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Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Forum de discussion consacré aux élections municipales qui seront organisées en France en mars 2020.

Re: Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Messagede Boby13 » Dim 12 Juil 2020 10:06

@ pmf, Est ce que le nouveau de Gravigny est PCF ? Adjoint du Maire PCF sortant et qui ne se représentait pas.
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Re: Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Messagede pmf » Dim 12 Juil 2020 10:51

Je n'en sais rien.

Si je devais le classer, je lui donnerais l'étiquette App PCF, mais peut être que ce devrait être PCF.

Il a eu face à sa liste, celle d'un autre Maire Adjoint sortant qui fut au PS et, me semble, en être resté plus ou moins proche.

A Evreux et son Agglomération, le Communisme demeure encore marqué par l'ère Roland Plaisance, Maire historique du Chef lieu de l'Eure, dont le nom est souvent évoqué dans les discussions politiques et ce fut le cas en 2020 autour de la candidature à Evreux de Marianne Plaisance sur la liste du Maire sortant, Les Républicains, un autre Plaisance soutenant la liste Citoyenne proche de LFI.

Et il faut se souvenir que le Camarade Roland Plaisance était atypique au sein du Mouvement Communiste.
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Re: Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Messagede K.V » Mer 15 Juil 2020 08:09

alamo a écrit:
• Rhône-Alpes

Dans l’Isère,
Les deux grandes villes sont conservées, St-Martin d’Hères (38500 hab) au premier tour, Echirolles (35600) au second. Idem à [...] Vaulnaveys-le-Bas (1300)…
A Champ-sur-Drac le maire dvg dans la lignée des maires PC/FG précédentes est réélu

En revanche dans la troisième ville communiste historique, à Fontaine (22500 hab), la concurrence du premier tour avec la liste LFI a laissé des traces malgré la fusion, comme toujours, et au second tour la ville est perdue au profit d’une alliance entre la droite (MODEM) et un ancien adjoint PS


D'abord chapeau pour le boulot de recensement, c'est un sacré travail!

Je me permets quelques apports. D'abord le Maire sortant PCF à Fontaine ne fait que 24% au premier tour, ce qui est très faible, et la liste fusionnée 39% au deuxième tour alors que la somme du premier tour était de 45%, et que le "total gauche" habituel à Fontaine est plutôt à 60%. C'est quand même le signe d'un rejet très fort de la personne du maire sortant, par ailleurs condamné en cours de mandat pour favoritisme (même si peine légère). Mettre la défaite sur le dos de LFI est lui trouver les épaules fort larges...

Je ne sais pas grand chose des maires des petites communes, mais Vaulnaveys-le-bas siège à l'échelon métropole dans le groupe des petites communes justement (ADIS), pas communiste (CCC), et c'était le cas du nouveau maire de Champ sur Drac, qui vient toutefois d'annoncer qu'il rejoignait le groupe écolo (MET).
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Re: Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Messagede emile » Mer 15 Juil 2020 13:41

alamo a écrit:Dans l’Allier, le PCF avait fait un bon premier tour en conservant Désertines (4300 hab), Saint-Yorre (2800) et Beaulon (1700), et en gagnant Commentry (6600), Bourbon (2600) et Cérilly (1300 hab).
Creuzier-le-Vieux (3400 hab) change de maire mais semble rester dans la mouvance communiste.
Et le PC garde encore une bonne vingtaine de petits villages dirigés par un Maire PCF : Saint-Menoux (1100 hab), Tronget (900), Ygrande (800), Cressanges (600), Noyant d'allier (600 hab.), etc

En revanche ont été perdues Bellenaves et Buxières-les-Mines
Echec à Domérat qui reste au PS et à Cosne qui reste à droite. A Moulins la défaite est sans appel, et à Montluçon l’alliance entre le PCF et un ex-PS ne parvient pas à regagner la mairie pour la gauche.


Pour ce qui est de Buxieres, ce n'est pas à proprement parler une perte. Je ne pense pas que la nouvelle maire soit encartée mais en fait les trois listes étaient des émanations de la même majorité d'avant 2008...
Le nouveau maire de Creuzier le Vieux est effectivement toujours issu de la même liste "Tuloup" ou figurait Jean-Claude Mairal naguère... On apprend que son père fut lui-même maire jusqu'en 1983...

Je n'y avais pas pensé parce que c'est de l'autre côté du département mais Dompierre reglisse vers le PS, avec Michel Brunner, même si tout ce monde reste proche de Pascal Vernisse, allié à JP Dufregne...
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Re: Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Messagede alamo » Jeu 16 Juil 2020 08:34

K.V a écrit:
Je me permets quelques apports. D'abord le Maire sortant PCF à Fontaine ne fait que 24% au premier tour, ce qui est très faible, et la liste fusionnée 39% au deuxième tour alors que la somme du premier tour était de 45%, et que le "total gauche" habituel à Fontaine est plutôt à 60%. C'est quand même le signe d'un rejet très fort de la personne du maire sortant, par ailleurs condamné en cours de mandat pour favoritisme (même si peine légère). Mettre la défaite sur le dos de LFI est lui trouver les épaules fort larges...

Je ne sais pas grand chose des maires des petites communes, mais Vaulnaveys-le-bas siège à l'échelon métropole dans le groupe des petites communes justement (ADIS), pas communiste (CCC), et c'était le cas du nouveau maire de Champ sur Drac, qui vient toutefois d'annoncer qu'il rejoignait le groupe écolo (MET).


