Les élections municipales de 2020 pour le RN

[pmf]

La commune de Dreux n'est pas et n'a jamais été considérée comme une ville de banlieue.
L'Agglomération Drouaise compte une ville centre, Dreux, et une commune de sa banlieue, Vernouillet laquelle recense plus de 12 000 habitants et abrite deux importantes zones d'activités industrielles dans une commune où il fait bon vivre et qui est administrée politiquement depuis 1953 par la SFIO puis par son continuateur, le Parti Socialiste.

Les poussées d'extrême droite des années 1980 et du début des années 1990 dans la commune de Dreux ont été atypiques et elles doivent être analysées de manière spécifique pour bien les comprendre.

[Républicain67]

La commune de Dreux n'est pas et n'a jamais été considérée comme une ville de banlieue.
L'Agglomération Drouaise compte une ville centre, Dreux, et une commune de sa banlieue, Vernouillet laquelle recense plus de 12 000 habitants et abrite deux importantes zones d'activités industrielles dans une commune où il fait bon vivre et qui est administrée politiquement depuis 1953 par la SFIO puis par son continuateur, le Parti Socialiste.

Les poussées d'extrême droite des années 1980 et du début des années 1990 dans la commune de Dreux ont été atypiques et elles doivent être analysées de manière spécifique pour bien les comprendre.

Veuillez m'excuser. Dreux est pourtant souvent considéré comme étant une ville de la grande banlieue parisienne, au même titre que Vernon ou Creil. Après oui, elle est à la tête de sa propre unité urbaine, qui est pourtant presque contigüe à l'aire urbaine de Paris.

[pmf]

Si vous dites à Sébastien Lecormu, qui est Premier Maire Adjoint de la commune de Vernon, que Vernon est une ville de grande banlieue de Paris, je doute qu'il apprécierait le qualificatif accolé à cette bonne ville de Vernon, même si 2 000 navetteurs quittent chaque jour ouvré la Gare de Vernon-Giverny pour se rendre au travail à Paris et dans les Hauts de Seine.

Quant à la commune de Creil, il lui est souvent accolé le qualificatif de ville de grande banlieue de Paris alors que Creil est une ville centre d'une connurbation urbaine du Sud Est du Département de l'Oise.

Vous pouvez toutefois faire un parallèle entre Creil et Dreux car ces deux villes ont logé des ouvriers des usines automobiles de Aulnay sous Bois, de Poissy et de Flins, transportés chaque jour par cars vers les usines Citroën, Peugeot-Simca et Renault.

[Républicain67]

Je me suis mal exprimé. Évidemment que Dreux, Creil ou Vernon ne sont pas des communes de banlieue parisienne, vu qu'elle ne font pas partie de l'unité urbaine de Paris, ni même de son aire urbaine. Elles sont à la tête d'une propre agglomération. Néanmoins ces trois villes sont sous très forte influence parisienne, notamment en ce qui concerne les flux de navetteurs. La presse et l'opinion publique considère souvent ces villes de la "troisième couronne parisienne" comme faisant partie de l'aire urbaine de Paris (qui dépasse les limites de l'Île-de-France), alors que cela est faux du point de vue géographie (merci mes rappels des cours de MEEF HG). L'aire urbaine de Paris couvre pratiquement toute la Région IDF, à l'exception de l'extrémité est de la Seine-et-Marne. Je ne sais même pas s'il y a des espaces périurbains entre l'aire urbaine de Paris et celles de villes sous influences directe (Dreux, Creil, Sens, Vernon, Montereau...).

[Républicain67]

Un des principaux défis auxquels est confronté le Rassemblement national en se moment de préparation des élections municipales de 2020 est la dissymétrie entre ses zones de force du point de vue électoral et sa réelle implantation militante sur le terrain. Certes le parti de Marine Le Pen n'est pas la seule formation politique a se retrouver dans un telle cas de figure. Cela s'observe aussi chez La République En Marche, La France insoumise, voire Europe Écologie-Les Verts, qui rencontrent aussi ce genre de problème, lors de la formation de leurs listes municipales. Le RN est toutefois confronté à un défi de taille, celui de constituer des listes dans le plus de villes possibles, alors que de nombreux sympathisants répugnent encore à s'afficher avec un parti à l'image encore parfois "sulfureuse", surtout dans une petite ville. L'autre problème, que j'avais déjà observé, notamment en Alsace et en Moselle, est une surreprésentation des militants frontistes (Strasbourg, Metz, Mulhouse...), alors que ce n'est pas là que le parti fait ses meilleurs scores, loin de là. Les villes petites et moyennes, notamment ouvrières, beaucoup plus favorables du point de vue électoral sont moins couvertes par les équipes militantes, même si cela commence à changer. Le RN semble désormais avoir franchit une nouvelle étape dans son implantation locale, en tentant coûte que coûte d'arriver justement à faire coïncider la présence militante sur le terrain avec les scores électoraux.

