Personnellement, plutôt que d'analyser ce qui va se passer (dans 4 ans) ou ce qui aurait pu se passer (le 03 novembre), je vais essayer d'analyser ce qu'il se passe maintenant.
Et, à cet égard, le GOP me parait durablement fracturé et divisé par les dernières actions de Trump lors de sa présidence. Comme je l'avais signalé précédemment, il se confirme qu'au sein du parti républicain d'Arizona tout cela tourne méchamment à la guerre civile.
https://eu.azcentral.com/story/news/pol ... 679473002/La présidente du parti local, Kelli Ward, a été réélue de très peu (3 points d'avance) sur son challenger plus centriste à la tête du parti local. Dans la foulée, elle a fait voter 3 motions de censure contre Cindy McCain, Jeff Flake et Doug Ducey, l'actuel gouverneur républicain de l'état. Les deux premiers sont censurés pour avoir appelé à voter Biden plutôt que Trump, le dernier pour ne pas avoir fait assez pour inverser le résultat électoral (l'état ayant voté pour Biden à la présidence), mais qui lui a bien voté pour Trump. Précisons que les 3 personnes en question sont toujours membres du GOP, et que Ducey est le gouverneur élu jusqu'en 2022 (il ne peut pas se représenter, il a atteint la limite des mandats). Flake et McCain ont répondu publiquement pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme une chasse aux sorcières, et dénoncent la dérive droitière du parti local sous l'égide de Ward, qu'il qualifie d'extrémiste pouvant amener les républicains d'Arizona dans le gouffre (le moins qu'on puisse dire c'est qu'avec la perte des deux sièges de l'état c'est déjà bien parti). Ducey n'a pas réagi publiquement mais l'une de ses plus proches collaboratrices a commenté : "Ces résolutions n'ont de toute façon aucune conséquence, et les gens derrière ça ont perdu le peu d'autorité morale qu'ils aient pu avoir autrefois". Un autre collaborateur du gouverneur : "Avec ça, le GOP d'Arizona ne tiendra aucun rôle significatif en 2022". Cindy McCain a dit qu'elle porterait ce badge de la censure avec honneur (déclarant qu'elle était fière d'être en si bonne compagnie avec Flake et Ducey). La réunion du comité central du parti a été très tendue.
Plus grave, depuis l'assaut du 06 janvier contre le Capitole, 8 000 électeurs républicains de l'état ont demandé à changer d'affiliation politique (pour les démocrates ou les indépendants majoritairement). Plusieurs autres états signalent des mouvements équivalents. En Floride également.
https://eu.news-press.com/story/news/po ... 145237001/Concernant l'Arizona, tout cela a déjà des conséquences plus que problématiques pour les républicains dans le cadre de leurs futurs primaires. Tout est réuni pour que ces dernières consistent en un affrontement entre les pro et les anti Trump. Ward va certainement tenter d'obtenir la nomination républicaine, soit pour le poste de gouverneur soit pour le poste de sénateur (le siège de Kelly sera à renouveler). Dans les deux cas les démocrates devraient avoir moins de problème (Kelly va se représenter, pour le poste de gouverneur Ruben Gallego, qui avait accepté de s'effacer de la primaire sénatoriale pour y laisser le champ libre à Kelly fait déjà figure de favori pour empocher l'investiture démocrate).
En Géorgie, c'est encore pire : les républicains s'y déchirent entre ceux qui veulent poursuivre Trump pour son ingérence dans le processus électoral de l'état et les autres. Et là c'est encore plus grave : le gouverneur sortant Kemp peut théoriquement se représenter. Les trumpistes veulent sa peau sur les primaires car lui aussi a reconnu la victoire de Biden (rien que ça, cela pose tout de même un gros problème pour les républicains : accepter un résultat démocratique semble devenu un enjeu de luttes internes). Il est donc condamné à subir des primaires compliquées (soit il les gagnera en sortant cabossé, soit il perdra face à un candidat très à droite). Du côté démocrates, aucun suspens : Stacey Abrams va retenter sa chance (et je suis déjà prêt à parier que personne ne lui contestera l'investiture). Warnock, le nouveau sénateur élu de l'état, qui devra lui aussi se représenter en 2022, peut aussi espérer affronter un adversaire républicain issu de primaires compliquées ?
Et le pire dans tout ça, c'est qu'on ne parle là que du casting sur une ligne anti ou pro Trump. Quand le GOP va devoir se pencher sur son idéologie et son programme, ça risque d'être compliqué, entre les conservateurs fiscaux et les interventionnistes. Sur ce dernier point d'ailleurs il sera intéressant de regarder ce que donneront les votes au sein du caucus républicain pour le futur plan de relances des démocrates...
conservateur88 a écrit:Trump d'après Charles voisin sur twitter va créer une branche au sein du gop ( patriote party ) pour les primaires en vue des midterms et tactiquement ça peut être porteur .
Là dessus il y a pour le moment beaucoup de spéculations. C'est très incertain et peu clair pour le moment. Certains disent que Trump voudrait en fait créer un nouveau parti en dehors du GOP. J'espère pour ce dernier que c'est de l'intox, sinon les démocrates peuvent déjà déboucher le champagne...
https://www.lefigaro.fr/international/d ... e-20210120