Bien sûr, la défaite du PCF à Fontaine vient à la fois d'un certain "essooufflement", dirons-nous, du maire sortant, et le l'alliance droite/PS au second tour, plus que de bisbilles avec LFI au premier tour (on n'est pas à Echirolles) même s'il y a quand même 6 points de déperdition (160 voix) entre les deux.
La hausse de participation (2,5%) a bénéficié à la droite, qui a bien conservé les voix des deux listes et récupéré la centaine de voix du dernier candidat de droite. La défaite est sans appel, PCF et LFI ont trois élus chacun, dans l'oposition...

A Vaulnaveys, au PCF depuis 200, le maire est toujours à l'ANECR (ceci étant il fait peut-être justement partie du "et républicains" comme Corneille à Othis) mais peut se trouver mieux dans un groupe de maires de petites communes qu'avec ceux des deux plus grosses villes de la banlieue même s'ilest du même parti...
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Re: Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Messagede alamo » Ven 17 Juil 2020 08:50

Suite avec le Sud Ouest (je suis obligé de tronçonner, faute de temps...) :


• Limousin

L’époque où la région, et tout particulièrement la Corrèze, était partagée entre les deux partis issus de la Résistance (gaullistes et communistes) est révolue (selon le vieil adage que plus le temps passe, moins on rencontre de gens qui ont connu Napoléon), et le PCF n’a plus de maires en Corrèze et dans la Creuse que dans de petites communes rurales.

Dans la Creuse la passation s’est bien passée à Fursac (1500 hab), mal (défaite au premier tour) à St-Sulpice-le-Guérétois (1950 hab). En revanche le PCF l’emporte au Grand-Bourg (1220 hab). Plus petit que la ville perdue (la 6ème du département), mais avec Fursac les deux seules communes de plus de 800 habitants du canton ayant un maire communiste, ce qui peut permettre de nourrir quelque espoir pour les élections départementales.

En Corrèze le maire PCF d’Uzerche (2800 hab) est réélu, ainsi que celui de Seilhac (1700 hab) et quelques petits maires ruraux (le sortant de Perpezac (1160 hab) ayant été battu, la seconde plus grosse commune est Favars avec 1100 hab) et une dizaine de villages de moins de 1000 habitants (Chanteix, Grandsaigne, Pradines, Saint Martial Entraygues, Saint Pardoux la Croislle, Darnets, Neuville, ...)
On est loin des près de 50 communes de 1977, dont Tulle (et déjà Uzerche)
Mais la Résistance est loin...

En Haute Vienne :

Encore une terre d’implantation communiste traditionnelle où celle-ci avait été affaiblie par des dissidences, voire une scission, mais contrairement à d’autres régions elles n’étaient pas téléguidées par le PS et il n’y a pas eu passage avec armes et bagages chez le concurrent. ADS qui s’était allié au PS aux Régionales a été partie prenante du Front de Gauche et est resté dans la mouvance communiste, faisant groupe commun au CD.
Avaient été conservées au premier tour par l’alliance PCF/ADS les mairies de Saint-Junien (11200 hab), deuxième ville du département, et historiquement la première municipalité communiste, et une vingtaine de communes plus petites dont Veyrac (2050 hab), St-Brice-sur-Vienne (1700), Bussière-Galant (1400 hab), St-Maurice-les-Brousses, (1050), Arnac-la-Poste (1000 hab), etc…
A Ambazac (5700 hab), gagnée en 2014, l’équipe sortante (sans la maire) était en ballotage favorable avec 44,5% devant le PS et la droite, et l’emporte sans surprise au second tour.
En revanche à Rilhac-Rancon (4600 hab, seule ville de l’agglo de Limoges), prise au PS en 2014, l’équipe sortante menée par un adjoint est battue, la ville retourne au PS.
Bonne surprise à Bellac (3800 hab) où, comme le laissait présager le premier tour, le PCF reprend à la droite la mairie que le PS avait perdue en 2014
Idem à Châteauneuf-la-Forêt (1600 hab)

Bilan neutre, donc, dans l’ancienne région Limousin

• Poitou-Charente

Peu d’implantations pour le PCF dans cette région, quelques zones rurales en Charente limousine et dans la Vienne, donc peu à dire des Municipales.
En Charente le sortant de Mornac (2200 hab) a été réélu largement
En Charente-Maritime on signale des maires membres de l’ANECR à Croix-Chapeau (1250 hab), St-Vivien (1225 hab), St-Vaize (600)
Dans les Deux-Sèvres à Germond-Rouvre (1200 hab)
Et dans la Vienne à Queaux (525 hab), dans le canton rural le plus favorable au PCF du département
Dans ce dernier département, le PCF était dans le bon wagon à Poitiers et fait partie de la majorité municipale avec trois adjoints et le quatrième vice-pdt de l'Agglo.

