Eco92 a écrit: on est loin des 9% avancés lors du lancement de Lassalle, que Valeurs actuelles mettaient pourtant en avant.
En même temps, VA n'a jamais annoncé que Lassalle allait faire 9% ni même que c'était envisageable. Les questions du type "pourriez-vous" n'ont aucun intérêt : les gens répondent oui dès lors qu'ils n'ont pas d'aversion particulière pour le candidat et qu'ils le connaissent un peu. Ce n'est pas la première fois que des sondages posent ce genre de question et n'importe quel petit parti peut vite se retrouver avec un socle électoral de 25-30% (Relique a déjà donné un exemple concernant ce genre de sondages pour Chevènement, il me semble).
On devrait arriver dans une période où les sondages sur ce scrutin vont se multiplier : ce sera intéressant pour constater l'évolution à échéance régulière (ou la non-évolution peut-être, vu qu'en six mois, ça varie à peine).
Ce sondage a la particularité de rassurer LR tout en inquiétant Wauquiez. Rassurer LR car cela montre que malgré le très faible niveau de la droite, le parti n'est pas marginalisé par Macron autant que le sondage de la présidentielle le laissait entendre. Inquiéter Wauquiez, car on a une seconde preuve (la comparaison avec l'hypothèse Fillon étant la première) que le 8% ne reflète pas le niveau de LR, mais seulement celui de son président, un peu comme l'UMP d'il y a 5 ans dont le président de l'époque de réalisait jamais plus de 11% dans les sondages de présidentielle alors que son parti se situait dans des eaux autrement plus élevées... Autrement dit, on a un très gros rejet de la personne de Wauquiez : tester une autre hypothèse à peu près crédible pour LR, comme Pécresse par exemple ou un autre LR présidentiable, serait instructif.
Le score de la REM est parfaitement cohérent avec le résultat des dernières partielles : ce qui est étrange, c'est qu'il ne progresse pas d'un iota en l'absence d'Agir alors que ce parti, et cela explique d'ailleurs pourquoi l'hypothèse de sa présence est abandonnée dans un des deux scénarios, a déjà fait part de sa volonté de s'allier avec la REM. Au passage, ça va être dur de continuer à affirmer comme un parti d'opposition après cela si ça se concrétise, aussi constructive soit-elle...
L'explication la plus rationnelle est que l'électorat d'Agir n'existe pas (qui cela étonnera ? ) et qu'il ne s'agit que des résidus des bataillons électoraux de l'UDI, LR compatibles, les plus à gauche étant déjà naturellement partis vers la REM.
Côté extrême-gauche, je trouve curieux de tester le NPA et pas LO, alors que lors des scrutins intermédiaires, c'est bien le second qui domine largement cette frange du spectre politique.
Contrairement aux sondages des présidentielles où il y a une réelle résistance du vote de Le Pen, le FN reste cantonné à de très mauvais scores lors des sondages d'européennes, mais c'est plus cohérent avec ce que l'on a observé lors des partielles.
Pour tout ce qui se trouve entre la FI et le PS (PCF, EELV, G.s), il est clair qu'une totale désunion a toutes les chances d'aboutir à trois listes sous les 5% : EELV a toutefois une petite chance de passer cette barre même dans un tel scénario cela dit. J'ai du mal à croire à un score de 3% pour les Verts lors du scrutin européen, de loin le plus favorable pour eux (on s'approche quand même des résultats des présidentielles, là...). Toutefois, en cas de fusion, gare aux déperditions : 1+1+1 ne fait pas toujours 3 en politique mais plutôt moins donc on sera sans doute loin d'un score à deux chiffres pour un tel attelage.
Quant au PS et à DLF, la barre des 5% ne devrait pas poser problème : le premier, même en cas d'erreur de casting côté tête de liste, garde un socle d'électeurs encore solide (réduit certes mais solide et supérieur à 5%), quant au second, il profitera de la déconfiture du FN (et de LR aussi...)
WitherBoss a écrit:Personnellement je continue d'avoir du mal à croire dans les sondages donnant des scores si élogieux pour la majorité...Toutefois que la liste LREM arrive en tête ne serait pas surprenant, vu que l'opposition est fracturée en plusieurs pôles.
Comme je le faisais remarquer, ces scores sont pourtant en parfaite cohérence avec les résultats des partielles mais il y a un point qu'il faut souligner, c'est que le parti au pouvoir est très souvent surestimé par les sondages lors du premier scrutin à affronter : c'était le cas du PS avec les municipales (de manière assez spectaculaire) et les européennes de 2014, de l'UMP lors des municipales de 2008 et aussi des régionales de 2004 pour l'alliance UMP-UDF. Il semblerait qu'à la dernière seconde, ces scrutins se transforment en occasion d'exprimer une grogne même pour des électeurs a priori plutôt satisfaits dans l'ensemble. Mais bon, ce genre de "règles" peuvent-elles encore s'appliquer dans le paysage politique bousculé actuel ?
Quoiqu'il en soit, il est extrêmement probable que la REM arrive en tête, mais à voir pour l'écart avec le second et méfions-nous de ce qu'il peut se passer en un an.