La vie politique au Canada

[Eco92]

Je me disais "c'est vraiment incroyable" avant de me dire que à d'autres échelles on a des choses proches en France : non pas dans les élections directes mais dans les assemblées, ou faute de gagnant c'est le plus âgé qui devient président d’exécutif/maire etc.

Bon là surtout c'est que généralement en France une élection à moins d'une voix d'écart (même sans égalité) c'est quasi toujours une annulation.

Pile ou face, ça c'est punk. Bon la méthode n'est pas obligatoire, c'est le tirage au sort qui est obligatoire. A noter que l'article précise que la même méthode existe en Nouvelle-Ecosse et qu'au Nouveau-Brunswick c'est carrément le directeur des élections qui décide qui est le vainqueur, peinard.

[spinto]

Je me disais "c'est vraiment incroyable" avant de me dire que à d'autres échelles on a des choses proches en France : non pas dans les élections directes mais dans les assemblées, ou faute de gagnant c'est le plus âgé qui devient président d’exécutif/maire etc.

C'est également le cas en cas d'égalité dans les urnes (pour les élections de liste, c'est la moyenne d'âge de la liste qui joue).

Exemple aux dernières départementales : http://www.francetvinfo.fr/elections/de ... 62325.html

Pour le coup, je trouve la règle du tirage au sort plus propre que celle du plus âgé. Au moins le hasard n'encourage pas la sénilité : je rappelle que dans le Vaucluse, l'UMP a choisi son candidat à la présidence du CD justement car il était sur d'être le plus âgé des candidats en lice...

[Zanas]

Oui, le principe d'élection du plus âgé en cas d'égalité parfaite est un principe général du droit électoral et vaut pour toutes les élections en France. Le tirage au sort semble préférable, à défaut de refaire voter les électeurs qui peut être coûteux et lassant pour eux.

[Eco92]

J'ai des doutes sur l'élection de Mario Beaulieu ou même sur une remontée du Bloc au Québec. Je ne vois aucun signe qui montre cela et leur recrutement de candidats est plutôt anémique.

Coup de théâtre, face à l'échec de Beaulieu à mobiliser, Gilles Duceppe devrait non seulement remonter sur le ring électoral mais aussi redevenir chef du Bloc !

Un sacré putsch, motivé par la difficulté de Beaulieu à mobiliser au delà du cercle des "purs et durs" (c'est assez injuste d'ailleurs, mais c'est comme ça). Duceppe est poussé par un sondage indiquant que sa candidature multiplierait les appuis du bloc par 3.

Il est certain que "ça change la game" comme disent mes camarades québécois, mais est-ce que cela sera suffisant pour redonner un boost au Bloc ? A voir dans 5 mois.

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-canadienne/201506/09/01-4876470-gilles-duceppe-redeviendra-chef-du-bloc-quebecois.php

A noter, Duceppe est un spécialiste du coup d'état annoncé, il a plusieurs fois été annoncé comme potentiel remplaçant de Pauline Marois quand elle était très contestée en 2011, puis lors de la course à la chefferie. Ici, il semble qu'il réussira (et il n'est pas illégitime, c'est assez habile car les militants du Bloc ont soutenu Beaulieu contre l'appareil, mais Duceppe reste le "chef" qui les met au garde à vous).

[Républicain67]

Le retour de Gilles Duceppe à la tête du Bloc québécois relance la formation souverainiste au Québec. D'après un sondage Léger–Le Devoir–Le Journal de Montréal réalisé mercredi et jeudi auprès d’un millier de répondants, 26% des Québécois voteraient pour le Bloc, 32% pour le NPD, 24% pour les libéraux fédéraux, 16% pour les conservateurs et 2% pour le Parti vert.

Chez les francophones du Québec: NPD (33%), BQ (32%), PLC (18%), PCC (16%). http://www.ledevoir.com/politique/canada/442701/sondage-leger-le-devoir-le-jdem-duceppe-ranime-le-bloc

[Eco92]

Un nouveau sondage pose les scores au niveau fédéral à quelques mois de l’élection (on le rappelle, toutes les précautions d'usage sont à prendre), confirmant ce qui se dit depuis le début : une lutte à trois avec une avance toujours confirmée du NPD, des conservateurs qui se maintiennent bien après trois mandats et un parti libéral qui peine toujours à décoller (bien que remontant) alors qu'on lui vendait le pays sans concession lorsque Trudeau JR a été investi.

Les scores donnés au fédéral sont :
NPD : 30,9 %
PCC : 27,3 %
PLC : 25,6 %
PVC : 6,6 %

Chose très intéressante, le NPD conserve la tête malgré une baisse au Québec du à la grande remontée du Bloc, passant de 13% à 25%. Même s'il reste en tête dans la province on peut l'imaginer y perdre une dizaine/quinzaine de sièges tout en ayant toujours la tête fédérale, ce qui indique une meilleure diversité territoriale qu'en 2011 ou 59 sièges néodémocrates sur 103 avaient été fait au Québec (sur 78 sièges dans la provinces).

Résultats au QC :
NPD : 32 %
BQ : 25 %
PLC : 21 %
PCC : 15 %

La plus grande circo en terme de provinces, l'Ontario (128 sièges) est dans le même ordre serré que le fédéral, mais avec encore moins de latitude :
NPD : 33 %
PCC : 30 %
PLC : 29 %

Énormément se joue au Québec et en Ontario car les deux provinces représentent plus des 2 tiers des 308 sièges de la Chambre des Communes. Pour info on trouve ensuite la Colombie Britanique (42 sièges), l'Alberta (34), le Manitoba & Saskatchewan (14 chacun), la Nouvelle-Écosse (11), le Nouveau-Brunswick (10), Terre-Neuve-et-Labrador (7) et trois provinces possédant un seul député : le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon.

http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/national/archives/2015/07/20150703-113448.html

[anjou49]

Énormément se joue au Québec et en Ontario car les deux provinces représentent plus des 2 tiers des 308 sièges de la Chambre des Communes. Pour info on trouve ensuite la Colombie Britanique (42 sièges), l'Alberta (34), le Manitoba & Saskatchewan (14 chacun), la Nouvelle-Écosse (11), le Nouveau-Brunswick (10), Terre-Neuve-et-Labrador (7) et trois provinces possédant un seul député : le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon.

