de alamo » Jeu 9 Juil 2020 22:59
Suite avec l'ouest et le nord.
• Bretagne / Pays-de-Loire
Dans les Côtes d’Armor, le PCF avait conservé au premier tour sa plus grande ville, Ploufragan (11600 hab), ainsi que Trélivan (2800) et quelques communes rurales comme Belle-Isle (1050 hab) ou Vieux-Marché (1350) et une dizaine de villages plus petits.
Perdu en revanche Plénée-Jugon (2400 hab) pour 15 voix et la Motte (2200) passées à droite toutes les deux, mais repris Callac (2200 hab) par un ancien adjoint d’avant 2014.
A Bégard la candidate PCF (qui figurait sur la liste de Ian Brossat aux Européennes) fait un score honorable (25%) mais n’inquiète pas le sortant socialiste qui avait succédé en 2018 à ‘ancien maire communiste décédé.
Saint-Brieuc repasse à gauche, le PCF était allié au PS dès le premier tour
Dans le Finistère, le PCF espérait augmenter son nombre d’élus (40), il y est arrivé (et passé à 50) avec le passage à gauche de Quimper (3), Morlaix (8) et Plouigneau (6), et le maintien à gauche de Brest (7 élus et 4 à la métropole) ; il a également 8 élus dans la majorité au Relecq-Kerhuon, comme à Rosporden (dont le maire délégué de Kernevel).
En revanche, les trois villes où le PCF conduisait la liste de gauche restent à droite : Scaër, Plougonven, dès le premier tour, et surtout Douarnenez (symbole fort, ce fut la seconde municipalité communiste de France, et surtout la première à voir une femme élue alors que les femmes n’avaient pas encore le droit de vote), où la droite divisée au premier tour semble s’être réconciliée au second.
Pareil à Loctudy où une liste proche du PCF est troisième d'une triangulaire avec 20% des voix.
Donc des élus en hausse mais toujours aucun maire (hors Kernevel), même dans les Monts d'Arrée
En Ille-et-Vilaine, une ville aura un maire communiste pour la première fois depuis très longtemps, à Pont-Péan (4200 hab)
Dans le Morbihan, département à faible influence communiste dans l’ensemble mais où le PCF a dirigé des villes importantes (Lanester, Hennebont, Auray, Queven), il n’est plus présent dans la majorité qu’à Lanester, puisque Lorient est passée à droite.
En Loire Atlantique, la poche d’implantation communiste qui existait autour de St-Nazaire reste aujourd’hui au PS (Trignac, S-Joachim, St-Malo) ou à droite (Batz).
A Saint-Nazaire le PCF s’était déchiré entre partisans de la poursuite autour du maire PS et ceux de l’alliance avec LFI. Les premiers ont eu raison.
A Montoir les reports ont été catastrophiques malgré la fusion des deux listes de gauche, la ville passe à droite
Le PCF aurait pu gagner un maire dans la banlieue nantaise, mais Bouguenais (19000 hab), où il conduisait la liste pour succéder au maire socialiste, passe à droite
Dans la Sarthe, la seule ville importante gérée par le PCF dans la région, Allonnes (11000 hab), reste dans son giron, comme quelques communes plus petites comme Montbizot (1800 hab) ou Oizé (1300)
En revanche Champagné (3850 hab) est passé à droite au premier tour pour deux voix. Y aura-t-il un recours ?
Enfin, le PC conserve son maire vendéen à Saint-Hilaire-le-Vouhis (1050 hab) ; ce n’est pas bien gros mais en pays chouan…
Bilan mitigé donc, avec quelques espoirs déçus…
• Normandie
Dans le Calvados, les deux maires de Dives (5600 hab) et Giberville (5000) sont réélus, et le PCF prend la ville de Blainville/Orne (5800) au PS
Dans l’Orne et la Manche, le PCF n’a pas de maires, mais doit être dans la majorité municipales à Alençon (repris pas l’ancien maire PS à son successeur viré macroniste), Argentan et Cherbourg.
Dans l’Eure, réélections à Brionne (4300 hab), Saint-André (4000) et Alizay (1500), passation de pouvoir à un adjoint à Gravigny (4000). Avec 46% contre 54, le jeune candidat PCF échoue à reprendre Gisors (12000 hab) au sortant de droite qui semble avoir bénéficié d’un gros report de voix du RN.
