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la vie politique italienne

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Re: la vie politique italienne

Messagede Jean-Philippe » Mar 15 Juil 2014 20:56

L'un des projets phare de Renzi, à savoir la réforme du Sénat (réduction à 100 membres élus au suffrage indirect d'une chambre désormais appelée "chambre des autonomies" qui ne voterait ni le budget, ni la confiance, perdant donc son égalité avec la chambre des députés) semble dépendre du sort judiciaire réservé à Berlusconi. Ce dernier semble favorable à cette réforme, mais les membres de son parti, doutant de plus en plus de ses capacités à les faire gagner à nouveau, pourraient refuser de faciliter à Renzi de remporter cette victoire politique (surtout les sénateurs qui sont les principaux perdants).
Or les débats commencent mercredi 16 juillet au Sénat, deux jours avant le verdict en appel dans le procès Ruby, où Silvio Berlusconi pourrait voir confirmée sa peine de sept ans de prison pour abus de pouvoir et prostitution de mineure.
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Re: la vie politique italienne

Messagede ploumploum » Dim 9 Nov 2014 11:36

Vers une démission du Président Giorgio Napolitano d'ici quelques semaines ?

C'est ce qu'avance la Repubblica qui indique que le Président devrait quitter il Quirinale à la fin de l'année.
On se souvient qu'il avait été réélu en 2013 (réélection qui est une première dans l'histoire de la République italienne) dans un contexte très difficile : la candidature ratée de Franco Marini puis celle de Romano Prodi à la présidentielle , pas de majorité absolue de la coalition Bersani au Sénat.

Les raisons avancées de cette probable démission sont les suivantes :
- Giorgio Napolitano est fatigué : il va fêter ses 90 ans en juin prochain et sa carrière politique a commencé il y a plus de 60 ans avec son entrée à la Chambre des députés (en 1953). On peut ajouter qu'il ne ferait que tenir sa promesse annoncée lors de sa réélection : il n'irait pas jusqu'au terme du septennat.
- Malgré le volontarisme affiché de Matteo Renzi, le rythme des réformes institutionnelles est lent. Or Napolitano avait accepté d'être réélu si le Parlement adoptait rapidement une nouvelle loi électorale et une réforme constitutionnelle portant sur la fin du bicaméralisme parfait.

http://www.repubblica.it/politica/2014/ ... 100044655/
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Re: la vie politique italienne

Messagede anjou49 » Lun 24 Nov 2014 09:04

Et de 2-0 dans le match Renzi-Grillo !!

En effet, il y avait deux élections régionales partielles ce dimanche, dans la région Émilie-Romagne (Bastion de la gauche italienne), région prospère et en Calabre, région la plus pauvre de l'Italie . Le Parti Démocrate et ses alliés conservent la région Émilie-Romagne et conquis sur le Nouveau-Centre Droit, la région de Calabre. Il y a eu une déroute des candidats de Grillo (Les sondages nationaux, lui donne aux alentours de 19%), entre 5% en Calabre et 13% en Émilie-Romagne, région où à débuter le mouvement populiste. Seule point négatif dans la victoire du parti de Renzi, la participation, 37.67% en Émilie-Romagne (Rappel: 69.98% aux européennes de mai) et 44.07% en Calabre

Tous les bureaux de vote ne sont pas dépouillés:


Calabre (1819/2409):

Mario Oliverio (PD): 61,49%
Wanda Ferro (FI): 23,59%
Nico D'Ascola (NCD): 8,67%.
Cono Cantelmi (MCS): 4,82%
Domenico Gattuso (PRC): 1,37%.

Émilie-Romagne (Pas indication sur le dépouillement):

Stefano Bonaccini (PD): 49,04%
Alan Fabbri (LN): 29,85%.
Giulia Gibertoni (MCS): 13.30%
Maria Cristina Quintavalla (PRC): 4%
Alessandro Rondoni (NCD): 2,66%
Maurizio Mazzanti (Indépendant): 1,12%.

http://www.ilgiornale.it/news/politica/ ... 69981.html
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Re: la vie politique italienne

Messagede benjam » Mar 25 Nov 2014 13:07

Les résultats quasi définitifs en Calabre sont sensiblement les mêmes.

Le Mouvement 5 étoiles obtient plus de 13% en Emilie-Romagne (ER) et 5 élus, alors qu'en Calabre, il est juste sous les 5% et sera absent du conseil régional.

A droite c'est surtout Forza Italia qui déçoit : 12% en Calabre et 8% en ER, où la Ligue du Nord crée la surprise avec près de 20%.

