que le ressenti de la réforme territoriale ne sera pas favorable à ceux qui se réclameront de la majorité présidentielle, non plus que la situation économique et sociale qui, en 9 mois, ne peut changer du tout au tout.
La liste de gauche est pertinente si elle se confirme lors du dépôt des candidatures : le PCF a encore,- en dépit de la perte de 4 villes importantes non compensée par des gains de villages -, quelques places fortes qui justifient sa seconde place ; 23 communes dont 5 +1 (Front de Gauche) de plus de 3500 habitants, des conseillers municipaux élus sur les listes d'union de la gauche, 6 conseillers généraux, 2+1(FG) conseillers régionaux : quant aux verts, ils disposent de 8 conseillers régionaux, de 3 conseillers généraux et d'un certain nombre d'élus municipaux sur les listes d'union mais pratiquement pas de municipalités (1). La mobilisation y sera d'autant plus facile que chacune des composantes y trouvera son compte.
La personnalité d'André VALLINI est également un atout considérable.
Une question supplémentaire : comment se détermineront les élus MODEM élus en autonomie et ceux élus en alliance avec la gauche : pour les premiers je les ai décomptés avec la droite, pour les seconds avec la gauche mais n'ont-ils pas pour certains et dans quelle proportion évolué ? Ce sera une des clés du scrutin car ils représentent une grosse centaine de voix.
La désignation du 5 ème siège se fera "sur le fil". Passionnant !
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Re: Les sénatoriales en Isère

Messagede vudeloin » Sam 8 Jan 2011 01:09

Vu les messages suivants et précise, tout de même, quelques petits détails.

quand une commune comme Voiron bouge, c'est un mouvement de 38 voix ( plus 19 dans un sens, moins 19 dans l'autre ) et il manque quelques villes aux éléments fournis par Salvat, notamment le fait que la gauche ait repris une commune comme Renage.

Ensuite, je ne suis pas sûr que certaines des villes citées comme reprises à la gauche par la droite n'étaient pas déjà de droite en 2001 mais bon, je vérifierais :)

Dans mes estimations, la gauche dépasserait la majorité absolue des grands électeurs isérois, du fait de son renforcement sur l'arrondissement de la Tour du Pin et de sa nette domination sur Grenoble.

Il faut aussi affiner l'analyse avec l'impact des interco et le nombre des grands électeurs de droite contrôlés par l'UMP. A ce titre, la fédération UMP de l'Isère reconnaît 60 maires UMP et apparentés, toutes tendances confondues, c'est à dire pro et anti Carignon, avec environ le quart des grands électeurs du département sur ces listes.

A bientot
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Re: Les sénatoriales en Isère

Messagede pierrot » Sam 8 Jan 2011 09:35

Le département peut-il faire basculer la Haute Assemblée à gauche ?
Source : Le Dauphine Libéré 07/01/11

Les forces ne s’équilibreront plus longtemps entre les sénateurs isérois de droite (les UMP Jean Faure et Bernard Saugey) et leurs homologues de gauche (la communiste Annie David et le socialiste Louis Mermaz) pour la bonne et simple raison que la représentation départementale passera de quatre à cinq élus à l’automne.

Au-delà de cette nouvelle arithmétique, on assistera à une redistribution significative des cartes.

À gauche, Louis Mermaz, figure historique du socialisme mitterrandien qui fut maire de Vienne de 1971 à 2001, président de l’Assemblée nationale (1981-1986), du Conseil général de l’Isère (1976-1985), ministre de l’Équipement et des Transports (à deux reprises), de l’Agriculture, puis des Relations avec le Parlement, aura fêté son 80 e anniversaire le 20 août…

Du côté des centristes, Jean Faure ne fait pas non plus mystère de son désir (de sa volonté ?) de raccrocher…

Qui donc, alors ? Officiellement, André Vallini, le président (PS) de l’assemblée départementale, dit hésiter entre son siège de député et une nouvelle orientation sénatoriale.

Reste que Martine Aubry, la première secrétaire du PS, a depuis belle lurette demandé aux présidents de Conseils généraux socialistes de se présenter dans la mesure où ils sont les mieux placés, connaissant par leur fonction la quasi-totalité des grands électeurs, pour faire, pour la première fois sous la Cinquième République, basculer le Sénat à gauche…

Ce qu’avait du reste bien compris son prédécesseur à la tête de l’hémicycle Aubert-Dubayet, Bernard Saugey, qui a déjà été réinvesti par l’UMP.

La parité étant passée par là, la communiste Annie David devrait aisément retrouver son siège au Palais du Luxembourg… qui devrait également accueillir un sénateur écologiste isérois.