En Seine-Maritime, département qui compte 3 des 11 députés PCF à l’AN, les sortants sont réélus à Dieppe (30000 hab), Gonfreville (9000) , Harfleur (8500), Saint-Etienne-du-Rouvray (29000), Oissel (12000), Le Houlme (4000), et au Tréport (4900); Succession réussie à Arques-la-Bataille (2650) et Tourville-la-Rivière (2500) et quelques petites communes conservées (Incheville, Ymare, Eslettes...)
à Grand-Couronne (9650 hab) en revanche , le sortant PCF semblait en ballotage favorable face à la candidate PS (44% contre 39%) mais celle-ci l’emporte de moins de 100 voix en bénéficiant visiblement d’un fort report de voix de droite
Un apparenté PCF avait gagné au premier tour la nouvelle commune de Petit-Caux (9600 hab)
A Eu (6900 hab), la liste PCF/PS, en tête avec 35% au premier tour devant deux candidats de droite (24 et 17%) et le RN à 13%, l’emporte au second tour avec 49% (bon maintenant il faut avoir envie d’être maire d’Eu…)
A Rouen le PCF avait suivi EELV contre le maire socialiste qui reste en place, les listes ont fusionné mais le PC n’a plus que 4 élus dont le 6ème adjoint.
La déception vient évidemment du Havre, où JP Lecocq avec 36% derrière Edouard Philippe à 43%, avait laissé loin derrière le candidat EELV/PS. L’absence d’accord au second tour et la surexposition médiatique du PM en période de campagne confinée ont permis à Philippe de conserver assez nettement la ville à droite, ce qui aurait pu être compliqué si le deuxième tour avait eu lieu le 22 mars. Occasion perdue qui risque de ne pas se représenter.
Mais globalement un bon bilan pour le PCF sur l’ensemble de la Normandie. C’est le bilan national du parti que la victoire au Havre aurait pu faire passer en positif…
• Picardie
Dans l’Oise les maires PCF sont tous réélus : Montataire (15000 hab), Thourotte (4600), Ribécourt (3600), St-Maximin (3000), Longueil-Annel (2700), Breuil-le-Sec (2700), Monchy-St-Eloy (2200), et quelques communes plus petites comme Thiverny, Saintines ou Bonneil-en-Valois (1100 et 1000) voire des villages (St-Martin-aux-Bois)
A Mouy (5300 hab) le candidat PCF est en tête avec 25 ,7%, loin devant la sortante dvg (19%) ; serré en cas d’alliance LREM/dvd (5 listes peuvent se maintenir)
A Sérifontaine (2800 hab) le père du candidat PCF de Gisors l’emporte de 5 voix au second tour grâce aux divisions de la droite.
Le PCF revient au CM (dans l’opposition) à Beauvais et se renforce (dans la majorité) à Creil
Dans l’Aisne, les mairies de Bohain (5700 hab) et quelques villages comme Coucy-le-Château (1100), Psly (1000), Chambry, Lehaucourt (900), Mont d'Origny... sont conservées.
Comme prévu après le premier tour le candidat PCF qui était arrivé en tête à Tergnier (43%) l’emporte au second tour. Avec 13500 habitants, la cité cheminote est la cinquième ville du département
Dans la Somme, les maires de Camon (4500 hab) et Flixecourt (3200) avaient été réélus au premier tour, ainsi que ceux de communes plus petites comme Woincourt (1300)
En revanche le PCF perd son bastion historique de Longueau (5600 hab) ; la candidate adoubée par la maire sortante était au coude à coude avec un candidat divers gauche (ou PS), ce dernier l’emporte en siphonnant des voix de droite mais au-delà . La division du premier tour (la liste diss PCF/LFI d’un adjoint avait fait 12,6% au premier tour, la candidate communiste ne récupère que la moitié de ses voix)
Le PCF échoue à reprendre Villers-Bretonneux, et ses anciens fiefs perdus du Vimeu (Mers, Ault, Friville, Gamaches) restent à droite ou plus rarement au PS
A Amiens le PCF était partie prenante de la liste de gauche initiée par F. Ruffin, mais la droite conserve la mairie.
Bilan picard : bon dans l’Aisne et l’Oise, mauvais dans la Somme.
• Pas-de-Calais.