C'est-à-dire 338 sièges et non 308 du fait de la réforme électoral du gouvernement Harper: "La Loi sur la représentation équitable" adoptée par le parlement fédéral en 2011. Il faudra 170 sièges pour former un gouvernement majoritaire à Ottawa

[Eco92]

En effet !

[Républicain67]

Vers la fin du Bloc québécois? Il est désormais, bien que la campagne fédérale ne fait que commencer, que le Bloc peut pur et simplement disparaître de la carte électorale en octobre prochain. Malgré le retour en politique de Gilles Duceppe en juin et son retour à la chefferie, les Québécois et aussi beaucoup de souverainistes doutent de la pertinence de l'ancien parti de Lucien Bouchard à Ottawa. En effet, malgré une certaine remontée suite au retour de Duceppe, le Bloc stagne à 15-16% des intentions de votes au Québec, considérant que l'électorat bloquiste est presque exclusivement francophone, que seulement 1/5e des électeurs francophones appuierait désormais la formation souverainiste, alors Pierre Karl Péladeau semble redonner de l'air au Parti québécois au provincial. Le NPD est très en avance au Québec où une nouvelle vague orange se profile. De plus, et très symbolique, la FTQ soutiendra cette fois le NPD fédéraliste et non pas la formation souverainiste québécoise.D'après une étude, http://quebec.huffingtonpost.ca/2015/09/15/bloc-quebecois-victoire-defaite_n_8142182.html le Bloc québécois ne serait en mesure de l'emporter que dans 15 circonscriptions, dont onze sur division du vote fédéraliste. Seules quatre semblent sûres et encore..., une disparition complète du Bloc (comme le parti progressiste-conservateur avait presque disparu en 1993) reste très probable:

- Bécancour-Nicolet-Saurel avec Louis Plamondon. La défaite de l'irréductible souverainiste, doyen de la Chambre et dernier membre de l'équipe de Lucien Bouchard de 1993, serait un symbole.

Les autres comtés sont moins certains:

- Avignon—La Métis-Matane—Matapédia, possible pour le BQ, mais concurrence du sortant ex-bloquiste Jean-François Fortin, chef du nouveau parti nationaliste et régionaliste Forces et Démocratie
- Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
- Richmond—Arthabaska

Gilles Duceppe (Laurier-Sainte-Marie) et Mario Beaulieu (La Pointe-de-l'Île), respectivement chef et Président pourrait être battu dans leur comtés montréalais.

On remarque que le Bloc vise surtout des circonscriptions du Centre et de l'Est du Québec. Les souverainistes ont une grande chance d'être battus dans les bastions historiques du parti, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Rive Nord de Montréal, la Côte-Nord, l'Est de Montréal... 1993 et Lucien Bouchard semblent loin...

[Eco92]

J'ai un peu déserté ce sujet pour cause de campagne en France mais les choses ont beaucoup bougé au Canada, dans ce qui reste la plus longue campagne de l'histoire politique du pays (78 jours, et de fait elle avait commencé bien avant).

Et dans ce marathon c'est le parti au pouvoir qui semble remonter, depuis plusieurs semaines non seulement le parti conservateur se détache un peu en tête, mais le NPD - opposition officielle avec qui il était au coude à coude - est régulièrement envoyée derrière le parti libéral.

Alors encore une fois sondages, méfiance, etc. Tout peut se renverser d'ici le scrutin (qui a lieu le 19 octobre, donc tout de même très proche). La liste de tous les sondages synthétisés par wikipédia montre bien qu'aloirs que juste qu'ici la lutte était à trois entre PCC-NPD et PLC (qui étaient rarement éloignés de plus de 5 points) les choses se jouent aujourd'hui vraiment entre les deux partis historiques. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_sondages_sur_l'%C3%A9lection_f%C3%A9d%C3%A9rale_canadienne_de_2015

Donc avec toutes les réserves à retenir, l'effritement du NPD semble palpable et la remontée des conservateurs aussi. Corollaire au Québec, les chances d'avoir un gouvernement néodémocrate s'affaiblissant, le Bloc reprend un peu d'air. La particularité du mode de scrutin font que les projections en sièges sont difficiles mais la possibilité d'un caucus (12 députés) est de nouveau considérée comme possible, ce qui n'était pas le cas auparavant. Ainsi au Québec le NPD caracolait à 47% des intentions de vote en août et n'est plus maintenant qu'autour de 28%, toujours en tête dans la province (voire à égalité avec le PLC) mais plus aussi dominant. le Bloc, qui redépasse les 20%, s'approche du seuil de 25% des voix qu'on considère souvent comme fatidique pour pouvoir avoir des sièges.

Stephen Harper, premier ministre depuis 9 ans, pourrait donc bien obtenir un quatrième mandat. Il battrait alors Jean Chrétien en nombre de mandat et, s'il arrivait au termes de ce mandat, d'année. Il resterait cependant largement devancé par William Lyon Mackenzie King (21 ans) et John A. Macdonald (quasi 19 ans) et leur 6 mandats chacun ainsi que par Pierre Elliott Trudeau et Wilfrid Laurier (tous deux 15 ans et 4 mandats).