C’est sûr qu’aujourd’hui pour le PCF la région est plus proche de la Vendée que de la Haute-Vienne…

• Aquitaine

En Dordogne, le PCF compte encore une vingtaine de maires de communes rurales comme Montrem (1300 hab), Prissans (1020), St-Geniès (950), St-Capraise-de-Lalinde (530),
Les trois mairies dans la banlieue de Périgueux ont été conservées dès le premier tour, à commencer par les deux historiques à Boulazac (10650 hab, 3ème ville du département), dont le maire est aussi pdt de l’Agglo (il vient d'y être réélu) et Trélissac (6700), le PC conservant aussi Champcevinel (2900)
A La Force (2700 hab), le successeur désigné du maire PCF est socialiste, il l’emporte au premier tour
A Saint-Léon sur l’Isle (2000 hab), le maire sortant ne se représentait pas, mais un adjoint l’emporte et conserve la commune du même bord. Et à Vergt (1600 hab) un adjoint PCF succède au maire socialiste.
A Périgueux la liste LFI/PCF a fusionné avec celles du PS et d’EELV, et a 5 ou 6 élus sur la liste commune dont deux adjointes (1 LFI, 1 PCF).
En revanche Coulounieix, 3ème ville de l’agglomération, passe du PS à la droite d’où perte de quelques élus.
A Bergerac la jeune candidate PCF s’est maintenue au second tour (le candidat PS ayant accepté le soutien de LREM), elle améliore un peu son score et obtient deux élus

Dans le Lot-et-Garonne, le PCF ne compte plus de maires que dans quelques communes rurales. Son chef de file départemental est maire d’Argenton (311 hab)

En Gironde le premier adjoint succède au maire sortant à Fargues (1600 hab), le maire de St-Pierre d’Aurillac (1350) est réélu, celui de Loupiac (1100 est battu). Et on compte quelques maires dans des communes rurales de moins de 1000 habitants
A Bègles pour la première fois depuis 1989, le PCF s’est réconcilié avec les écologistes et a fait liste commune avec le maire sortant, il revient donc dans la majorité. Et il entre également dans la majorité à Bordeaux, sur la liste de gauche menée par le nouveau maire EELV

Dans les Landes le PC conserve la mairie de Tarnos (12.300 habitants, 5ème ville du département) et, plus petit, St-Lon-les-mines (1300) et Misson (750)
Pouillon, perdue en 2014, reste au MODEM
En revanche la conseillère départementale, binôme du maire de Tarnos, remporte la mairie d’Ondres (5300 hab), ce qui devrait sécuriser le canton de Seignanx.
A noter que l’allié PG garde la petite ville de Lespéron (1000 hab)

Toujours dans la banlieue de Bayonne, mais dans les Pyrénées-Atlantiques, le PCF tentait de récupérer la mairie de Boucau (8200 hab), perdue en 2014 mais échoue de 55 voix contre le maire sortant (49% contre 51) malgré la fusion avec la candidate EELV alors que le total théorique était à 59%. Mauvais reports de voix visiblement.
En revanche le candidat PCF (très connu localement ceci étant) crée la surprise en battant le maire sortant en triangulaire à Mauléon (3000 hab), capitale de l’espadrille.

Bilan correct donc en Aquitaine…

• Midi

Dans les Hautes-Pyrénées, conservation de la ville de Soues (3200 hab) et des petites communes de 1000 à 2000 habitants de Bazet (1700), Capvern (1325), Andrest (1400), Oursbelille (1200)…
A Tarbes le secrétaire fédéral PCF passe de 15,2% à 23% entre les deux tours, loin du sortant LR , et obtient 5 élus dont 3 à la CC

Dans le Gers, le sortant de Mauvezin (2200 hab) qui avait succédé au maire décédé en 2017 avait fait près de 48% au premier tour mais perd de 2 voix au second face à l’union des deux listes de droite
Celui de Jegun (1150 hab) repasse mais l’implantation est surtout rurale avec quelques petites communes de moins de 1000 hab.

Dans le Lot le PCF conserve son seul fief historique, la petite ville industrielle de Biars-sur-Cère (2100 hab), et quelques petites communes rurales. Le maire du village de Laburgade est le premier communiste élu à la tête d’une intercommunalité dans le département (Lalbenque-Limogne)

Dans l’Aveyron l’essentiel de l’implantation historique du PCF se situe dans l’ancien bassin minier de Decazeville
A Aubin, deuxième ville de l’agglomération (3750 hab contre près de 10.000 à l’époque florissante du charbon), la liste LFI/PCF avait battu dès le premier tour le sortant socialiste
A Decazeville le candidat PCF fait 35%, loin derrière le maire de droite réélu. Son collègue de Cransac échoue face au maire sortant PRG (37% contre 63)

Dans le Tarn conserve ses trois mairies de St-Benoit-de-Carmaux (2200 hab), Valence d’Albigeois (1300) et Blan (1150), et remporte au second tour la petite ville de Mirandol-Bourgnounac (1050 hab.) près de Carmaux
Justement, Carmaux, en revanche, la ville de Jaurès socialiste depuis 127 ans, a basculé, d’où perte de quelques élus pour le PCF.

En Haute-Garonne le PCF a conservé sa principale ville, la Salvetat St-Gilles (8500 hab) dans la banlieue ouest de Toulouse, et une dizaine de communes plus petites comme Montréjeau (2850), Miremont (2400), St-Hilaire (1100), Boussan (250, dont le maire préside la CC)
Il crée la surprise à Aussonne (7000 hab), autre ville de la banlieue (NO) toulousaine.
A l’Union, le maire qui fut PCF (candidat sous cette étiquette en 2008) avant de virer divers gauche était cette fois soutenu par tous les partis de gauche dont le PC.

RAS dans l’Ariège. Il avait fait cavalier seul ou avec LFI à Foix (très loin du sortant PS), à Pamiers (17%) et à Laroque d’Olmes. Dans cette commune son candidat passe de 23% à 11 entre les deux tours, la moitié des électeurs ont visiblement préféré voter utile pour le sortant PS talonné par la drfoite au premier tour.