[louisecauchet]

Je serai curieuse de voir dans quelle mesure le RN saura à la fois confirmer les territoires où il s'est confronté à l'exercice, majoritairement avec succès, et gagner de nouveaux territoires. L'expérience parisienne est à ce titre, assez originale. Federbusch n'a rien à voir avec Walleyrand de Saint Just. Affaire à suivre.

[Républicain67]

Le cas du Doubs est très éclairant en la manière. Le Rassemblement national (RN) n'y sera présent aux élections municipales de 2020 que dans quatre communes: Besançon, Valentigney, Bart et Bourguignon. Ainsi il ne présentera pas de liste à Montbéliard, la deuxième plus grande ville du département (il était présent en 2014 avec Sophie Montel). Depuis le départ de l'ancienne députée européenne Sophie Montel, le RN semble bien affaibli dans le Pays de Montbéliard, qui est pourtant une de ses principales zones de force en Franche-Comté. Le parti de Marine Le Pen sera ainsi absent dans plusieurs communes importantes du Doubs, tel que Pontarlier, Audincourt, Morteau ou Seloncourt. Encore une fois, on observe un grand écart entre les zones de force du parti frontiste et sa réelle implantation militante sur le terrain.

https://www.francebleu.fr/infos/politiq ... 1574444672

Le cas de la commune d'Hérimoncourt (canton d'Audincourt) est assez éclairant. Marine Le Pen y avait fait 38,7%, puis 54,4% des suffrages exprimés lors de l'élection présidentielle de 2017. En mai dernier, quelques semaines après l'annonce de la fermeture prochaine de l'usine historique de PSA, la liste de Jordan Bardella a fait 40,2% des voix dans cette petite ville aux élections européennes. Toutefois le RN n'y est pas en mesure d'y présenter une liste aux élections municipales, alors qu'il s'agit d'une des communes les plus favorables dans le Nord-Franche-Comté.

[pierrot]

C'est toute la discussion sur les critères à prendre en compte pour juger de l'implantation réelle d'un parti.
Le RN est caractérisé par :
1- une implantation idéologique grandissante (majoritaire?) profitant de courants porteurs qui lu sont pour la plupart exogènes, paradoxe à part
2- une position dominante au sein d'un courant de pensée historiquement ancré dans l'Histoire de France
3- un électorat conséquent mais qui semble devoir atteindre un plateau ou un plafond selon l'interprétation que l'on souhaite donner à ce fait
4- un ratio entre le réservoir potentiel de candidats comparé à celui des électeurs potentiel qui est exceptionnellement bas.
5- une absence quasi totale de capacité d'alliance électorale sérieuse, sans vouloir offenser M. Dupont Aignan
6- une présence très limitée d'élus exerçant des fonctions exécutives qui résulte principalement des points 3 et 5 ci-dessus

Dès lors doit-on conclure que ce parti soit bien implanté ? La discussion pourrait durer longtemps. En tout cas il n'est certainement pas le "premier parti de France".
Par certains aspects ont pourrait même considérer que des petits partis comme les radicaux de gauche (élus, capacité d'alliance) ou LO (ratio candidats vs. électeurs) sont mieux implantés.

[Républicain67]

La présentation des candidats RN est assez étrange. Dans les dernières semaines, le parti de Marine Le Pen a présenté de nombreux candidats aux élections municipales dans le Grand Ouest (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire...), alors qu'il s'agit d'une parti du territoire national où les chances de conquête de villes sont quasi nulle. C'est l'exact opposé pour le Nord-Est, un espace très beaucoup plus favorable au RN, où les candidats sont pour l'instant annoncés au compte-gouttes. En dehors des Vosges et du Doubs, on ne connaît toujours pas les villes où le RN a investi des candidats. Quelques unes ont été annoncé en Alsace, en Moselle ou dans la Marne. Mais rien pour de nombreux départements comme la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, les Ardennes, la Haute-Marne... Toujours pas de tête de listes investie à Strasbourg, Nancy, Colmar, Troyes, Saint-Dizier, Belfort...

Chez moi en Alsace, le parti n'est réellement entré en campagne que dans trois villes: Mulhouse, Erstein et Kembs, des villes où il n'a a priori aucune chance de victoire.

[Républicain67]

Même dans un département considéré comme favorable pour le RN, on ne connaît pour l'instant que l'identité des têtes de listes de quelques villes, tel que Metz, Hayange, Forbach, Stiring-Wendel, Boulay-Moselle... Les Vosges sont le seul département lorrain où les candidats ont été dévoilés. On ne sait à peu près rien conernant la Meurthe-et-Moselle et la Meuse. En Alsace, quelques noms sont connus, surtout dans le Bas-Rhin, pourtant les villes du Haut-Rhin sont globalement plus favorables au RN.