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la vie politique italienne

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Re: la vie politique italienne

Messagede ploumploum » Ven 4 Avr 2014 09:41

Le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi constitutionnelle portant sur la réforme du Sénat.

Le projet prévoit :
- le changement de nom : "Sénat de l'Autonomie"
- la réduction du nombre de sénateurs à 148 : 127 représentants des régions et communes et 21 nommés par le Président de la République.
- la fin de l'indemnité parlementaire pour le sénateur
- la fin du bicaméralisme parfait avec les suppressions du vote de confiance et du vote sur la Loi de Finances


Cette adoption par le Conseil des Ministres intervient l'adoption en 1ère lecture au Sénat d'une loi visant à supprimer les provinces.

Outre le fait que l'on retire aux électeurs italiens le droit d’élire les sénateurs, la présence de 21 membres nommés par le Président de la République (soit 14,2 % du total) me parait exagéré voire contraire à l'objectif annoncé de moderniser les institutions.
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Re: la vie politique italienne

Messagede Maskim82 » Ven 4 Avr 2014 19:31

Outre le fait que l'on retire aux électeurs italiens le droit d’élire les sénateurs, la présence de 21 membres nommés par le Président de la République (soit 14,2 % du total) me parait exagéré voire contraire à l'objectif annoncé de moderniser les institutions.


Surtout si les sénateurs continuent d'élire (en partie) le Président de la République...
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Re: la vie politique italienne

Messagede manudu83 » Ven 4 Avr 2014 22:20

Si le sénat perd le pouvoir de faire la loi et de faire tomber les gouvernements, il n'y a plus bicaméralisme et alors la nomination par le président de sénateurs n'a pas grande importance.

Les sénats sont des institutions en général conservatrice dans les états non fédéraux qui pour moi ne devrait pas exister (en France le sénat est une introduction de la réaction thermidorienne et la condition en 1875 imposée par certains conservateurs de voter pour la "constitution républicaine).
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Re: la vie politique italienne

Messagede Jean-Philippe » Jeu 29 Mai 2014 13:46

Dimanche dernier, il y a également eu des élections locales (plus de 4000 scrutins environ). Le PD a confirmé son succès européen à cette occasion en remportant largement face à la droite sortante les deux régions en jeu et surtout le Piémont (alors menée par un sortant Ligue du Nord, invalidé après sa victoire de justesse en 2010 et qui ne se représentait pas). La gauche remporte 47,09 % et 32 des 49 sièges contre 8 chacun pour la droite et le Mouvement 5 étoiles, autour de 22%.
Il en est de même dans les Abruzzes avec 46,25% contre 29,31% pour le sortant de droite et 21,33% pour le candidat du Mouvement 5 étoiles.

A Florence, le successeur Dario Nardella de Renzi l'emporte avec 59,15% (47,40% pour Renzi au 1e tour de 2009) au 1e tour contre 12,06% pour la droite (32,13 puis 40,48% en 2009).
Toujours en Toscane, la gauche devrait conserver Livourne : 39,97% contre 19,01% pour le M5E. La première liste de droite arrive 4e avec 7,30%, derrière une liste à gauche du PD.
Prato bascule largement : d'une victoire de justesse en 2009 (50,91%) sur la gauche sortante dans ce fief historique de la gauche, on passe à une débâcle de la droite (58,18% pour la gauche, 28,71% pour le sortant)

A Bergame (Lombardie, fief de droite sauf entre 2004 et 2009), la gauche est légèrement en tête avec 45,48% contre 42,17% pour le sortant de droite qui avait battu le sortant de gauche dès le 1e tour avec 51,39% contre 42,29% en 2009.

Crémone (Lombardie) pourrait aussi revenir à gauche après une parenthèse d'un mandat. Le sortant de droite l'avait emporté avec 51,51% au 2e tour en 2009 (45,01% au 1e). Cette fois, il n'obtient que 33,31% concurrencé par la Ligue du Nord (8,47%).

Pavie (Lombardie) devrait rester à droite (46,68% contre 36,44% pour le candidat de gauche).

A Vercelli (Piémont), la gauche est en tête avec 35,41%, devant la droite 26,95%. Le M5E est 4e à 8,07%. En 2009, la candidat de droite (qui ne se représente pas) avait obtenu 60,60% contre 27,63% pour le candidat du PD.

