Les cantonales dans l'Ain

[sentinelle]

S'il se retrouve avec 3 PS, 1 PRG et 2 centristes, il y a fort à parier que Hubert Bertrand aura toutes les cartes en main pour gagner les législatives de 2012 (en cas bien sur de victoire de la gauche à la Présidentielle)

Houlà, une telle analyse aussi arithmétique me parait bien hasardeuse. Cela ne signifie pas que Blanc ne peut pas être battu aux législatives bien sûr. Mais extrapoler des résultats d'élections cantonales à ceux des législatives en 2012 n'est pas forcément pertinent. Cela me fait penser à un article "politique" du Progrès d'il y a quelques mois qui faisait une projection des résultats des régionales de 2010 pour les législatives de 2012. C'était tout simplement n'importe quoi. Ce sont des scrutins tout à fait différents, sur lesquels l'électorat ne se mobilise pas de la même manière, dans lequel il faut tenir compte de la prime au sortant quel que soit le résultat de la présidentielle. A mon sens d'ailleurs, il ne faudra tirer absolument aucune conclusion du résultat des cantonales tellement la participation sera faible puisque depuis longtemps le scrutin n'est pas couplé. Ce qui signifie en clair que dans de nombreux cantons, la victoire ira a celui qui sera en capacité de mobiliser son électorat.

[sentinelle]

D'une manière générale, à 1 mois de l'échéance et si une élection n'est jamais jouée d'avance, la gauche a tous les atouts pour l'emporter. Je ne vois d'ailleurs pas comment elle pourrait perdre la majorité: un contexte national ultra favorable, une absence de leadership à droite, des divisions dans plusieurs cantons, il faudrait un cataclysme pour que l'ain bascule à droite.

[Eric]

Bonjour Sentinelle,

Mon propos concernant les législatives de juin 2012 n'était pas de dire que les résultats des cantonales préfigureraient le résultat de la législative, mais il reste vrai, à mon sens, qu'une défaite de tous les alliés d'Etienne Blanc, couplée à une victoire de Hubert Bertrand dans le canton le plus peuplé de la circonscription ouvrirait des perspectives qui n'existent pas jusqu'à aujourd'hui.

[sentinelle]

Peut être. Peut être aussi que les projections 2 ans à l'avance basées sur ce type d'hypothèses, sont excessives. Je me méfie de ce genre d'analyses. D'un département sociologiquement à droite (mais qui évolue, c'est vrai) et totalement acquis à l'UMP il y a seulement 3 ans, on devrait passer à une euphorie qui voudrait qu'après le conseil général, les sénatoriales, les grandes villes, la gauche va inévitablement rafler l'ensemble des circos jusqu'aux plus à droite...Et l'Ain devenir un département totalement rose. Je ne sais pas. Si tel est en tout le cas, il faudra que l'assise politique de la gauche dans l'Ain soit solide pour que cela ne soit pas un feu de paille. Or...

[vudeloin]

vudeloin a écrit:Le maire de Prévessin Moens ( dont j’avais cru comprendre qu’il était proche de Sylvie Goy Chavent, sénatrice UMP, maire de Cerdon ) devient candidat divers gauche, avec le soutien des maires de Sauverny, Sergy et Versonnex…

Ouais, bah le vieux, là, il doit lire trop de trucs et à la fin il mélange les noms...

En tout cas, l'Ain mérite le détour et dans le pays de Gex, y a pas que des bleus !

( je ne sais pas si je vais passer l'éponge là dessus...)

Bon, plus sérieusement, on va regarder les autres cantons, pour voir comment cela peut évoluer...

[sentinelle]

Ca n'est qu'un avis parmi d'autres mais je considère que depuis 2008 et peut etre jusqu'en 2012, les victoires de la gauche sont plus à mettre au crédit de la division et de l'absence de renouvellement de la droite locale en plus de l'effet sarkozy négatif, qu'autre chose. Ca doit nécessairement inviter à l'humilité. En ce qui me concerne, je considère qu'il n'y a pas d'homme politique de valeur à gauche dans l'ain qui ait eu une vraie influence sur ces votes, sauf peut etre aux municipales a Bourg. La victoire aux cantonales en 2008 n'est pas due au travail local, pas plus que cela ne sera le cas si victoire il y a en 2011. Il s'agit avant tout du bénéfice des erreurs et de la division de la droite. Penser autre chose est à mon sens une erreur.

