de Républicain67 » Jeu 2 Mai 2019 10:24
Jusqu'à présent nous n'avons pas encore parlé des élections régionales et communautaires, qui se tiendront le même jour que les élections législatives fédérales et les élections européennes. Je souhaite donc commencer à aborder se sujet, soit l'élection au Parlement flamand, au Parlement wallon, au Parlement bruxellois et au Parlement de la Communauté germanophone. Le Parlement de la Communauté française (ou Fédération Wallonie-Bruxelles) lui n'est pas élu au suffrage universel. Toutes les assemblées sont élues à la proportionnelle, suivant la méthode D'Hondt. Je commence avec les Parlements bruxellois et flamand.
Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale
Les élections régionales bruxelloises se distinguent des autres, vu que les députés régionaux sont élus dans deux groupes linguistiques distincts, le groupe linguistique francophone (72 députés) et le groupe linguistique néerlandophone (17 députés). Les deux groupes linguistiques forment chacun, en plus du Parlement régional, une assemblée communautaire, l'Assemblée de la Commission communautaire française (aussi appellée Parlement francophone bruxellois) et le Conseil de la Commission communautaire flamande (ou Vlaamse Raad).
Dans les deux groupes linguistiques, les écologistes (Ecolo, Groen) devraient d'après les récents sondages, fortement progresser, voire même arriver en tête (du moins côté francophone). Côté francophone, le PS pourrait subir un léger recul. Le MR et DéFI devraient, si on se fie au résultats des dernières élections communales en Région bruxelloise et aux récents sondages, subir des reculs assez importants, tout comme le CDH. Le PTB devrait lui assez fortement progresser. Le Parti populaire et les Listes Destexhe semblent assez mal en point. Elles auront du mal à franchir le seuil électoral dans le groupe linguistique francophone, mais il faut prendre en compte que les deux formations concurrentes ont signé un accord d'apparentement, ce qui peut leur faire dépasser à deux les 5% et obtenir des élus. Le PTB avait en 2014 obtenu que 3,9% des voix, mais grâce à des apparentements avec des petites listes, il avait réussi à obtenir des élus régionaux.
Côté néerlandophone, Groen devrait aussi fortement progresser, voire arriver en tête. La N-VA s'est fixé comme objectif d'arriver en tête dans le groupe linguistique néerlandophone, en ralliant entre autre des voix francophones de droite. Le but affiché des nationalistes flamands est de se rendre incontournables et de forcer leur entrée au gouvernement régional bruxellois, voire de bloquer les institutions régionales. La N-VA reprend ici une ancienne stratégie du Vlaams Blok/Belang consistant à "draguer" des électeurs francophones pour se rendre incontournable dans le collège néerlandophone et viser à dépasser les 50% + 1 dans ce groupe linguistique. Cette stratégie a été un échec pour le VB dans les années 2000, même s'il arrivait de 1995 à 2004, loin en tête dans le groupe linguistique néerlandophone. La stratégie de la N-VA a été un échec lors des dernières élections communales en Région bruxelloise. Le parti nationaliste stagnant ou reculant dans la plupart des communes, ne progressant que dans de rares cas, comme Jette, Ganshoren, Schaerbeek ou Ixelles. L'Open VLD va devoir se battre pour rester le premier parti flamand à Bruxelles. Le CD&V et le SP.A pourraient aussi reculer. Le Vlaams Belang espère un retour en force et passer d'un à deux élus. Cela me semble comme même difficile. Le PTB présente cette fois-ci, contrairement à 2014, une liste PVDA dans le collège néerlandophone. Il sera intéressant de voir si elle peut dépasser les 5% et obtenir un élu. Les néerlandophones étant réputés voter plus à droite que les francophones.
Parlement flamand
Le Parlement flamand (régional et communautaire) est élu par les habitants de la Région flamande et les Flamands de Bruxelles. Les députés bruxellois ne peuvent pas voter pour les compétences régionales, mais uniquement pour les compétences communautaires, contraitrement à leur collègues élus en Flandre. Les députés flamands sont élus dans le cadre de circonscriptions, correspondant aux cinq provinces flamandes et à la Région de Bruxelles-Capitale.
La N-VA devrait de nouveau arrivé loin en tête et peut potiellement arriver en tête dans les cinq provinces. A Bruxelles, cela me semble plus difficile. Elle est conduite par Bart De Wever en personne (candidat en Province d'Anvers). Geert Bourgeois, le ministre-président flamand sortant, est lui tête de liste N-VA aux élections européennes (collège néerlandophone). Le CD&V et l'Open VLD devraient être concurrent pour la seconde place au niveau régional. Groen peut faire une vraie percée, notamment en milieu urbain. Le SP.A, dans la foulée des communales (perte des maïortas de Gand, Bruges, Ostende...) devrait lui assez fortement reculer. Le Vlaams Belang peut faire un retour en force et devrait cette fois-ci gagner des députés dans les cinq provinces flamandes. L'Union des francophones devrait garder son élu en Brabant flamand. Le PVDA peut potiellement entrer au Parlement flamand, notamment grâce à la Province d'Anvers. Pour la Flandre-Orientale, voire le Limbourg, cela me semble plus compliqué. L'élection des membres bruxellois du Parlement flamand (par les Flamands de Bruxelles) est assez particulière. La N-VA est moins forte à Bruxelles et pourrait contrairement à la Flandre ne pas arriver en tête. Cela se joue selon moi entre la N-VA, l'Open VLD (arrivé en tête en 2014) et Groen. Le CD&V et le SP.A devraient reculer à Bruxelles. Le Vlaams Belang peut progresser, mais ne devrait pas obtenir de sièges sur Bruxelles pour le Parlement flamand, tout comme le PVDA (qui présente pour la première fois une liste bruxelloise pour le Parlement flamand). Il n'y a que six députés flamands élus à Bruxelles.