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Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

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Re: Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

Messagede jean24 » Ven 7 Déc 2018 17:00

Corondar a écrit:Et pas plus en 2018 qu'en 2016, je ne comprends la pertinence de retirer éventuellement les résultats californiens pour améliorer l'analyse du résultat global ?
Oui, la Californie est désormais une terre bleue horizon hostile aux républicains, qui garantit un matelas d'élus confortables aux démocrates. Tout comme la douzaine d'états ultra rouges du Sud et de l'ouest intérieure sont désormais des terres hostiles aux démocrates, qui garantissent un matelas d"élus confortables aux républicains. La seule différence c'est que les démocrates arrivent à ce résultat avec un seul état (le plus peuplé de l'Union), là où les républicains en ont besoin d'une dizaine pour égaler le poids californien.

Voilà tout est dit, un seul Etat permet de donner une majorité aux démocrates, ce même Etat leur donne le vote populaire. C'est tout c'est une analyse, ça montre le poids énorme de cet Etat dans la vie politique américaine et le retard républicain dans ce même Etat.

Vaulti a écrit:Pour répondre au commentaire précédent, si on enlève la Californie, les démocrates restent nettement devant avec plus de 5 millions de voix d'avance. Les républicains peuvent dire merci au gerrymandering ci-dessus pour obtenir une majorité de sièges.

Je n'ai jamais dis le contraire, je comptais les sièges c'est tout.


Corondar a écrit:Pour l'Ohio de plus en plus rouge, je suis totalement d'accord avec vous. Par contre le Michigan et l'Arizona ? L'Arizona est clairement de moins en moins rouge (ou de plus en plus bleu ?), quant au Michigan, si il peut être disputé, de là à dire qu'il est plus rouge, j'irais pas jusque là (en tout cas les résultats républicains sur ces midterms dans cet état là sont franchement mauvais).

Ok, pour l'Arizona, j'ai clairement écrit trop vite, je suis un peu moins d'accord pour le Michigan. L'Arizona, restera un toss-up ce qui n'avantagera pas les démocrates en 2024 s'ils n'arrivent pas à transformer l'Arizona en Etat bleu.
D'ailleurs, j'avais oublié de le dire dans mon premier message, mais la performance de O'Rourke, mais rappelle celle de Jason Kander en 2016, et tous ceux qui sont allés regarder qui est monsieur Kander, devraient être surpris d'apprendre que les spéculations sur Kander et O'Rourke, après leurs défaites aux sénatoriales dans des Etats rouges, sont à peu prés les mêmes : candidature possible en 2020, grand avenir politique national, etc. Avant que Kander n’arrête la vie politique pour des raisons assez tristes (syndrome post-traumatique), il avait exclu toute candidature au national et au fédéré, puisqu'il se présentait à l'élection municipale de Kansas City, alors qu'il aurait pu gagner le poste de gouverneur du Missouri en 2020.

Corondar a écrit:Autant je suis incapable de faire des prédictions sur la prochaine présidentielle à venir (beaucoup trop d'incertitudes sur le candidat démocrate et sur le contexte économique), autant sur le vote à la Chambre, je suis déjà prêt à parier que les démocrates conserveront leur majorité, et qu'ils grappilleront quelques sièges.
Déjà, il y a un constat politique difficile à évacuer depuis les deux dernières années : les électeurs démocrates se mobilisent très fortement, et de manière très inhabituelle, y compris sur des midterms. J'ai du mal à voir de nombreux districts où les républicains peuvent viser la bascule en 2020 : quelques districts ayant basculé de manière "inattendue" cette année (Oklahoma 05 ? Utah 04 ? Caroline du Sud 01 ?), les rares districts ruraux encore démocrates si les sortants se retirent (au Minnesota notamment ?). A l'inverse, les républicains ont désormais un vrai problème sur les zones péri urbaines, et ils leur restent encore pas mal de plumes potentielles à perdre dans ces zones là sur 2020 (surtout si les démocrates continuent à se surmobiliser).
Le gerrymandering va continuer à les protéger bien sur, mais leur gerrymanderng de 2010-2012 semble désormais un petit peu daté : des zones péri-urbaines qu'ils considéraient comme acquises sont désormais tangentes ou pro-démocrates. Les républicains vont devoir revoir leurs coups de ciseaux sur les découpages de 2020-2022 si ils veulent redonner un peu de force à leur bouclier. Mais sur 2020, ils auront le même découpage qu'en 2018. Et avec une participation supérieure, ça va être compliqué de seulement stabiliser la situation.

Autant je ne parierai pas qu'en 2020 la chambre basculera républicain, autant je suis presque sur que les démocrates perdront des sièges. Il faudrait au minimum garder le même score au national que cette année pour gagner autant de sièges (soit 8,6%, presque un record), et des vagues ça n'arrive pas tous les ans. Énormément de courses ont été serrées (moins de 5% d'écart), donc soit le score reste semblable, et les démocrates peuvent encore espérer des gains, mais chaque point en moins sont des sièges qu'ils perdront. Si comme vous j'étais sur que les démocrates allaient encore progresser, vu le gerrymandering, je donnerai Trump perdant avec moins de 200 grands électeurs sans hésiter une seule seconde.
Dernière édition par ploumploum le Ven 7 Déc 2018 17:35, édité 1 fois.
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Re: Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

Messagede Corondar » Sam 8 Déc 2018 00:28

jean24 a écrit:
Corondar a écrit:Et pas plus en 2018 qu'en 2016, je ne comprends la pertinence de retirer éventuellement les résultats californiens pour améliorer l'analyse du résultat global ?
Oui, la Californie est désormais une terre bleue horizon hostile aux républicains, qui garantit un matelas d'élus confortables aux démocrates. Tout comme la douzaine d'états ultra rouges du Sud et de l'ouest intérieure sont désormais des terres hostiles aux démocrates, qui garantissent un matelas d"élus confortables aux républicains. La seule différence c'est que les démocrates arrivent à ce résultat avec un seul état (le plus peuplé de l'Union), là où les républicains en ont besoin d'une dizaine pour égaler le poids californien.

Voilà tout est dit, un seul Etat permet de donner une majorité aux démocrates, ce même Etat leur donne le vote populaire. C'est tout c'est une analyse, ça montre le poids énorme de cet Etat dans la vie politique américaine et le retard républicain dans ce même Etat.