Le PCF avait conservé dès le premier tour Avion (17600 hab), Méricourt (11500), Sallaumines (9700), Rouvroy (8750), Billy-Montigny (8200), Grenay (7000), Calonne-Ricouart (5500), St-Etienne-au-Mont (5100), Auchy-les-Mines (4700), Angres (4500), et une petite fournée de villes de moins de 3.500 habitants : Drocourt (2950), Burbure, Bouvigny, Roeux, Brêmes…)
Le second tour est un peu moins folichon sans être catastrophique
Le PC conserve Annay (4300 hab), gagnée en 2014, Lillers (9950) et Auchy-les-mines (4700 hab)
A Marles-les-Mines (5600), c’est un adjoint sortant qui est élu contre le RN, mais à ma connaissance c’est un socialiste ou ex, pas un apparenté PCF comme je l’ai lu ici.
A Houdain, les deux anciens maires PCF se sont maintenus au second tour pour le plus grand bonheur de la maire PS sortante qui repasse en triangulaire avec 44%.
De même Le PC échoue à reprendre Evin-Malmaison, ville perdue en 2014, et Divion (dès le premier tour)
Dans certaines villes l’alliance (nouvelle) avec le PS lui permet de gagner des élus (Lens, Outreau) mais doit en perdre à Bruay, gagnée par le RN
Mais 25% seulement pour la candidate PCF à Calais où la maire LR repasse au premier tour.
• Nord
Le PCF a conservé une bonne partie de ses mairies dès le premier tour : Aulnoye-Aymeries (8800 hab), Avesnes-lès-Aubert, Flïnes-lez-Raches (5600), Guesnain, Hérin, Louvroil (6500), Onnaing (8800), Raismes (12600), Saint-Amand (16000), Trith-St-Léger (6200)
Idem dans des communes plus petites de la Métropole (Anstaing, Marquillies, Tressin), dans le Douaisis (Bruille-lez-Marchiennes, Ecaillon, Lewarde, le Valenciennois (Emerchicourt, Neuville/Escaut, Prouvy, Roeulx, Thiant, Lieu-St-Amand) ou le sud-est (Masnières, Bachant, Boussois, Feignies, Leval)
Pas de surprises au second tour à Douchy-les-Mines (10600 hab), Escaudain (9600), Somain (12200), Fenain (5400) ; à Pont-à -Marcq l’ancien premier adjoint du maire PCF était devenu maire et est réélu
A Lallaing le PCF était allié au maire de droite qui est repassé au premier tour.
Et il reprend la Sentinelle (3200 hab) au PS. A Faumont (2150 hab), un ancien adjoint de la municipalité PCF battue par la droite en 2014 reprend la mairie, mais son étiquette est floue.
En revanche plusieurs mairies sont perdues :
Marly (11900 hab) où le successeur de F. Thiémé semblait en ballotage favorable devant le candidat LR (41,8 contre 39,5%), mais c’est ce dernier qui l’emporte, gagnant à la fois sur la participation en hausse et sans doute sur des reports de voix des listes étiquetées « dvg »
A Seclin (12500 hab), le sortant était dans un mouchoir avec son adversaire de droite (14 voix d’écart), les réserves de voix semblaient plutôt de son côté mais il est battu suite à la fusion entre l'adjoint socialiste à la droite, malgré une progression laissant supposer que tout l'électorat n'a pas forcément suivi le "traitre". La Ville était dirigée par le PCF depuis 1929.
A Waziers (7450), le maire sortant est battu par un ancien adjoint viré en 2017 (MODEM), en raison de reports de voix catastrophiques de la liste PS
A Petite-Forêt (4900 hab), c’est l’adjointe socialiste adoubée par le maire sortant qui emporte le second tour face au candidat PCF/LFI, lui aussi conseiller sortant
Ces pertes s’ajoutent à celles du premier tour : Auby (7300 hab), passée à un ancien adjoint (PRG), Wavrechain-sous-Denain, perdue pour une voix, Escaudoeuvres, pour 52 voix.
Le PCF échoue à reconquérir Aniche, ville perdue en 2014, Fourmies (sortant LR réélu), Cappelle-la-Grande (conservée par le PS) et Haveluy (idem)
A Vieux-Condé, ville perdue en 2014, le fils du maire sortant PS (mais petit-fils d’un ancien maire communiste) devient maire, il était candidat UDI aux Législatives (exemple de dérive familiale vers la droite). La présence de deux listes PCF au premier tour (totalisant 53% des voix) n’a pas arrangé…
Pas mal de pertes donc, et d’espoirs de reconquêtes déçus, souvent en raison de mauvais reports à gauche voire de divisions internes au PCF, plus dans le Nord que dans les Pas-de-Calais.
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alamo le Sam 25 Juil 2020 10:41, édité 8 fois.