[vudeloin]

C'est vrai que l'on peut se demander comment un département qui a voté Sarkozy à 58 % ou quelque chose comme cela a vu son conseil général passer à gauche en mars 2008, donc moins d'un an après et élire deux sénateurs de gauche sur trois, là où il n'y en avait plus depuis un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...
Que les divisions de la droite, really ?

[Eric]

Les victoires de 2008 sont effectivement en grande partie dues au contexte national défavorable à la droite et à un contexte local de désunion, de non-renouvellement et d'absence de leadership à droite.

Mais je pense qu'il faut aussi rechercher une partie de leur origine dans la personnalité des élus de gauche et notamment de Rachel Mazuir. L'actuel Président du CG et Sénateur de l'Ain a su fédérer autour de lui un groupe d'élus très divers (actuellement 5 PS, 1 PRG et 17 DVG !). Cette union pragmatique en marge d'un PS local très faible a permis de progressivement attirer à elle des élus locaux pas forcement très politisés mais qui se sont reconnus dans le fonctionnement de ce groupe.
Ces maires ou élus locaux, souvent de petites communes, ont pu se présenter avec l'appui du groupe minoritaire du CG et sans opposition du PS et leurs qualités d'élus locaux reconnus leur ont souvent permis de triompher de candidats UMP en difficultés individuelles ou collectives.
Je pense notamment à Christine Gonnu à Saint-Trivier-sur-Moignans, Jean-Baptiste Zambelli à Champagne-en-Valromey, Mario Borroni à Izernore, Gérard Branchy à Chalamont ou auparavant à Gilbert Thomas à Bâgé-le-Châtel, André Philippon à Thoissey, Gilbert Bouchon à Saint-Rambert-en-Bugey, Denis Perron à Treffort-Cuisiat, Patrick Rousset à Trévoux, Lucien Berger (remplacé depuis par Georges Faverjon) à Villars-lès-Dombes, Daniel Benassy à Ambérieu-en-Bugey, ...

Les élus de gauche n'ont donc pas l'envergure nationale que peuvent avoir les élus d'autres département, mais leur implication locale et leur "stratégie politique" ont incontestablement contribué à cette victoire de 2008.

Je pense que la dynamique reste la même pour 2011 avec une sélection des candidats de la nouvelle majorité de gauche assez judicieuse : Christophe Greffet à Pont-de-Veyle, Daniel Béguet à Lhuis, Simone Garnier à Virieu-le-Grand et Jean-Marc Fognini à Belley ont toutes les chances de sortir vainqueurs de ces élections et une surprise n'est pas à exclure à Coligny avec Alain Gestas.

[SALVAT]

eric apporte une explication qui lève certaines de mes interrogations lorsque je lisais que tel ou tel se présentait "majorité départementale" donc devait être considéré plutôt comme DVG alors que les avais plutôt comme DVD, voire vu et revu catalogués UMP sur certains sites.
Si ces prises de position pour l'instant conjoncturelles se cristallisent, on peut retrouver la prévision de l'un de nos amis comme tout à fait logique en vue d'autres scrutins (législatives...).
Je ferais un rapprochement avec l'évolution de l'Ardèche qui a cheminé à partir des communes, puis du CG avec un groupe d'indépendants votant avec la gauche pour déboucher sur le Sénat et les législatives qui n'offraient pas de surprise pour qui avait suivi d'élections en élections ( partielles y compris) ce processus.
Depuis quelques semaines je n'arrête pas de surligner, corriger et mettre des ? en face d'étiquettes que je croyais assurées . Quel tournis ! Formidable, ce forum ! A nos stylos et nos gommes !
Bertrand SALVAT

[vudeloin]

Sur le coup, Salvat, et juste pour ta gouverne, mais comme sur la base de ce que je savais plus ou moins, la gauche n'avait qu'une fenêtre de tir pour les sénatoriales, je penche de plus en plus pour une sorte de " gentleman agreement " qui a fait élire Rachel Mazuir, Président du CG et élu de Bourg en Bresse, PS ; Jacques Berthou, maire DVG de Miribel ( là c'est quasiment la banlieue de Lyon ) et Sylvie Goy Chavent, maire UMP - radicale valoisienne de Cerdon en grande partie par les mêmes électeurs...( et en gros tu fais représenter le centre, l'Ouest et l'Est du département...)
Le problème de la droite, dans l'Ain, c'était Millon qui voulait aller au Sénat quoiqu'il arrive et qui a fini de désespérer une bonne partie des " ventres jaunes " de la Bresse pourtant souvent très modérés...