En l’occurrence, non, un seul état ne permet pas de donner la majorité aux démocrates. Comme rappelé par Vaulti, les démocrates sont nettement devant en voix même sans la Californie. Si vous retirez totalement la Californie du paysage, la répartition des sièges à proportion des états n'est plus la même. Les démocrates auraient probablement une majorité des sièges dans cette hypothèse.
Les démocrates performent dans plusieurs états différents, dans différents électorats et dans différentes régions (seul le Sud reste insensible à la poussée démocrate, Géorgie exceptée).
Là où je continue à trouver cette analyse (raisonner sans la Californie) d'un intérêt limité, c'est que si vous retirez la Californie de l'équation tout en y laissant les états rouges vifs du Sud et de l'intérieur (qui à eux tous représentent au moins autant que la Californie, voire plus), vous créez forcément un biais d'analyse favorable aux républicains (puisque vous retirez l'un des éléments principaux de la base démocrate mais que vous laissez la base républicaine intacte dans le même temps). C'est pour cela que je reste sceptique face à l'exercice...


jean24 a écrit:
Corondar a écrit:Pour l'Ohio de plus en plus rouge, je suis totalement d'accord avec vous. Par contre le Michigan et l'Arizona ? L'Arizona est clairement de moins en moins rouge (ou de plus en plus bleu ?), quant au Michigan, si il peut être disputé, de là à dire qu'il est plus rouge, j'irais pas jusque là (en tout cas les résultats républicains sur ces midterms dans cet état là sont franchement mauvais).

Ok, pour l'Arizona, j'ai clairement écrit trop vite, je suis un peu moins d'accord pour le Michigan. L'Arizona, restera un toss-up ce qui n'avantagera pas les démocrates en 2024 s'ils n'arrivent pas à transformer l'Arizona en Etat bleu.


Mais du coup sur le Michigan plus rouge, vous vous basez sur quoi ? L'élection présidentielle de 2016 ? Encore une fois les scores de Trump dans les Grands Lacs ne sont pas sensiblement supérieurs comparativement aux scores des candidats républicains dans les années 1980 et 2000 dans les mêmes états (Reagan aussi faisait la bascule et W. Bush en était très proche). C'est plus le score de la candidate démocrate qui était faible par rapport aux standards. Les résultats républicains dans le Michigan sur ces midterms ne plaident pas du tout pour une poussée rouge dans cet état (qui a toujours été de tendance bleue mais à enjeu).
Pour l'Arizona, sur ces élections de midterms il est déjà bleu (bascule du siège sénatorial et majorité absolue des suffrages pour les démocrates à la Chambre en voix et en sièges). Cela ne veut pas dire qu'il basculera aux mains des démocrates lors de la présidentielle. Mais pour moi l'essai est déjà transformé : c'est désormais un swing state que les républicains vont devoir investir pour espérer le conserver. C'est une mauvaise nouvelle pour le GOP.

jean24 a écrit:
Corondar a écrit:Autant je suis incapable de faire des prédictions sur la prochaine présidentielle à venir (beaucoup trop d'incertitudes sur le candidat démocrate et sur le contexte économique), autant sur le vote à la Chambre, je suis déjà prêt à parier que les démocrates conserveront leur majorité, et qu'ils grappilleront quelques sièges.
Déjà, il y a un constat politique difficile à évacuer depuis les deux dernières années : les électeurs démocrates se mobilisent très fortement, et de manière très inhabituelle, y compris sur des midterms. J'ai du mal à voir de nombreux districts où les républicains peuvent viser la bascule en 2020 : quelques districts ayant basculé de manière "inattendue" cette année (Oklahoma 05 ? Utah 04 ? Caroline du Sud 01 ?), les rares districts ruraux encore démocrates si les sortants se retirent (au Minnesota notamment ?). A l'inverse, les républicains ont désormais un vrai problème sur les zones péri urbaines, et ils leur restent encore pas mal de plumes potentielles à perdre dans ces zones là sur 2020 (surtout si les démocrates continuent à se surmobiliser).
Le gerrymandering va continuer à les protéger bien sur, mais leur gerrymanderng de 2010-2012 semble désormais un petit peu daté : des zones péri-urbaines qu'ils considéraient comme acquises sont désormais tangentes ou pro-démocrates. Les républicains vont devoir revoir leurs coups de ciseaux sur les découpages de 2020-2022 si ils veulent redonner un peu de force à leur bouclier. Mais sur 2020, ils auront le même découpage qu'en 2018. Et avec une participation supérieure, ça va être compliqué de seulement stabiliser la situation.

Autant je ne parierai pas qu'en 2020 la chambre basculera républicain, autant je suis presque sur que les démocrates perdront des sièges. Il faudrait au minimum garder le même score au national que cette année pour gagner autant de sièges (soit 8,6%, presque un record), et des vagues ça n'arrive pas tous les ans. Énormément de courses ont été serrées (moins de 5% d'écart), donc soit le score reste semblable, et les démocrates peuvent encore espérer des gains, mais chaque point en moins sont des sièges qu'ils perdront. Si comme vous j'étais sur que les démocrates allaient encore progresser, vu le gerrymandering, je donnerai Trump perdant avec moins de 200 grands électeurs sans hésiter une seule seconde.


Vous vous concentrez sur les dizaines de districts que les démocrates ont empoché de peu, je me concentre sur les dizaines de districts que les républicains ont conservé de peu : ça en dit long sur nos analyses à tous deux :). Blague à part, je pense réellement que les républicains vont être confrontés au même problème en 2020 qu'en 2018 : pas mal de sortants qui ne rempileront pas (plus que côté démocrates). Et ça les obligera de nouveau à défendre plus de sièges en position moins confortable.
Ce que je constate c'est que les républicains subissent une contraction de plus en plus grande de leur base : ils ne sont plus majoritaires que chez les ruraux et les blancs (et encore, pas tous). J'ai du mal à les voir empocher beaucoup de sièges avec une coalition électorale aussi réduite. Après peut-être qu'en 2020 ils auront repris du poil de la bête et reconquis des parts de marché dans des électorats tangents ? Mais là aussi, j'ai peut-être tort de penser que les démocrates continueront à maintenir le même delta dans la participation partisane que celle observée ces 2 dernières années...Et historiquement parlant les démocrates se mobilisent plus sur une année de présidentielle que sur une année de midterms. Là aussi j'ai peut-être tort de m'appuyer sur ce postulat historique...
Pour la présidentielle, tant qu'on ne connait pas l'identité du candidat démocrate je vous avoue qu'il est difficile de se prononcer. Là aussi peut-être que j'anticipe un peu trop sur un retournement de croissance et de conjoncture (vu le yoyo des cours de bourse depuis 6 mois et l'explosion des faillites agricoles dans le même temps, je ne suis pas le seul ceci dit...), mais je pense que le contexte économique dans deux ans sera moins favorable que celui des midterms pour les républicains.
Quant au vote populaire, les élections de 2016 et 2018 m'ont plutôt appris qu'il était hasardeux d'essayer de déterminer des résultats au niveau des états (ou des circonscriptions) à partir de cet indicateur macro-électoral. Mais là aussi je peux me tromper...