Bilan légèrement positif donc dans l’ancien Midi-Pyrénées malgré la défaite de 2 voix dans le Gers.
Dernière édition par alamo le Sam 12 Sep 2020 11:45, édité 2 fois.
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Re: Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Messagede alamo » Sam 18 Juil 2020 14:48

Et pour finir le sud-est (et les DOM)


• Languedoc-Roussillon

Dans les Pyrénées-Orientales, les principaux sortants PCF avaient été reconduits au premier tour à Cabestany (10100 hab, 6ème ou 7ème ville du département), Alenya (3600), Estagel (2050) et Corbères-les-Cabannes (1125)
A Elne (9000 hab) l’ancien maire PCF qui avait frôlé l’élection au premier frôle les 49% reprend la ville à la droite.
En revanche le candidat PCF échoue largement devant le sortant de droite à Prades, un nommé …Jean Castex

Dans l’Aude les sortants PCF (ou ex) sont réélus à Conques-sur-Orbiel (2500 hab) et Ginestas (1450), mais le PCF ne parvient pas à récupérer Coursan, perdue en 2014.
Plus grand-chose dans un département où le PC a été fort jadis (il avait par exemple deux cantons de Carcassonne sur trois) même si toujours largement devancé par le PS

Dans l’Hérault, le PCF jadis puissant a beaucoup perdu, tant à cause des dissidences en son sein que de l’évolution sociologique de la population, notamment sur la "Côte d’Azur du pauvre ».
Il conserve les mairies de Murviel-lès-Béziers (3050 hab), Vendres (2700) , Le Bousquet d’Orb (1600), Brissac (600)
A Boisseron (2000 hab) où le maire ne se représentait pas, la liste élue comporte une bonne partie des sortants et les principaux adjoints restent en place.
A Campagnan (700 hab) le nouveau maire faisait partie de l’équipe sortante du prédécesseur PCF

Le PCF perd Montarnaud (3450 hab) contre l’ancien directeur de l’OPH départemental, et Castelnau-de-Guers (1200)

En revanche il reprend la mairie de Villeneuve-les-Maguelonne (9900 hab), perdue en 2008

A Sète où certains prédisaient un duel entre le maire sortant LR et le RN, la conseillère départementale PCF arrivée en seconde position derrière le sortant LR a fusionné sa liste avec celle du socialiste, la gauche gagne 1400 voix par rapport au total théorique des deux listes, sans doute grâce à l’amélioration de la participation, mais cela n’a pas suffi.
A Montpellier, le PCF était allié au candidat PS M. Delafosse qui a remporté la mairie, il entre dans l’exécutif avec deux ou trois adjoints (dont le 4ème adjt)
Quant à Béziers, qui avait eu un maire communiste entre 1977 et 1983, Ménard y est repassé avec près de 69% au premier tour et la gauche, qui a fait un peu plus de 6%, ne sera représentée au CM que par la tête de liste, PCF.

Dans le Gard les temps fastes sont passés (ceux du grand chelem aux Législatives de 1978), mais le PCF garde quelques restes.
A Alès le candidat PCF ne parvient toujours pas à reprendre une ville qu’il a dirigée entre 1965 et 1989, le maire de droite y est réélu au premier tour.

En revanche le PCF conserve ses mairies dans l’ancien bassin houiller : La Grand-Combe (5050 hab, il y en eut plus de 14.000 dans les années 60 aux grandes heures du charbon), St-Martin-de-Valgargues (4400), Rousson (4100), Salindres (3500), Saint-Julien-les-Rosiers (3350), Bagard (2600), les Mages (2100), Cendras (1850), St-Jean-du-Pin (1500), Saint-Florent-sur-Auzonnet (1200), Laval-Pradel (1200) et d’autres plus petites comme le Martinet(750)
Hors bassin minier le PC conserve Aramon (4250 hab), Sauveterre (2000), Barjac (1600), …
A St-Geniès-de-Malgoirès (3000 hab) le maire sortant est battu par son adjoint aux finances mais la ville reste au PCF
A Anduze la conseillère départementale d’Alès 1, élue en binôme avec un communiste, bat le maire sortant dès le premier tour, elle est EELV mais le PCF est fort présent sur la liste.

A Nîmes, le PCF a montré qu’il était toujours la première force de la gauche même si la mairie a été perdue depuis très longtemps. Rappelons que les sondages le donnaient à 7 ou 8% contre 20% à la liste PS/EELV, il était trois points devant au premier tour et finit second de la quadrangulaire après que le chef de file EELV ait fusionné avec une des listes de droite. La gauche ne sera représentée au conseil ; Municipale que par les 8 élus PCF.

En Lozère, où le maire sortant divg ne se représentait pas, la candidate PC est élue au premier tour.
Et évidemment le maire est réélu à St-Germain-de-Calberte, chef-lieu de l’un des quatre cantons les plus mélenchonistes des Présidentielles.

Bilan positif donc dans l’ex région Languedoc, les gains sont supérieurs aux pertes, même si l’objectif après le premier tour était évidemment la reprise de Sète.

• PACA

Dans les Bouches-du-Rhône le PCF conserve ses bastions de l’étang de Berre : Martigues (48200 hab, 3ème ville du dépt), Port-de-Bouc (16500), le Rove (5150), Ensuès-la-Redonne (5500), mais aussi Septèmes-les-Vallons (11000 hab), Roquevaire (9000), la Penne-sur-Huveaune (6450), Noves (5900) et la Bouilladisse (6200).

