Les élections municipales de 2020 pour Lutte Ouvrière (LO)

[Républicain67]

Lors des élections municipales de 2008, la liste LO d'Aimé Sense avait fait 11% des voix. L'ancien mineur de potasse avait été élu au conseil municipal. A l'époque, il menait la seule liste de gauche. Le PS était sur une liste divers droite. Je n'ai pas non plus d'information sur le type de campagne menée par LO à Ensisheim. Si les thématiques sont nationales, il devrait y avoir dans le cadre d'un duel aussi (et ce n'est qu'une supposition de ma part) des problématiques plus locales. Je ne sais pas s'il y a un débat organisé entre les deux têtes de liste (Michel Habig et Aimé Sense). Aussi je pense que le RN doit se mordre les doigts d'avoir exclu son ancien chef de file ensisheimois José Sanjuan (tête de liste en 2014), bien connu localement (coiffeur retraité). Il perd d'office ses quatre conseillers municipaux et aurait pu faire un bon score dans cette petite ville ex-minière (27% en 2014).

Concernant Frouard (Meurthe-et-Moselle), la situation est différente de celle d'il y a six ans. La liste de Lucien Aubert (LO) ne sera pas la seule face à celle du maire socialiste sortant. Il y aura en tout cinq listes dans cette petite ville des environs de Nancy. LO peut-elle accèder au second tour, en qualité de groupe d'opposition entre 2014 et 2020? En tout cas, je doute qu'elle obtienne de nouveau trois élus.

A Denain (Nord), le siège sortant de conseiller sortant, acquis au premier tour lors des élections municipales de 2014, devrait être perdu. Il y aura très certainement un second tour, vu la polarisation très forte entre la maire sortante PS et Sébastien Chenu (RN).

[pmf]

Des contributeurs se sont étonnés que Lutte Ouvrière soit parvenue à présenter une liste à Verneuil d'Avre et d'Iton, Commune nouvelle de moins de 10 000 habitants du Département de l'Eure.

Le journal Paris Normandie publie ce jour une information concernant la liste de Lutte Ouvrière de Verneuil d'Avre et d'Iton et nous y apprenons que 10 des colistiers se réclament des Gilets Jaunes et leur représentant sur la liste explique au journaliste que les Gilets Jaunes estiment avoir des revendications semblables à celles des militants de Lutte Ouvrière.

[Républicain67]

Selon mes calculs (à vérifier), Lutte Ouvrière a fait élire hier soir seize conseillers municipaux, dont quatre dans des situations de duels. Le parti de Nathalie Arthaud n'a accédé nulle part au second tour.

- Acigné (Ille-et-Vilaine) : 2 sièges (19,77%), duel
- Aubergenville (Yvelines) : 1 siège (6,12%)
- Chaumont (Haute-Marne) : 1 siège (6,60%)
- Ensisheim (Haut-Rhin) : 1 siège (8,01%), duel
- Flers (Orne) : 1 siège (5,76%)
- Grand-Charmont (Doubs) : 1 siège (12,59%)
- Hérimoncourt (Doubs) : 1 siège (7,07%)
- Langon (Gironde) : 1 siège (10,60%)
- Les Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire) : 1 siège (10,33%), duel
- Mantes-la-Jolie (Yvelines) : 1 siège (5,47%)
- Oissel (Seine-Maritime) : 1 siège (7,18%)
- Ploufragan (Côtes-d’Armor) : 1 siège (8,37%)
- Rives d’Andaine (Orne) : 1 siège (11,29%), duel
- Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) : 1 siège : (8,45%)
- Saint-Saulve (Nord) : 1 siège (6,87%)

[Républicain67]

Dans trois communes, la tête de liste de LO sera le seul conseiller municipal d'opposition. C'est le cas à Ensisheim (Haut-Rhin), aux Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire) et à Rives d'Andaine (commune nouvelle, Orne). A Acigné (Ille-et-Vilaine) où la formation trotskiste a fait son meilleur score national, les deux élus d'oppositions seront les conseillers municipaux de LO.