Sinon, niveau midterms, le district 21 de Californie a été officiellement annoncé comme basculant : le sortant républicain Valadao a concédé sa défaite. On notera la remontée incroyable du candidat démocrate Cox, qui était annoncé par tous comme battu au lendemain de l'élection. Au niveau de l'état dans son ensemble c'est vraiment la bérézina pour les républicains : ils ne gardent que 7 districts sur 53, leur candidat au poste de gouverneur (qui claironnait sur tous les toits qu'il avait ses chances grâce à l'initiative référendaire sur les taxes pétrolières) rassemble désormais moins de 38% des voix (3 millions de voix de retard sur le démocrate, et le compteur tourne toujours en sa défaveur), et ils ne possèdent plus aucun poste dans l'exécutif local. Rappelons qu'il y a 25 ans les républicains controlaient 25 des districts de l'état ainsi que le poste de gouverneur. Du coup le parti républicain de Californie déprime sec :
https://www.nytimes.com/2018/12/06/us/c ... terms.html
Je suis d'accord avec beaucoup des républicains qui s'expriment dans cet article : à mon avis le GOP local n'a pas d'alternative dans cet état. Si il s'éloigne du credo trumpien il perd ce qu'il lui reste de base, si il reste dans le credo trumpien il n'a aucune chance d'attirer des indépendants ou des démocrates modérés. 44% des électeurs de l'état se déclarent désormais démocrates, 24% se déclarent républicains et 27% se déclarent indépendants. L'équation me parait insoluble. Je pense qu'au prochain cycle électoral, les républicains ne seront sans doute même plus en capacité de se qualifier pour la générale au poste de gouverneur, et que les quelques districts qu'ils gardent de peu sur cette fournée seront en danger (les districts 50 et 22 notamment).
Quant au 09 de Caroline du Nord, ça a l'air bien parti pour l'annulation et le revote : le GOP local a mis la pression sur le comité local qui doit valider le résultat, malgré de nouveaux indices indiquant des comportements plus que louches de manipulation des votes par correspondance dans 2 comtés par l'équipe du candidat républicain "victorieux". Seuls 2 des 4 membres républicains sont revenus sur leurs votes : par 7 voix (4 démocrates, 2 républicains et 1 indépendant) contre 2 le comité a maintenu son refus de valider les résultats, reportant tout nouveau vote à après le 17 décembre (où doit se tenir de nouvelles expertises et interrogatoires pour évaluer la crédibilité des résultats). Mais le caucus démocrate de la Chambre a déjà fait savoir qu'il refuserait de reconnaître l'élection du candidat républicain en janvier (chose tout à fait légal si la Chambre estime que le vote n'est pas légal : il y a eu des précédents où la Chambre avait refusé de valider l'élections d'élus sécessionnistes ou issus d"états pratiquant la ségrégation, la constitution lui garantissant ce droit). Bref, que ce soit au niveau du comité local ou de la Chambre, le siège devrait être déclaré vacant, obligeant l'état de Caroline du Nord à organiser une nouvelle élection pour pourvoir le siège. Sur la rentrée de janvier, on aura donc 235 sièges démocrates contre 199 républicains, et 1 siège vacant...
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Re: Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

Messagede jean24 » Sam 8 Déc 2018 12:08

Corondar a écrit:Vous vous concentrez sur les dizaines de districts que les démocrates ont empoché de peu, je me concentre sur les dizaines de districts que les républicains ont conservé de peu : ça en dit long sur nos analyses à tous deux :). Blague à part, je pense réellement que les républicains vont être confrontés au même problème en 2020 qu'en 2018 : pas mal de sortants qui ne rempileront pas (plus que côté démocrates). Et ça les obligera de nouveau à défendre plus de sièges en position moins confortable.
Ce que je constate c'est que les républicains subissent une contraction de plus en plus grande de leur base : ils ne sont plus majoritaires que chez les ruraux et les blancs (et encore, pas tous). J'ai du mal à les voir empocher beaucoup de sièges avec une coalition électorale aussi réduite. Après peut-être qu'en 2020 ils auront repris du poil de la bête et reconquis des parts de marché dans des électorats tangents ? Mais là aussi, j'ai peut-être tort de penser que les démocrates continueront à maintenir le même delta dans la participation partisane que celle observée ces 2 dernières années...Et historiquement parlant les démocrates se mobilisent plus sur une année de présidentielle que sur une année de midterms. Là aussi j'ai peut-être tort de m'appuyer sur ce postulat historique...
Pour la présidentielle, tant qu'on ne connait pas l'identité du candidat démocrate je vous avoue qu'il est difficile de se prononcer. Là aussi peut-être que j'anticipe un peu trop sur un retournement de croissance et de conjoncture (vu le yoyo des cours de bourse depuis 6 mois et l'explosion des faillites agricoles dans le même temps, je ne suis pas le seul ceci dit...), mais je pense que le contexte économique dans deux ans sera moins favorable que celui des midterms pour les républicains.
Quant au vote populaire, les élections de 2016 et 2018 m'ont plutôt appris qu'il était hasardeux d'essayer de déterminer des résultats au niveau des états (ou des circonscriptions) à partir de cet indicateur macro-électoral. Mais là aussi je peux me tromper...

