Les sénatoriales dans les Hauts-de-Seine

[Denis]

Le sens de ma réponse n'était pas de contester qu'il y ait question et débat mais d'apporter les informations exactes aux "politiquemaniaques". C'est d'autant plus important quand il y a suicide.
Et je souhaite aussi m'interroger sur le sens d'un jugement curieux. A titre de comparaison vient de tomber la condamnation visant Pemezec, maire du Plessis, qui a écopé, en appel, de la même peine (5000 euros) pour insulte publique (en conseil municipal) visant le chef de l'opposition (Marquaille). Il ne suffit donc pas de répondre, comme vous ne l'avez pas fait vous-même, que ce n'est pas cher payé pour un harcèlement moral (je parle de l'affaire Buchet bien sûr) ; j'aimerais comprendre ce que signifie une telle sanction rapportée à l'acte d'accusation. En un mot cela m'apparaît trop peu pour du harcèlement moral, et trop pour... rien du tout. je voudrais comprendre ce qui a motivé la décision. D'autant que le dossier de l'accusation avait mûrement préparé.
Pour les conséquences politiques politiques de l'affaire, c'est évidemment une autre question.

[vudeloin]

De l'avis de quelques personnes plus ou moins concernées par le sujet, le fait que l'instruction ( si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi ) ait été menée par le juge Philippe Courroye ( dont on connaît par ailleurs la grande affection pour l'Elysée ) jette évidemment un voile de trouble sur la condamnation frappant, en première instance, Pascal Buchet.
Qu'il fasse appel est évidemment son droit le plus strict ( surtout qu'on n'est pas en cour d'assises ) mais pose la question, pour le PS des Hauts de Seine, de sa candidature aux sénatoriales, quand bien même un appel viendrait infirmer la première décision.
encore qu'il ne semble pas qu'il y ait automaticité entre ce type de condamnation et toute déchéance à exercer une fonction élective.
Autre chose ( ce n'est pas le cas d'espèce qui m'intéresse, là, c'est le droit en tant que tel ) est de constater que la peine encourue au titre du harcèlement ait un quantum finalement assez faible, surtout au regard d'autres condamnations sur d'autres incriminations existantes.
Pour donner un exemple, un vol simple peut être aujourd'hui condamné par trois ans de prison et 45 000 euros d'amende...

La condamnation infligée à Pascal Buchet est elle contestable quant à la forme ? C'est à voir, mais le fait que le procureur n'ait pas été suivi par le Tribunal dans ses réquisitions ( 8 000 euros et pas de peine d'emprisonnement au lieu de 15 000 euros et un an de prison ) illustre le principe déjà ancien qui veut que ce n'est pas parce que le quantum de la peine est de " tant " qu'il convient de l'appliquer à tout coup.
Sur la difficulté nouvelle créée pour la gauche par cette affaire, elle reste toutefois à prouver, tout simplement parce que les grands électeurs des Hauts de Seine sont tout de même très " politisés " et adhérents de partis politiques dans leur majorité.

[Eco92]

Voilà un article du Parisien qui va dans le sens que j'imaginais. Oui les grand électeurs sont membres de partis, mais ça s'est déjà vu des listes divisées à gauche, et ça commence à râler. Bon, après vu la chance d'obtenir le Sénat et l'espoir d'avoir un troisième élu, ça risque d'évoluer.

Le Parisien :

« Pascal Buchet ne doit pas être candidat au Sénat »
MARC MOSSÉ ancien collaborateur parlementaire de Robert Badinter et
conseiller municipal PS de Meudon

Le maintien de la candidature de Pascal Buchet comme tête de liste
socialiste aux prochaines élections sénatoriales suscite des réactions au
sein de sa famille politique, après sa condamnation lundi pour harcèlement
moral de sa directrice de la communication. Celle-ci s’était ensuite
suicidée. Beaucoup s’en émeuvent en privé.
Il en est un qui ose franchir le Rubicon en rendant sa position publique.
Marc Mossé, l’ancien collaborateur du sénateur sortant PS des Hauts-de-Seine
Robert Badinter - également conseiller municipal socialiste de Meudon - dit
« regretter vivement que Pascal Buchet n’ait pas spontanément tiré les
conséquences qui s’imposent de fait, dans une affaire dont tout le monde
connaît l’issue tragique, préférant se lancer dans une campagne
d’autopromotion au prix d’arguments indignes ». Pour l’élu socialiste
meudonnais, « la question posée est simple : c’est celle de l’éthique
politique et du devoir d’exemplarité. S’il est légitime que Pascal Buchet
exerce ses voies de recours (NDLR : il a annoncé qu’il allait faire appel du
jugement du tribunal de Nanterre), il serait inacceptable de suspendre nos
valeurs à des combats judiciaires individuels. Il faut que les militants du
PS soient appelés à revoter au plus vite afin de choisir celui qui se
présentera au Sénat pour succéder à Robert Badinter. Ne pas agir dans ce
sens nous exposerait au paradoxe de se voir donner des leçons de morale par
la droite des Hauts-de-Seine, voire au-delà. Ce serait un comble ! »

[SALVAT]

C'est vrai Eco, les grands électeurs sont partisans à quasi 100% notamment dans le 92 : en principe, c'est la discipline qui prévaut.
Ici, un élu ose poser publiquement un problème d'éthique et se démarque.
Si sa démarche ne prospère pas (un nouveau vote des militants), plusieurs hypothèses :
-lui et quelques autres forment une liste soutenue vraisemblablement par BADINTER...mais ira-t-il ou iront-ils jusqu'à cette extrémité ?
-on n'imagine pas qu'ils puissent voter "de l'autre côté"...vote nul ? ce qui serait déjà un demi-vote pour "l'autre camp" ?