Le cas d'Ensisheim est le plus étrange, vu que la liste du maire LR sortant réélu ratissait très large, comprenant entre autre un élu PS de la mandature précédente.

[Républicain67]

Ce qui est assez intéressant chez Lutte Ouvrière c'est sa capacité d'avoir une activité militante et des listes aux élections municipales dans des villes petites et moyennes, tel que Flers, Frouard, Les Ponts-de-Cé, Grand-Charmont, Hérimoncourt, Oissel, Orchies, Ensisheim, Langon...Le NPA lui est essentiellement présent en région parisienne et dans les villes de plus de 100 000 habitants. La stratégie de LO semble plus payante sur le point électoral, vu que la population ouvrière, son cœur de cible, est fortement concentrée dans les petites et moyennes agglomération. C'est là que le tissu industriel est encore le plus solide.

Je prends l'exemple de ma région, le Grand Est. Outre les villes de plus de 100 000 habitants, les villes moyennes, voire petites étaient bien couvertes par les listes LO aux élections municipales de 2020: Colmar, Châlons-en-Champagne, Thionville, Troyes, Charleville-Mézières, voire même des petites villes telles que Frouard (6 700 habitants) ou Ensisheim (7 500). C'est deux dernières sont particulièrement intéressantes. En 2014, LO a été la seule liste d'opposition aux élections municipales dans la première, en 2020 pour la seconde. A titre de comparaison, LO ne semble pas avoir de réelles activités militantes dans bien des villes alsaciennes et lorraines de taille plus importante: Haguenau, Illkirch-Graffenstaden, Saint-Louis, Épinal, Forbach, Bar-le-Duc...

A titre de comparaison, le NPA, en proie à de graves difficultés financières, n'a réussi à présenter qu'une seule liste dans tous le Grand Est, à Strasbourg.

[pmf]

Concernant la Commune de Oissel, dont je connais bien l'exécutif municipal, l'implantation de Lutte Ouvrière n'est pas nouvelle en 2020 car le tête de liste de Lutte Ouvrière avait été élu Conseiller municipal Lutte Ouvrière en 2008 et n'était pas parvenu à se faire élire en 2014.

Ce tête de liste est bien connu dans la Métropole Rouen Normandie ce il est également le Secrétaire Général Adjoint du Syndicat CGT de l'Usine Renault de Cléon, usine de fabrication de moteurs qui emploie plusieurs milliers de personnes en agrégeant les salariés de Renault et les intérimaires.

Lutte Ouvrière présentait également, comme de tradition, une liste à Sotteville les Rouen, Commune de 28 000 habitants, également dans la Métropole Rouen Normandie et proche de Oissel puisque toutes les deux sises dans la Troisième circonscription législative de Seine-Maritime, dont le Député est Hubert Wulfranc, PCF, Conseiller municipal de Saint Étienne du Rouvray, Commune située géographiquement entre Sotteville les Rouen à l'Ouest et Oissel à l'Est, Commune dont il fut le Maire jusqu'en 2017, connu hélas de la France entière de par l'assassinat terroriste du Pére Jacques Hamel.

Concernant Sotteville les Rouen, la liste Lutte Ouvrière avait pour ossature des cheminots des Ateliers de réparation des trains situés à cheval sur les Communes de Sotteville les Rouen, dite la ville des Cheminots, et de Saint Étienne du Rouvray, la Ville des Papetiers de la Chapelle Darblay, Oissel étant la Ville des Chimistes de Péchiney.

[stephed]

Je rejoint républicain67 c'est d'autant plus remarquable qu'il y ait des listes Lo à certains endroits que cela implique derrière qu'il y a une activité militante avec des "vrais" gens et sur la durée.
Ce qui n'existe plus, à bien des endroits, dans les formations politiques classiques du nouveau monde ou de l'ancien, du reste.

