de vudeloin » Dim 7 Aoû 2011 14:58
Pour apporter quelques éléments à la réflexion de tous, un examen de la situation de l'UMP dans le département.
En juin dernier, en effet, le parti présidentiel a organisé ses élections internes, visant au renouvellement des cadres des différents comités et instances de direction du mouvement dans le département.
Pour ceux qui ne sont pas au courant des modes de fonctionnement de l'UMP, il convient de rappeler que le parti est d'abord et avant tout une machine électorale, dont l'organisation territoriale est calquée sur le découpage des circonscriptions législatives.
Suite au texte Marleix, nous avons donc une UMP Isère organisée en dix circonscriptions dont on peut retrouver la structure sur le site du Ministère de l'Intérieur.
Mais comme vous n'avez peut être pas le loisir de le faire, je vous indique pour mémoire ici ce que cela donne...
La 1ere recouvrira trois cantons de Grenoble (I, II, IV), celui de Meylan et celui de Saint Ismier.
Il s'agit, dans les faits, de l'un des sièges les plus susceptibles d'être acquis par la droite dans une situation politique disons normale...
La 2e recouvre les cantons de Saint Martin d'Hères, Echirolles, Eybens et Vizille.
Autant dire que c'est un siège promis à la gauche quoiqu'il arrive...
La 3e circonscription reprend le découpage actuel regroupant trois cantons grenoblois ( les III, V et VI) et celui de Fontaine Sassenage.
La 4e fait de même avec les cantons de Fontaine Seyssinet, Vif, La Mure, Valbonnais, Bourg d'Oisans, Clelles, Corps, Mens, Villard de Lans, Monestier de Clermont.
C'est donc un siège comptant un certain nombre de communes et couvrant l'essentiel des grands massifs montagneux du Sud Isère.
On notera que le découpage électoral s'il répartit Grenoble sur deux sièges ( sur les 1ere et 3e circonscriptions), il en est de même pour Fontaine, partagée en deux cantons...
A noter tout de même, quant aux populations en présence, que le canton de Fontaine Seyssinet compte plus de 28 000 habitants et celui de Vif plus de 37 000, tandis que les cantons de Valbonnais, Clelles, Corps et Mens en regroupent ensemble environ 8 500...
Le siège sera l'objet d'un combat vif, à mon humble avis, entre droite et gauche, eu égard aux rapports de forces locaux.
La 5e circonscription groupe les cantons d'Allevard, Domène, Goncelin, Le Touvet, Saint Egrève, Saint Geoire en Valdaine, Saint Laurent du Pont et la commune de Chamrousse.
En gros, si l'on peut dire, le Pays du Grésivaudan, c'est à dire un siège taillé sur mesure ou presque pour François Brottes, le député Maire PS de Crolles, particulièrement actif sur un territoire où la concurrence à droite est plutôt celle de Michel Savin, en rupture de ban avec l'UMP.
La 6e circonscription concerne les cantons de Bourgoin Jallieu Nord, Crémieu, Morestel et Pont de Chéruy.
Ne nous voilons pas la face : le découpage Marleix vise à y permettre l'élection d'un député de droite dans un contexte politique disons « équilibré «.
La 7e circonscription, pour sa part, comprend des cantons plutôt orientés à gauche (Beaurepaire, Roussillon, Le Grand Lemps), un canton un peu mixte (La Côte Saint André) et quatre cantons plutôt orientés à droite (Roybon, Virieu, Saint Etienne de Saint Geoirs, Saint Jean de Bournay).
Le canton de Roussillon est d'ailleurs amputé d'un certain nombre de ses communes (neuf au total dont Saint Clair du Rhône, plutôt à droite ou Saint Maurice l'Exil, plutôt à gauche) ce qui n'empêche que les quatre cantons de droite ne regroupent que 45 000 habitants, autant que le seul canton de Roussillon, mais dans son ensemble...
Un siège donc partagé, mais là n'est pas le sujet pour l'heure sinon que l'UMP y tourne autour de Georges Colombier, issu du canton de Saint Jean de Bournay.
La 8e circonscription a été constituée pour assurer, sans trop de peine, un siège de droite, regroupant les deux cantons de Vienne, celui d'Heyrieux et, comme de juste, les communes issues du canton de Roussillon et qui ne sont pas dans l'autre circonscription.
Un secteur où l'UMP a, de longue date, tourné autour de l'Hôtel de ville de Vienne et de Jacques Remiller.
La 9e circonscription regroupe les communes du Voironnais, c'est à dire les cantons de Voiron, Tullins, Vinay, Rives, Saint Marcellin, Pont en Royans.
C'est le siège originel d'André Vallini, président du conseil général et futur sénateur d'ici un mois et demi et la situation politique de la région semble prévoir le maintien de la situation en 2012.
Enfin, la 10e circonscription, nouvellement découpée, regroupe les cantons de l'Isle d'Abeau, du Pont de Beauvoisin, de La Tour du Pin, de la Verpillière et de Bourgoin Jallieu Sud.
