Vers un rassemblement des souverainistes?

[Marcy]

Peut-être pas le souverainiste auquel on pense le plus mais le fantasque député ex-LREM Joachim Son-Forget semble se rapprocher en tout cas du micromonde de la droite souverainiste. Dernièrement, une proposition de loi co-signée par plusieurs députés RN, Agnès Thill, Emmanuelle Ménard, Marie-France Lorho et par lui-même visant à supprimer l'écriture inclusive sur les actes rédigés par des organismes publics ou par des entreprises subventionnées, montre une certaine porosité. Sans parler des tweets sans équivoques, avec le mot "patriotique" qui revient souvent.

Il avait annoncé sa candidature à l'élection présidentielle, ce qui suppose qu'il a coupé les ponts avec LREM mais aussi avec le président lui-même.

Ce qui le distingue encore des autres souverainistes, c'est sa position sur l'UE mais pour le reste, les différences sont minces comme du papier à cigarette.

Oui, sa position sur l'UE et aussi son libéralisme économique - ce qui sur ce point le rapproche plus des positions de Marion Maréchal Le Pen que de celles "sociales" d'autres souverainistes dans la mouvance du RN.

[ChristianC.]

Pour donner à quelqu'un l'étiquette de "souverainiste", sa position sur l'UE semble un critère plus pertinent que son opinion sur l'écriture inclusive.

[Ramdams]

En considération des renoncements de Marine Le Pen sur l'UE, ce qui était impensable hier est concevable aujourd'hui, à savoir être "souverainiste" ou "patriote" et en même temps favorable à l'UE ou à une "autre Europe".

Et vu l'instabilité du personnage, issu du PS, passé par LREM puis par l'UDI, et qui retweete du Philippe de Villiers, un soutien à des candidats souverainistes ne me paraît pas farfelu. Mais plus la ligne Ménard/Maréchal pour le coup.

[Relique]

En considération des renoncements de Marine Le Pen sur l'UE, ce qui était impensable hier est concevable aujourd'hui, à savoir être "souverainiste" ou "patriote" et en même temps favorable à l'UE ou à une "autre Europe".

Et vu l'instabilité du personnage, issu du PS, passé par LREM puis par l'UDI, et qui retweete du Philippe de Villiers, un soutien à des candidats souverainistes ne me paraît pas farfelu. Mais plus la ligne Ménard/Maréchal pour le coup.

Justement, on peut dire qu'après la présidentielle, Marine Le Pen a plutôt renoncé à un discours souverainiste inspiré, pour aller vite, de Chevènement et Séguin.

Il est vrai que les dernières actualités au FN laissent penser qu'un tel courant souhaite reprendre les choses en main. Et ce que j'entends, c'est que reprendre les choses en main signifie aussi se débarrasser de Marine Le Pen (ce qui n'a rien d'évident !).

Mais bon, l'étiquette souverainiste a largement été galvaudée pour dire tout et n'importe quoi par le passé (généralement par leurs adversaires mais pas toujours) donc je ne vous en tiendrai pas rigueur ;)

[Ramdams]

J'observe deux formes de scission de ce côté de l'échiquier jusqu'ici monopolisé par le FN/RN :
- celle, entreprise par l'axe Dupont-Aignan/Philippot/Asselineau, la plus eurosceptique et moins libérale, pas spécialement conservatrice (en dépit de quelques positions de Dupont-Aignan)
- et celle de l'axe Maréchal/Ménard, avec des apports de La Droite populaire, beaucoup plus conservatrice et libérale, critiques à l'égard de l'UE pour son "droit-de-l'hommisme", mais qui plaident bien moins ouvertement pour une sortie de l'UE que les précédents.

Je tends à classer Son-Forget dans la deuxième catégorie : à savoir une europhilie de principe, sur une institution européenne qu'on ne remet pas en cause, mais qu'on critique ouvertement pour ses dérives "progressistes".

[Relique]

J'observe deux formes de scission de ce côté de l'échiquier jusqu'ici monopolisé par le FN/RN :
- celle, entreprise par l'axe Dupont-Aignan/Philippot/Asselineau, la plus eurosceptique et moins libérale, pas spécialement conservatrice (en dépit de quelques positions de Dupont-Aignan)
- et celle de l'axe Maréchal/Ménard, avec des apports de La Droite populaire, beaucoup plus conservatrice et libérale, critiques à l'égard de l'UE pour son "droit-de-l'hommisme", mais qui plaident bien moins ouvertement pour une sortie de l'UE que les précédents.