Un pas a été esquissé : le BN du PS reviendra-t-il sur le premier vote des militants pour "fait nouveau" (encore qu'il ne l'était pas trop...cf.posts précédents) ? S'il ne le faisait pas, il offrirait un argument moral inespéré à exploiter par l'UMP dans le 92 et comme le dit le conseiller municipal, Marc MOSSE, sans doute au-delà.
Le BN du PS ouvrira-t-il la brèche qui permettrait à l'UMP d'effacer l'ardoise d'un certain passif du côté de Levallois, Asnières et autres...?
That's the important question !

Et les alliés EELV et PCF ? quelle va être leur réaction ? Le problème se pose à eux aussi.
Bertrand SALVAT

[vudeloin]

Une question importante mais dont il est évident que la clé est dans les mains du PS.
Décemment, je ne pense pas que Buchet puisse être candidat compte tenu de tous les paramètres du sujet.
Surtout que les premiers éléments qui me viennent des votes dans les conseils du 17 juin ne sont pas si inintéressants que cela pour une gauche qui devrait disposer d'un potentiel de voix plus important que prévu sur le papier.
On pourrait d'ailleurs presque dire que si Buchet ne ferait pas le meilleur candidat au Sénat aujourd'hui, il peut être en juin 2012 un bon député pour son secteur, pour peu qu'il soit finalement libéré de toute condamnation.
L'intérêt de la gauche est donc de disposer au plus tôt d'un nouveau candidat PS digne de ce nom, à l'exception peut être du maire de Clichy...

[Denis]

Dans cette optique, comme tu y as certainement déjà pensé, la candidature de Philippe Kaltenbach, maire de Clamart, répondrait au mieux à cette attente: maire, il est aussi le candidat potentiel aux législatives de 2012 sur la 12e, intégrant Clamart et... Fontenay. Lui élu sénateur, Pascal Buchet pourrait, le moment venu, se présenter comme député.
Vous savez mieux que d'autres si PK est le mieux placé pour grappiller des voix supplémentaires parmi les élus. Mais il faudrait aussi compter sur Gaborit, conseiller municipal de Boulogne, qui avait été battu aux primaires internes des sénatoriales. Il était soutenu par Badinter qui n'est certainement pas un défenseur du cumul de mandats.

[Eco92]

Le Parisien du jour, ça commence :

Roger Karoutchi étrille son homologue PS

[...]
« Si c’était moi qui avais été condamné dans ce type d’affaire, je crois que tous les élus socialistes se seraient mobilisés au nom de l’éthique, estime l’ex-ministre. Comme je ne suis pas socialiste, je laisse le soin à ses amis politiques de s’en occuper. Et je laisse monsieur Buchet face à sa conscience. »

http://www.leparisien.fr/abo-hauts-de-s ... 515825.php

EDIT Vincent le 01/07/2011 à 12:14 -> Réduction de l'article et lien vers la source

[vudeloin]

On aurait presque oublié que l'UMP des hauts de Seine était composée de perdreaux de l'année et d'enfants de choeur ;)

[Zimmer]

Il est confirmé que c'est Hervé Marseille, maire de Meudon et vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine, qui conduira la liste du Nouveau Centre dans le département.

Claire de Lesquen, deuxième adjointe au maire de Neuilly-sur-Seine, figurera en deuxième position sur cette liste, et Jean-Loup Metton, conseiller général et maire de Montrouge, en troisième position. Le député-maire d'Issy-les-Moulineaux, André Santini, occupera la symbolique dernière position.

http://www.leparisien.fr/issy-les-moulineaux-92130/andre-santini-boucle-la-liste-nouveau-centre-25-06-2011-1507460.php

[vudeloin]

Une liste non dépourvue de moyens pour, enfin, aller chercher un siège au Sénat pour Hervé Marseille...
Rappel des votes des mairies Nouveau centre concernées, au niveau des majorités municipales : Meudon 45, Issy Les Moulineaux 66, Montrouge 40, et ajoutons Vanves 27.
Ce qui donne un " talon " de 178 voix, dont il faut défalquer, bien entendu, les suffrages des listes UMP, acquis sur la base des alliances municipales ( Isabelle Debré est adjointe du maire Nouveau Centre de Vanves, par exemple ).
Si une partie des voix neuilléennes de la liste Fromantin vont sur De Lesquen ( qui doit être liée à l'animateur du club de droite de l'Horloge Henry de Lesquen ), le talon peut monter à 241 suffrages.
Marseille avait fait 163 voix en 2004 mais il me semble qu'il puisse aller plus haut cette fois, et mettre notamment derrière lui la liste Badré.
Un certain nombre d'élus Nouveau centre étant présent dans les autres communes du département ( en position minoritaire ), un score compris entre 200 et 250 voix semble abordable.
Ce qui réduit d'autant, faut il le rappeler, le potentiel de votes de droite pour les listes UMP aux alentours de 1 050 à 1 150 voix.
Nombre dont il faudra évidemment déduire les votes de la liste Badré avant le partage entre Karoutchi, Gautier, Ceccaldi Raynaud et Sirven Viénot...