Car, même à droite, la question que tout le monde se pose demeure la suivante : sera-ce du trois contre deux en faveur de la gauche ou… du quatre contre un ?

Président des maires de l’Isère, le non-inscrit Daniel Vitte aura en tout cas caressé un temps le rêve de réussir là où son prédécesseur Pierre Grataloup avait toujours échoué, ce qui pourrait diviser l’électorat modéré.

Derrière Bernard Saugey, celui-ci devrait, en bonne logique, avoir le choix entre Andrée Rabilloud, présidente des maires ruraux, Marie-Christine Tardy, maire de Meylan, et Frédérique Puissat, présidente d’une communauté de communes du Trièves.


Avrillier, une candidature qui gêne déjà ?
Source : Le Dauphine Libéré 08/01/11

La vie politique, même en Isère, est souvent faite de murmures. Et depuis quelques semaines, il est un sujet qui passionne. Certes les sénatoriales n’auront lieu qu’en septembre. Mais des noms de potentiels candidats circulent déjà, notamment à gauche où l’on espère faire le plein avec trois sièges et peut-être même quatre…

Il se dit donc qu’une liste de gauche pourrait être emmenée par l’actuel président du conseil général André Vallini (PS). Avec en deuxième et troisième place la sénatrice sortante Annie David (PCF) et l’écologiste Raymond Avrillier.

Trois hypothèses qui font parler, surtout la dernière. Le sujet aurait même été porté jusqu’aux instances nationales d’Europe-Écologie et du Parti socialiste. Car c’est bien à Paris, qu’au final, tout se décidera. Mais en attendant, les commentaires fusent en Isère. À droite, on s’interroge ou on s’en amuse. « Raymond Avrillier est célèbre, mais je ne suis pas certain que cela ne jette pas un peu le trouble à gauche », analyse le sénateur UMP Jean Faure.

Il faut dire que l’écologiste grenoblois, ancien élu municipal, a eu par le passé des désaccords cinglants avec ses anciens collègues socialistes de Grenoble et de la Métro. Sur le Stade des Alpes et sur la rocade Nord aussi. Reste qu’il peut compter sur une grande popularité et un capital sympathie en Isère. Le conseiller général Vert Olivier Bertrand explique : « Tout le monde connaît Raymond. Dans les meetings nationaux, son nom est souvent cité en exemple. Il est le tombeur de Carignon et il a été un très bon adjoint grenoblois. C’est pour cela que les écologistes isérois l’ont choisi comme candidat ». Car les militants d’Europe-Écologie-Les Verts ont voté en décembre dernier pour qu’il soit le représentant de l’écologie politique sur la liste de gauche. Si liste commune il y a bien sûr… Un vote préférentiel qui a été soumis à Cécile Duflot, présidente des Verts, actuellement en pourparlers avec Martine Aubry pour qu’onze candidats écologistes figurent en position éligible sur les listes des sénatoriales. Et parmi ces onze, il y aurait un Isérois, qui pourrait être Raymond Avrillier. « À condition que certains socialistes, notamment à Grenoble, ne fassent pas le blocus », lance un responsable du mouvement écologiste un peu énervé. Dans la capitale des Alpes, quelques PS avouent en effet préférer une autre candidature écologiste : « Car les Verts grenoblois sont très complexes, plus complexes qu’ailleurs. Ils ont du mal à travailler avec nous. On l’a encore vu à la dernière législative partielle quand ils n’ont pas soutenu la candidate socialiste au second tour ». Une situation qui fait dire à d’autres : « Si Avrillier figure sur la liste, les grands électeurs ne croiront pas à notre alliance ». Bon… Du côté du PS Isère, le secrétaire fédéral Erwann Binet fait écho à ces inquiétudes : « Je ne pense pas qu’à l’heure actuelle, la place de Raymond Avrillier soit tout à fait concevable. Mais tout se décidera après les cantonales ». Ce que confirme le principal intéressé. « Les copains m’ont poussé à figurer parmi les partants, j’en suis heureux. Je pourrais être un bon législateur. Mais c’est une démarche interne, il faut attendre la décision nationale. »

Et les réticences ? « Les bisbilles, au niveau municipal, c’est assez normal. C’est la démocratie, non ? Après je ne crois pas qu’il y ait tant de divergences entre moi, André Vallini et Annie David, dont j’apprécie l’action sur le plan national. De toute façon, le pluralisme à gauche est la seule façon de préparer le projet 2012, celui qui tournera la page du sarkozysme. »
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Re: Les sénatoriales en Isère

Messagede vudeloin » Sam 8 Jan 2011 12:15

Juste pour indiquer deux trois éléments.