Je ne me concentre pas que sur les sièges démocrates gagnaient de justesse, ça ne révèle rien sur moi, le système politique américain m'amuse parce qu'il est quand même très original pour un européen, après démocrate ou républicain, franchement je m'en fous. Enfin bon, comme l'ont montré nos pronostics, vous avez été forts pour voir les sièges que les républicains allaient perdre et moi les sièges qu'ils allaient gagner.
Juste pour revenir et ne pas s’éterniser, les démocrates ont 8.6 points d'avance au national sur les républicains, mon hypothèse c'est que si les démocrates gardent ces 8 points et qu'ils ne descendent pas en dessous des 7 points d'avance, oui des gains démocrates sont possibles, mais vu la participation démocrate exceptionnelle, on peut penser que ça ne se reproduira pas en 2020, et donc je prends l’hypothèse d'un score national plus serré, si l'avance d"démocrate est entre 4 et 6 points, au pifomètre je dirai qu'ils perdront entre une poignée et une dizaine de sièges, entre 2 et 4 points d'avance, ils perdront une quinzaine de sièges, et en dessous la chambre est en jeu.
Voila c'est ça mon analyse, si vous pensez que si les
Corondar a écrit:républicains subissent une contraction de plus en plus grande de leur base
je vois mal où Trump pourrait trouver des voix suffisantes dans les moins de 200 sièges républicains (moins de 200 puisqu'ils sont encore censés en perdre en 2020) pour ne pas se prendre une raclée. Si les républicains doivent perdre des sièges, et que Trump aurait une petite chance, c'est pour moi contradictoire et impossible.
Je prends l’hypothèse, comme vous, qu'en 2020 on ne sait pas qui va gagner la présidentielle, mais que les républicains vont retrouver quelques électeurs dans leurs bases électorales, à cause de l'électorat de la classe moyenne qui se mobilise quand même pas mal aux présidentielles, que le GOP va gagner quelques sièges, et que Trump aura moins de 8% de retard sur son adversaire. C'est tout et c'est ce que je trouve le plus logique aujourd'hui, peut être que ça évoluera.
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Re: Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

Messagede guillaume44 » Sam 8 Déc 2018 21:47

Corondar a écrit:Je suis d'accord avec beaucoup des républicains qui s'expriment dans cet article : à mon avis le GOP local n'a pas d'alternative dans cet état. Si il s'éloigne du credo trumpien il perd ce qu'il lui reste de base, si il reste dans le credo trumpien il n'a aucune chance d'attirer des indépendants ou des démocrates modérés. 44% des électeurs de l'état se déclarent désormais démocrates, 24% se déclarent républicains et 27% se déclarent indépendants. L'équation me parait insoluble. Je pense qu'au prochain cycle électoral, les républicains ne seront sans doute même plus en capacité de se qualifier pour la générale au poste de gouverneur, et que les quelques districts qu'ils gardent de peu sur cette fournée seront en danger (les districts 50 et 22 notamment).


Je suis nettement moins pessimiste que vous pour l'avenir du GOP californien.

1. Le contexte électoral ne sera pas toujours aussi favorable au parti démocrate.

2. Comme il y eut la fin de l'ère Bush, il y aura bien un jour la fin de l'ère Trump. On peut tout à fait imaginer qu'un jour un candidat républicain à une présidentielle arrive à faire la synthèse avec les personne hostiles à l'immigration et les communautés latinos en reprenant le créneau des valeurs traditionnels (Je caricature : défense des valeurs familiales, de la religion et compassion). Reagan a bien réussi à faire 37.5% des voix des latinos en 1984 et "W" 44% en 2004.
J'ai la faiblesse de penser que si Arnold Schwarzeneger a été élu gouverneur de la Californie en 2003, la popularité de "W" avec les communautés latinos l'a un peu aidé.
Ainsi, avec un candidat réussissant à faire cette synthèse, il pourra entrainer une spirale positive pour les candidats GOP aux chambres californiennes, fédérales, au sénat californien voir pour les 2 postes au sénat fédéral...

3. Les super-majorités démocrates actuelles finiront tôt ou tard par leur donner l'hubris et commettre des erreurs...
A mon modeste niveau, j'en vois déjà plusieurs....

a. L’effarante augmentation des taxes et des réglementations entrainant des déplacements de population vers des États plus souples Le Colorado et le Texas maintenant...

https://www.forbes.com/sites/chuckdevor ... 48392d73f3

https://www.cnbc.com/2018/03/19/califor ... state.html

b. Le déploiement du Medicare et Medicaid pour tout le monde. Cela aurait pu être une solution pour améliorer en partie le système de santé aux Etats-Unis. Le seul hic est qu'ils souhaitent l'étendre aux illégaux. Je n'ose imaginer la catastrophe pour les finances publiques américaines

c. [ Edit par ploumploum : passage supprimé pour non respect des règles du forum]

Je ne suis donc pas plus inquiet que ça pour l'avenir du GOP californien...

Au niveau national, je commence à en avoir ras-le-bol d'entendre les méchants républicains avec le gerrymandering et les gentils démocrates devant lutter contre cet état de fait. Je rappelle juste que ces derniers font exactement la même chose dans les Etats-Bleus.

https://www.politico.com/story/2018/11/ ... ing-973245

Les 2 partis s'équivalent sur cet aspect là selon moi.
Dernière édition par ploumploum le Sam 8 Déc 2018 22:30, édité 1 fois.
Raison: Passage supprimé ---> non respect des règles
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Re: Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

Messagede manudu83 » Dim 9 Déc 2018 01:14

Concernant le 3a : un fait assez intéressant, les départs sont à proportion plus démocrates que républicains, et ils amènent au Texas, au Nevada principalement de nouveaux électeurs démocrates rendant ces états plus favorable aux démocrates.

Deuxièmement avec une densité de 100 hab/km2 et une surface inhabitable (montagne, désert) très importantes, la loi de l'offre et la demande sur les terrains à batir, fait monter les prix de l'immobilier indépendamment de toutes règulations ou lois.
L'état du Nevada est sur la même voie (avec le problème de la ressource eau en plus).
Le Texas avec une densité de 40 possède encore une large frange de terrain habitable.
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Re: Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

Messagede Corondar » Dim 9 Déc 2018 01:20

guillaume44 a écrit:
Corondar a écrit:Je suis d'accord avec beaucoup des républicains qui s'expriment dans cet article : à mon avis le GOP local n'a pas d'alternative dans cet état. Si il s'éloigne du credo trumpien il perd ce qu'il lui reste de base, si il reste dans le credo trumpien il n'a aucune chance d'attirer des indépendants ou des démocrates modérés. 44% des électeurs de l'état se déclarent désormais démocrates, 24% se déclarent républicains et 27% se déclarent indépendants. L'équation me parait insoluble. Je pense qu'au prochain cycle électoral, les républicains ne seront sans doute même plus en capacité de se qualifier pour la générale au poste de gouverneur, et que les quelques districts qu'ils gardent de peu sur cette fournée seront en danger (les districts 50 et 22 notamment).


