de vudeloin » Mar 15 Mar 2011 16:07
S’il fallait donner quelques éléments sociologiques à la situation du canton de la Roche Bernard, dont nous avons eu l’occasion de parler, on peut en trouver quelques uns sur le site de l’INSEE, là encore.
Le canton a gagné 2 000 habitants entre 1999 et 2007, et cette augmentation de la population est essentielle dans la compréhension des enjeux les plus récents.
Cet accroissement doit beaucoup, semble t il, à l’arrivée de retraités puisque la proportion des plus de 60 ans est passée de 16,5 à 22,2 % de la population totale du canton.
Quant au nombre effectif des retraités, il est passé de 2 640 à 3 954 personnes, soit une hausse de près de 50 % en huit ans.
Pour autant, sur le plan social, le canton évolue aussi sous d’autres aspects.
Ainsi, au sein de la population active, on compte 379 agriculteurs exploitants ( 432 en 1999 ), 489 artisans et commerçants ( 452 en 1999 ), 482 cadres et assimilés ( 232 en 1999 ), 1 104 travailleurs des catégories intermédiaires ( 788 en 1999 ), 1 691 employés ( 1 460 en 1999 ) et 2 154 ouvriers ( 1 952 en 1999 ).
Nous sommes donc clairement dans un contexte de mutation importante de la sociologie professionnelle qui ne peut manquer d’avoir des effets sur la situation politique locale, modifiant notamment les aspirations, les attentes et sans doute une partie des réponses que le personnel politique local ou non apporte à l’électorat.
Notons aussi un point essentiel quant à la mobilité quotidienne.
Sur 4 640 actifs en activité en 1999, 1 603 travaillaient dans le canton et, pour une bonne part, dans la commune de résidence.
1 368 travaillaient dans le département du Morbihan mais dans une autre commune de ce département.
242 étaient en activité dans un autre département breton.
Vu la situation de La Roche Bernard, on ne peut douter que ces personnes allaient travailler soit dans le Pays de Redon, soit vers Rennes.
Enfin, 1 427 personnes travaillaient dans une autre région.
Guère de doute, là encore, que c’est la région des Pays de Loire qui attirait le plus grand nombre de ces actifs.
On avait donc une situation où c’est d’abord et avant tout la proximité qui jouait quant au choix du lieu de travail.
En 2007, changement de données.
1 648 personnes travaillent et habitent sur le canton ( 45 de plus qu’en 1999 ).
310 travaillent dans un autre département breton ( soit 58 de plus ).
Le nombre des personnes travaillant dans le département s’élève à 1 885, soit 517 de plus qu’en 1999.
Est-ce des salariés qui ont suivi leur entreprise implantée ailleurs dans le département ?
Est-ce des salariés qui sont venus s’installer dans le canton, faute de trouver un logement abordable plus près de leur lieu de travail ?
Enfin, le nombre des actifs travaillant hors Bretagne est passé à 1 978, soit 521 de plus qu’en 1999.
Et c’est donc cette catégorie d’actifs qui prime aujourd’hui dans la population résidant dans le canton de la Roche Bernard…
En clair, sur 100 actifs de plus résidant dans notre canton, nous avons un peu plus de 50 actifs travaillant en Bretagne ou dans la région voisine des Pays de Loire et un peu moins de 50 actifs travaillant dans le canton ou dans le Morbihan.
Ceci induit, quasi obligatoirement, un changement des codes de référence de l’opinion publique, ne serait ce que parce le fait de travailler dans une plus grande entreprise ou sur un autre bassin d’emploi peut aussi créer d’autres repères professionnels et politiques.