La vie politique au Pérou

[Ramdams]

Accusé de corruption, Alan Garcia, par deux fois président du Pérou (1985-1990 et 2006-2011), s'est suicidé aujourd'hui au moment même où la police venait l'arrêter. Il était accusé d'avoir perçu de l'argent illégal de la multinationale Odebrecht à l'occasion de la construction d'une ligne de métro dans la capitale Lima durant son deuxième mandat. Fin 2018, il avait tenté, en vain, d'obtenir l'asile en Uruguay.

Il était habitué à ces exils puisque déjà, en 1990, il était traqué pour corruption par l'Etat péruvien dirigé par Alberto Fujimori. Il avait alors demandé l'asile à la Colombie, avant de s'installer en France. Les faits de corruption prescrits en 2000, il avait pu revenir au Pérou l'année suivante.

Source

[ploumploum]

Un peu plus d'un an après sa démission, l'ex-Président Pedro Pablo Kuczynski a été placé en détention provisoire dans le cadre de l'affaire Odebrecht. Le processus judiciaire est encore loin de se terminer :

Le dossier n’est pas clos pour autant, et l’affaire pourrait connaître prochainement de nouveaux rebondissements. Le 22 avril, l’ex-numéro un d’Odebretch au Pérou, Jorge Barata, va être entendu par la justice, notamment sur ses apports présumés dans les campagnes électorales de Ollanta Humala, Alejandro Toledo et Alan Garcia. Des confessions attendues qui suscitent de vives tensions dans la classe politique péruvienne.

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

https://elpais.com/internacional/2019/0 ... 23978.html

Hospitalisé le même jour que le suicide de l'ancien président Garcia, Pedro Pablo Kuczynski se voit infliger une peine préventive de 3 ans de prison.

Ancien banquier de Wall Street, aujourd’hui âgé de 80 ans, l’ancien chef d’État nie toute malversation. Suite au suicide d’Alan Garcia, qui était lui aussi soupçonné d’avoir reçu de l’argent du groupe Odebrecht, l’avocat de Kuczynski a demandé au parquet d’envisager plutôt le placement de son client en résidence surveillée, pour des raisons de santé notamment.

Mais le procureur Jose Domingo Perez a estimé que les problèmes cardiaques de Kuczynski pouvaient être traités sans problème en prison, et le juge Jorge Chavez a approuvé la demande de placer l’ancien président en détention pour une période pouvant aller jusqu’à 36 mois.

La loi péruvienne autorise le placement en détention préventive pendant trois ans d’un suspect considéré comme capable de fuir, vraisemblablement coupable ou capable de faire obstruction à la justice.

https://larepublica.pe/politica/1452962 ... presidente

https://www.ouest-france.fr/monde/perou ... es-6316815
https://elpais.com/internacional/2019/0 ... 07227.html

[Jean-Philippe]

Le Parlement du Pérou, dominé par l’opposition, a voté lundi 30 septembre la suspension pour un an du président Martin Vizcarra pour « incapacité morale » après que ce dernier a prononcé la dissolution de la Chambre sur fond de crise institutionnelle.

Source
Les opposants notamment les partisans de Keiko Fujimori (en prison depuis 11 mois), en tête sans être majoritaires avec 54 sièges sur 130, craignent à juste titre que ces élections législatives anticipées leur soit défavorables alors que le président est populaire grâce à son image d'élu luttant contre la corruption.
Ce qui m'étonne, c'est que la vice-présidente Mercedes Araoz ait accepté de prêter serment pour assurer l'intérim alors que par loyauté, elle aurait pu y renoncer.
Mais les principaux chefs de l’armée et de la police ont assuré le président de leur soutien.
La situation est donc à suivre.

[Jean-Philippe]

Suite aux élections de mars dernier où les fujimoristes ont perdu leur majorité absolue au profit de plusieurs partis plus modérés, mais dans un contexte politique très morcelé, avec plusieurs nouveaux partis et aucun qui à lui seul ne dispose de plus de 20% des sièges, la situation politique ne s'est pas calmée loin de là.
Dernier épisode avec la destitution du président Martín Vizcarra pour « incapacité morale », sur fond d’accusation de pots-de-vin présumés qu’il aurait reçus en tant que gouverneur en 2014, alors qu'il était populaire pour son intransigeance dans la lutte contre la corruption (source).