En revanche deux villes importantes sont perdues :
A Arles (52500 hab), le maire qui avait reconquis la ville en 2001 ne se représentait pas, son adjoint n’a pas démérité mais est battu par un ancien PDG De France Télévision très droitier et multi-casseroles mais natif du cru.
A Gardanne (20800) le candidat officiel du PCF était arrivé en tête juste devant celui adoubé par le Maire sortant (depuis 1977). Ce dernier a fusionné avec la girouette régionale et s’est maintenu, il est toujours devancé par le candidat PCF mais c’est la droite qui l’emporte en quadrangulaire avec moins de 36% des voix.

Ces pertes auraient pu être éventuellement compensés par quelques gains mais à Aubagne (45200 hab), perdue en 2014, malgré la fusion entre la candidate PCF et le candidat EELV, et semble-t-il de bons reports d’une liste dvg éliminée, la droite conserve la mairie.
A la Ciotat, la victoire de la droite est sans appel, la gauche conduite par le PCF fait 21% en quadrangulaire au second tour. La ville des chantiers navals est définitivement devenue une station balnéaire de type varois.

L’élection d’un maire de secteur communiste à Marseille aurait suffi pour faire considérer le cru 2020 des Municipales comme un succès pour le PCF, mais le sabordage par la tête de liste PCF dès le lendemain du premier tour, s’effaçant au nom du « front républicain » derrière un candidat de droite au score pourtant faiblard, le prive d’une victoire probable.
Pour ne pas dire certaine au vu du deuxième tour et de la victoire du Printemps Marseillais sur la ville, quand on voit que son collègue du secteur voisin est allé sérieusement titiller sur ses terres la survivante du guérinisme (qui visiblement semble empêtrée comme la droite dans des histoires de procurations rigolotes)

Dans le Vaucluse le PCF ne tient plus beaucoup de mairies, le Luberon est devenu bobo et la vallée du Rhône a viré à la droite musclée.
Il conserve sa principale ville, Entraigues (8500 hab), et Violès (1640), remportée en 2008.
A Morières, la liste soutenue par le PCF perd au second tour contre un candidat assez frontalement national, à Avignon le PCF reste dans la majorité à maire PS.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, les maires des Mées (3800 hab) et Reillanne (1675) repassent, ainsi que ceux de petites communes rurales (La Palud-sur-Verdon, Selonnet, Vachères, Auzet…)
A Ste-Tulle (340 hab), le PC était arrivé juste derrière un adjoint PS passé chez LREM et devant une autre adjointe PS. Celle-ci s’est maintenu, le sortant repasse de 42 voix avec moins de 40% des voix alors que la gauche est majoritaire.
En revanche le candidat communiste gagne la mairie de Château-Arnoux (5140 hab, 5ème ville du département)

RAS dans les Hautes-Alpes. A Briançon la liste de droite bat le sortant socialiste en triangulaire avec 49%, la liste PCF s’était maintenue et fait un peu plus de 20%.

Dans les Alpes-Maritimes, les deux conseillers départementaux en lice sont réélus dans leur mairie à Contes (7500 hab) et Touët-de-l’Escarène (280 hab), comme la sortante de Gattières (4100). Des maires PCF et apparentés sont également élus à Gorbio (1550 hab), Le Broc (1400), Cantaron (1350)…
Mais la mairie de Drap (4500), ancienne ville communiste perdue en 2014, reste à droite.

A la Trinité le PCF figure sur la liste du MRC L. Polski qui a remporté la mairie (mais qui inclut aussi quelques centristes dont une adjointe du maire sortant)
A Carros le maire, élu sous l’étiquette PCF en 2014, est réélu, mais entre-temps il est passé… à l’UDI

Dans le Var le PCF conserve Carnoules (3350 hab) et la Cadière d’Azur (5550), son candidat ne fait que 14% à la Garde, qui fut son fief jadis dans la banlieue de Toulon.
Pour le reste, malgré quelques scores permettant le maintien au deuxième tout à La Garde, au Pradet ou à Six-Fours, le Var rouge est bel et bien enterré.
Et à la Seyne, dernière grande ville à gauche du département, le maire GRS est battu par la droite, ce qui fait perdre quelques élus au PC.

En Corse le PCF ne conserve que des petites communes rurales comme Bilia . A Sartène le candidat PCF a échoué à reprendre l’ancienne mairie de D. Bucchini perdue en 2001, il finit deuxième de la quadrangulaire avec 27%, score inchangé entre les deux tours.

Bilan négatif donc en Provence avec la perte de Gardanne et surtout Arles, plus grande ville centre encore dirigée par le PCF.

* DOM

A la Réunion les deux partis issus de la scission du PCR conservent les mairies du Port (35000 hab) et de Ste-Suzanne (24000), dont le maire devient par ailleurs président de la CC de St-Denis
Ils remportent deux villes : Cilaos dans le cirque du même nom (5500 hab) et surtout Saint-Paul (110000 hab) par la députée H. Bello.