Je suis nettement moins pessimiste que vous pour l'avenir du GOP californien.

1. Le contexte électoral ne sera pas toujours aussi favorable au parti démocrate.

2. Comme il y eut la fin de l'ère Bush, il y aura bien un jour la fin de l'ère Trump. On peut tout à fait imaginer qu'un jour un candidat républicain à une présidentielle arrive à faire la synthèse avec les personne hostiles à l'immigration et les communautés latinos en reprenant le créneau des valeurs traditionnels (Je caricature : défense des valeurs familiales, de la religion et compassion). Reagan a bien réussi à faire 37.5% des voix des latinos en 1984 et "W" 44% en 2004.
J'ai la faiblesse de penser que si Arnold Schwarzeneger a été élu gouverneur de la Californie en 2003, la popularité de "W" avec les communautés latinos l'a un peu aidé.
Ainsi, avec un candidat réussissant à faire cette synthèse, il pourra entrainer une spirale positive pour les candidats GOP aux chambres californiennes, fédérales, au sénat californien voir pour les 2 postes au sénat fédéral...

3. Les super-majorités démocrates actuelles finiront tôt ou tard par leur donner l'hubris et commettre des erreurs...
A mon modeste niveau, j'en vois déjà plusieurs....

a. L’effarante augmentation des taxes et des réglementations entrainant des déplacements de population vers des États plus souples Le Colorado et le Texas maintenant...

https://www.forbes.com/sites/chuckdevor ... 48392d73f3

https://www.cnbc.com/2018/03/19/califor ... state.html

b. Le déploiement du Medicare et Medicaid pour tout le monde. Cela aurait pu être une solution pour améliorer en partie le système de santé aux Etats-Unis. Le seul hic est qu'ils souhaitent l'étendre aux illégaux. Je n'ose imaginer la catastrophe pour les finances publiques américaines

c. [ Edit par ploumploum : passage supprimé pour non respect des règles du forum]

Je ne suis donc pas plus inquiet que ça pour l'avenir du GOP californien...


Si je puis me permettre, vous étiez déjà nettement plus optimiste que moi concernant l'avenir du parti républicain californien avant l'élection de novembre.
Le contexte national ne sera peut-être pas toujours favorable aux démocrates, mais à moyen terme, le contexte californien sera toujours hostile aux républicains. Par contre si vous pensez qu'un candidat à la présidentielle (républicain ou démocrate) réussira à réconcilier l'Amérique rouge et l'Amérique bleue, alors en effet vous êtes très optimiste. Ces deux Amériques ne sont plus d'accord sur rien, et la classe politique américaine s'en accommode très bien en nourrissant la bête...Vous nous citez des chiffres d'une époque révolue. La Californie d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec la Californie d'hier.
Les "erreurs" (considérations personnelles seraient plus juste) que vous pointez du doigt démontrent cette situation : une très nette majorité des électeurs californiens viennent de soutenir les taxes et les politiques que vous évoquez, en envoyant dans les cordes les républicains qui étaient d'accord avec vous pour dénoncer les choix des démocrates qui gèrent l'état, et qui ont été reconduits eux.
Oui, une majorité très nette de Californiens considèrent que leur état doit être à l'offensive d'une politique fiscale écologique, que leur état doit être ouvert à l'immigration et favorable à la protection sociale. Ce débat vient d'être tranché par ces élections du mois dernier. Et c'est bien pour cela que le GOP californien est à sec : il propose des éléments programmatiques dont une majorité très nette de Californiens ne veulent pas. C'est pas plus compliqué que ça...
Quant aux finances publiques américaines, c'est vrai qu'elles se portent déjà tellement bien :)

guillaume44 a écrit:Au niveau national, je commence à en avoir ras-le-bol d'entendre les méchants républicains avec le gerrymandering et les gentils démocrates devant lutter contre cet état de fait. Je rappelle juste que ces derniers font exactement la même chose dans les Etats-Bleus.

https://www.politico.com/story/2018/11/ ... ing-973245

Les 2 partis s'équivalent sur cet aspect là selon moi.


Sur ce forum, moi même et d'autres contributeurs avons rappelé que le gerrymandering fut pratiqué par le passé à parts égales par les deux grands partis. Mais à l'époque cela ne se faisait que dans les états chasses-gardées, et les deux partis y trouvaient leur compte.
Le gerrymandering mené par les républicains ces dernières années n'a plus rien à voir avec ça : il a été massif et généralisé.
Quand vous dites que les 2 partis s'équivalent sur cette question, vous êtes sérieux ? Je vous invite à essayer de me trouver sur ces élections de midterms un état où les républicains seraient majoritaires en voix (ou à peu près à l'équilibre avec les démocrates) et minoritaires (ou à l'équilibre) en siège par rapport aux démocrates. A l'inverse, on peut trouver au moins une dizaine d'états où les républicains sont minoritaires en voix (parfois de beaucoup) et majoritaires (parfois de beaucoup) en sièges.
Mais les républicains n'en sont plus là. Désormais, non seulement ils visent à essayer de réduire la participation des électorats démocrates, mais, désormais, quand ils perdent un poste de gouverneur, leur première initiative législative dans la foulée (si ils contrôlent les assemblées locales dans cet état) c'est de réduire les pouvoirs et prérogatives du gouverneur fraîchement élu. Ils l'ont fait en Caroline du Nord, et ils essayent de le faire au Michigan et au Wisconsin (où le GOP a conservé la majorité dans les assemblées locales uniquement grâce au gerrymandering, puisque là aussi les démocrates sont majoritaires en voix).
Force est de constater que les gouverneurs RINO du nord est ne rencontrent pas ce genre de problème eux.
Vous pouvez nier cette réalité, mais pour information, les républicains eux l'assument plutôt : ils disent que la politique c'est désormais une jungle où règne la loi du plus fort où la fin justifie les moyens. Les républicains ont plein de ressources sur comment conserver le pouvoir tout en perdant des élections. C'est magique...
Et pour dissiper tout malentendu : je dirais exactememnt la même chose si c'était les démocrates qui pratiquaient autant d'actions anti-démocratiques. Ce n'est pas de ma faute si ce n'est pas le cas (pour le moment, ça va peut-être changer...).
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Re: Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

Messagede guillaume44 » Dim 9 Déc 2018 02:40

Corondar a écrit:
Si je puis me permettre, vous étiez déjà nettement plus optimiste que moi concernant l'avenir du parti républicain californien avant l'élection de novembre.
Le contexte national ne sera peut-être pas toujours favorable aux démocrates, mais à moyen terme, le contexte californien sera toujours hostile aux républicains. Par contre si vous pensez qu'un candidat à la présidentielle (républicain ou démocrate) réussira à réconcilier l'Amérique rouge et l'Amérique bleue, alors en effet vous êtes très optimiste. Ces deux Amériques ne sont plus d'accord sur rien, et la classe politique américaine s'en accommode très bien en nourrissant la bête...Vous nous citez des chiffres d'une époque révolue. La Californie d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec la Californie d'hier.


