Après la mise en exergue des difficultés internes à Place publique (cf. le précédent message d'Eco92 sur ce fil de discussion) on en arrive maintenant à une série d'articles de presse critiquant de nouveau vivement le choix, par Olivier Faure, de Raphaël Glucksmann comme tête de liste (voir notamment
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/pol ... reur-stratégique-les-premiers-pas-de-raphaël-glucksmann-pour-les-européennes-sèment-la-zizanie-au-ps/ar-BBVV4eZ?ocid=spartandhp)- en soulignant pêle-mêle qu'il n'est pas socialiste et apparaît très marqué "deuxième gauche", que ses prestations en débat et en meeting ont déçu et qu'il a été candidat sous les couleurs d'Alternative libérale… Ces critiques ne sont pas nouvelles (elles avaient déjà été entendues lors de la validation de l'alliance par la direction du PS puis les militants) alors que Place publique doit présenter ses candidats ce dimanche 14 avril… sans doute faut-il y voir, pour partie, un effet du mécontentement des courants et sensibilités du PS écartés (s'agissant du moins des - peu nombreuses - places éligibles) lors de la constitution de la liste, dont la moitié des places doivent revenir à des non-socialistes. D'ailleurs, un certain nombre de candidats non-éligibles se sont retirés. En cas de mauvais score Olivier Faure sera sur la sellette.
Il y a toujours quelques chose de surprenant à ce qu'un parti politique (je l'appellerai ci-après le "vieux" parti, sans connotation péjorative de ma part - Léon Blum parlait bien de la "vieille maison") s'efface derrière une personnalité dont il constituera le gros des troupes pour favoriser l'élection de ladite personnalité - on l'a vu avec le PCF et Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles. En effet, si la personnalité d'ouverture fait un carton elle mange le "vieux" parti, et si elle échoue le "vieux" parti ne s'en redresse pas plus pour autant. Bref, c'est un jeu où le "vieux" parti perd à tous les coups.
Certains objecteront que les socialistes s'étaient rangés derrière François Mitterrand, alors non-socialiste, à l'élection présidentielle de 1965, ce qui ne leur avait pas trop mal réussi (les législatives de 1967 avaient été un certain succès). Mais quelques années plus tard François Mitterrand rejoignait le (nouveau) PS et en prenait la tête. Olivier Faure aurait-il en tête des hypothèses similaires ?
Plus simplement je continue de penser qu'Olivier Faure a dû se dire que Raphaël Glucksmann serait une belle tête d'affiche, tout en étant charmé par les indéniables qualités intellectuelles du philosophe. Mais derrière la tête d'affiche il y a les autres noms et le programme - et ce qui est reproché à Olivier Faure est autant (sinon plus) de cet ordre : avoir mal négocié avec l'organisation Place publique, qui n'a ni l'historique, ni la puissance militante ou encore le réseau du PS.
Accessoirement, outre le PS et PP, il y a les places réservées aux autres alliés, dont la liste tend d'ailleurs à se réduire au fil des sondages qui ne décollent pas (le MdP veut désormais aller aux européennes avec GE et le MEI, mais je doute qu'ils puissent financer l'impression des bulletins de vote) : le PRG reconstitué et les Radicaux de gauche de Virginie Rozière sont notamment sur ce créneau, mais au mercato des européennes c'est Nouvelle Donne qui semble avoir emporté le morceau à la 5e place. L'ex-socialiste Pierre Larrouturou revient par la grande porte.