Le PD de Renzi obtient près de 45% en ER et la majorité absolue (29 sièges sur 49), ne laissant que des miettes aux autres listes de gauche.
En Calabre, c'est l'inverse : le candidat de la gauche obtient un impressionnant 61% dans une région qui n'est pas un de ses fiefs (contrairement à l'ER) ; mais le PD n'obtient que 24% et 9 sièges alors que les 7 autres listes soutenant Oliverio totalisent 38% et 10 sièges, certaines pouvant être classées au centre-droit.

Quant aux communistes (sous la bannière l'Altra ...), ils restent marginalisés avec 3,7% en ER (1 siège) et 1,3% en Calabre.

La Calabre est la 4ème région conquise par la gauche en 2014 (après la Sardaigne, le Piémont et les Abruzzes). L'abstention autour des 60%, très inhabituelle en Italie, montre que les réformes de Renzi ne suscitent pas forcément l'enthousiasme mais pour l'instant, il n'a rien à craindre des partis d'opposition.
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Re: la vie politique italienne

Messagede Draume » Mar 25 Nov 2014 18:14

En Emilie, le Parti de Renzi voit quand même son nombre de voix divisé par 4
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Re: la vie politique italienne

Messagede spinto » Mar 25 Nov 2014 19:27

Draume a écrit:En Emilie, le Parti de Renzi voit quand même son nombre de voix divisé par 4


Certes, mais il convient de préciser que cette élection a eu lieu car le président précédent, Vasco Errani, également membre du PD, avait du démissionner après avoir été condamné (pour faux il me semble).

Cela a du jouer dans la baisse du PD, et pour le coup Renzi n'y est pas pour grand chose.

D'ailleurs j'interprète la forte baisse de la participation comme un refus pour des électeurs de gauche de voter pour le PD, mais également de se reporter sur la droite ou le M5S.
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Re: la vie politique italienne

Messagede Oskial » Ven 28 Nov 2014 08:41

Le résultat en détail en Emilie-Romagne est en effet à nuancer.

Pour la présidence, Stefano BONACCINI, le nouveau président PD de la région, obtient, certes, deux fois moins de voix que son prédécesseur (et 3% de moins des exprimés), mais le dit prédécesseur était jusque là soutenu par la gauche de la gauche, qui avait, au moins pour le PRC et le PDCI, une candidate. Si on compare aux autres candidats, il retrouve 51,4% des voix de son prédécesseur. Si on regarde à périmètre équivalent (PD en 2010, PD + Altra en 2014), les candidats de gauche retrouve 55,6% des voix de 2014 du candidat de 2010.
Le candidat de centre-droit ne retrouve que 44,3% et le candidat centriste n'en retrouve que 34,6%. C'est la candidate du M5S qui fait la meilleure performance, avec 103% des voix de son prédécesseur. En % des exprimés, les candidats de gauche gagnent 0,99%, le candidat de droite perd 6,87%, le candidat du centre perd 1,55% et la candidate du M5S gagne 6,30%.

Pour le scrutin de liste pour l'élection des conseillers régionaux, le constat est quasi identique dans chaque camp : la gauche conserve 58,6% de ses voix (+1,48% des exprimés), la droite seulement 44,2% (-8,61% des exprimés), le centre 39,9% (-1,12% des exprimés). Là encore, c'est le M5S qui s'en sort le mieux avec 103,7% des voix de 2010 (et +7,26% des exprimés).
Les choses sont plus nuancées à l'intérieur de chaque camp. Ainsi, à gauche, en l'absence de IDV, le parti anti-corruption du juge Di Pietro (plus de 6% des voix en 2010), la "gauche de la gauche" résiste mieux, qu'elle soit restée dans la coalition (SEL, 103% des voix de 2014 et +1,45% des exprimés) ou, dans une moindre mesure, qu'elle en soit sortie (PRC-PDCI-l'Altra, 76% des voix de 2014 et +0.92% des exprimés). Le PD ne retrouve que 62% de ses voix et gagne 3,88% des exprimés.
A droite, Forza Italia s'effondre, ne retrouvant que 19% de ses voix et perdant 16,19% des exprimés. Cette chute vertigineuse est compensée par la très bonne tenue de la Lega Nord, qui retrouve 81% de ses vois et progresse de 5,75% des exprimés.

Ce résultat marque en réalité un renforcement, forcément relatif au regard de la faiblesse de la participation (37,7% cette fois-ci contre 68,1% en 2010), des partis radicaux (SEL, PRC-PDCI, Lega Nord, M5S) au détriment des partis institutionnels et plus centristes (PD, FI et UDC). En % des exprimés, la comparaison de ces blocs est encore plus frappante (39,62% en 2014 contre 24,26% en 2010 pour les "radicaux", 55,51% en 2014 contre 68,94% en 2010 pour les "institutionnels").