Ne surestimez pas mes propos, je disais simplement qu'il n'est pas impossible qu'à moyen-terme, un candidat républicain à une présidentielle arrive à attirer entre 37% et 45% des voix latinos.... Mais delà à réconcilier l'Amérique rouge et l'Amérique bleue, il y a des lois sur les gravités physiques qu'on ne peut dépasser. Il ne faut quand même pas exagérer :)...

Au doigt mouillé, si un candidat républicain arrive à faire entre 35% et 45% des voix latinos comme "W" en 2000 et 2004, il devrait atteindre les 40% des voix en Californie. Il aurait "seulement" 10-12 points de retard sur le candidat démocrate mais s il devrait permettre de récupérer au-delà des 6 ou 7 sièges que les républicains détiennent à la chambre actuellement.

Corondar a écrit:Les "erreurs" (considérations personnelles seraient plus juste) que vous pointez du doigt démontrent cette situation : une très nette majorité des électeurs californiens viennent de soutenir les taxes et les politiques que vous évoquez, en envoyant dans les cordes les républicains qui étaient d'accord avec vous pour dénoncer les choix des démocrates qui gèrent l'état, et qui ont été reconduits eux.
Oui, une majorité très nette de Californiens considèrent que leur état doit être à l'offensive d'une politique fiscale écologique, que leur état doit être ouvert à l'immigration et favorable à la protection sociale. Ce débat vient d'être tranché par ces élections du mois dernier. Et c'est bien pour cela que le GOP californien est à sec : il propose des éléments programmatiques dont une majorité très nette de Californiens ne veulent pas. C'est pas plus compliqué que ça...
Quant aux finances publiques américaines, c'est vrai qu'elles se portent déjà tellement bien :)


Concernant ces élections californiennes, je pense que le contexte national à trop pesé pour les républicains. Ils ont par ailleurs manqué de chance durant les primaires ou le nombres élevés de candidats démocrates aurait pu aboutir à la qualification de 2 candidats républicains pour un poste à la chambre.

Néanmoins, si en 2020 un candidat démocrate est élu à la présidence puis que les résultats californiens restent similaires pour les mid-terms 2022, je réviserais bien évidemment mon optimisme.


Corondar a écrit:Sur ce forum, moi même et d'autres contributeurs avons rappelé que le gerrymandering fut pratiqué par le passé à parts égales par les deux grands partis. Mais à l'époque cela ne se faisait que dans les états chasses-gardées, et les deux partis y trouvaient leur compte.
Le gerrymandering mené par les républicains ces dernières années n'a plus rien à voir avec ça : il a été massif et généralisé.
Quand vous dites que les 2 partis s'équivalent sur cette question, vous êtes sérieux ? Je vous invite à essayer de me trouver sur ces élections de midterms un état où les républicains seraient majoritaires en voix (ou à peu près à l'équilibre avec les démocrates) et minoritaires (ou à l'équilibre) en siège par rapport aux démocrates. A l'inverse, on peut trouver au moins une dizaine d'états où les républicains sont minoritaires en voix (parfois de beaucoup) et majoritaires (parfois de beaucoup) en sièges.
Mais les républicains n'en sont plus là. Désormais, non seulement ils visent à essayer de réduire la participation des électorats démocrates, mais, désormais, quand ils perdent un poste de gouverneur, leur première initiative législative dans la foulée (si ils contrôlent les assemblées locales dans cet état) c'est de réduire les pouvoirs et prérogatives du gouverneur fraîchement élu. Ils l'ont fait en Caroline du Nord, et ils essayent de le faire au Michigan et au Wisconsin (où le GOP a conservé la majorité dans les assemblées locales uniquement grâce au gerrymandering, puisque là aussi les démocrates sont majoritaires en voix).
Force est de constater que les gouverneurs RINO du nord est ne rencontrent pas ce genre de problème eux.
Vous pouvez nier cette réalité, mais pour information, les républicains eux l'assument plutôt : ils disent que la politique c'est désormais une jungle où règne la loi du plus fort où la fin justifie les moyens. Les républicains ont plein de ressources sur comment conserver le pouvoir tout en perdant des élections. C'est magique...
Et pour dissiper tout malentendu : je dirais exactememnt la même chose si c'était les démocrates qui pratiquaient autant d'actions anti-démocratiques. Ce n'est pas de ma faute si ce n'est pas le cas (pour le moment, ça va peut-être changer...).


C'est un sujet source de friction sur ce forum et vous avez le droit de me prendre pour un complotiste. mais à l'instar de Paul Ryan, je considère "étrange"tous ces votes par correspondance en Californie, le droit de s'inscrire le jour même des élections puis de voter.
Vous avez le droit de penser que la commission censée contrôler les résultats de l'élection en 2016 à postériori était une pure mascarade républicaine pour supprimer des centaines de milliers d'électeurs... On n'a aussi le droit de penser le contraire.

Corondar a écrit:Quant aux finances publiques américaines, c'est vrai qu'elles se portent déjà tellement bien :)


Le rétablissement des finances publiques américaines ne faisait pas parti du programme de Donald Trump, ni de Barack Obama d'ailleurs. Pour ça, il faut plutôt aller chercher du côté de "W" avec sa petite guerre en Irak... :)
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Re: Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

Messagede Corondar » Dim 9 Déc 2018 12:47

guillaume44 a écrit:
Corondar a écrit:
Si je puis me permettre, vous étiez déjà nettement plus optimiste que moi concernant l'avenir du parti républicain californien avant l'élection de novembre.
Le contexte national ne sera peut-être pas toujours favorable aux démocrates, mais à moyen terme, le contexte californien sera toujours hostile aux républicains. Par contre si vous pensez qu'un candidat à la présidentielle (républicain ou démocrate) réussira à réconcilier l'Amérique rouge et l'Amérique bleue, alors en effet vous êtes très optimiste. Ces deux Amériques ne sont plus d'accord sur rien, et la classe politique américaine s'en accommode très bien en nourrissant la bête...Vous nous citez des chiffres d'une époque révolue. La Californie d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec la Californie d'hier.