Compte tenu des rapports de forces politiques en vigueur dans le secteur, le siège devrait échouer à gauche en 2012.
Revenons maintenant à nos élections internes de l'UMP...
En juin dernier, les militants de l'UMP ont été environ 1 400 à voter lors de ces élections internes.
Dans la 1ere circonscription, celle de Jean Claude Peyrin qui a été élu secrétaire départemental du mouvement, on a compté 237 votants, dont de nombreux élus domiciliés à Grenoble, Meylan, Saint Ismier et dans les différentes communes de ces deux cantons.
On sent donc que ces voix ne feront pas défaut aux candidats officiels de l'UMP figurant sur la liste Saugey.
Dans la 2e circonscription, on n'a compté que 64 votants et beaucoup moins d'élus, sinon les élus UMP minoritaires d'Echirolles et Saint Martin d'Hères, les deux villes PCF de la « Métro « .
Dans la 3e circonscription, 76 votants, et là encore, peu d'élus et d'électeurs sénatoriaux, si ce n'est les délégués complémentaires ou suppléants de Grenoble, signe évident que les élus de la liste majoritaire sur Sassenage vont suivre l'inclination de leur maire, Nouveau centre, en faveur de la liste où il figure...
Dans la 4e circonscription, entre 95 et 100 votants ( c'est le seul secteur où la chose n'est pas précisée), avec quelques élus de Vif mais peu de représentants des cantons Sud du département...
Dans la 5e, c'est un adjoint de Domène, Pierre Arioli, qui exerce les fonctions de délégué de circonscription.
Là encore, assez peu d'élus ( notamment pas ceux tournant autour de Michel Savin ) et 126 votants avec une élue d'une petite commune ( Montferrat ), un élu minoritaire de Saint Laurent du Pont entre autres.
Dans la 6e, 78 votants autour d'Alain Moyne Bressand, le député de Crémieu, mais guère au delà , notamment en termes d'élus intéressés à la vie du mouvement.
Dans la 7e, 112 votants autour de Georges Colombier, avec, entre autres, les élus de son canton de Saint Jean de Bournay.
Dans la 8e, on a compté 349 votants, ce qui constitue le nombre de militants le plus élevé du département.
Le problème c'est que ces militants ont voté aux deux tiers pour des responsables non issus du sérail des élus locaux, et pour un tiers pour les candidats notamment soutenus par le maire de Vienne, Jacques Remiller.
Plusieurs élus de la ville romaine, ou encore l'attaché parlementaire de Jacques Remiller ont ainsi été blackboulés par le vote des militants.
Ce fut aussi le cas pour Remiller lui même, battu au poste de délégué de circonscription par Julien de Leiris sur le score de 232 voix contre 113.
Les adhérents du mouvement ont ils voulu faire payer à Jacques Remiller ses foucades et son retrait temporaire de l'UMP, au temps où l'on parlait d'y supprimer les services juridiques ?
Toujours est il que la plus grande part des élus viennois se retrouve derrière le député actuel...
Enfin, dans la 9e circonscription, si Julien Polat, secrétaire départemental adjoint de l'UMP, a été investi délégué de circonscription, on a compte 113 bulletins dans les urnes.
Le jeune secrétaire adjoint y est assisté par Bernard Legrand, adjoint de Coublevie ( une ville où droite et gauche partagent la gestion locale ) et la plupart des élus UMP minoritaires de Voreppe ou Voiron.
Reste la 10e circonscription, avec 119 votants, où les militants UMP se sont « amusés » si l'on peut dire à mettre en minorité le conseiller régional Vincent Chriqui sans pour autant voter pour des responsables spécifiquement élus...
Bref, outre que je me permettrais de remercier pour son aide involontaire à la rédaction de cet article Julien Polat qui a eu la riche idée de publier les résultats complets de ces élections sur son blog, quelques conclusions ou, pour le moins, quelques considérations sur ces chiffres...
La présence relativement faible des élus parmi les responsables de circonscription ( délégués, membres du comité...) me semble devoir assurer le soutien de la majorité ou de la totalité des élus UMP dans un nombre relativement réduit de secteurs du département : Métro grenobloise, élus minoritaires de Voiron ou Voreppe, élus de Vif...
Les votes des élus situés dans l'orbite d'Alain Moyne Bressand, Georges Colombier, Jacques Remiller et même Philippe Langenieux Villard me semblent moins assurés.
Pour tout dire, selon la position finalement adoptée par les uns et les autres, il est probable que les élus locaux de leur secteur les suivront, avec quelques risques pour la liste Saugey...
Si Moyne Bressand et Colombier laissent tomber Saugey, cela ira mal pour celui ci.
Si Remiller se démarque aussi et va, par exemple, apporter son soutien à la liste Savin, cela sera encore plus délicat.
Il faut donc suivre la suite des opérations, notamment dans le Nord Isère où, de manière objective, la droite dispose de l'essentiel de son vivier d'électeurs...
Et notamment les prises de position des uns et des autres en faveur ou non de telle ou telle liste...