En Guadeloupe la mouvance PCG / PPDG conserve Sainte-Anne (24000 hab, 5ème ville de l’île) mais perd Pointe-à-Pitre (16000), Morne-à-l’Eau (17500) et Port-Louis (5700)

En Martinique le BPM, issu d’une scission du PCM, conserve Le Lamentin (40000 hab, 2ème ville de l’île).
Ses alliés locaux habituels de la gauche indépendantiste (RDM, MIM) tiennent les mairies du Robert 22700 hab, 3ème ville), de Ducos (17500, 5ème ville), de St-Joseph (16200, 7ème ville), de Grand-Rivière, des Anses d’Arlet (pour le RDM), Gros-Morne (9900) et le Vauclin (8800, MIM), le Prêcheur (MODEMAS) et ont remporté Le Diamant (5700,RDM) et le François (17000, MODEMAS)
Le MIM a en revanche perdu Rivière-Pilote en raison de divisions internes
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Re: Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Messagede alamo » Sam 18 Juil 2020 19:01

Après ce tour d’horizon aussi complet que possible, on peut essayer de dresser un bilan objectif des municipales 2020 pour le PCF en métropole (sachant que dans les DOM les alliés se sont bien portés à la Réunion et en Martinique, mais ont essuyé des pertes en Guadeloupe)

Le PC a, comme en 2014, plutôt passé un bon premier tour, mais, comme en 2014, le second tour n’a pas été à la hauteur.

Certes, il peut aujourd’hui se targuer d’avoir un peu augmenté son nombre total d’élus, et rester le troisième parti de France en nombre d’Elus locaux (municipaux comme départementaux)

Il reprend des villes qu’il avait perdues (dont quatre de plus de 30.000 habitants en banlieue parisienne : Villejuif, Bobigny, Noisy-le-Sec, Corbeil), mais en perd cinq ou six.

Certaines conquêtes ou reconquêtes ne sont pas négligeables localement : Blainville-sur-l’Orne, Petit-Caux, Eu, Mouy, Tergnier, Varennes-Vauzelles, Clamecy, Audun-le-Tiche, Commentry, Bourbon, Rive-de-Gier, Neuville-sur-Saône, le Péage-de-Roussillon, Bellac, Ondres, Mauléon, Aussonne, Elne, Villeneuve-lès-Maguelonne, Florac, Château-Arnoux...

Pas de quoi pavoiser outre mesure, mais pas non plus de quoi entonner le sempiternel refrain (entendu depuis 35 ans) sur l’inexorable déclin du PCF et sa disparition dans l’année.
Si l’on regarde les villes perdues par le PCF (où les reconquêtes manquées) on peut les classer en plusieurs catégories.

• Quelques communes où le maire sortant ne se représentait pas et avait décidé de laisser son fauteuil à un adjoint socialiste : avec succès à la Force, Bégard, Petite-Forêt ou Marles-les-mines, avec perte de la mairie pour Thiers et Aubière.

• Des villes où au second tour des candidats PS ou EELV ont fusionné avec la droite : Choisy-le-Roi, Bezons, Seclin, Fontaine, Crolles...

• Des villes où deux (voire trois) candidats PCF ou assimilés se présentaient avec (sauf dans deux cas : Limay et Homécourt) défaite à la clé : c’est notamment le cas à Aubervilliers, mais on pourrait aussi ranger dans cette catégorie St-Denis, étant donné le passé du candidat LFI, ancien apparenté PC ; et on peut aussi citer les occasions manquées de St-Ouen et Bagnolet dans le même département (dans cette dernière ville le sortant PS s’est allié au second tour avec un type qu’il avait lui-même dénoncé à son employeur comme islamiste trois mois avant), Morsang, Bezons (encore, double peine), Houdain, Vieux-Condé, St-Florent-sur-Cher, Firminy, Gardanne...

• Des villes où l’absence de fusion de listes à gauche a provoqué la victoire d’une droite parfois minoritaire : La Verrière, Villeneuve-St-Georges, Bouguenais, Montoir, Waziers, St-Pierre-des-Corps, Arles...
Ceci étant c’est parfois le PCF qui en se maintenant a permis à la droite de l’emporter comme à St-Claude ou Briançon
C'est la dure loi du sport...

• Donc finalement les mairies perdues « à la loyale » sont assez minoritaires : Nangis, Villetaneuse, Champigny, Valenton, Marly, Château-Renault, Givors, Cruas, Rilhac-Rancon, Grand-Couronne, Longueau…
Et les espoirs de conquête déçus également : Douarnenez, Gisors, Aubagne, Sète…

Certaines petites communes sont perdues pour 1 ou 2 voix : Champagné, Wavrechain-sous-Denain, Mauvezin…

Certains éléments sont rassurants pour le PCF :

- Il reste en tête de la gauche même dans des communes qu’il vient de perdre (Arles, Gardanne, Bezons, Aubervilliers, Choisy, Fontaine, la Verrière, St-Pierre… et on pourrait presque ajouter St-Denis) mais aussi dans nombre de grandes villes qu’il avait perdues il y a plus ou moins longtemps : Villejuif, Noisy mais aussi Le Havre , Nîmes, Sète, Alès, Aubagne, La Ciotat, Saint-Ouen … je n’ose ajouter Béziers vu les scores ridicules de la gauche.
Ce qui peut nourrir des espoirs de reconquête rapide, comme on les a vues à Montreuil et Aubervilliers en 2014, à Bobigny et Villejuif cette année. Saint-Denis ou Gardanne dès 2026 ?
Ce pourra parfois être à plus long terme comme pour Noisy ou Corbeil
Au Havre, une occasion a été manquée, la mairie aurait peut-être été gagnée si le deuxième tour avait eu lieu le 22 mars, le candidat PCF était une pointure mais pas tout jeune, et ce sera difficile d’en retrouver un du même acabit. A l’inverse le candidat nîmois qui devient le seul opposant de gauche au sein du CM est beaucoup plus jeune et a l’avenir devant lui, s’il conserve son siège au CD. Ceux de Sète et d’Arles également

