Relique a écrit:Les délires récents identitaires (untel se définit comme x, y, ou z) s'appuient eux aussi, implicitement, sur l'idée qu'on façonne son identité en fonction de ce qu'on ressent, de ce que notre âme est. C'est un des côtés de la vulgarisation américaine de l'existentialisme français qui a été bien imprégné par la religiosité prégnante aux Etats-Unis, à mon avis.
Désolé d'entretenir le hors-sujet, mais j'avoue avoir beaucoup souri à ce passage, qui méconnaît fortement je pense l'approche de la religion par les personnes transgenres.
J'ai fait du bénévolat pendant plusieurs années auprès de l'association "Le refuge" (qui vient en aide à des personnes LGBT rejetées par leurs familles), et depuis une petite vingtaine d'années je me rends régulièrement à San Francisco, où je fréquente pas mal le quartier de Castro, haut lieu de la culture LGBT. Bilan des courses, j'ai croisé au cours de ma vie plusieurs dizaines de personnes se revendiquant transgenres ou transsexuels, et victimes de dysphorie de genre. Je n'en ai jamais entendu aucune me parler de son âme et de l'identité de cette dernière pour justifier ou expliquer ce qu'elle ressentait quant à son genre.
Très majoritairement ces personnes sont athées, voire ont un profond rejet du fait religieux car elles sont souvent victimes de discours religieux qui les décrivent au mieux comme des malades, au pire comme des démons. Les rares transsexuels que j'ai croisés et qui se considéraient comme croyants (dans le sens qu'ils se rattachaient à une religion et à sa foi), éprouvaient généralement une pointe de colère envers leur(s) Dieu(x) pour ne pas leur avoir donné à la naissance le genre auquel ils s'identifient comme faisant partie intégrante de leur personne.
Enfin, je rappelle que dans l'immense majorité des cas des personnes transgenres, cette identité (et les troubles qui en découlent) apparaît dès la petite enfance, souvent bien avant que l'enfant en question ait la moindre conscience ou le moindre questionnement sur le fait religieux.
Après, j'imagine qu'on pourra toujours trouver quelques transgenres un peu
new age ou
baba cool et qui présenteront leur transidentité dans un concept mystique cosmique, la liant à leur âme, mais à mon avis on sera clairement sur une niche :).