de Oskial » Ven 28 Nov 2014 08:41
Le résultat en détail en Emilie-Romagne est en effet à nuancer.
Pour la présidence, Stefano BONACCINI, le nouveau président PD de la région, obtient, certes, deux fois moins de voix que son prédécesseur (et 3% de moins des exprimés), mais le dit prédécesseur était jusque là soutenu par la gauche de la gauche, qui avait, au moins pour le PRC et le PDCI, une candidate. Si on compare aux autres candidats, il retrouve 51,4% des voix de son prédécesseur. Si on regarde à périmètre équivalent (PD en 2010, PD + Altra en 2014), les candidats de gauche retrouve 55,6% des voix de 2014 du candidat de 2010.
Le candidat de centre-droit ne retrouve que 44,3% et le candidat centriste n'en retrouve que 34,6%. C'est la candidate du M5S qui fait la meilleure performance, avec 103% des voix de son prédécesseur. En % des exprimés, les candidats de gauche gagnent 0,99%, le candidat de droite perd 6,87%, le candidat du centre perd 1,55% et la candidate du M5S gagne 6,30%.
Pour le scrutin de liste pour l'élection des conseillers régionaux, le constat est quasi identique dans chaque camp : la gauche conserve 58,6% de ses voix (+1,48% des exprimés), la droite seulement 44,2% (-8,61% des exprimés), le centre 39,9% (-1,12% des exprimés). Là encore, c'est le M5S qui s'en sort le mieux avec 103,7% des voix de 2010 (et +7,26% des exprimés).
Les choses sont plus nuancées à l'intérieur de chaque camp. Ainsi, à gauche, en l'absence de IDV, le parti anti-corruption du juge Di Pietro (plus de 6% des voix en 2010), la "gauche de la gauche" résiste mieux, qu'elle soit restée dans la coalition (SEL, 103% des voix de 2014 et +1,45% des exprimés) ou, dans une moindre mesure, qu'elle en soit sortie (PRC-PDCI-l'Altra, 76% des voix de 2014 et +0.92% des exprimés). Le PD ne retrouve que 62% de ses voix et gagne 3,88% des exprimés.
A droite, Forza Italia s'effondre, ne retrouvant que 19% de ses voix et perdant 16,19% des exprimés. Cette chute vertigineuse est compensée par la très bonne tenue de la Lega Nord, qui retrouve 81% de ses vois et progresse de 5,75% des exprimés.
Ce résultat marque en réalité un renforcement, forcément relatif au regard de la faiblesse de la participation (37,7% cette fois-ci contre 68,1% en 2010), des partis radicaux (SEL, PRC-PDCI, Lega Nord, M5S) au détriment des partis institutionnels et plus centristes (PD, FI et UDC). En % des exprimés, la comparaison de ces blocs est encore plus frappante (39,62% en 2014 contre 24,26% en 2010 pour les "radicaux", 55,51% en 2014 contre 68,94% en 2010 pour les "institutionnels").
C'est peut-être un des enseignements majeurs de ce scrutin, qui ne se traduit pas dans les attributions de siège. La gauche obtient 32 sièges contre 11 à la droite et 5 au M5S (contre respectivement 22 à gauche, 14 à droite, 2 au M5S et 1 au centre). Si on prend le prisme "radicaux" vs "institutionnels", les premiers obtiennent, en 2014, 16 sièges (contre 8 en 2010) alors que les "institutionnels" obtiennent 31 sièges contre 29 en 2010.