- Il perd une Interco au sein de la MGP mais en gagne une autre en échange, il préside des intercommunalités importantes régionalement (type Périgueux), son groupe au Sénat ne semble pas menacé dans l’immédiat vu qu’il n’a que deux sièges renouvelables (on verra dans trois ans), il peut espérer gagner des cantons en 2021, voire, espoir suprême, la présidence de l’Allier…

D’autres le sont nettement moins :

- Le CD du Val-de-Marne est plus menacé qu’il ne l’a jamais été. Et pas par le PS comme tout le monde l’annonçait à chaque renouvellement, mais par la droite, comme je l’ai toujours dit. Il suffit de perdre deux cantons (Champigny 2 et Choisy) sans que le PS ne remporte Fresnes ou, encore plus aléatoire, Thiais, et le CD passe à droite.
Quant à récupérer celui de Seine-St-Denis, c’est mal parti.

- Le positionnement à un bout de l’échiquier politique rend plus difficile les deuxièmes tours, c’est une lapalissade, que lorsque l’on est sur une position plus centrale, moins clivante, voire attrape-tout. Il est possible qu’un socialiste tête de liste aurait gardé la mairie de Bouguenais (dans une région d’influence communiste assez limitée), il est peu probable qu’une tête de liste PCF aurait récupéré la mairie de Colombes…
Et le décalage de trois mois du second tour, en favorisant toutes les tractations ubuesques et les magouilles, a sans doute joué plus fort pour un parti moins apte à ratisser large. Il est bien possible voire probable que si le second tour avait eu lieu une semaine après le premier, le PCF aurait conquis le Havre et en tout cas conservé St-Denis et Aubervilliers.

- Le PCF (il n’est pas forcément le seul), a quelques difficultés à assurer la succession de « barons » emblématiques, élus depuis 20 ou 30 ans. Ce qu’il a connu très fortement pour les maires historiques et charismatiques arrivés au pouvoir en 1971 (Le Havre, Nîmes) ou 1977 (Bourges, Le Mans, Reims, Tarbes, etc), ou pour des figures de la banlieue parisienne comme Nilès ou Valbon, il le retrouve aujourd’hui quand des gens comme Schiavetti à Arles, Beaufils à St-Pierre, Rauze à Morsang, etc… décident de passer la main.
Du coup on a même vu des maires PCF se retirer en laissant les clés à des adjoints PS. Or certains réélus de 2020 vont entamer leur 5ème, 6ème ou 7ème mandat. Quid de 2026 si la succession ne se fait pas en cours de mandat ?

- Pour reprendre ce que j’avais écrit fin mars, dans les grandes métropoles, à commencer par Paris, une partie des nouveau élus PCF (Brossat, Cochard et jusqu’à Bessac en débordant à côté) ont suivi la boboïsation ambiante, d’où leur facilité d’ailleurs à s’allier en partenaire minoritaire avec EELV (Strasbourg, Besançon, Poitiers…), et se sont trouvés un nouvel électorat réceptif aux discours environnementaux (voire, c’est moins bien, un peu communautaristes) plus qu’aux grands idéaux de transformation sociale.

- A l’inverse, le PCF n’est vraiment plus (quand le comprendra-t-il ?) le parti des plus pauvres, notamment dans les quartiers les plus socialement marqués.
Il est significatif que le PC conserve sans peine les mairies de Fontenay-sous-Bois, Chevilly, Malakoff ou Montreuil (des villes assez mélangées socialement et sans explosions sociales récurrentes), alors qu’il est largué dans les secteurs où la prééminence d’un lumpenprolétariat immigré chamboule les habitudes de votes (Garges, Goussainville, les Mureaux, et aujourd’hui jusqu’à St-Denis et Aubervilliers, où la mixité disparaît) ; entre un vote utilitariste et totalement désidéologisé qui déboussole les militants (« si je vote pour vous, qu’est-ce que vous me donnez ») et une islamisation peu compatible avec les traditions laïques, de prééminence de l’éducation et de la culture contre l’obscurantisme, du PCF, les militants et la potentielle relève d’Elus sont tentés de baisser les bras.

- Pour acheter une illusoire paix sociale et politique, il a parfois (là encore ce n’est pas le seul) montré une certaine démagogie jeuniste (« quand il y a un problème à St-Denis, la mairie organise un concert de rap », comme le dit un humoriste qui y habite) ou complaisance communautariste, et il finit par le payer. Quand on crache en l’air ça retombe. Toutes proportions gardées (je l’écris en gras et souligné, sinon on va encore avoir des cris effarouchés) c’est l’Amérique qui a fabriqué Ben Laden et elle a eu le 11 septembre 2001, ce sont des édiles de gauche qui ont fabriqué des Messaoudène et des Kerroumi (et d’autres), et ils se retournent classiquement contra la main qui les a nourris. On remarque que les deux plus grosses villes perdues par le PC le 28 juin l’ont été par des maires arrivés en cours de mandat et ayant tenté de rompre avec certaines pratiques clientélistes des leurs prédécesseurs.