La motion pour déposer le chef de l’Etat 105 voix pour, 19 contre et 4 abstentions. Une précédente motion de censure le 18 septembre n'avait obtenu que 32 votes pour. Or, sur les 130 députés, 69 faisaient l’objet d’une enquête judiciaire, sans pour autant avoir été destitués.

Le président déchu est remplacé jusqu’à la fin du mandat (le 28 juillet 2021) par le président du Parlement, Manuel Merino, membre du parti Action populaire.

A noter également que cete crise politique qui dure se passe en pleine pandémie qui a tué plus de 35000 personnes au Pérou, le plus touché au monde avec la Belgique (mais pas avec les mêmes moyens).

[ploumploum]

La crise politique perdure : 5 jours après la destitution controversée de M.Vizcarra, son successeur M.Merino démissionne après plusieurs jours de manifestations. Celles d'hier ont été marquées par une violente répression.
Le nouveau Président du Congrès avait déjà prévu d'organiser une séance extraordinaire pour discuter d'une destitution...
https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

https://elpais.com/internacional/2020-1 ... omentarios

[Jean-Philippe]

Le 11 avril, des élections générales ont eu lieu. Le second tour semble s'orienter vers un duel entre le syndicaliste Pedro Castillo, chef de file de Pérou libre (parti de gauche radicale en tête avec environ 18%, après une montée récente dans les dernières semaines) et Keiko Fujimori, déjà deux fois candidate du parti de droite Force populaire (environ 13%). Les autres candidats de poids penchent plutôt à droite voire à l'extrême droite.
Notons que parmi les 18 candidats, l'ancien président Ollanta Humala n'arrive que 13e avec environ 1,5%.
https://www.resultados.eleccionesgenera ... s/RePres/T

Pendant la campagne électorale, six candidats à la présidence ont contracté la maladie.

Le parlement reste morcelé, avec neuf partis qui obtiennent entre 5 et 17% des voix.

[Relique]

Le 11 avril, des élections générales ont eu lieu. Le second tour semble s'orienter vers un duel entre le syndicaliste Pedro Castillo, chef de file de Pérou libre (parti de gauche radicale en tête avec environ 18%, après une montée récente dans les dernières semaines) et Keiko Fujimori, déjà deux fois candidate du parti de droite Force populaire (environ 13%). Les autres candidats de poids penchent plutôt à droite voire à l'extrême droite.
Notons que parmi les 18 candidats, l'ancien président Ollanta Humala n'arrive que 13e avec environ 1,5%.
https://www.resultados.eleccionesgenera ... s/RePres/T

Pendant la campagne électorale, six candidats à la présidence ont contracté la maladie.

Le parlement reste morcelé, avec neuf partis qui obtiennent entre 5 et 17% des voix.

Ceci dit, Fujimori est tout de même une candidate issue d'une dynastie particulièrement mal aimée (aujourd'hui) dans la classe politique péruvienne. Le candidat de gauche a donc une réelle chance...

[Anarkour]

Pedro Castillo ressemble plus à un nationaliste de gauche, qui se revendique "marxiste-léniniste martiatéguiste", mais qui est conservateur sur les questions sociales : opposé à la légalisation de l'avortement, au féminisme...

[VincentLP92]

Comme en Equateur voisin, le clivage droite/gauche n'est pas la seule clé de lecture du scrutin.L'équation personnelle des candidats peut attirer au-delà de leur électorat "naturel". Ou plutôt, leur image négative peut décourager certains des électeurs pourtant idéologiquement plus proches, qui choisissent alors le vote blanc.
En Equateur, les électeurs de gauche de Perez n'ont pas voté pour l'autre candidat de gauche par anti-corréisme, permettant ainsi l'élection d'un président libéral.
Il est tout à fait possible que les électeurs de droite péruvien refuse tout autant le retour de la dynastie Fujimori et de ses casseroles. Même si ici, le candidat de la gauche radicale semble avoir peu de réserves de voix (les autres "gros" candidats se situant plutôt à droite aussi).

[Corondar]

En même temps, essayer d'anticiper les résultats d'un second tour où les deux qualifiés réunissent à peine 30% des voix sur le premier tour, c'est très compliqué je trouve... Gagnera en effet surement celui qui apparaîtra le moins repoussoir ?