[Républicain67]

Je ne connais que mal Lutte Ouvrière, mais il semble que ce parti essaye de créer une réelle activité militante dans les entreprises et les communes populaires. Je prends l'exemple alsacien d'Ensisheim, une petite ville du Bassin potassique, au nord de Mulhouse. Aimé Sense, le leader local (mineur de potasse retraité), est présent localement à toutes les élections depuis le milieu des années 2000 (cantonales, législatives, municipales...). Depuis 2008, LO y présente une liste aux élections municipales, alors que dans le reste du Haut-Rhin, il n'est présent qu'à Mulhouse et Colmar, des villes bien plus peuplées. En 2008, M. Sense présentait avec LO la seule liste de gauche face au maire sortant Michel Habig (UMP). Le PS local faisait liste commune avec une liste "divers droite". Le candidat trotskiste avait avec 11% des voix fait le meilleur score national de son parti. En 2014, son score reculait à 4%, avec cette fois-ci la présence de listes FN (puissant dans le secteur) et PS. Enfin en 2020, il n'y avait plus que deux listes aux élections municipales à Ensisheim, celle de Michel Habig (LR, rejoint par le PS) et celle d'Aimé Sense. Niveau résultat cela donne du 92 contre 8% (le leader trotskiste devenait le seul élu d'opposition au conseil municipal). Le RN a disparu au niveau local, depuis l'exclusion de son leader José Sanjuan en 2016.

[pmf]

Pour la bonne information des lecteurs du forum, il me semble utile d'exposer la difficulté survenue dans la constitution de la liste de Lutte Ouvrière présentée à l'élection municipale de Evreux le 15 mars 2020.
J'aurais pu relater la difficulté en cours de campagne électorale mais ai considèré que je n'avais pas à m'exprimer alors laissant à la presse, qui ne s'en est pas privée, le soin d'évoquer la difficulté.

Entrons dans cette difficulté.
En avant campagne électorale, un électeur d'Evreux, ayant été candidat sur une liste du NPA à une élection municipale précédente, était sollicité par un militant de Lutte Ouvrière pour figurer sur la liste parrainée par Lutte Ouvrière.
L'homme, proche d'idées d'extrême gauche, répondait favorablement à la sollicitation qui lui était faite.
Or, quelques jours avant le dépôt de la liste, l'homme voyait revenir vers lui le militant qui l'avait sollicité, quelque peu ennuyé de la démarche qu'il devait effectuer.
Il informait alors le candidat putatif qu'il ne pourrait figurer sur la liste en raison de sa foi religieuse catholique, existant en effet par une pratique religieuse régulière, laquelle l'avait amené à préciser qu'il ne pourrait être assesseur de la liste le 15 mars au matin car il se trouverait alors à l'Office religieux en compagnie de son épouse, également pratiquante catholique.

Que retenir de cette difficulté ? Chacun se fera son idée.
Pour ma part, Militant Laïque engagé, j'ai été choqué par l'exclusion de candidature du sympathisant d'extrême gauche, par ailleurs très engagé dans la défense des moins favorisés dans le quartier de Politique de la Ville où il réside.
Comment peut-on écarter une personne d'une liste aux élections municipales en raison de sa foi religieuse alors que la Laïcité a acquis dans notre Pays valeur Constitutionnelle en 1946 comme en atteste l'article 1er de notre Constitution selon lequel " La France est une République indivisible, Démocratique, Laïque et Sociale ". Cherchez l'erreur.
Aristide Briand, Jean Jaurès et vous, très Cher Émile Combes, notre combat Laïque n'est pas terminé.

[Républicain67]

A partir d'aujourd'hui, et cela est tout à fait inédit, des élus de Lutte Ouvrière, formeront la seule opposition dans quatre conseils municipaux, à Acigné (Ille-et-Vilaine), Ensisheim (Haut-Rhin), Les Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire) et Rives-d'Andaine (Orne). La dernière collectivité est une commune nouvelle. C'est à mon avis, la première fois qu'une telle situation se produit. LO a également des conseillers municipaux dans dix autres communes (une force d'opposition parmi d'autres). En tout, la formation trotskiste comptera seize élus sur l'ensemble du pays.