- D’où aussi, dans certaines villes perdues par le PCF, une perte totale du tissu militant, très perceptible dans les «quartiers» comme on dit, dont tous ceux qui en avaient les moyens sont partis devant la dégradation de la qualité de vie. Parmi eux, souvent, les militants communistes partis s’installer en maison individuelle, éparpillés en grande couronne.
L’exemple, que je connais bien, d’Argenteuil, est édifiant, mais il est significatif que dans des villes comme Aulnay ou Colombes le PC ne soit plus capable de se trouver un chef de file.

- Et à côté de cela, une partie des militants et élus PCF ont toujours le réflexe pavlovien du « front républicain » contre le RN, il suffit d’agiter le chiffon rouge, même lors de la soirée électorale Bessac présentait la défaite du RN comme une victoire de la gauche et du PCF, alors qu’aujourd’hui le danger est ailleurs. Le résultat tangible, c’est le zéro pointé dans un secteur de Marseille prenable, dont le gain aurait permis de ne pas avoir à se précipiter dans les bras de Ghali. Ou la disparition totale de la gauche du conseil municipal de Perpignan.
Aliot, un danger pour la République…
Puisqu’ici on aime les pronostics parfois prématurés, j’en fais un dès maintenant pour 2026 : la réélection d’Aliot au premier tour avec 55 voir 60% des voix …


Comme je l’avais écrit après le premier tour, le second ne justifie pas plus la rengaine décliniste que les discours lénifiants sur le grand retour en force…
Je laisse nos contributeurs membres du PCF (on sait que je n’en fais pas partie) réfléchir à l’avenir d’un parti dont on peut constater que l’affaiblissement depuis 30 ans a participé à la dégradation des conditions de vie et de travail des masses populaires, comme on disait…
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Re: Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Messagede emile » Dim 19 Juil 2020 18:57

Effectivement, la fin de l'exposé est très juste. Dans l'Allier, le PC a gardé sa veine paysane via le syndicalisme, mais il a totalement perdu sa branche ouvrière. Il a glissé vers l'autre corps syndiqué : les fonctionnaires.
Les plus puissants ont réussi à convaincre le plus grand nombre que les syndicats et la lutte sociale sont l'ennemi du travailleur. Forcément, le PC qui est censé être la retranscription politique des idées syndicales progressistes ne peut être qu'en perte de vitesse... Et bien entendu, mieux vaut ne surtout pas éduquer politiquement les électeurs et leur laisser l'impression que la politique ne sert à rien, ce qui permet aux autorisés à décider à la place des ploucs !

Et de penser comme il y a 30 ans que la politique était terminée... Dans le monde de Poutine, Xi Jingping, Trump, Orban, Bolsonaro et compagnie...
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Re: Les Elections Municipales 2020 pour le PCF

Messagede Ramdams » Lun 20 Juil 2020 09:10

On remarque tout de même qu'en Europe, la situation des partis communistes diffère largement d'un pays à l'autre, même si la tendance de fond est celle d'un recul. Par exemple, le PTB belge n'a jamais été aussi puissant dans son histoire mais c'est l'exception qui confirme la règle... la plupart des mouvances communistes se sont fondues dans des rassemblements de gauche beaucoup plus larges et le PCF ne déroge pas à la règle puisqu'il ne peut plus exister sans alliance.

La part de responsabilité du PCF dans son propre déclin est notable, pour les raisons justement évoquées par Alamo : tentations communautaristes, incapacité à répondre aux enjeux actuels (environnementaux notamment) et stratégies électorales hasardeuses. Pour le reste, il subit, à l'instar des syndicats, de plein fouet la mutation du travail. L'économie industrielle qui assurait le plein emploi et permettait un monde du travail organisé, avec des collègues qu'on côtoyait toute une vie a laissé sa place à un chômage de masse dans une économie tertiarisée, où l'intérim et les contrats courts sont rois... pas l'idéal pour organiser la lutte ! Les chômeurs sont assez imperméables aux discours du PCF ou des syndicats, qui s'adressent à eux de manière tout à fait secondaire. Et pour beaucoup d'entre eux, ils trouvent refuge au RN. Mais dès lors qu'ils ont franchi le Rubicon, il est difficile de les convaincre de nouveau.

Aujourd'hui, c'est un peu la honte de se revendiquer comme membre de la classe ouvrière. Et à ce propos, je vous conseille vivement la lecture de cet article, que j'ai déjà relayé sur ce forum : Pourquoi les pauvres votent-ils contre leurs intérêts économiques ?
L'article est américano-centré mais c'est un modèle qu'on peut sans problème transposer à la culture européenne, même si sur le Vieux Continent, la réussite professionnelle n'a pas la primauté qu'elle occupe outre-Atlantique.

Pour autant, il ne faut pas se tromper de débat, ce genre de considérations n'entrent pas dans le cadre d'élections municipales. Le PCF a à vrai dire peu de raisons de se réjouir de garder ou regagner quelques-uns de ses fiefs municipaux puisque les résultats des élections municipales contrastent largement avec les autres scrutins. J'en suis témoin, étant originaire du Pas-de-Calais. Dans certaines communes communistes ou ayant un passé communiste, le RN récolte plus de 40 % pour les scrutins nationaux, régionaux et dans une moindre mesure départementaux, réduisant le poids du PCF à peau de chagrin. Seules les municipales inversent ce rapport de force. Pour moi, c'est bien l'illustration que la victoire du PCF aux municipales est celle de personnalités bien ancrées ou de mode de gouvernance locale plébiscité (socialisme municipal qui tourne parfois au communautarisme et à l'achat de voix), mais que le programme national du PCF ne s'imprime aucunement dans les esprits.
Ramdams
 
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