pmf a écrit:Je n'ai aucune appétence pour le Tribunal Médiatique lequel s'affranchit évidemment des règles et de Droit et des principes républicains régissant le Pouvoir Judiciaire lequel, rappelont-le, relève du Peuple français dans les Institutions dont il s'est doté, notamment celle concernant le Troisième dans l'ordre où nous les énonçons et ce sans aucune prééminence des deux autres Pouvoirs sur celui dit Judiciaire.
Je ne crois pas que l'enjeu soit le fonctionnement de notre système judiciaire et celui de la présomption d'innocence. La présomption d'innocence devrait interdire chacun de juger coupable un individu tant que la justice n'est pas passée. Mais il ne peut en aucun cas interdire à celui qui se sent victime de le dire et de le dénoncer. Dans notre système judiciaire, ce n'est pas à la victime d'apporter les preuves de ce qu'elle avance. L'instruction devra se charger d'établir ou non la réalité des faits, de poursuivre ou non et de condamner ou non (auquel cas, pour que cela fonctionne, il faut aussi respecter l'autorité de la chose jugée).
Mais lorsque nous constatons (et je crains que cela ne soit pas acquis pour tout le monde), que notre organisation sociale amène plus de 4 femmes victimes d'abus sexuels sur 5 (comme de violences conjugales d'ailleurs) à ne pas porter plainte, nous nous devons d'aller encore plus loin : la parole des femmes victimes d'abus ou de violences doit être accueille favorablement (le fameux "on te croit" des associations féministes) pour permettre à chaque femme de se sentir autorisée à dire ce qu'elle a subi, de se débarrasser de ce poids qui n'est à mon sens ni plus ni moins que de la culpabilité. L'enjeu est que nous puissions collectivement renverser la culpabilité sur les agresseurs, ce qui peut avoir un effet préventif sur ceux qui pourraient passer à l'acte. Ces questions d'agressions sexuelles sont soumises à une forme d'omerta, quel que soit le milieu dans lequel elles surviennent (le fameux "on le savait"). Et là aussi, l'acceptation de la parole des victimes doit aussi contribuer à placer ceux qui savaient et qui n'ont rien dit devant leurs responsabilité pour qu'ils agissent autrement à l'avenir.