Ne surestimez pas mes propos, je disais simplement qu'il n'est pas impossible qu'à moyen-terme, un candidat républicain à une présidentielle arrive à attirer entre 37% et 45% des voix latinos.... Mais delà à réconcilier l'Amérique rouge et l'Amérique bleue, il y a des lois sur les gravités physiques qu'on ne peut dépasser. Il ne faut quand même pas exagérer :)...

Au doigt mouillé, si un candidat républicain arrive à faire entre 35% et 45% des voix latinos comme "W" en 2000 et 2004, il devrait atteindre les 40% des voix en Californie. Il aurait "seulement" 10-12 points de retard sur le candidat démocrate mais s il devrait permettre de récupérer au-delà des 6 ou 7 sièges que les républicains détiennent à la chambre actuellement.


Quand les Afro-Américains se sont mis à voter massivement pour les démocrates c'est parce que ces derniers ont opté pour un changement profond de leur corpus idéologique : ils ont abandonné le soutien de la ségrégation pour défendre le mouvement des droits civiques dans les années 1960 (et ont fait voter plein de lois en ce sens). Par voix de conséquence les républicains se sont réorientés (sous l'impulsion de Nixon) vers une politique visant à récupérer les voix de l'électorat blanc sudiste. Rappelons que jusque là, les noirs votaient (pour ceux qui avaient accès au vote, donc essentiellement au Nord) plutôt pour le GOP : c'était le parti de Lincoln, le grand émancipateur.
Les mouvements qu'on a constatés pour le vote latino reposent aussi sur des évolutions programmatiques semblables. On attire pas les mouches avec du vinaigre : tant que le chef des républicains dépeindra les Latinos comme des parasites, des violeurs, des assassins et des drogués, tant que les démocrates défendront le mythe du rêve américain pour les immigrés, tant que le GOP sera hostile à toute protection sociale, on voit mal comment les républicains pourraient regagner du terrain auprès de l'électorat latino. Et si réellement ils se lançaient dans un réalignement programmatique visant cet électorat, ils prendraient le risque de perdre des voix au sein de leur base. Etant donné l'extrême polarisation du spectre politique c'est peu probable. Et je pense qu'il faudrait plus qu'une plateforme accès sur les valeurs religieuses désormais pour regagner des points auprès des électeurs latinos.

guillaume44 a écrit:Concernant ces élections californiennes, je pense que le contexte national à trop pesé pour les républicains. Ils ont par ailleurs manqué de chance durant les primaires ou le nombres élevés de candidats démocrates aurait pu aboutir à la qualification de 2 candidats républicains pour un poste à la chambre.

Néanmoins, si en 2020 un candidat démocrate est élu à la présidence puis que les résultats californiens restent similaires pour les mid-terms 2022, je réviserais bien évidemment mon optimisme.


Le fait que les républicains, malgré un nombre de candidats nettement moins élevés que les démocrates lors des jungles primaries n'aient pas pu en tirer profit plus que ça est justement un signe de l'hostilité de cet état pour eux désormais. Je note que même lorsque des présidents démocrates furent impopulaires (Clinton et Obama en leur temps), cela n'a jamais pu enrayer le processus de fond de poussée démocrate dans le golden state. Le seul républicain à avoir réussi un exploit électoral sur la période ce fut Schwarzenegger : vous conviendrez qu'on avait là un républicain plus qu'atypique, qui aujourd'hui ne revendique plus vraiment cette étiquette. Si les républicains californiens veulent reprendre pied dans cet état, là non plus il n'y a guère de mystère : ils vont devoir faire un aggiornamento par rapport au credo républicain national. Au moins sur l'écologie et la protection sociale. Peut-être aussi sur certaines questions sociétales (le droit des armes et le mariage gay au moins).


guillaume44 a écrit:C'est un sujet source de friction sur ce forum et vous avez le droit de me prendre pour un complotiste. mais à l'instar de Paul Ryan, je considère "étrange"tous ces votes par correspondance en Californie, le droit de s'inscrire le jour même des élections puis de voter.
Vous avez le droit de penser que la commission censée contrôler les résultats de l'élection en 2016 à postériori était une pure mascarade républicaine pour supprimer des centaines de milliers d'électeurs... On n'a aussi le droit de penser le contraire.


Je sais bien qu'en trumpie les faits et la vérité sont devenus des abstractions. Il n'en reste pas moins que les accusations (insinuations plutôt, il est moins frontal que Trump, qui a au moins le mérite de ne pas mégoter quand il s'agit d'édicter des théories complotistes) de Ryan et que vous reprenez ne reposent sur absolument rien. Tout comme les accusations de vol du vote populaire ne reposaient sur rien (et l'administration Trump a été incpapable, malgré la création d'une commission fort coûteuse, de trouver le moindre début d'élément pour le démontrer). Si les républicains critiquent les votes par correspondance ou les inscriptions le jour du vote c'est uniquement parce que ces votes là ne leur sont pas favorables.
Oui la stratégie républicaine est désormais très claire : tout faire pour empêcher ceux qui votent mal de voter.
Et là non plus, ils s'en cachent à peine. Je note toujours avec amusement que les républicains défendent souvent le droit des états fédérés face au fédéral, mais lorsque les états exercent leur droit à organiser leur code électoral, cela leur pose problème si ce code électoral favorise la participation électorale. Si les républicains ont vraiment un problème avec les pratiques électorales des états, ils n'ont qu'à proposer aux démocrates une réforme de fond au fédéral, avec création de listes électorales au niveau national et d'injecter des milliards en terme de sécurité électorale (ce qui impliquerait sans doute une création d'une carte d'identité nationale, un serpent de mer aux USA). Je suis sur que les démocrates seraient ravis de soutenir un tel projet bipartisan. Si la seule initiative républicaine en la matière c'est de lancer des accusations infondées, ils seraient plus sages de se taire je pense. On notera d'ailleurs la schizophrénie désormais au sein du GOP : ils en sont carrément à lancer des accusations de trucage y compris dans les élections qu'ils gagnent (Trump en 2016, Scott en Floride...).
Enfin, concernant les accusations sans fondement, je note que lorsqu'une femme accuse un juge républicain vous nous rappelez (à raison) que l'accusation n'est étayée que par le témoignage de la plaignante. Par contre, lorsque des républicains lancent tout un tas d'accusations sans fondement, là ça ne vous pose aucun problème de les reprendre à votre compte et de les intégrer comme parole d'évangile.