D'une part, la maire de Saint Egrève est assez difficile à classer à gauche ou à droite ( elle avait eu l'investiture du Modem ) d'autant que les élus composant sa municipalité sont tout à fait susceptibles de voter pour des listes différentes aux sénatoriales.

D'autre part, il ne faut pas négliger les effets du développement de l'.intercommunalité.
Ainsi, François Brottes a constitué un EPCI du Grésivaudan qui regroupe un très grand nombre de communes ( pas toutes gérées par la gauche, c'est le moins que l'on puisse dire ) dont une bonne partie des élus, même sans étiquette ou classés divers droite, peuvent fort bien ne pas voter pour l'UMP

Enfin, j'ai toujours quelque peine à voir où penche la mairie de Bernin, que le PS a abandonné un peu faute de candidats, d'autant que l'ambiance du conseil municipal ne semble pas idéale
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Re: Les sénatoriales en Isère

Messagede SALVAT » Sam 8 Jan 2011 13:19

Pour mes additions/soustractions, j'ai bien retranché à un camp ce que l'autre gagnait (ex. Voiron) mais je voulais montrer la relativité en chiffres du gain ou d'une perte de municipalité.
Renage faisait partie de mes "blancs" : je compléterai, merci !Indiquée à plus de 3500 habitants...elle n'a été renouvelée que selon le scrutin uninominal majoritaire d'où ma difficulté d'identification : selon la prise en compte de la population au-dessus ou au-dessous de 3500 habitants ( question à tous : quand une commune a dépassé un seuil entre la date des élections municipales et celle des sénatoriales quel est le chiffre retenu pour évaluer le nombre des grands électeurs sénatoriaux ? Celui qui a présidé à l'établissement du conseil municipal ou le chiffre rectifié ?), c'est donc soit 15 voix soit 7 voix.
pour Bernin j'avais ajouté (?) me posant la même question que vudeloin...ce sont 7 voix qui sont en jeu.
Pour la mairie de St EGREVE j'ai orienté les votes plutôt à droite dans la mesure où la liste de la maire se voyait opposée à celles du PS et des verts : si quelques voix font exception ici, elles peuvent être compensées sur d'autres communes par des votes attendus à droite comme à gauche par quelques électeurs manifestant un vote d'estime personnelle à la faveur d'un candidat ne correspondant pas à leur tendance affichée.
C'est pourquoi j'ai arrondi les chiffres à la dizaine supérieure.
Sans modifier les chiffres globaux de voix potentielles que j'avais avancés, je corrige une donnée pour les villes de plus de 3500 habitants ce sont bien 7 villes gagnées par la gauche mais ce sont 5 gagnées par la droite (4 sur le PS + 1 sur le PCF) : donc différence réduite à 2 au lieu des 3 indiquées. Et 3 si Renage doit être considérée comme ayant plus de 3500 habitants !
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Re: Les sénatoriales en Isère

Messagede vudeloin » Sam 8 Jan 2011 14:12

Pour répondre à ta question ( tout à fait essentielle ), les électeurs sénatoriaux sont désignés relativement au nombre des membres du conseil municipal.

Renage compte 23 élus municipaux, donc 7 délégués sénatoriaux. En 2014, si le recensement la place au dessus de 3 500 habitants, elle aura 27 élus sur un scrutin de liste avec parité, et donc 15 délégués.

Le seul cas que je connaisse récemment est celui de Goussainville dans le Val d'Oise qui avait voté en 2008 avec une population légèrement inférieure à 30 000 habitants ( 8 élus de gauche alors, 27 de droite ) et qui a connu une partielle, avec une population légèrement supérieure ce qui a donné 30 élus à gauche, la liste de gauche ayant gagné la partielle, et 9 à la droite.
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Re: Les sénatoriales en Isère

Messagede Zimmer » Mer 11 Mai 2011 06:45

Alors qu'il était question, dans le cadre des accords nationaux, d'une alliance entre le PS et EELV, avec pour cette formation, la présence de Raymond Avrillier en troisième position sur la liste, les socialistes du département de l'Isère ont exprimé une autre volonté lors de leur conseil fédéral qui s'est tenu lundi. Il faut dire que le second tour des dernières élections cantonales, qui avait vu trois duels PS-EELV (cantons de Grenoble-1, Grenoble-3 et Saint-Egrève), a pu laisser quelques traces.

André Vallini, Annie David et Bernard Soulage, sauf si…

Lire ici l'article.
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