Padoue (Vénétie) sera très disputée entre le sortant PD depuis 2013 (33,76%) et son challenger de droite (31,42). 7 autres candidats étaient en lice au 1e tour.

A Modène (Émilie-Romagne), fief de gauche depuis 1945, la gauche fera face au M5E sans suspense : 49,71% (score en très légère baisse) contre 16,33% et 12,52% pour le candidat de droite.

Reggio d'Émilie reste facilement à gauche (56,38 contre 17,08% pour le M5E et 13,30% pour la droite).

A Ferrare (Émilie-Romagne), fief de gauche depuis au moins 30 ans, le sortant PD est réélu avec 55,55%, un score proche de celui de 2009 (mais obtenu au 2e tour). Le candidat de droite passe de 25,52% (43,31% au 2e tour) à 17,75%.

A Forlì (Émilie-Romagne), la gauche l'emporte facilement dans son fief avec 54,27% contre 20,59% pour le candidat de droite et 11,52% pour le M5E. Le rapport était de 49,39% contre 40,33% au 1e tour de 2009. L'écart est assez stable au 2e tour.

A Pescara dans les Abruzzes, le maire sortant de droite passe de 54,46 à 22,83, la gauche est favorite à 43%.

A Campobasso (Molise), le sortant de droite passe de 56,57% (face à une gauche divisée) à 9,38%, en 4e position alors que la gauche l'emporte avec tout juste 50%.

Bari (Pouilles) restera à gauche (49,38% contre 35,76).
A Foggia, pas très loin, la droite (32,41%) devance de peu la gauche sortante (29,89%).

A Sassari (Sardaigne), la gauche triomphe avec 65,28 contre 65,94 en 2009.

En cas de ballottage, le deuxième tour aura lieu le 8 juin (en Sicile les 8 et 9 juin).
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Re: la vie politique italienne

Messagede Jean-Philippe » Jeu 29 Mai 2014 17:07

Quelques détails supplémentaires :
sur les 4095 communes concernées (soit la moitié des 8101), on compte 27 chefs-lieux de provinces dont huit reviennent dès le premier tour à la gauche souvent rassemblée autour du PD.

Quant à Forza Italia, le seul chef-lieu de province que le parti s’offre au premier tour est Ascoli Piceno [environ 50000 habitants] dans les Marches.


http://www.lepetitjournal.com/milan/accueil/actualite-italie/186366-elections-municipales-le-centre-gauche-superstar

J'en profite pour faire un petit état des lieux en terme de régions et de province, le nombre de ces dernières (109 effectives) devant fortement baissé d'ici 2016.

20 régions : le PD en dirige 14, ses alliés du SEL une (les Pouilles), la droite 5 seulement : la Calabre, la Campanie (FI), la Lombardie et la Vénétie (Ligue du Nord toutes les deux) et le Val d'Aoste, où l'Union valdôtaine est soutenue par la droite après avoir été longtemps proche de la gauche. A noter que le président de la Calabre Giuseppe Scopelliti (membre du Nouveau Centre-droit, NCD) a démissionné de tous ses mandats après sa condamnation fin mars 2014).

109 provinces (plus le Val-d'Aoste à la fois région et province) :
10 dépassent le million d'habitants et sont dominées par la droite : Bari, Catane, Milan, Naples, Salerne (PdL), Bergame et Brescia (LN), Palerme (UdC jusqu'en juin 2013, gérée par un commissaire spécial depuis), Rome, la plus peuplée avec 4,2 millions et Turin (PD)
12 ont entre 800 000 et 1 million d'habitants : Bologne, Florence, Gênes (PD), Caserte (UdC allié à la droite), Lecce (dans les Pouilles), Monza et Brianza (en Lombardie), Padoue, Vérone (PdL), Trévise, Varèse, Venise et Vicence (LN)

Pour les 87 autres (dont 38 de moins de 300 000 habitants et qui devraient fusionner avec d'autres), on compte :
42 à droite : 30 PdL, 7 Ligue du Nord, 3 UdC (Chieti dans les Abruzzes, Raguse et Trapani en Sicile), 2 MpA (à Agrigente et Caltanissetta en Sicile, allié local de Berlusconi),
2 au centre : 1 UpT (Trentin), 1 SVP Bolzano (plutôt proche de la gauche), deux provinces à forte identité et à statut spécial
42 à gauche : 41 PD, 1 SEL (Fermo dans les Marches)