Je tends à classer Son-Forget dans la deuxième catégorie : à savoir une europhilie de principe, sur une institution européenne qu'on ne remet pas en cause, mais qu'on critique ouvertement pour ses dérives "progressistes".

Il y a donc une droite-extrême / extrême droite plutôt souverainiste et une autre qui ne l'est pas ;) et non pas des "souverainistes anti ue" et "souverainistes pro ue" ce qui n'a aucun sens politique.

La deuxième catégorie se retrouve plutôt j'imagine dans la lignée assez reaganienne de Jean Marie Le Pen dans les années 1980.

[Français d'ailleurs]

Cette classification concernant le souverainisme est typiquement française, surtout quand on se réfère uniquement au UE. Les polonais, les hongrois, mais aussi les autrichiens et tant d'autres, savent bien protéger leurs intérêts tout en restant dans le UE.

Je pense que MLP avait compris qu'en France on ne peut pas gagner les élections présidentiels avec un chiffon rouge du Frexit.

Ce qui concerne le probable rassemblement des souverainistes, je répète, c'est "un mariage blanc", dans un espoir de gagner en peu de crédibilité aux élections régionales.
Philippot, DPA mais aussi Asselineau, ne sont même pas capable de garder en peu des troupes dans leurs parties. Serait il possible qu'ils se réunissent pour les mêmes objectifs? J'ai beaucoup-beaucoup des doutes. Pourquoi ? La réponse est dans la question: qui sera le chef de cette union?

[Républicain67]

Le magazine LExpress a annoncé il y a quelques jours que Florian Philippot pouvait retourner au RN. https://www.lexpress.fr/actualite/politique/l-ombre-d-un-retour-de-florian-philippot-plane-sur-marine-le-pen_2133145.html Le président des Patriotes a démenti cette information sur Twitter. Il n'a aucune envie de revenir au parti lepéniste.

De son côté, Nicolas Dupont-Aignan (DLF) a donné une interview au journal régional Var-Matin. Il vise toujours l'organisation d'une primaire souverainiste pour 2022 rassemblant "les gaullistes, les républicains, les patriotes et le RN". Si Florian Philippot est intéressé par une telle initiative, je doute que Marine Le Pen veuille y participer. Selon NDA, DLF ne fera pas des scrutins locaux de 2021 (départementales, régionales) une priorité.

Enfin, et c'est mon avis personnel, l'actuelle "purge" des "identitaires" au RN et le retour de souverainistes ex-Patriotes (Kelly Betesh, Thomas Laval, Eliane Klein, Dominique Bourse-Provence...) au bercail, semble être une preuve de la crainte de MLP de voir un éventuel rassemblement souverainiste (qui pourrait faire de 5 à 10%) l'empêcher d’accéder au second tour de l'élection présidentielle. Adieu la ligne "identitaire", bonjour la "social-souverainiste", ligne qui rappelons le avait permis au RN de fortement progresser depuis 2011.

[lostinthemiddle]

Adieu la ligne "identitaire", bonjour la "social-souverainiste", ligne qui rappelons le avait permis au RN de fortement progresser depuis 2011.

Cette ligne avait-elle vraiment totalement disparu? Je n'ai pas eu l'impression que le RN (FN à l'époque) avait libéralisé son programme économique après le départ de Florian Philippot. Le parti avait certes renoncé au Frexit et à la sortie de l'Euro, mais voulait quand même le désengagement de l'UE au profit des États membres sur certaines questions, la migratoire notamment.

[Républicain67]

Adieu la ligne "identitaire", bonjour la "social-souverainiste", ligne qui rappelons le avait permis au RN de fortement progresser depuis 2011.

Cette ligne avait-elle vraiment totalement disparu? Je n'ai pas eu l'impression que le RN (FN à l'époque) avait libéralisé son programme économique après le départ de Florian Philippot. Le parti avait certes renoncé au Frexit et à la sortie de l'Euro, mais voulait quand même le désengagement de l'UE au profit des États membres sur certaines questions, la migratoire notamment.

La ligne d'union des droite, qui hormis Perpignan, a été un échec complet, est bien une preuve que la "ligne Philippot" a été abandonnée (ou mise en sourdine) au RN. Hormis à un bref moment lors de la crise des Gilets jaunes, ont entendait plus les lepénistes parler de mesures sociales (hausse des bas salaires, lutte contre le chômage, Sécurité sociale). Aussi, j'ai l'impression que le vocabulaire libéral a pris plus de place au RN depuis 2020, sous la conduite de personnalités comme Nicolas Bay, Jean Messiha, Gilbert Collard ou l'allié Thierry Mariani. Le parti ne semble plus chercher à capter l'électorat de gauche comme avant 2017.