de vudeloin » Lun 31 Jan 2011 17:18
J’ai retrouvé quelques éléments de plus sur la « carrière « politique de René Rieubon.
Cet ouvrier ajusteur fut élu député en 1962, un mandat qu’il exerça, toujours pour la même circonscription ( la 10e des Bouches du Rhône ) jusqu’en 1986.
Maire de Port de Bouc, il se présenta aux élections de 1962 pour un siège alors détenu par le socialiste, maire de Berre l’Etang, Denis Padovani, et qui couvrait les cantons de Berre, des Martigues, de Salon de Provence et de Gardanne.
C'est-à -dire une circonscription comprenant à la fois des zones industrielles anciennes ou en plein développement autour de l’étang de Berre, une ville marquée par la présence de l’Armée et une partie importante du bassin minier de Provence.
Ce secteur a, faut il le souligner, profondément changé depuis 50 ans, et le découpage électoral ainsi constitué a été pour le moins remodelé.
Disons simplement qu’outre les quatre chefs lieux ici indiqués, la circonscription comportait également des communes comme Châteauneuf les Martigues, Marignane ou encore Vitrolles pour ne donner que quelques exemples.
En 1962, les électeurs inscrits étaient de 82 452.
On compta 57 021 votants sur les listes d’émargement ( 69,2 % ) et 55 397 bulletins valablement exprimés.
René Rieubon arriva en tête de tous les candidats avec 19 969 suffrages (36 %), devant le sortant socialiste avec 15 489 voix, le candidat MRP Jean Francou, Maire de Salon et futur sénateur avec 10 680 voix et les deux candidats de droite, Arvanitis pour l’UDR ( 4 648 voix ) et Laurens Deleuil, le maire de Marignane 4 611 voix.
René Rieubon devait notamment son score au canton des Martigues où il obtint 9 828 voix sur 21 423 exprimés, soit 45,9 % des suffrages.
Une triangulaire l’opposa au second tour au candidat de la SFIO et à celui du MRP, contrairement à d’autres endroits de France où PCF et SFIO s’étaient entendus sur des désistements réciproques.
René Rieubon arriva en tête avec 24 813 voix sur 59 921 exprimés, soit 41,4 % des voix, devant le candidat SFIO (19 318 voix) et le candidat MRP (15 790 voix).
En 1981, dernière élection où René Rieubon s’est présenté, on comptait 189 384 électeurs inscrits dans la 10e circonscription des Bouches du Rhône.
C'est-Ã -dire plus de 100 000 de plus que moins de vingt ans auparavant !
La circonscription était la plus peuplée de France, talonnée cependant par la 3e de l’Essonne, constituée autour de Massy, et qui comptait 187 019 électeurs.
Pour que chacun garde à l’esprit ce que signifiait le découpage gaulliste de 1958, notons juste que, dans le même département, la 1ere circonscription, constituée autour des 1er, 2e et 7e arrondissements de Marseille, comptait 41 463 électeurs inscrits et qu’on releva 22 782 votants dans ce secteur en juin 1981.
Et que la 3e circonscription, celle de Gaston Defferre, comptait 53 178 électeurs inscrits.
Pour en revenir à la 10e, en 1981, le nombre de votants des législatives fut de 126 726 ( un peu moins de 67 % ) et celui des exprimés de 124 436.
En 1981, le canton de Marignane s’est ajouté aux quatre cantons originels.
René Rieubon va réaliser 46 357 voix au premier tour ( soit 37,3 % des suffrages ) et se qualifier sans difficultés pour le second tour.
Il obtient notamment 12 795 voix et 52,9 % des suffrages dans le canton des Martigues, et fait également 7 299 voix et 36,5 % sur le canton de Berre ou 9 950 voix et 36,7 % sur le canton de Gardanne.
Il est réélu sans difficultés au second tour.
On notera juste, pour l’anecdote, qu’en 1978, il devance, en tant que candidat socialiste, Michel Pezet que l’on retrouvera ailleurs par la suite ( échec à Marseille en 1989 du fait de l’opération Vigouroux ) et, qu’en 1981, le suppléant de la candidate PS s’appelle Jean Jacques Anglade, que l’on retrouvera plus tard Maire de Vitrolles.