C'est peut-être un des enseignements majeurs de ce scrutin, qui ne se traduit pas dans les attributions de siège. La gauche obtient 32 sièges contre 11 à la droite et 5 au M5S (contre respectivement 22 à gauche, 14 à droite, 2 au M5S et 1 au centre). Si on prend le prisme "radicaux" vs "institutionnels", les premiers obtiennent, en 2014, 16 sièges (contre 8 en 2010) alors que les "institutionnels" obtiennent 31 sièges contre 29 en 2010.
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Re: la vie politique italienne

Messagede spinto » Ven 5 Déc 2014 11:36

Un article intéressant sur Matteo Salvini, leader de la Ligue du Nord, et sur la stratégie qu'il entend mettre en oeuvre :

http://www.lepetitjournal.com/turin/acc ... -italienne

En résumé, il entend donner une dimension nationale à la ligue, ce qui est passé par un mea culpa sur le traitement accordé au Mezzogiornio par son parti. A terme, il entend faire cohabiter la Ligue du Nord, au Nord donc, et une Ligue nationale, sur des thématiques proches de celles du Front national en France.
L'accent est donc progressivement de moins en moins mis sur la défense de la Padanie, pour rejoindre les items d'une extrême droite classique. Il faut noter que la LN a déjà présenté des candidats sur l'ensemble du territoire (élections de 2006 notamment je crois, européennes de 2014), mais sans obtenir plus de 1 à 2 % sur les 2/3 sud du pays.

Dans un contexte de chute de l'autre mouvement contestataire (M5S) et de grande coalition (PD, NCD, auxquels se rattache FI sur certains sujets), la Ligue espère ainsi devenir le principal opposant. Les échéances électorales récentes semblent le confirmer ; j'ai l'impression que l’ambiguïté de Forza Italia sur son positionnement, soutenant Matteo Renzi sur certains projets du gouvernement, mais s'alliant toujours localement à la Ligue, est en train de se retourner contre lui. En témoignent les résultats en Emilie-Romagne. Les élections régionales de 2015, qui devraient notamment concerner la Vénétie (où la LN avait quasi 10 pts d'avance sur le PDL en 2010), la Ligurie et la Toscane nous montreront s'il y a une confirmation de cette suprématie croissante de l'extrême droite sur la droite berlusconienne.

Au passage, l'article évoque les remous causés par la publication de photos de Matteo Salvani pour le moins inhabituelles pour un responsable politique... Les Italiens ne sont certes pas les plus regardant sur la peoplisation de la vie politique, mais je me demande tout de même s'il n'est pas allé trop loin !
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Re: la vie politique italienne

Messagede ploumploum » Jeu 18 Déc 2014 14:52

ploumploum a écrit:Vers une démission du Président Giorgio Napolitano d'ici quelques semaines ?

C'est ce qu'avance la Repubblica qui indique que le Président devrait quitter il Quirinale à la fin de l'année.
On se souvient qu'il avait été réélu en 2013 (réélection qui est une première dans l'histoire de la République italienne) dans un contexte très difficile : la candidature ratée de Franco Marini puis celle de Romano Prodi à la présidentielle , pas de majorité absolue de la coalition Bersani au Sénat.

Les raisons avancées de cette probable démission sont les suivantes :
- Giorgio Napolitano est fatigué : il va fêter ses 90 ans en juin prochain et sa carrière politique a commencé il y a plus de 60 ans avec son entrée à la Chambre des députés (en 1953). On peut ajouter qu'il ne ferait que tenir sa promesse annoncée lors de sa réélection : il n'irait pas jusqu'au terme du septennat.
- Malgré le volontarisme affiché de Matteo Renzi, le rythme des réformes institutionnelles est lent. Or Napolitano avait accepté d'être réélu si le Parlement adoptait rapidement une nouvelle loi électorale et une réforme constitutionnelle portant sur la fin du bicaméralisme parfait.

http://www.repubblica.it/politica/2014/ ... 100044655/



L'info de la Repubblica n'avait été ni confirmée ni démentie par la présidence de la République.

Giorgio Napolitano vient d'apporter la confirmation en indiquant "la fin imminente de [son] mandat présidentiel" lors d'un discours devant le Corps diplomatique.

http://www.repubblica.it/politica/2014/ ... 103194296/
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Re: la vie politique italienne

Messagede ploumploum » Mer 14 Jan 2015 11:01

Démission du Président de la République, Giorgio Napolitano

Après 8 ans et 8 au Quirinale, Napolitano se retire.

Pietro Grasso, le Président du Sénat, assure l'intérim.

Scrutin présidentiel fin janvier/début février pour élire le 12ème Président de la République italienne

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
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