Au final, la gauche contrôle 47 provinces.
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Re: la vie politique italienne

Messagede Jean-Philippe » Mer 4 Juin 2014 13:59

Voici la liste des 14 villes en ballotage :
Bari : gauche sortante très largement en tête avec 49,38% contre 35,76 pour la droite
Bergame : droite sortante légèrement devancée par la gauche (42,17/45,48%)
Biella : droite sortante légèrement devancée par la gauche (36,17/36,62%)
Crémone : droite sortante largement devancée par la gauche (33,31/45,80%)
Foggia : gauche sortante légèrement devancée par la droite (29,89/32,41%)
Livourne : gauche sortante largement en tête avec 39,97% contre 19,01 pour le candidat du M5E
Modène : gauche sortante largement en tête avec 49,71% contre 16,33 pour le candidat du M5E
Padoue : gauche sortante légèrement en tête avec 33,76% contre 31,42 pour la droite
Pavie : droite sortante largement en tête avec 46,68% contre 36,44 pour la gauche
Pérouse : gauche sortante très largement en tête avec 46,55% contre 26,31 pour la droite
Pescara : droite sortante largement devancée par la gauche (22,83/43%)
Potenza : gauche sortante très largement en tête avec 47,82% contre 16,79 pour la droite (divisée)
Urbino : gauche sortante légèrement en tête avec 39,97% contre 33,54 pour la droite
Verbiana : droite sortante largement devancée par la gauche (17,53/46,90%)

D'un rapport de 6 villes de droite et 8 de gauche, on devrait passer au minimum à un rapport de 3 à 11, seule Pavie est quasi assurée de rester à droite. Une incertitude existe à Foggia, Padoue, Biella et Bergame, mais je ne vois pas des électeurs rejoindre en masse la droite, surtout ceux du M5E.

Source : la Repubblica
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Re: la vie politique italienne

Messagede Jean-Philippe » Lun 9 Juin 2014 10:25

Foggia bascule de très peu à droite.
A Livourne, la démobilisation de l'électorat de gauche (plus de 2000 électeurs de la liste du PD ne se sont pas rendus à nouveau aux urnes) a permis la victoire surprise du M5E avec 6 pts d'avance.
Padoue reste à droite, mais Pavie bascule de manière aussi surprenante que Livourne puisque le candidat de gauche a moins de voix au 2e tour que celui de droite au 1e.
Autre renversement incroyable à Pérouse remportée par la droite largement devancée au 1e tour. La gauche s'est démobilisée. J'en viens à me demander s'il n'y a pas d'erreur informatique. Exactement le même scénario à Potenza.
A Pescara, le sortant n'obtient qu'un tiers des votes.
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Re: la vie politique italienne

Messagede benjam » Lun 9 Juin 2014 11:05

En Italie, il y a systématiquement une baisse de participation relativement forte entre les 2 tours pour les élections municipales. Il n'est pas rare qu'un candidat obtienne moins de voix au second tour qu'au premier.
Pour avoir consulté les résultats des municipales depuis plusieurs années, je dois avouer qu'à chaque fois il y a des changements très surprenants et inexplicables vu de France dans certaines communes.
Malgré ces surprises, le bilan est favorable au Pd : la gauche passe de 112 communes "supérieures" (+ de 15.000 hab) à 141 (+29), alors que la droite en perd 46.
En plus de Livourne, M5S a aussi conquis Civitavecchia.
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Re: la vie politique italienne

Messagede benjam » Lun 9 Juin 2014 11:15

Une explication pour cette année peut-être : l'électorat de gauche s'est mobilisé lors des Européennes, pour soutenir Renzi et a donc voté pour le Pd au 1er tour des municipales en même temps. Pour le 2nd tour, on peut penseer qu'il n'y a en revanche pas eu une participation différentielle entre les différentes sensibilités politiques.
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Re: la vie politique italienne

Messagede Jean-Philippe » Lun 9 Juin 2014 18:40

En plus des explications pertinentes de Benjam, l'affaire impliquant plusieurs entrepreneurs et élus de la région de Venise (dont le maire PD de la Sérénissime) a probablement joué un rôle dans la démobilisation de certains électeurs (source). Celle-ci s'ajoute à une affaire de corruption touchant des chantiers de l'Exposition universelle de Milan l'année prochaine (source).
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