guillaume44 a écrit:Le rétablissement des finances publiques américaines ne faisait pas parti du programme de Donald Trump, ni de Barack Obama d'ailleurs. Pour ça, il faut plutôt aller chercher du côté de "W" avec sa petite guerre en Irak... :)


Nous sommes bien d'accord : tout le monde (ou presque) aux USA se moque allègrement des déficits (ça risque de leur coûter très cher un jour, quand le dollar ne sera plus la monnaie de référence). A partir de là pourquoi mettre en avant que les démocrates seraient plus dépensiers que les républicains ? Cela ne résiste pas à l'analyse. Par contre, en effet, les deux partis ont des idées divergentes sur la manière de créer ce déficit : baisse d'impôts pour les républicains, protection sociale pour les démocrates. Oui, ce sont des choix.
Par contre, je ne comprends pas votre remarque concernant W et la guerre en Irak : vous voulez dire que W avait pour but le rétablissement des finances publiques US ? Ou j'ai mal compris votre propos ?
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Re: Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

Messagede guillaume44 » Dim 9 Déc 2018 14:39

Corondar a écrit:
Enfin, concernant les accusations sans fondement, je note que lorsqu'une femme accuse un juge républicain vous nous rappelez (à raison) que l'accusation n'est étayée que par le témoignage de la plaignante. Par contre, lorsque des républicains lancent tout un tas d'accusations sans fondement, là ça ne vous pose aucun problème de les reprendre à votre compte et de les intégrer comme parole d'évangile.


Nous commentons l'actualité politique des Etats-Unis au XXIième siècle pas l'actualité d'un pays d'Amérique latine des années 70. Si une femme ou un homme subit une aggression, il est très facile de porter plainte. Pourquoi ne l'a-t-elle pas faite au moment de l'acte présumé ou à minima quelques années plus tard voir une décennie plus tard ?

Le fait que cette personne était ouvertement anti-trump durant l'élection de 2016, qu'elle ne se souvienne pas de la date et du lieu présumé de l'aggression puis que sa meilleure amie conteste sa version des faits décrédibilise au minimum sa version.

Je pense simplement que cette personne a voulu se faire un gros coup de pub et se faire des centaines de milliers de dollars en sortant prochainement un livre. Elle n'a eu aucune compassion pour Kavanaugh et sa famille jetée en pâture au médias libéraux.


Corondar a écrit:
Nous sommes bien d'accord : tout le monde (ou presque) aux USA se moque allègrement des déficits (ça risque de leur coûter très cher un jour, quand le dollar ne sera plus la monnaie de référence). A partir de là pourquoi mettre en avant que les démocrates seraient plus dépensiers que les républicains ? Cela ne résiste pas à l'analyse. Par contre, en effet, les deux partis ont des idées divergentes sur la manière de créer ce déficit : baisse d'impôts pour les républicains, protection sociale pour les démocrates. Oui, ce sont des choix.
Par contre, je ne comprends pas votre remarque concernant W et la guerre en Irak : vous voulez dire que W avait pour but le rétablissement des finances publiques US ? Ou j'ai mal compris votre propos ?


Je voulais dire que Bill Clinton a laissé à "W" des finances publiques avec des excédents budgétaires alors qu'il était passé derrière Reagan, Bush père et surtout avec un mandat "réel" de 2 ans selon moi (1992-1994 à différencier de son mandat officiel qui a duré de 1992 à 2000).


Bush se fait élire en 2000 en promettant également une gestion saine des finances publiques et sur une ligne relativement isolationniste comme Trump... 2 ans plus tard, il lance sa croisade en Irak, échoue à reconstruire et installer une démocratie dans ce pays. Il ruine les Etat-Unis qui n'ont absolument rien gagné dans cette aventure.
Alors certes, il est à nouveau populaire mais il reste le pire président des Etats-Unis de l'ère moderne selon moi.
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Re: Etats-Unis : Les Midterm elections de 2018

Messagede Pullo » Dim 9 Déc 2018 16:28

guillaume44 a écrit:
Corondar a écrit:
Enfin, concernant les accusations sans fondement, je note que lorsqu'une femme accuse un juge républicain vous nous rappelez (à raison) que l'accusation n'est étayée que par le témoignage de la plaignante. Par contre, lorsque des républicains lancent tout un tas d'accusations sans fondement, là ça ne vous pose aucun problème de les reprendre à votre compte et de les intégrer comme parole d'évangile.


Nous commentons l'actualité politique des Etats-Unis au XXIième siècle pas l'actualité d'un pays d'Amérique latine des années 70. Si une femme ou un homme subit une aggression, il est très facile de porter plainte. Pourquoi ne l'a-t-elle pas faite au moment de l'acte présumé ou à minima quelques années plus tard voir une décennie plus tard ?

Le fait que cette personne était ouvertement anti-trump durant l'élection de 2016, qu'elle ne se souvienne pas de la date et du lieu présumé de l'aggression puis que sa meilleure amie conteste sa version des faits décrédibilise au minimum sa version.

Je pense simplement que cette personne a voulu se faire un gros coup de pub et se faire des centaines de milliers de dollars en sortant prochainement un livre. Elle n'a eu aucune compassion pour Kavanaugh et sa famille jetée en pâture au médias libéraux.

Si en France Clémentine Autain et/ou Sandrine Rousseau vous lisaient, elles tomberaient à la renverse ! Et encore, je ne parle que des personnalités politiques. Non, il n'est pas facile pour les victimes de violences sexuelles, dans le cadre conjugal ou professionnel, de porter plainte immédiatement après les faits. Parmi les raisons, il y a la honte et la peur (malheureusement pas injustifiée...) d'être mal accueillies par la police.

On sait qu'il y a des hommes victimes de violences conjugales. Ils sont la minorité des victimes de violences conjugales, mais ils existent. Et ceux qui portent plainte contre leur conjoint(e) violent(e) sont... une minorité !
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