Ramdams a écrit:Est-ce que cette région à cinq ou cette assemblée de Bretagne, défendue par certains, serait assortie de compétences supplémentaires ou d'autres différenciations locales, comme cela existe pour l'Alsace ou la Corse ? Ou s'agit-il simplement d'agrandir la superficie de la Région Bretagne ?
Je reviens tardivement sur la question de Ramdams. La «
réunification » de la Bretagne à 5 départements est d’abord un enjeu géographique et d’identité culturelle régionale. Il n’est pas associé pour ses promoteurs à une réflexion automatique ou obligatoire sur les compétences et la différenciation, même s’il n’est pas un obstacle à une telle évolution. Larmor Gwened a raison de dire que c’est «
un serpent de mer » politique. Mais comme l’étaient la fusion des deux Normandie avant 2015 ou le rapprochement Picardie/Nord-Pas-de-Calais alors que la Picardie historique dépassait largement les frontières de l’ancienne collectivité territoriale et mordait sur le Calaisis et remontait même jusqu’en «
Wallonie Picarde », comme en parle nos amis belges.
Je ne pense pas écrire une grosse bêtise en affirmant que les habitants de Loire-Atlantique se considèrent historiquement comme des bretons. Mais personnellement, ce qui m’intéresse dans ce débat localisé c’est l’impact qu’aurait une telle évolution sur une organisation administrative non stabilisée et qui a globalement été totalement ratée par les arbitrages gouvernementaux de 2015.
En effet, outre la création d’une nouvelle région Bretagne à 4,7 millions d’habitants, le départ de la Loire-Atlantique en mettant fin à la création artificielle (mais qui a ses mérites) «
Pays-de-la-Loire » aurait un impact direct bienvenu sur les voisins. Ainsi, la Vendée qui est le Haut Poitou historique pourrait refonder une Région Vendée-Poitou-Charente et mettre fin à la dramatique expérience du monstre « Nouvelle Aquitaine ». Puis les 3 départements Maine-et-Loire, Sarthe et Mayenne pourraient fonder avec la Région Centre-Val-de-Loire la véritable région Val-de-Loire à 4,2 millions d’habitants autour de son fleuve et de sa puissance agricole et touristique. Enfin, le Limousin (750 000 habitants) qui ne pourrait plus rester rattaché au bout du nord-est de l’Aquitaine pourrait légitimement se rapprocher de l’Auvergne (1,4 millions d’habitants) et de son identité territoriale qui est celui du massif central, fondant une région à 2,1 millions d’habitants et mettant fin à une fusion douteuse de l’Auvergne avec l’énorme et puissante Rhône-Alpes (6,5 millions d’habitants à elle seule), que je ne juge ni très positive ni très pertinente car trop massive et trop déséquilibrée.
Donc, cette seule question de la Loire-Atlantique portée par certains candidats aux régionales de juin 2021 en Bretagne aurait en réalité des conséquences potentiellement extrêmement importantes sur notre organisation territoriale. Même si ce ne sont pas les candidats aux régionales qui détiennent la clef d’une telle évolution qui relève du vote du Parlement, avec ou sans référendum local.