de vudeloin » Ven 28 Oct 2011 16:30
Les résultats, encore provisoires de ces élections portent, en définitive, sur un total de suffrages exprimés de 4 089 406.
De ce chiffre, il convient cependant de mettre en suspens 155 723 votes obtenus par les listes Al Aridha Chaâbia qui vont peut être être annulés par décision de l’Instance Supérieure.
Le mouvement islamiste Renaissance capte 1 501 418 voix, soit un pourcentage compris entre 36,71 et 38,17 %, pourcentage d’ores et déjà majoré avec les bulletins des listes Hamdi qui ont été invalidés.
Le pourcentage des listes islamistes ( comme des autres ) peut être légèrement amélioré encore, pour tenir compte des voix obtenues par les listes Hamdi là elles n’ont pas obtenu d’élus.
Les partis de gauche et de centre gauche n’ayant pas eu des élus dans tous les cas, le nombre de leurs voix est encore sujet à caution et doit être majoré des votes obtenus là où le CPR, le PDM, le PDP ou encore Ettakatol n’ont pas conquis de siège.
Le CPR a donc obtenu, au moins, 345 045 voix, soit au moins 8,44 % des votes.
La coalition Ettakatol obtient 254 232 voix, soit au moins 6,22 % des suffrages.
Le PDP a rassemblé 117 053 voix, soit au moins 2,86 % ; le PDM 45 348 voix, soit au moins 1,11 %, le PCOT 11 898 voix et 0,29 % tandis que le MPD a réuni 5 625 électeurs, soit 0,14 %.
Il y a donc au moins environ 780 000 électeurs pour l’ensemble de ces partis et cet ensemble vaut, au moins, pour les raisons invoquées, 19,06 % des votes.
On peut cependant raisonnablement penser qu’au terme de la publication des résultats officiels, la gauche et le centre gauche se situeront aux alentours des 25 % de voix, c'est-à -dire que le courant laique progressiste se situe clairement comme une force, certes divisée, mais essentielle, du spectre politique tunisien.
A noter toutefois que la circonscription ayant offert le meilleur résultat aux quatre principaux partis et alliances de gauche ( CPR, Ettakatol, PDP, PDM ) est celle de Tunis II où ces forces ont réuni au total 99 808 voix et 43,84 % des suffrages.
Cette circonscription regroupe certaines des communes les plus huppées de la Tunisie ( Carthage, La Marsa ) mais aussi la zone universitaire du Bardo, ce qui doit expliquer un certain nombre de choses.
On aura également observé que les forces de gauche obtiennent, au moins, 35 080 voix au sein de la diaspora tunisienne en France, soit un pourcentage de 29,74 % apparent, qui doit d’ailleurs être amélioré puisque le PDM n’a pas d’élu au Sud de la France et le PDP au Nord.
Ennahdha, en France, est à 39 775 voix, soit 33,72 %, un pourcentage inférieur de celui obtenu sur l’ensemble des circonscriptions.
On notera également une particularité pour le PCOT, disposant de trois élus à la Constituante : ces trois sièges sont élus en dehors du Grand Tunis, dans des régions d’activité industrielle ( Sfax, Kairouan, Siliana ) qui semblent montrer un autre type d’activité politique que celle des autres partis de gauche dont la force est essentiellement tunisoise.
Enfin, on ne peut que souligner la grande force des islamistes au Sud du pays, puisque ce sont ces gouvernorats qui leur offrent en général les meilleurs scores.
Les autres partis politiques n’ont qu’une influence plus marginale.
Hormis les 155 723 voix restantes des listes Al Aridha Chaâbia ( soit 3,81 % au moins ), on relève Al Moubadara ( L’Initiative ) de Kamel Morjane qui a obtenu, au moins, 97 489 voix et 2,38 % ; Afek Tounes, autre parti libéral, qui a réuni, là où il obtient des élus, 29 336 voix, soit au moins 0,72 % ou encore les 43 502 voix des partis socialistes et/ou marxistes panarabes, soit un peu plus d’un pour cent (1,06 % exactement).
On compte au moins 31 930 votes pour les autres tendances libérales, parfois sous liste indépendante, soit 0,78 % au moins.
Et les listes indépendantes, pour le moment un peu inclassables, ont recueilli 46 551 voix, soit, au moins, 1,14 %.
Résumons nous.
Au moins un pourcentage de 36,7 %, pour Ennahdha, majoré de 3,9 % de listes de droite laique.
Nous avons toujours nos 3,8 % pour les listes Hamdi.
Nous avons une gauche à 19,1 % au moins, majorée de 1,1 % de divers gauche socialistes arabes et assimilés et 1,1 % d’indépendants, pour l’essentiel, qu’on peut supposer acquis aux succès de la Révolution.
C'est-à -dire que nous avons une droite forte de 40 % des suffrages au moins, dont l’essentiel pour les islamistes et une gauche aux alentours de 25 %, en tout cas pour les partis représentés au Parlement et comme nous avons environ 5 % de non déterminés ( indépendants et Hamdi ), il nous reste 30 % de suffrages pour la multitude des partis sans élus et des listes indépendantes ou non.