de Anarkour » Lun 14 Mar 2022 16:44
Les élections législatives colombiennes ont eut lieu hier.
Elles marquent une montée de la gauche, mais qui partait de très bas il est vrai.
Elle s'est unie au sein du Pacto historico, réunion de 18 organisations de tailles inégales, avec comme principaux partis le PC colombien (branche politique des FARC jusqu'au années 90), Colombia Humana (socialiste), le parti de Gustavo Petro (l'homme fort de la gauche colombienne), le Pôle démocratique alternatif de tendance social-démocrate, et le parti indigéniste MAIS.
Ce pacte devient la première formation à la chambre avec 16-17% des voix et 27 sièges (+12) sur 165.
Au sénat il est de même le premier groupe : il obtient 14,14% et 17 sièges (+7) sur 100.
C'est peu mais le paysage politique colombien est très éclaté, avec 8 groupes principaux qui vont de 4 à 16%.
Le centre-gauche progresse lui aussi, l'alliance Centro esperanza et Alianza Verde obtient 12,02% et 14 sénateurs, et autour de 10% et 14 députés. Soit 4 de plus dans chaque chambre.
Des discussions ont eut lieu entre les deux regroupements sur une possible entente, au moins pour soutenir le candidat qui fera face à la droite au second tour de la présidentielle.
Au centre, le parti libéral se stabilise, gagnant 12,65% et un siège au sénat (15 contre 14) et en perdant quatre à la chambre (32 contre 35) avec 14,18%, où il reste le premier groupe parlementaire.
C'est un parti historiquement de centre-gauche, mais qui regarde maintenant plus vers le centre droit. Il regroupe pas mal de propriétaires terriens, très souvent impliqués dans des achats de voix, tout comme le parti conservateur.
Il faisait partie de la majorité de Juan Manuel Santos mais pas de celle d'Ivan Duque, se plaçant en groupe minoritaire.
A droite, le parti conservateur tient sa revanche sur les nouveaux partis créés à la suite d'Alvaro Uribe.
C'est le seul à progresser, gagnant 12,45% et quatre sièges à la chambre (25 contre 21) et en n'en perdant pas au sénat 13,47% (15 élus).
La scission de droite pro-Uribe du parti libéral "Cambio radical", vitrine politique des paramilitaires, subit une déroute, passant de 14-15% à 9%. Elle voit son nombre de députés quasiment divisé par deux, 16 contre 30 en 2018 et 8,52% des voix, mais elle limite également les dégâts au sénat, passant de 16 à 11 élus pour 9,89%.
Le parti d'Ivan Duque "centro democratico", bien à droite malgré son nom, enregistre une belle rouste, passant de 16% en moyenne en 2018 à 10-12% cette année.
Chute plus violente à la chambre, où il ne dépasse pas les 10% (9,86%), passant de 32 élus à 16. Au sénat, avec 11,85% il limite la casse, passant de 19 à 14 élus.
Le "Partido de la U", qui regroupe les uribistes qui avaient soutenu les accords de paix en 2016 mais qui ont rejoint la majorité d'Ivan Duque en 2018 chute aussi. En 2018 ils avaient subi la création du Centro democratico de Duque et divisé leurs sièges et voix par deux en obtenant péniblement 12% des sufrages.
Cette année la perte est moins forte, il obtient 8,73% et 16 députés (contre 25 sortants) et 9,25% et 10 sénateurs (contre 14).
Le parti évangélique ultra conservateur MIRA progresse légèrement, gagnant un député et un sénateur.
Récapitulatif Chambres des députés (166 sièges) :
Gauche (PH+CE+AV) : 29% et 44 élus
Centre (PL) : 15% et 32 élus
Droite (PCC+CR+CD+U+MIRA) : 46% et 81 sièges
Il y a 9 élus sur des partis régionaux ou indigènes. Il faut également rajouter les cinq membres d'office des ex-FARC (Communes), et 16 représentants les victimes de la guerre civile, élu sur des circonscriptions spéciales.
Récapitulatif Sénat (102 sièges) :
Gauche (PH+CE+AV) : 32% et 32 élus, plus les 5 Communes (ex-FARC)
Centre (PL) : 13% et 15 élus
Droite (PCC+CR+CD+U+MIRA) : 46% et 55 sièges